Carnets de guerre (Anna Vautrin) – N° 39 - 5 au 11 juillet 1915
A trois heures, alors que Madeleine était aux réfugiés, Edouard est arrivé en permission de 7 jours…
Paul et son père Henry Boucher, lors de sa première permission en été 1915
Document transmis par Renaud Seynave, son arrière-petit-fils - 25/06/2015
Lundi 5 juillet 1915
Madeleine est donc partie pour St Pol jeudi. Elles sont très bien arrivées à Amiens. Heureusement qu’elle était avec Madame Michaut et qu’elles connaissaient Monsieur Regniault leur cousin qui leur a donné une lettre de recommandation pour le procureur de la république à St Pol. Elles ont pu passer et voir Edouard pendant deux heures dans un petit hôtel. Ils ne sont pas sortis de l’hôtel ensemble car cela est défendu. Madeleine est rentrée bien contente d’avoir vu Edouard. Il était venu à St Pol à bicyclette, il avait fait 50 km aller et retour en rencontrant plus de 300 autos de ravitaillement.
Mardi 6 juillet 1915
Nous avons vu passer 90 camions conduisant des soldats.
Mercredi 7 juillet 1915
Rien de nouveau, pas de canon !
Jeudi 8 juillet 1915
St Dié a encore été bombardé, un libraire a eu les deux jambes coupées. Nous avons entendu le canon à 10h du soir.
Deux zeppelins ont été signalés mais arrêtés avant d’arriver à Nancy.
Vendredi 9 juillet 1915
Rien de nouveau.
Samedi 10 juillet 1915
A trois heures, alors que Madeleine était aux réfugiés, Edouard est arrivé en permission de 7 jours. Il ne l’a su que hier soir. Il est allé chercher Madeleine aux réfugiés. Quel bonheur de se revoir ! Il doit partir samedi prochain.
Dimanche 11 juillet 1915
Edouard n’a pas reconnu sa fille Colette qui avait 15 jours quand il est parti et qui a maintenant un peu plus de 10 mois. Après midi nous sommes allées avec Suzanne et Annette aux Beaux-arts pour donner de la bière et des gâteaux aux blessés. Il y en a encore 90. On n’en ramène plus car ce n’est pas le secteur de Nancy qui se bat en ce moment. Notre secteur comprend la Seille, Badonviller, Baccarat, Champenoux jusqu’à Saint Nicolas.
Les blessés étaient étendus au jardin. Un brancardier jouait de l’accordéon et une infirmière déclamait plusieurs pièces de vers pendant qu’Annette habillée en infirmière de la Croix-Rouge distribuait des cigares. Annette disait aux blessés « Bonjour Poilu. »
A suivre…
A découvrir aussi
- Carnets de guerre (Anna Vautrin) – N° 19 - 15 au 21 février 1915
- Carnets de guerre (Anna Vautrin) – N° 28 - 19 au 25 avril 1915
- Carnets de guerre (Anna Vautrin) – N° 30 - 3 au 9 mai 1915
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 389 autres membres