Le tabac
Le tabac, "le perlot", tout comme le "pinard", fut un compagnon fidèle du poilu. Ces "drogues douces", auxquelles communiaient souvent les combattants envahis par l'angoisse, la peur, l'ennui (les périodes de veille et d'attente entre les combats étant souvent très longues), facilitaient les échanges, les partages d'émotions et même la fraternisation, par le petit réconfort qu'elles procuraient, pour calmer les tensions extrêmes avant un assaut, détendre pendant une trêve, ou aussi pour dissimuler les mauvaises odeurs du champ de bataille...
On représente volontiers le poilu et le chasseur avec la bouffarde, bourrée au "scaferlati" (qui n'est pas une marque, mais un type de coupe de tabac à pipe), façonnée et gravée parfois par leurs soins.
Il s'agissait de tabac brun, distribué en rations hebdomadaires individuelles de 100gr (et pourtant il semblait qu'il en manquât parfois ! : lettre d'Elle à Lui du 08/09).
Les cigarettes étaient conditionnées en paquets de 20 "troupe" ; les cigares "Alsaciens" en paquets de 10. La boîte d'allumettes réglementaire contenait, en plus de 50 allumettes, un paquet de feuilles.
En plus de leur bouffarde, les poilus personnalisaient aussi leur briquet (amadou ou essence) et confectionnaient des étuis en laiton.
Mais la cigarette, compagne du poilu, pouvait aussi le trahir ; je citerai à cet égard un commentaire du grand-oncle de ma femme, le Général d'armée Jean Callies, tout jeune officier dans les tranchées et spécialiste des coups de main de nuit, qui était très vigilant sur l'identification par l'ennemi du bout incandescent des cigarettes qui étaient autant de cibles idéales, même à longue distance.
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