14-18Hebdo

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198e semaine de guerre - Lundi 13 mai au dimanche 19 mai 1918

LUNDI 13 MAI 1918 - SAINTE AGNES DE POITIERS - 1380e jour de la guerre

MARDI 14 MAI 1918 - SAINT PACOME - 1381e jour de la guerre

MERCREDI 15 MAI 1918 - SAINT JEAN-BAPTISTE DE LA SALLE - 1382e jour de la guerre

JEUDI 16 MAI 1918 - SAINT UBALD - 1383e jour de la guerre

VENDREDI 17 MAI 1918 - SAINT PASCAL BAYLON - 1384e jour de la guerre

SAMEDI 18 MAI 1918 - SAINT VENANCE - 1385e jour de la guerre

DIMANCHE 19 MAI 1918 - PENTECOTE - 1386e jour de la guerre

Revue de presse

-       Les jours sans viande - On ne pourra pas en acheter plus de 200 grammes le mardi

-       La fête de Jeanne d'Arc

-       Le grand-duc Nicolas et l'impératrice douairière aux mains des Allemands - Arrestation de M. Sazonoff

-       L'entrevue des deux empereurs - Charles 1er livre au Kaiser l’empire des Habsbourg – L’accord conclu au G.Q.G. allemand place l’Autriche-Hongrie sous la domination boche

-       La mort de Korniloff confirmée

-       Alerte de nuit - Des avions boches ont vainement tenté de venir sur Paris - Ils ont jeté des bombes sur la grande banlieue

-       La "Canaille" du "Bonnet Rouge" en conseil de guerre - Condamnation générale

-       Paix entre Finlande et Turquie

-       Nouveau tarif de l'abonnement aux journaux à partir du 1er juin 1918

-       Le docteur Carrel commandeur de la Légion d'honneur

-       Important accord militaire entre la Chine et le Japon en vue de l’intervention en Sibérie

-       80 divisions allemandes concentrées devant nos fronts

-       L'aviateur Gilbert s'est tué dans un accident à Villacoublay

-       Les boucheries municipales ouvrent aujourd'hui

-       Guillaume II répète "Je n'ai pas voulu la guerre"

-       Un complot allemand en Irlande - Arrestation des chefs révolutionnaires

-       L'empereur Charles 1er et l'impératrice Zita sont arrivés à Sofia

-       L’Ukraine annexée à la Crimée ?

-       Avant le choc la canonnade devient violente

-       Le président Wilson à la veille de la grande offensive salue la France héroïque

-       Les Puvis de Chavannes du musée d’Amiens seront sauvés

 

Morceaux choisis de la correspondance

Il prétend que la paix sera sinon signée du moins en bonne voie de l’être pour l’automne 1918. De plus d’après lui Ludendorff va démissionner. Tu vois bien que les boches sont f.....

14 mai - LUI.- J’ai reçu tes deux bonnes lettres du 9 et 10 mai avec celles de l’abbé Hamant et d’Henry. Je ne vois pas ce qui peut te troubler dans la lettre de l’abbé puisqu’il prétend que la paix sera sinon signée du moins en bonne voie de l’être pour l’automne 1918. De plus d’après lui Ludendorff va démissionner. Tu vois bien que les boches sont f.....

 

Le petit père m’a l’air bien monté contre les officiers d’état-major. Il doit régner dans tous ces convois automobiles un esprit détestable. Je crois que plus on est bien soi-même, plus on est difficile pour les autres. Je ne crois pas que les automobilistes aient à se plaindre à ce point de vue.

 

Ma pauvre Mie je ne sais pas trop quand je pourrai revenir en permission. Tu sais qu’on n’en envoie pas beaucoup à la fois, un seul officier par semaine pour tout le régiment, je dois être le dix ou onzième à partir. Seulement les chefs d’escadron ne pourront sûrement pas partir maintenant. Le colonel a même demandé aux commandants de batterie de ne pas s’absenter pour le moment et on n’envoie en permission que les lieutenants. J’aurais d’ailleurs tort de me plaindre puisque j’ai eu la chance de vous revoir. Pense donc, si je n’étais pas revenu dernièrement, j’aurais peut-être attendu jusqu’au mois d’août avant de retourner à Docelles. Enfin tu peux être sûre que sitôt que je pourrai, j’irai vous revoir, tu sais comme je suis en mal de toi ma Mie chérie !

 

Il est évident qu’on attend l’attaque des Allemands.

Nous avons fait une grande manœuvre hier par une pluie battante. Comme dans toutes ces manœuvres, nous autres nous n’apprenons pas grand chose. Le général Ct l’armée, le général Ct le corps d’armée, enfin toutes les huiles étaient là. Ces manœuvres sont faites surtout pour nos grands chefs. Les petits exercices que nous faisons entre nous nous sont bien plus profitables. Et puis nous choisissons notre temps de façon à ne pas être trempés comme hier. Il est évident qu’on attend l’attaque des Allemands. C’est pour cela qu’on nous laisse ici et qu’on nous fait un peu manœuvrer. Nous connaîtrons ainsi mieux le terrain.

 

Quels dégâts ont été faits à Amiens ? La pauvre Germaine n’a vraiment pas de chance ! Avoir déménagé de Reims pour venir à Amiens et y subir le même sort, ce n’est pas gai.

15 mai - ELLE.- Maurice nous quitte cet après-midi pour passer deux jours chez ses beaux-parents et partir ensuite vendredi à son poste. Il a reçu avis que son monde est au Bois-le-Prêtre, descente de train à Marbache, lui écrit-on, le voilà donc dans ton ancien secteur, très heureux d’y être d’ailleurs.

 

Hier à Epinal, je racontais aux Tantes d’Epinal que tu avais visité Amiens et Germaine Geny m’a priée de te demander de vouloir bien passer dans les rues où habitaient son père Mr Velliot et sa sœur et son beau-frère, Monsieur Remy notaire, si tu as l’occasion de repasser à Amiens ou si un de tes officiers ou hommes (sur l’opinion duquel on puisse compter), de regarder si les maisons n’ont pas trop de mal ou quels dégâts y ont été faits. La pauvre Germaine n’a vraiment pas de chance ! Avoir déménagé de Reims pour venir à Amiens et y subir le même sort, ce n’est pas gai.

 

J’ai reçu ce matin une convocation du greffier de paix de Gérardmer pour vendredi 2 heures pour la levée des scellés. Nous allons donc pouvoir constater aussi le dommage qui a été fait. Je vais en prévenir Paul, car il m’a bien recommandé de le tenir au courant.

 

Voilà enfin un jour de soleil. Les enfants se sont précipités sur leurs robe et costumes de toile avec joie. André a pris hier une très bonne leçon de latin m’a dit Mr Melchior. Pour le récompenser, on a traduit un peu de De Viris qui l’intéresse beaucoup, on est dans une bonne veine. Robert redevient sage aussi. Il a rêvé cette nuit qu’il tuait André. Il avait dit imbécile à André, celui-ci lui lançait un coup de fouet comme punition et Robert ayant une baguette pointue lui traversait le cou avec et André mourait. Voilà un rêve dramatique. J’en ai profité pour lui faire encore une morale à propos de son défaut de colère dont il faut absolument se corriger, car cela lui donne une sorte de folie qui le rend capable des pires méfaits et s’il lui arrivait de faire du mal à une personne, il en serait malheureux toute sa vie. On prend de bonnes résolutions, mais... les tiendra-t-on ?

 

Bonnes tendresses, mon mari chéri, je t’aime, quand te reverrai-je. Ta Mi.

 

J’ai reçu hier 2 lettres de toi, du 8 et du 10.

 

16 mai - ELLE.- Nous allons partir tout à l’heure pour Epinal, où André prendra sa leçon, où Noëlle ira chez le dentiste Gercet qui est en permission cette semaine. Je l’y ai déjà conduite mardi mais il n’a pas eu le temps de tout faire, car Noëlle a trois dents abîmées et il faut vite les soigner pendant qu’il en est encore temps. Nos enfants me semblent avoir hérité de mes mauvaises dents, c’est bien dommage, ils auraient mieux fait de se tourner de ton côté, en cela comme en beaucoup de choses d’ailleurs.

 

Maurice est donc parti hier, il est encore venu déjeuner avec sa petite famille, puis ils se sont dirigés vers Raon. Il est enchanté que sa division se soit rapprochée et d’avoir ainsi des facilités pour voir de la famille.

 

Tante Marthe vient de nous annoncer la naissance d’une petite fille chez Lucette Boucher, une petite Marthe. Tout va bien et notre Tante est naturellement bien contente que cet événement soit passé.

 

Hier Maurice a parlé de la naissance de son troisième devant les enfants, et Maman, pour donner le change, a dit que le bébé viendrait peut-être dans notre maison, que le bon Dieu choisirait le foyer où les enfants seraient les plus sages. Là-dessus, enchantement des nôtres qui faisaient déjà de beaux projets.

 

Le soir je suis allée prendre des nouvelles de Mlle Marchal, qui est souffrante et donne la leçon aux enfants depuis son lit et elle m’a dit qu’ils étaient arrivés à 4h 1/2 en lui criant : « Vous ne savez pas la bonne nouvelle, il viendra une petite sœur, on ne sait pas encore chez qui, si ce sera chez nous ou chez tante Thérèse, mais c’est sûr qu’il en viendra ». Noëlle dit : « Moi je sais bien, ce sera chez tante Thérèse, parce que quand nous étions chez elle au moment de la retraite d’André, elle a dit à Marie Charles de lui descendre la boîte contenant la layette, qu’il fallait la laver et la repasser, tandis que Maman ne prépare rien ». Là-dessus André dit : « Oh j’aime autant, car si nous avions une petite sœur on m’appellerait encore pour la bercer pendant mes récréations ».

 

16 mai - LUI.- J’ai reçu ta bonne lettre avec celle de Paul L.J. Evidemment tu n’as pas fait grand mal en parlant dans ta lettre à Maguy de la loi Mourier. Mais avec les gens qui sont un peu susceptibles, tu sais ce qu’il faut faire. Si ce sont des étrangers ou des parents très éloignés, il n’y a pas à s’en occuper. Au contraire, vis-à-vis de frère et sœur je suis d’avis qu’il faut ménager les susceptibilités de chacun si l’on veut toujours rester bien unis. Dans le cas particulier je continue à croire que Paul est de très bonne foi et a fait réellement une démarche pour aller au front. Sans doute la question des couches de sa femme a dû le faire hésiter beaucoup et tous les maris feraient de même. Mais il s’est peut-être rendu compte qu’étant resté chez lui depuis la guerre il était temps vraiment qu’il en sortît, surtout que son frère, lui, est un véritable embusqué. Il a probablement songé à l’avenir et sans avoir voulu lui donner mon avis lorsqu’il m’en a parlé à Angoulême, je trouve qu’il a bien fait. Mais même s’il n’est pas sincère, sa femme, elle, est absolument persuadée qu’il l’est. Les restrictions qu’on peut faire devant elle ne peuvent donc que la blesser profondément surtout si ces restrictions proviennent de vous autres. Mets-toi à sa place, tu éprouverais le même sentiment de profond étonnement et presque de découragement si tu sentais que, de parti pris, on met en doute la parole de ton mari. Maguy est de plus dans une situation où il faut lui ménager les émotions. Elle en a déjà une très grosse causée par le départ de Paul, ce sera certainement pour elle une grande consolation de constater qu’on admire l’attitude de son mari. Par conséquent, ma petite Mie, si tu veux m’en croire, tu répondras à Paul et tu lui diras tout simplement qu’il t’a mal comprise, etc.

 

Pour ses couches, ne la laissez pas toute seule à moins bien entendu que vous ne soyez pas bien portantes. J’ai confiance en toi et en Maman à ce sujet et je suis persuadé que vous n’irez à Angoulême que si le voyage ne doit pas trop vous fatiguer. Mais si tu y vas, je t’en prie, laisse Robert à Docelles, à moins qu’il soit devenu un modèle de sagesse. Je suis content d’apprendre qu’il va mieux. Ne t’inquiète pas pour l’avenir, j’espère bien qu’il se corrigera de son vilain défaut.

 

Rien de nouveau ici. Nous venons de manœuvrer par un soleil de plomb tout l’après-midi mais j’ai songé à Maman et à ses cultures, car je suppose que vous avez le même temps qui va permettre enfin de travailler dans les champs.

 

17 mai - ELLE.- Hier nos enfants ont eu une belle après-midi pour jouer. Je leur ai fait apprendre leurs mots d’allemand qui n’étaient pas sus et faire les devoirs que Mlle Marchal avait donnés en punition dès après le déjeuner pour n’avoir pas à courir les rechercher à cinq heures. C’est bien plus dur de quitter le jeu quand on est bien en train et, en général, on est de mauvaise humeur et les devoirs et leçons s’en ressentent. En hiver, la nuit venant tôt les ramène au logis, mais en ce moment tous les prétextes sont bons pour rester dehors.

 

Je suis de ton avis pour Maurice qui est souvent injuste pour Paul L.J. Mais ce dernier et Maguy ont parfois un orgueil et un caractère un peu insupportables. En ce moment ils sont fâchés, parce qu’ils trouvent que nous n’avons pas assez félicité Paul pour « son acte d’héroïsme » de demander à partir au front. Maguy a l’audace d’écrire que c’est autrement dur de partir maintenant volontairement que contraint et forcé en août 1914. En attendant, Paul a continué pendant trois ans une bonne petite vie de confort pendant que les autres couchaient sur la paille et marchaient dans la boue et elle a eu du bonheur pendant que d’autres vivaient dans l’anxiété ou perdaient leur mari comme Madeleine Michaut. Quand on entend ou qu’on lit des réflexions pareilles, tu avoueras qu’on a le droit d’être un peu vexé. Connaissant Maurice, nous nous sommes bien gardées Maman et moi de lui montrer les dernières lettres de sa sœur, mais tu penses que si Maguy, devant ses amis et famille d’Angoulême dont les fils et maris sont partis depuis trois ans, affiche des théories semblables, on se « fichera » d’elle, sinon devant, du moins derrière. En tout cas, elle fera bien de ne pas venir dans ce pays, car elle ne trouvera aucun écho qui lui dira que son mari est un héros.

 

J’ai reçu une lettre de mon docteur que je te communique, en fait, cela ira plus vite que de t’en parler. Son régime comporte justement des restrictions de viande, qui s’accordent avec les désirs du gouvernement. Maintenant que les légumes frais vont apparaître, il sera facile à suivre. Toutes ces choses, liqueurs, vin pur et chocolat, je les aimais bien, mais avais déjà remarqué que cela ne m’était pas salutaire, j’avais toujours mal après en avoir mangé ou bu.

 

Je me trouve plus forte ce mois-ci, j’ai pu jardiner un peu sans en être fatiguée et je continue mes leçons aux enfants. Nous sommes sorties assez souvent en auto. Parfois le soir je suis fatiguée et suis contente de m’étendre, mais le lendemain matin, je me lève vaillante sans cette impression de lassitude que je ressentais toujours depuis 3 ans.

 

Je vais aller chez le percepteur toucher mes rentes 5% du 16 mai. Comme je n’en ai pas besoin, puisque tu m’as envoyé beaucoup au commencement du mois, je les placerai en bons de la D.N. Ensuite je donnerai mes leçons de piano et après le déjeuner je file à Gérardmer. Heureusement il fait un temps splendide et cela fera un voyage agréable.

 

Je suis un peu étonné qu’on ait institué dans les villages vosgiens la carte de pain et je plains mon pauvre Dédé qui ne peut plus se tailler dans la miche les bonnes tartines qu’il aime tant. Enfin lui aussi fera un petit sacrifice pour la guerre.

18 mai - LUI.- J’ai reçu ta bonne lettre du 14 courant. Je n’ai pas besoin de te dire que je vais très bien, que mes yeux sont remis complètement et que je n’ai pas mal à l’estomac. Nous sommes peut-être un peu fatigués ces jours-ci mais c’est à cause de la chaleur. Je ne sais s’il fait aussi chaud à Docelles, mais ici vraiment on se croirait en plein mois de juillet et bien qu’on ouvre sa fenêtre pendant la nuit on a un peu de mal de s’endormir. Je t’ai écrit hier un mot à ce sujet car, pour faire des manœuvres par cette chaleur, je préfère de beaucoup un vêtement en toile et tu seras bien gentille de me l’envoyer. D’ailleurs je ne crois pas qu’un pareil temps puisse durer à cette époque, et ces quelques journées de beau soleil vous auront permis de planter vos pommes de terre. Je suis un peu étonné qu’on ait institué dans les villages vosgiens la carte de pain et je plains mon pauvre Dédé qui ne peut plus se tailler dans la miche les bonnes tartines qu’il aime tant. Enfin lui aussi fera un petit sacrifice pour la guerre.

 

Nous avons quitté le petit pays où nous nous trouvions et où je t’avais dit que nous voisinions avec les Anglais pour aller à 5 kilomètres plus à l’ouest. Je dis plus à l’ouest et non plus à l’est, ce qui ne nous rapproche pas des boches. De plus le taux des permissions a été élevé à 8%. Un officier du groupe part tous les dix jours et si d’ici une quinzaine il ne se passe rien je crois bien que je pourrai peut-être songer à en parler au colonel. Pour le moment tout au moins les chefs d’escadron doivent rester. D’ailleurs il n’y a guère qu’un mois que je suis rentré et je préfère encore attendre un peu. J’aime mieux vous voir plus régulièrement.

 

Je suis bien ennuyé parce que je viens encore de recevoir de Mme Bareille dix paquets de cigarettes Maryland. Je sais parfaitement bien qu’elle me gâte de très bon cœur parce que son fils m’aimait bien, seulement cela m’ennuie un peu de ne pas pouvoir lui rendre ses petits cadeaux. Il y aurait peut-être un moyen. Comme Bareille s’est fiancé il y a quelques mois on pourrait offrir quelque chose à sa fiancée. Qu’en dis-tu ?

 

Le Ct Tribout n’est pas encore revenu mais il est à Paris. Il a obtenu un congé d’un mois après sa cure à Dax. Il faut avouer que son état méritait un repos de cette importance, je ne ris pas tu sais Mimi. Seulement on lui a pris son groupe et il sera obligé de changer de régiment. Il va probablement ne pas être très content.

 

Je suis content que Robert aille mieux et surtout qu’il soit plus sage. Est-ce que notre petite Noëlle serait un peu paresseuse ? Pauvre chérie, ne la pousse pas trop, elle.

 

19 mai - ELLE.- J’ai envoyé comme tu me l’avais dit un chèque à la Blanchisserie de Thaon avant le 15 mai pour le 2ème quart de l’action nouvelle. Ils m’accusent réception de ma lettre et m’ajoutent ceci : « Si vous désirez une quittance motivée veuillez nous envoyer la somme de 3 francs quatre-vingt pour le timbre ». Que dois-je faire ? Cette fameuse action, nous ne l’avons pas, ni son numéro, au fond ils ne nous ont jamais rien dit à ce sujet. Ne faudrait-il pas demander ?

 

Marie Paul a envoyé un superbe tambour à Robert. Mais je l’ai soustrait et ne le lui donnerai que lorsque ce Monsieur n’aura plus fait de colère pendant 8 jours, il n’est pas assez sage pour être récompensé. Marie Paul s’étonne que je puisse faire une course en auto à Plombières, la zone des armées est-elle plus propice aux automobilistes qu’à Paris, car ils ne sont même pas autorisés à parcourir le Bois. En moins d’une heure, elle a vu un de ces derniers dimanche dresser sept procès-verbaux.

 

J’avais écrit à Camille Biesse après sa décoration et lui avais mis une phrase sur toi en disant que s’il entendait parler d’une place dans un état-major pour un commandant d’artillerie, je serais contente qu’il pense à toi, car je voudrais bien ne plus te sentir si souvent au danger. Et voilà ce qu’il me répond, je ne pense pas que cela te plaise, je vais en tout cas le remercier.

 

Nous allons passer notre dimanche de Pentecôte seuls, puisque Thérèse est à Raon. Cela fait du bien de temps en temps de pouvoir faire ce qu’on veut, nous irons aux Vêpres, puis Maman a envie d’aller jusque St Amé voir tante Marthe et Lucette. Maman aime assez les promenades de ce genre.

 

André a eu une bonne journée hier. Par hasard il a très bien pris ses leçons de latin et d’allemand de Marie Mathieu. En général il est étourdi et distrait et elle était tout étonnée de voir comme il comprend bien quand il daigne faire attention. C’est dommage qu’il n’en soit pas toujours ainsi.

 

Je t’ai envoyé quelques figues vendredi, j’espère qu’elles t’arriveront bien.

 

13 mai - Camille Biesse (Armées) à Mimi Cuny, cousine de sa femme.- Merci de vos aimables félicitations, auxquelles j’ai été très sensible. Récemment j’ai pu téléphoner au général Ragueneau, chef de la mission française auprès de l’armée américaine, et je lui ai signalé que Georges, excellent officier d’artillerie, et parlant bien anglais, pourrait être avantageusement employé dans une division américaine ou dans un état-major américain. Il a pris note de mon désir. Il conviendrait, je crois, que Georges fit une demande d’affectation à l’armée américaine en faisant ressortir ses connaissances en anglais, son temps de présence au front et ses blessures. S’il fait cette demande au général Ct en chef, Bureau du Personnel, qu’il me prévienne de suite pour que j’avise les intéressés, Gal en chef et Gal Ragueneau. J’espère qu’il pourra obtenir gain de cause.

 

 

Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 19/05/1918 (N° 1430)

Le vice-amiral Roger Keyes - Commandant la flotte de Douvres qui a préparé et dirigé le raid sur Ostende et Zeebrugge

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La fièvre typhoïde est vaincue dans l’armée (photos)

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La fièvre typhoïde est vaincue dans l'armée

Opération de récolte des vaccins

Préparation des milieux de culture bactériens

Séance de vaccination dans un bataillon de chasseurs sur le front

Stérilisation des siphons destinés à la répartition des vaccins en ampoules

Expertise des tubes de vaccin anti typhique

Répartition du vaccin en ampoules au moyen de l'appareil du professeur Vincent

Salle des autoclaves, stérilisation des milieux de culture et répartition en boîtes

 

 

Thèmes qui pourraient être développés

  • Rationnement - Les jours sans viande - On ne pourra pas en acheter plus de 200 grammes le mardi
  • Religion - Fête religieuse - La fête de Jeanne d'Arc
  • Russie - Le grand-duc Nicolas et l'impératrice douairière aux mains des Allemands - Arrestation de M. Sazonoff
  • Autriche-Hongrie - L'entrevue des deux empereurs - Charles 1er livre au Kaiser l’empire des Habsbourg – L’accord conclu au G.Q.G. allemand place l’Autriche-Hongrie sous la domination boche
  • Russie - La mort de Korniloff confirmée
  • Paris - Alerte de nuit - Des avions boches ont vainement tenté de venir sur Paris - Ils ont jeté des bombes sur la grande banlieue
  • Procès - La "Canaille" du "Bonnet Rouge" en conseil de guerre - Condamnation générale
  • Turquie - Paix entre Finlande et Turquie
  • Presse - Nouveau tarif de l'abonnement aux journaux à partir du 1er juin 1918
  • Légion d'honneur - Le docteur Carrel commandeur de la Légion d'honneur
  • Chine et Japon - Important accord militaire entre la Chine et le Japon en vue de l’intervention en Sibérie
  • Front - 80 divisions allemandes concentrées devant nos fronts
  • Aviation - L'aviateur Gilbert s'est tué dans un accident à Villacoublay
  • Rationnement - Les boucheries municipales ouvrent aujourd'hui
  • Irlande - Un complot allemand en Irlande - Arrestation des chefs révolutionnaires
  • Autriche - L'empereur Charles 1er et l'impératrice Zita sont arrivés à Sofia
  • L’Ukraine annexée à la Crimée ?
  • Arts et culture - Les Puvis de Chavannes du musée d’Amiens seront sauvés
  • Mobilisé - La loi Mourier
  • A Paris les automobilistes ne sont plus autorisés à parcourir le Bois
  • Le vice-amiral Roger Keyes, commandant la flotte de Douvres, qui a préparé et dirigé le raid sur Ostende et Zeebrugge (LPJ Sup)
  • Mode - Les femmes en culotte (LPJ Sup)
  • La fièvre typhoïde est vaincue dans l'armée (Photos dans LPJ Sup)
  • Conseils pratiques - Respect des travailleurs (LPJ Sup)
  • Religion - Fête religieuse - Pentecôte


11/05/2018
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