17e bataillon de chasseurs - Rambervillers - 1909
En maintes occasions depuis le début de la rédaction de mes articles, j'ai évoqué le rôle que ces fantassins d'élite ont pu jouer dans les opérations militaires écoulées depuis le début de la guerre ; les missions ultérieures dont ont été investis les « diables bleus », ainsi que leurs faits d'armes correspondants nourriront encore avec abondance l'actualité des opérations. J'aurai ainsi l'occasion d'y revenir mais j'ai voulu, au travers du présent texte, compléter avec plus de précision encore la présentation qui vous a été faite dans mon article de la semaine 13 sur « les chasseurs à pied ».
Je viens de retrouver en effet un document très intéressant parce que rare je crois, qui est une plaquette descriptive du 17e B.C.P, réalisée sous l'impulsion de son chef d'alors, le commandant Marcel Serret. (On retrouvera le général Serret à l'Hartmannswillerkopf pendant toute l'année 1915, à son commandement de la 66e division d'infanterie, dite « l'Alsacienne », jusqu'à sa mort héroïque au combat, le 06/01/16).
Si je suis en possession de cet exemplaire, c'est que nous y retrouvons mon arrière-grand-père Chenèble (dont vous avez pu suivre toute la campagne août-novembre 1914 à la tête du 16e B.C.P dans mes articles semaine 14, 15 et 16). A l'époque capitaine, il était à ce moment-là affecté à l'état-major du 17e B.C.P.
En parcourant des extraits de cet ouvrage, dont je me plais à penser qu'il s'agit d'un outil de communication très avant-gardiste, vous découvrirez des illustrations photographiques de ce qu'était un bataillon de chasseurs en 1914.
Voici un descriptif de son effectif qui vous facilitera la compréhension des clichés :
Il rassemble 1 700 hommes, partagé en 6 compagnies de 250 hommes, 1 section hors-rang et 1 section de mitrailleuses.
Chaque compagnie est divisée en 4 sections et commandée par un capitaine ; son effectif comprend :
1 capitaine, 3 lieutenants, 1 sous-lieutenant ou un adjudant-chef, 1 adjudant, 1 sergent-major, 1 sergent-fourrier, 8 sergents, 1 caporal fourrier, 16 caporaux, 2 tambours, 2 clairons, 1 infirmier, 4 brancardiers, 1 tailleur, 1 cordonnier, 1 cycliste, 3 conducteurs, 210 chasseurs.
La section se décompose en 2 demi-sections ou 4 escouades (environ 65 fusils), commandée par un lieutenant (ou un sous-lieutenant, ou un adjudant).
La section de mitrailleuses se compose d'1 officier, 1 sergent, 4 caporaux, 24 chasseurs, 13 chevaux et une voiture.
L'escouade comprend 15 chasseurs sous le commandement d'un caporal
La section hors-rang comprend des artificiers, armuriers, secrétaires, ordonnances, sous-officiers d'approvisionnement, maréchal-ferrant, bouchers et conducteurs.
Si vous parcourez ce blog, c'est que vous croyez comme moi à la puissance de la mémoire ; considérez donc que la plupart de ces braves chasseurs qui vont apparaître devant vous sont morts pour la France, ou ont été blessés et gravement mutilés ; très peu sont revenus.
Par delà l'intérêt documentaire de cet article, la mention, pour certains, de leur nom, et pour tous, la résurgence de leurs visages, arrachés au gouffre de l'oubli, immortalisent leur souvenir.
Cantonné à Baccarat à partir d'Avril 1914 (à 20kms de la frontière) le bataillon prit part à tous les coups durs :
1914 : Badonviller, la Chipotte, la Marne, les Flandres
1915 : Notre-Dame de Lorette, fosse Calonne, Vimy, l'Artois
1916 : Verdun (secteur entre Vaux et Douaumont) en mars-avril ; la Meuse (mai-juillet) ; la Somme (septembre-décembre).
1917 : le Chemin des Dames (durant 2 attaques, le 17ème B.C.P coopéra avec les chars, en leur « aménageant des passages » ; les pertes des chars atteignirent 80%, celles du bataillon 50%). Des mutineries importantes se produisirent les 2 et 3 Juin.
1918 : l'Alsace, l'Aisne et la Somme.
« Il n'y a pas de dernier effort », disait son ancien chef le général Serret...
En récompense de tout cet héroïsme dans le sacrifice, le 17e B.C.P obtint pendant cette guerre 5 citations à l'ordre de l'armée et 2 citations à l'ordre de la division, ce qui en fit l'un des bataillons les plus décorés, lui donnant droit au port de la fourragère jaune aux couleurs de la Médaille militaire[1].
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