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Souvenirs de guerre 1914-1919 (Paul Boucher) - Ch 10-1 – Le départ pour la Somme

Chapitre 10 – Le départ pour la Somme – 1re partie

Document transmis par Renaud Seynave, son petit-fils - 24/08/2016

 

 

Paul Boucher 10-1 Image 1 JMO 1er juin.jpg

La composition du 68e bataillon fin juin 1916, le capitaine Boucher est affecté à la Cie de mitrailleuses comme commandant de Cie. Voir page de droite dans le Journal des marches et opérations du 68e bataillon de chasseurs alpins.

 

(Note de Renaud Seynave : Le capitaine Paul Boucher a été affecté le 8 mai 1916 au 68e BCA. Il sera nommé commandant de la Cie de mitrailleuses. Voir le journal des marches et opérations du 68e BCA en date du 31 mai 1916 ci-dessous.)

 

Suite des souvenirs de guerre de Paul Boucher :

Nous recevons des ordres de relève pour aller au camp d’Arches, camp d’instruction et de repos. On doit cantonner un jour à St Amé et je peux en aviser la famille grâce à un motocycliste des plus débrouillards, Bastin, qui nous rend en toutes circonstances de grands services.

(Note de Renaud Seynave : Henry Boucher a une maison à Saint Amé au Saut de la Cuve, juste au dessus de la papeterie.)

 

Le 1er juillet 1916, nous partons et cantonnons à Husseren-les-Trois-Châteaux près de Colmar, Ventron, Saint Amé où mes parents reçoivent les officiers à diner et où nous cantonnons à la filature. Je prends le commandement de la Cie de mitrailleuses. Pendant tout mon séjour à Roche-Dure, j’ai étudié le matériel et les règlements.

 

Le capitaine Masson venant du 15e BCP et autrefois sous-officier au 152e RI vient comme adjudant-major. Le bataillon touche un fort contingent de jeunes recrues. On le rajeunit et cela ne donnera rien de très bon par la suite.

 

La division est au camp et nous faisons brigade avec le 152e et le 64e BCA avec des manœuvres jusqu’au 18 juillet.

 

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Journal des marches et opérations du 68e BCA fin juillet 1916, la mutation de Paul Boucher figure en bas à droite de la 2e page

 

 

Paul Boucher 10-1 Image 3 JMO fin juillet.jpg

Journal des marches et opérations du 68e BCA fin juillet 1916, la fonction de Paul Boucher comme Commandant de la Cie de mitrailleuses figure en haut de la 1re page

 

Le 14 juillet, Papa et Maman sont venus me voir et ont diné à la popote. Le commandant a envoyé la fanfare !!

 

Le 20 juillet, nous partons et embraquons à Darnieulles pour la Somme probablement.

 

C’est mon premier embarquement, je commande le train qui contourne Paris où la population nous envoie des saluts. Nous débarquons le 22 à 3 heures du matin à Saint-Omer-La-Chaussée dans l’Oise pour cantonner à Laneuville-sur-Ondeuil du 23 juillet au 10 octobre.

 

Je me suis toujours demandé ce que nous faisions là tout ce temps ! Le commandement a perdu beaucoup de temps, me semble-t-il, et du temps précieux car il a fallu interrompre les opérations en novembre à cause de la boue. Mais ne nous plaignons pas de notre séjour à Laneuville bien que nous étions toujours sur le qui-vive.

 

Quelques exercices de brigade et division, promenades dans la forêt de Mamelfait à Marseilles-Le-Petit. On me remet solennellement la fourragère du 15/2.

 

(Note de Renaud Seynave : La fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre a été décernée au 152e le 15 juin 1916.)

 

Décorations du 152e RI (Source Wikipédia)

 

                     Sa cravate est décorée :

 

                     De la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1918 décernée le 15 juin 1916.

 

                     De la fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire décernée le 10 juillet 1917.

 

                     De la fourragère aux couleurs du ruban de la Légion d'honneur décernée le 3 septembre 1918.

 

                     De la Croix de la Légion d'honneur reçu le 5 juillet 1919 comme son frère d'arme le 153e R.I.

 

                     Pour l’ensemble des combats de 1914 à 1918 : la Croix de Guerre 1914-1918 avec sept citations à l’ordre de l’armée (6 palmes).

 

 

Visite fameuse du colonel Brissaud-Desmaillets accompagné par la colonelle !

 

Le 6 août, courses à Paris et je ramène Suzanne venue de Luchon. Le 10, nous sommes alertés et mis en route le 11 à huit heures du matin.

(Note de Renaud Seynave : voir extrait n°67 du 5e carnet d’Anna Vautrin pour la période du 31 juillet au 6 août 1916.)

 

Les femmes sont si nombreuses au bataillon que le commandant doit prévoir leur départ. C’est le 68e bis et leur ravitaillement. On leur laisse des vivres car sitôt partis, les gens du village ne s’en soucient que médiocrement.

 

Madame Masson est commandante du 68e bis et ma femme est capitaine.

 

Nous faisons étapes par Barneuil, Guyencourt sur Noye et logeons au château du comte de Rougé, peu aimable. Je retrouve le 152 et dine avec les pauvres officiers de mon ancienne Cie, la 5e qui allait être fortement secouée quelques jours plus tard.

 

On se rapproche du grand tohu-bohu, villages gorgés de troupes, grandes difficultés de cantonnements, camp d’évacuation, camp de prisonniers boches. C’est l’arrière... !



26/08/2016
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