Carnets de guerre (Anna Vautrin) – N° 40 - 12 au 18 juillet 1915
C’est aujourd’hui la fête nationale mais il n’y a aucune réjouissance. Cette fête du 14 juillet est bien triste cette année…
Paul et son père Henry Boucher, lors de sa première permission en été 1915 à St Amé
Document transmis par Renaud Seynave, son arrière-petit-fils - 30/06/2015
Lundi 12 juillet 1915
Le canon se fait entendre toujours du côté du Bois le Prêtre où l’on se bat très fort. Il est arrivé beaucoup de renforts du côté allemand. Nous envoyons aussi beaucoup de troupes. 20 de nos avions de Malzéville sont partis à 2 heures du matin et sont allés bombarder la gare de Vigneulles. Nous avons ici une très forte escadrille d’avions. Il y a 30 avions sur le plateau de Malzéville qui ne servent qu’aux bombardements des villes et 12 à Essey pour faire la chasse aux taubes et aux Zeppelins qui viennent sur Nancy. Nous sommes très bien défendus, aussi nous n’avons pas vu de taubes depuis 15 jours.
Mardi 13 juillet 1915
Le canon tonne du côté du Bois le Prêtre.
Mercredi 14 juillet 1915
C’est aujourd’hui la fête nationale mais il n’y a aucune réjouissance. Quelques maisons ont des drapeaux. Cette fête du 14 juillet est bien triste cette année.
Le canon tonne presque toute la journée. Le soir à dix heures, nous voyons de nos fenêtres les lueurs des éclatements d’obus du Bois le Prêtre. Le canon tonne très fort.
Jeudi 15 juillet 1915
Le canon tonne toujours, rien de nouveau.
Edouard est toujours ici jusqu’à samedi et Paul Boucher est en repos à St Amarin en Alsace. On respire puisqu’ils sont tous les deux à l’abri !
Vendredi 16 juillet 1915
St Dié a encore été bombardé. Il y a eu 10 bombes qui ont tué plusieurs personnes.
Samedi 17 juillet 1915
Edouard repart ce soir mais Camille Biesse vient d’envoyer un officier d’état-major disant à Edouard qu’il ne reparte pas dans le nord mais qu’il vienne rejoindre sa batterie qui est à Lunéville car le 20e corps vient de revenir d’Arras près de Lunéville et aux environs de Nancy. Edouard part ce soir pour Lunéville où le 20e corps va avoir du repos.
Dimanche 18 juillet 1915
Paul écrit à Suzanne qu’il est remonté à l’Hilgenfirst qui se trouve entre le Hohneck et le ballon de Guebwiller. Il dit qu’il n’y fait pas chaud surtout la nuit.
A suivre…
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