34e semaine de guerre - Lundi 22 mars au dimanche 28 mars 1915
LUNDI 22 MARS 1915 - SAINTE CATHERINE DE GENES. - 232e jour de la guerre
MARDI 23 MARS 1915 - SAINT VICTORIEN - 233e jour de la guerre
MERCREDI 24 MARS 1915 - SAINT SIMEON - 234e jour de la guerre
JEUDI 25 MARS 1915 – ANNONCIATION - 235e jour de la guerre
VENDREDI 26 MARS 1915 - SAINT EMMANUEL - 236e jour de la guerre
SAMEDI 27 MARS 1915 - SAINTE LYDIE - 237e jour de la guerre
DIMANCHE 28 MARS 1915 – RAMEAUX - 238e jour de la guerre
Revue de presse
- Les zeppelins sur Paris : Le raid a complètement échoué, dit le communiqué officiel
- Capitulation de Przemysl
- L'enlèvement du Bois Sabot
- Desclaux est condamné à sept ans de réclusion - Mme Bechoff à deux ans de prison
- Le maréchal French dit sa certitude de vaincre
Morceaux choisis de la correspondance
24 mars - Marie Molard (Chailly-Lausanne) à Georges Cuny, son frère.- Maman va un peu mieux. Nous pouvons aujourd’hui lui donner un peu de lait pour la première fois depuis 15 jours. Il n’y a plus de fièvre mais la faiblesse est toujours grande. Sa crise est passée et il n’y a plus qu’à la remonter. On va recommencer les piqûres qui ont été souveraines en décembre et qu’on ne pouvait pas faire durant ses malaises.
Tout le monde aspire comme toi après la fin de cette terrible guerre.
26 mars - Paul Cuny (Epinal) à Georges Cuny, son frère.- Tout le monde aspire comme toi après la fin de cette terrible guerre, mais nous avons ici une confiance illimitée et à juste titre. Prenons d’autant plus patience que les sacrifices actuels servent précisément à ceux auxquels nous nous intéressons le plus, car nous assurons leur sécurité et leur bonheur pour de longues années. D’ailleurs je te demande pardon de dire cela à quelqu’un beaucoup mieux qualifié que moi pour en juger et qui a fait ses preuves, et quelles preuves. Depuis que j’ai eu mon accident d’auto, j’ai regretté encore plus ma première idée de ne pas m’être engagé dans l’artillerie de forteresse dont j’étais, pour ne pas rester dans la réserve de l’armée territoriale ce qui est absurde pour des gens comme moi. Réellement l’âge signifie-t-il quelque chose ? Au début de la campagne, je valais deux petits conscrits de vingt ans, bien portant et bon marcheur comme j’étais. Je suis furieux d’avoir une patte blessée et certes sans gloire, puisque pour éviter mon accident je n’avais qu’à prendre le train. Je crains un peu aussi d’avoir je ne dis pas des suites, mais des tendances à tirer la jambe et moi qui adore les courses à pied, cela me rend malade d’avance. Mais maintenant je n’en ai pas le droit de le dire en présence de tant de malheureux qui souffrent infiniment plus que moi et qui, certains du moins, ont des mutilations terribles ! Sois gai surtout mon cher frère, tu remplis la plus belle des missions et je t’envie. D’ici quelques jours je rentre à Versailles sauf contre ordre. Donc néant du point de vue civil ! Au point de vue militaire, pire encore puisque tu as vu l’inutilité de mon corps.
28 mars - A. Rouillon (Cornimont - HGP) à Georges Cuny.- Je suis tout heureux de vous annoncer ma rentrée à Cornimont depuis le samedi 6 mars. Je n’ai pas quitté Charmes pendant 7 mois, aussi je trouvais le temps bien long car notre travail n’avait rien d’intéressant, toujours se promener sur les bords du canal, cela était trop monotone, vis-à-vis de la vie active que l’on mène à l’usine. Aussi je me suis empressé de rentrer le lundi 8 mars et depuis je n’ai pas eu beaucoup de temps à perdre. J’ai fait la barbe sur toutes les machines à la carderie au Saulcy, ce n’était pas de gloire. Hier et aujourd’hui nous avons rentré 200 balles de coton. Notre magasin des balles était dans un état lamentable, on y avait logé des soldats. Le magasin des balles au Bâs sert actuellement par moitié de magasin de ravitaillement pour les troupes qui sont en Alsace. L’autre magasin des caisses de tubes sert à abriter les mulets. Toute la filature du Saulcy marche au complet malgré le nombre d’hommes qui nous manquent. A la filature du Bâs il manque en tout 9 hommes tous mobilisés. Nous comptons malgré cela marcher sous peu avec ce que l’on aura. Comme il arrive des réfugiés à Cornimont je m’arrangerai pour en engager plusieurs pour combler les vides provisoirement. A Cornimont rien de particulier si ce n’est qu’il fait un froid de loup. Pendant mon séjour à Charmes, j’ai appris que Monsieur Antoine Léon capitaine d’artillerie que vous avez connu pendant votre activité au régiment a été tué au champ d’honneur en allant porter un ordre au front, foudroyé par un obus.
Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 28/03/1915 (N° 1266)
A propos de la journée serbe - Hommage de la France à l’héroïque Serbie
La « journée serbe » a été une journée d’hommage de la jeunesse française au glorieux pays qui lutte avec tant de vaillance pour sa liberté. M. Albert Sarraut, ministre de l’Instruction publique, en a défini la raison et le but dans une circulaire adressée aux recteurs d’académie. « Deux héroïques petits peuples, leur a-t-il dit, la Serbie et la Belgique, ont été l’un le prétexte, l’autre la victime de l’agression depuis longtemps préméditée par l’empire allemand contre notre pays et contre la civilisation des nations libres. La France scolaire, récemment, s’est tout entière associée à la belle manifestation de reconnaissance qu’a été dans notre pays la journée du petit drapeau belge. La même pensée d’affection et d’admiration doit s’exprimer dans toutes nos facultés, lycées, collèges et écoles, par une manifestation en l’honneur de nos vaillants alliés serbes… » Conformément à ce vœu ministériel, une causerie a été faite dans toutes nos écoles sur l’histoire glorieuse de la Serbie. Le ministre a pensé, en outre, que l’aide matérielle devait se joindre à l’hommage moral ; et il a demandé à chaque enfant de France de donner, ne fût-ce qu’un gros sou, aux victimes serbes de la guerre. Ajoutons qu’en Serbie l’annonce de cette manifestation de la sympathie française a été accueillie avec autant de joie que de reconnaissance.
L’infanterie coloniale à Beauséjour
La prise du fortin de Beauséjour restera comme une des plus belles pages dans les glorieuses annales de l’infanterie coloniale. On voudrait pouvoir citer à l’ordre du jour du pays tous les braves qui se distinguèrent là. Voici quelques noms. Le sous-lieutenant Cazeau avec sa section. Traversé de part en part, il tombe. Il se fait redresser, face à l’ennemi et, sous la mitraille, entouré par ses hommes, il chante encore : « Mourir pour la patrie, c’est le sort le plus beau, le plus digne d’envie ». Il cesse de chanter ; on le croit mort ; un de ses soldats, le soldat Simon, le traîne par les pieds, sous une pluie d’obus, et le ramène dans nos lignes. Le capitaine Poirier s’élance en avant. Atteint au visage par un éclat d’obus, il tombe la face contre terre. Il se relève, saisit un fusil, transperce ou assomme les Allemands, en tue plusieurs de sa main ; blessé de nouveau, il retombe et il est emporté par ses soldats, qui ne veulent pas l’abandonner. Le sergent Cazeilles, blessé au bras, enlève sur son dos une mitrailleuse. Le lieutenant Lelong, le fils du général (sorti de St-Cyr en 1913 et qui a trois frères en première ligne sur le front), commandant une section de mitrailleuses, est blessé à mort. Il arme son revolver et dit aux hommes qui l’entourent : « Vous allez voir comment meurt un officier français. » Il se jette sur les Allemands, en abat plusieurs et, comme le chevalier d’Assas à Clostercamp, tombe percé de coups.
Thèmes qui pourraient être développés
- Russie - Capitulation de Przemysl - La garnison de Przemysl s'élevait à 170,400 hommes
- Angleterre - Le maréchal French
- Procès - L’affaire Desclaux
- Les Turcs battus un peu partout
- La territoriale
- Faire travailler les réfugiés
- La journée serbe - Hommage de la France à l'héroïque Serbie (LPJ Sup)
- L’infanterie coloniale (LPJ Sup)
- Religion - Fête religieuse - Annonciation
- Religion - Fête religieuse - Rameaux
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