14-18Hebdo

14-18Hebdo

183e semaine de guerre - Lundi 28 janvier au dimanche 3 février 1918

LUNDI 28 JANVIER 1918 - SAINT CHARLEMAGNE - 1275e jour de la guerre

MARDI 29 JANVIER 1918 - SAINT FRANCOIS DE SALES - 1276e jour de la guerre

MERCREDI 30 JANVIER 1918 - SAINTE MARTINE - 1277e jour de la guerre

JEUDI 31 JANVIER 1918 - SAINT PIERRE NOLASQUE - 1278e jour de la guerre

VENDREDI 1ER FEVRIER 1918 - SAINT IGNACE - 1279e jour de la guerre

SAMEDI 2 FEVRIER 1918 - PURIFICATION - 1280e jour de la guerre

DIMANCHE 3 FEVRIER 1918 - SEXAGESIME - 1281e jour de la guerre

Revue de presse

-       Trèves bombardée par des avions anglais

-       M. Malvy devant la Haute-Cour

-       La conférence interalliée - M. Lloyd George, lord Milner et M. Orlando à Paris

-       Les grèves autrichiennes

-       L'agitation en Allemagne - La propagande pour la grève générale à Berlin

-       Victoire des Roumains sur les maximalistes en Bessarabie

-       Brillant succès italien à l'est d'Asiago - Plus de 1,500 prisonniers

-       Les raids sur Londres - 47 tués, 169 blessés - Parmi les victimes : 76 femmes et 33 enfants

-       Le mouvement maximaliste s'étend - La révolution triomphe en Finlande - Les bolcheviks rompent avec la Roumanie

-       Plus d'un demi-million de soldats américains en France

-       Les Italiens enlèvent le col del Rosso & le col d'Echelle - 2,600 prisonniers

-       Les pourparlers reprennent à Brest-Litovsk - Trotsky a carte blanche

-       La guerre civile en Finlande

-       Le raid des gothas sur Paris - 45 tués - 207 blessés - Trois hôpitaux atteints par les bombes

-       L'agitation révolutionnaire en Suisse

-       Les emprunts russes – La Chambre autorise le gouvernement à payer aux porteurs les coupons de février

-       Krupp a acheté l'agence Wolff

 

Morceaux choisis de la correspondance

Du 12 janvier au 11 mars - JMO 260e RAC/2e groupe.- Le groupe dont la zone d’action est le Ss secteur 2 Bois (droite du secteur des Chambrettes) exécute presque quotidiennement des barrages et des C.P.O. La plupart des barrages sont exécutés sous de violents bombardements ennemis.

 

28 janvier - LUI.- J’ai reçu tes deux bonnes lettres du 20 et du 21 janvier ainsi que le cache-nez, les paquets de tabac et les lichens que tu m’as envoyés.

 

J’écris un mot à tante Anna pour la remercier et lui dis que j’ai été avant-hier à l’endroit où notre pauvre cousin a été touché. C’est à peu près à 2 kilomètres au sud de Douaumont, que les boches occupaient en ce temps-là, et par conséquent aussi à près de 2 kilomètres de chez nous puisque nous sommes tout près du fort. J’avais déjà pensé à faire faire une photographie, ne pensant pour éviter de raviver des douleurs encore mal éteintes la remettre à Madeleine que plus tard, mais puisqu’elle y tient j’en ferai faire une dès que possible, mais comme je le dis à Tante nous sommes depuis huit jours dans le brouillard et il n’y a pas moyen d’opérer actuellement. Nous bénissons d’ailleurs ce brouillard car, si la vigilance doit être plus grande en ce qui concerne toutes nos liaisons et particulièrement les liaisons téléphoniques, nous redoutons moins l’artillerie boche qui est forcément moins active.

 

J’ai reçu également un paquet contenant 20 boîtes de cigarettes Maryland du docteur Lanique. Me voici donc pourvu pour quelque temps. Naturellement tu me connais assez pour savoir que je n’avais pas discontinué de fumer, mais je fumais du tabac qui est plus fort que le Maryland et que j’aime moins.

 

Je suis heureux d’apprendre que notre petit Robert a bon cœur également. Tu le féliciteras de ma part pour sa bonne action et tu lui diras qu’il continue à faire plaisir à son papa en étant tout à fait sage et tout à fait poli pour tout le monde. Quant à notre Dédé, je suis content également qu’il fasse des progrès en orthographe. Quant au latin je ne suis pas du tout navré qu’il ait quelques mauvaises notes. Cela prouvera à Mr Melchior et à Mlle Mullien qu’il ne faut pas aller trop vite. Il vaut cent fois mieux qu’il ait quelques mauvaises notes, mais qu’il fasse ses devoirs seul que si on l’aidait pour lui mâcher trop la besogne. Néanmoins dis-lui que je compte sur lui pour se donner beaucoup de mal et puis surtout qu’il le dise bien franchement à ses professeurs quand il ne comprend pas.

 

J’aurais bien voulu assister au goûter dans la petite maison des enfants et aurais été enchanté de voir leurs bonnes faces. C’est un plaisir que je pourrai m’offrir lorsque je reviendrai en permission. Le nouveau tour a repris. Le temps passe malgré tout, il y aura déjà bientôt deux mois que je suis parti pour le tour d’octobre à février et j’en suis bien content car tout ceci me rapproche de la prochaine. Je serai si heureux de te revoir.

 

29 janvier - JMO 260e RAC/2e groupe.- Pendant un barrage, la 25e batterie subit un bombardement par obus toxique ; un de ces obus éclate dans une casemate, atteignant 5 servants dont l’un, grièvement brulé, meurt à l’hôpital le surlendemain.

 

L’infanterie est encore plus mal installée que nous et malheureusement il n’y a guère moyen d’améliorer la situation. Le transport des matériaux est terriblement difficile.

30 janvier - LUI.- J’ai reçu ta bonne lettre du 24 avec celle de la tante de Retournemer, qui en effet doit être bien vieille mais dont l’écriture est cependant encore assez ferme. A ce propos Paul doit lui payer des rentes deux fois par an. A-t-il songé à te réclamer ma part. Tu pourras voir cela à l’occasion.

 

Je suis étonné que vous ayez du beau soleil. Ici nous sommes dans le brouillard depuis une huitaine de jours et cela n’a pas l’air de vouloir cesser. Comme je te l’ai dit les boches sont plus calmes et on peut sortir maintenant sans risquer d’être attrapé par un obus. Hier je suis allé à l’infanterie aux tranchées et comme c’est assez loin et qu’il faut faire pas mal de détours, j’avais dîné à 10 heures de façon à ne pas être ennuité pour le retour car avec ce brouillard j’aurais eu du mal je crois à retrouver mon chemin. L’infanterie est encore plus mal installée que nous et malheureusement il n’y a guère moyen d’améliorer la situation. Le transport des matériaux est terriblement difficile. Il est vrai que l’infanterie ne reste en ligne que six jours et, comme maintenant elle n’est plus autant bombardée qu’il y a quelque temps, les hommes prennent patience.

 

Maman a fort bien fait de faire dire un service pour vos pauvres ouvriers qui sont morts au champ d’honneur. La cérémonie devait être très émouvante. Tu me dis que Mr Bigaut a joué du violon, je ne savais pas qu’il fût un artiste. L’air que tu as chanté est probablement celui que nous avions entendu au Moulleau. Tu me dis qu’on a de nouveau de grosses difficultés à se procurer de la houille. Dans ces conditions je conseille à Maman de ne plus hésiter pour ses transformations électriques. Tant pis. Il faut avant tout qu’elle ne se fatigue pas or je la connais et je suis sûr que pour avoir de la houille elle se donnerait beaucoup trop de mal.

 

Avez-vous des nouvelles récentes de Georges et se trouve-t-il mieux que lorsque j’étais en permission ? As-tu vu dans les journaux qu’on allait faire une enquête sur les prisonniers qui avaient pu revenir en Suisse en achetant les médecins allemands ?

 

J’espère que nos chéris travaillent bien, qu’ils sont sages et qu’ils vont bien.

 

1er février - LUI.- J’ai reçu tes deux bonnes lettres du 25 et du 26 janvier. Nous sommes toujours nous dans le brouillard et au fond nous en sommes contents car les boches nous laissent tranquilles, on ne parle plus de nous dans les communiqués et nous pouvons faire nos travaux sans être vus par les avions, qui sont assez actifs d’habitude de notre côté.

 

Nous avons subi un petit bombardement d’obus à gaz dernièrement. Ici au PC nous n’avons rien senti mais les batteries en ont été incommodées et j’ai dû faire évacuer quatre hommes. Nous faisions le barrage à ce moment-là, c’était la nuit et les hommes qui étaient aux pièces n’entendaient pas les obus arriver. Ils ont mis leur masque un peu tard. Dorénavant ils le mettront chaque fois qu’ils tireront mais c’est un peu gênant.

 

Maman a fort bien fait de se décider à monter l’électricité. Elle évitera ainsi bien des fatigues et des ennuis.

 

Pour la 1ère communion de Dédé, je ne sais pas si je pourrai revenir à ce moment-là. Un seul officier du groupe part chaque semaine et tu sais que nous devons partir l’un après l’autre d’après la date de retour de notre dernière permission. Si nous devions continuer ainsi, je ne pourrais certainement pas revenir en avril. Il est vrai que nous irons certainement au repos d’ici un ou deux mois et qu’à ce moment on laissera partir plus d’officiers en même temps.

 

Le Ct Tribout, dont je t’ai parlé quelquefois, vient de passer 6 jours à Paris pour y suivre un cours sur les gaz asphyxiants. Je voudrais bien moi-même y aller et je l’ai dit franchement au colonel. Bien que ce soit assez difficile, j’espère que j’aurai la chance d’être désigné. Ce que j’y vois de bien agréable, c’est que peut-être si cela ne doit pas te fatiguer tu pourrais venir passer ces jours-là avec moi et tu comprends que j’en serais très heureux. Mais comme, si je suis désigné, il faudra partir dès le lendemain, je ne pourrai guère te prévenir par lettre. Je tâcherai donc de t’envoyer un télégramme adressé à Boucher Docelles où je mettrai simplement : « Entendu pour le 16 par exemple ». Cela veut dire que j’arriverai à Paris le 16, soit dans la journée soit dans la soirée, et je descendrais à l’Hôtel de l’Opéra, rue du Helder. Ce serait peut-être un peu loin pour suivre les cours qui ont lieu au Val de Grâce mais d’un autre côté comme nous irions au théâtre il vaudrait mieux pour toi être tout près. Je pense que le métro pourra me mener très rapidement sur la rive gauche. Maintenant tu sais, ne comptons pas trop sur cette bonne aubaine !

 

Ce matin nous apprenons le bombardement de la capitale et nous sommes un peu inquiets.

1er février - Pierre Mangin (Cornimont) à Georges Cuny, son cogérant.- Ce matin nous apprenons par les journaux le bombardement de la capitale et nous sommes un peu inquiets. Ici tout continue encore à marcher mais pour combien de temps !?! Tout manque, tout fait défaut, même et surtout la surveillance dans les usines, à Charmes où j’étais le 26 c’est pire encore. Plus de charbon ! Plus de coton ! Enfin on tâchera de tenir mais ce n’est pas facile. Nous commençons à chauffer en partie au bois les chaudières. Je n’arrêterai que quand je ne pourrai plus faire autrement. Je suis bien las et bien fatigué et tout le personnel aussi mais on vit un peu d’espoir, et nous sommes tous très soutenus par cette idée que c’est la dernière année de guerre. Je crois fermement qu’il n’y aura plus de campagne d’hiver et que cette longue convulsion touche à sa fin. J’aimerais vous savoir dans un secteur moins célèbre et moins bombardé, mais si, comme vous le dites, vous n’y restez pas longtemps, vous n’en éprouverez pas, j’en suis sûr, les trop gros inconvénients.

 

Pendant que nous étions à la messe, les boches ont encore attaqué. Ils l’avaient déjà fait hier, comme tu as pu le voir sur le communiqué mais cette fois-ci c’était un peu plus sérieux et ils nous avaient fortement bombardés.

3 février - LUI.- J’ai reçu ta bonne lettre du 28 janvier avec celle de Marie Paul dont j’ai reçu hier un envoi de tabac Maryland. Son beau-frère, je te l’ai dit je crois, m’avait déjà envoyé dix paquets. Je suis un peu honteux, te l’avouerai-je, de déranger ainsi tant de monde pour du tabac simplement. Aussi dans ma réponse à Marie Paul, je lui dis que je suis actuellement fourni pour quelque temps. J’ai tâché d’assez bien écrire, puisque tu prétends que j’écris de plus en plus mal. Mais tu sais que lorsque j’écris lentement, je suis très lisible. Tu me diras que je devrais donc ne pas aller si vite lorsque je t’écris. C’est vrai mais comme je sais que toi tu peux me lire, je n’y fais plus attention lorsque je t’écris et ma plume court toujours trop vite.

 

Mon petit Robert a dû être ennuyé d’être obligé de m’avouer sa faute. C’est une excellente punition. Je lui écris aujourd’hui même une lettre sévère, dans laquelle je lui montre bien que je ne suis pas du tout content. Pauvre Robert, ce n’est pas la dernière observation qu’il recevra de son papa.

 

J’ai été ce matin à la messe au fort. La messe se dit dans une grande galerie qui était bondée. Il faut dire que la garnison du fort est très importante. Pendant que nous étions à la messe, les boches ont encore attaqué. Ils l’avaient déjà fait hier, comme tu as pu le voir sur le communiqué mais cette fois-ci c’était un peu plus sérieux et ils nous avaient fortement bombardés. Quelques gros obus sont tombés aux environs de mon PC. L’un d’eux est même tombé dessus mais n’a fait d’autre mal que d’éteindre toutes les lumières. C’est une preuve que nous sommes bien à l’abri. Tous mes téléphonistes sont en train de réparer toutes les lignes qui ont été coupées. Toutes les antennes de sans fil et tous les cadres ont été également démolis et il faut refaire tout cela de suite. Mais je t’assure que personne ne regarde au travail quand on sait que lorsque cela bombardera on sera complètement à l’abri. Il y avait cependant un très fort brouillard.

 

 

Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 03/02/1918 (N° 1415)

LPJ Illustre 1918-02-03 A.jpg

Le général Baucheron de Boissoudy - Commandant d’armée

Le général Antoine Baucheron de Boissoudy, fils de l’amiral de Boissoudy, est né à Cherbourg, en 1864. Capitaine en 1895, puis lieutenant-colonel en 1912, il fut désigné en 1914 pour former le 21e corps à Epinal. C’est là que la mobilisation le surprit.

 

Nommé chef d’état-major du 7e corps, puis général de brigade le 25 novembre 1915, il fut appelé le 16 octobre 1916 au commandement d’une division d’infanterie qu’il conduisit magnifiquement à l’attaque, d’abord en Artois, puis à deux reprises à Verdun, en mars et avril 1916, au début de cette gigantesque bataille, et enfin sur la Somme, où ses succès le firent désigner pour prendre le commandement d’un corps d’armée. Sa brillante offensive sur l’Aisne, le 16 avril, lui valut d’être mis à la tête d’une armée.

 

Le général de Boissoudy est notre plus jeune commandant d’armée. D’un esprit gai et ouvert à toutes les manifestations de la pensée, très militaire tout en sachant rester affable et bienveillant envers tous, d’une énergie à toute épreuve, d’une activité incessante et qui ne connaît pas la fatigue, le général de Boissoudy, avec son allure étonnamment jeune, réalise vraiment l’image qu’on se fait d’un grand capitaine et d’un chef.

 

 

La fabrication des gaz asphyxiants (photos)

LPJ Illustre 1918-02-03 C.jpg

La fabrication des gaz asphyxiants

Le photographe lui-même a dû revêtir son masque pour prendre ces vues

Masque employé dans les salles de désinfection des balles de coton

Masque employé dans la marine marchande des Etats-Unis

Chimiste étudiant la fabrication des désinfectants

Masque Silberman pour gaz toxiques et fumées

M.A.E. Davidson, expert des masques contre les gaz asphyxiants, dans son laboratoire

Appareil de sauvetage Vanginot, à régénération

Le même, vu de dos, montrant les batteries d'accumulateur d'air

Manieurs de tonneaux de chlorure de chaux

 

 

La barbe et les cheveux (photos)

LPJ Illustre 1918-02-03 D.jpg

La barbe et les cheveux

Le barbier dans la tranchée

Un brin de toilette

Le barbier hindou au travail

Dans un village nouvellement conquis, les Ecossais font leur toilette

L'Hindou se coiffe

Le coiffeur des Ecossais

Scène du front anglais : Chacun son tour

Chez les "Barbières"

Le salon de coiffure

 

 

Thèmes qui pourraient être développés

  • Politique - M. Malvy devant la Haute-Cour
  • La conférence interalliée - M. Lloyd George, lord Milner et M. Orlando à Paris
  • Autriche - Les grèves autrichiennes
  • Allemagne - L'agitation en Allemagne - La propagande pour la grève générale à Berlin
  • Roumanie - Victoire des Roumains sur les maximalistes en Bessarabie
  • Italie - Brillant succès italien à l'est d'Asiago - Plus de 1,500 prisonniers - Les Italiens enlèvent le col del Rosso & le col d'Echelle - 2,600 prisonniers
  • Angleterre - Les raids sur Londres - 47 tués, 169 blessés - Parmi les victimes : 76 femmes et 33 enfants
  • Etats-Unis - Plus d'un demi-million de soldats américains en France
  • Russie - Les pourparlers reprennent à Brest-Litovsk - Trotsky a carte blanche
  • Finlande - La guerre civile en Finlande
  • Paris - Le raid des gothas sur Paris - 45 tués - 207 blessés - Trois hôpitaux atteints par les bombes
  • Suisse - L'agitation révolutionnaire en Suisse
  • Finance - Les emprunts russes – La Chambre autorise le gouvernement à payer aux porteurs les coupons de février
  • Allemagne - Krupp a acheté l'agence Wolff
  • Grèce - M. Venizélos dément la cession de Chypre à la Grèce
  • Prisonnier - On va faire une enquête sur les prisonniers qui ont pu revenir en Suisse en achetant les médecins allemands
  • Industrie - Montage de l'électricité
  • Armée - Cours de gaz asphyxiants
  • Le général Baucheron de Boissoudy, commandant d'armée (Portrait dans LPJ Sup)
  • L'impôt sur le luxe (LPJ Sup)
  • La fabrication des gaz asphyxiants (Photos dans LPJ Sup)
  • La barbe et les cheveux (Photos dans LPJ Sup)
  • Religion - Fête religieuse - Purification - 2 février
  • Religion - Fête religieuse - Sexagésime


26/01/2018
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 387 autres membres