14-18Hebdo

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15e semaine de guerre - Lundi 9 novembre au dimanche 15 novembre 1914

 

LUNDI 9 NOVEMBRE 1914 - SAINT THEODORE - 99e jour de la guerre

MARDI 10 NOVEMBRE 1914 - SAINT ANDRE AVELLIN - 100e jour de la guerre

MERCREDI 11 NOVEMBRE 1914 - SAINT MARTIN - 101e jour de la guerre

JEUDI 12 NOVEMBRE 1914 - SAINT LIEVIN - 102e jour de la guerre

VENDREDI 13 NOVEMBRE 1914 - SAINT STANISLAS - 103e jour de la guerre

SAMEDI 14 NOVEMBRE 1914 - SAINT SERAPION - 104e jour de la guerre

DIMANCHE 15 NOVEMBRE 1914 - SAINTE GERTRUDE - 105e jour de la guerre

Revue de presse

-       A la poursuite de l'ennemi, la cavalerie russe a pénétré en territoire allemand

-       L'armée autrichienne acculée aux Karpathes serait dans une situation critique

-       La Turquie serait incapable d'entreprendre une campagne sérieuse

-       La journée d'hier a été bonne dans le Nord

-       Nous avons progressé en Belgique et maintenu nos positions sur le reste du front

-       Une violente bataille en Belgique tourne à notre avantage

-       Deux succès de la marine anglaise - Le croiseur allemand "Emden" coulé - Le "Koenigsberg" embouteillé

-       Ypres est en flammes

-       La grande bataille du Nord - Elle s'est poursuivie avec des alternatives diverses, mais nos armées tiennent bon

-       La destruction de Louvain

-       Nos soldats auront du vin

-       Les Allemands à Lille

-       La démoralisation dans l'armée allemande

-       Les Russes continuent à avancer

Morceaux choisis de la correspondance

Tu ne me dis pas où tu es blessé, de quelle nature est ta blessure. Si tu ne peux écrire, ne pourrais-tu trouver quelqu’un de compatissant qui le ferait à ta place.

9 novembre - ELLE.- Je reçois ta lettre du 5 novembre, te voilà blessé depuis le 31 octobre, à peine arrivé sur le front. Je t’écris vite un moment pour te dire tout mon amour et la peine que j’ai à rester impuissante à te soigner alors que tu souffres. Tu me dis que tu m’écriras rarement, je t’en prie, ne me laisse pas sans nouvelles. Nous sommes déjà assez dans l’angoisse à cause de mon frère Georges. Tu ne me dis pas où tu es blessé, de quelle nature est ta blessure. Si tu ne peux écrire, ne pourrais-tu trouver quelqu’un de compatissant qui le ferait à ta place.

 

Maman est rentrée du Nord navrée de n’avoir pu retrouver Georges. Quel pénible voyage elle vient d’effectuer. Aller de ville en ville à sa recherche. C’est affreux ! Et sans résultat. Qu’a-t-il pu lui arriver ? J’en arrive à espérer qu’il a été fait prisonnier et qu’il est actuellement en bonne santé quelque part en Allemagne mais j’ai du mal à le croire. Le voyage de retour de Maman s’est passé normalement. Ce n’est pas comme tante Anna qui était allée chercher sa fille à Londres, il y a 8 jours, elles ont mis 24 h pour faire le trajet de Paris à Nancy.

 

Quelle odieuse guerre ! Toujours rien de notre pauvre frère Georges hélas ! Qu’est-il devenu ?

10 novembre - ELLE.- J’espère que si on t’évacue, tu essaieras de demander à venir vers nous. Si tu ne peux obtenir de venir ici, peut-être obtiendrais-tu Nancy ou Epinal ? Fais tout ce que tu peux, mon Geogi, pour cela. Aussitôt que je saurai ton adresse définitive, je me mettrai en route pour te retrouver. T’as-t-on fait suivre mes lettres, je ne me doutais guère en t’écrivant tous ces jours-ci que tu étais déjà blessé. As-tu beaucoup souffert, n’as-tu pas de fièvre ? Toutes questions dont je voudrais avoir réponse. Quelle odieuse guerre.

 

Toujours rien de notre pauvre frère Georges hélas ! Qu’est-il devenu ? Oncle Vautrin est passé. Il est inquiet comme nous au sujet de Georges. Les ambulances de première ligne manquent souvent de place et évacuent à tort et à travers. Les renseignements sont obtenus de ces formations avec la plus grande difficulté car les registres y sont mal tenus et inexistants. Il dit qu’il ne faut pas désespérer, qu’il se trouve peut-être dans un trou du midi ou du centre, d’où une lettre nous arrivera un de ces jours. La déplorable mauvaise volonté de la poste explique bien des silences.

 

Heureusement que nous avons nos 5 chers petits qui nous forcent d’oublier nos tristes pensées.

 

Jean Boucher est en ce moment vers Médenine où il conduit, avec une escorte de 80 tirailleurs, 150 joyeux et disciplinaires qu’il est allé prendre à Kairouan. Cela lui fera bien 400 k. à pied. A son retour, il va prendre le service de la garde des prisonniers allemands à Kairouan. Les « Joyeux » vont travailler à faire une route. Ceux qui se conduisent bien iront au front en France.

 

Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 15/11/1914 (N° 1247)

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Une héroïne russe - Mme Koudatcheff, la femme cosaque

La femme slave prend volontiers sa part des périls de la guerre. On sait que dans l’armée serbe, pendant la guerre contre la Turquie, maintes femmes se firent remarquer par leur courage. Dans l’armée russe, en ce moment, on compte plusieurs femmes. Dernièrement à l’hôpital de Kiev, arrive un petit cosaque blessé. Lors d’une récente bataille, ce petit cosaque avait recueilli un grand diable de fantassin qu’un éclat d’obus avait couché. Il l’avait emporté sur son cheval rapide et, comme il galopait ver une ambulance, une balle l’avait atteint lui-même. Il fallut alors évacuer sur Kiev avec les autres blessés le grand fantassin et le petit cosaque. Et à l’hôpital on reconnut que ce cosaque était une toute jeune femme. Son mari est officier. Lui parti, elle s’ennuyait à la maison, et, pour se distraire, elle s’était engagée comme volontaire à la suite d’une « sotnia ». Mais la femme cosaque la plus célèbre est Mme Koudatcheff, l’exploratrice bien connue. Elle a été versée dans l’armée du général Rennenkampf, où elle est attachée au service des reconnaissances.

 

 

Les villes martyres - Soissons, Senlis, Albert, Arras, Etavigny, après le passage des Allemands

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Ce que nous disions l’autre jour des villes belges, nous pourrions le redire des villes françaises qui se sont trouvées sur le passage de l’ennemi. Toutes ont droit de figurer dans cette douloureuse catégorie des « villes martyres ».

 

Soissons a été bombardée à plusieurs reprises. Des rues entières ont été détruites, la charmante église de Saint-Jean-des-Vignes a cruellement souffert.

 

Senlis a été brûlé… brûlé à la main. Le quartier de la Licorne, la rue de la République ne sont plus que ruines ; le Palais de justice, d’une si belle tenue architecturale, la ravissante maison du capitaine Fenwick ont été détruits, et la cathédrale elle-même n’a pas été épargnée.

 

Aucune ville n’a souffert plus durement qu’Albert, la jolie petite cité de la Somme. Vaincus, repoussés par nos troupes aux environs de cette ville, les Allemands, suivant leur habitude, se vengèrent en la détruisant. La ville s’effondra littéralement dans les flammes sous l’effort de leurs obus.

 

Et Arras !... Quel sort effroyable fut celui de la noble et belle capitale de l’Artois. Trois bombardements successifs n’ont pas laissé pierre sur pierre de ses plus riches quartiers. L’hôtel de ville, l’un des plus beaux monuments civils du Nord de la France, est entièrement dévasté ; le beffroi, cette merveille du seizième siècle, est effondré ; plus rien n’en subsiste.

 

Et ce n’est pas tout. Sur leur route, ils ont ainsi semé partout la dévastation et la ruine. Combien de villages pittoresques auront disparu ; combien de clochers majestueux ne subsisteront, tel celui d’Etavigny dont nous donnons la reproduction, que comme les témoins impuissants et douloureux de la sauvagerie teutonne, de l’impitoyable barbarie d’un peuple qui a l’inconcevable audace de se dire civilisé.

 

Soissons après le passage des Allemands

Senlis - Quartier de la Licorne après le passage des Allemands

Senlis - Palais de Justice après le passage des Allemands

Clocher d'Etavigny

Senlis - Maison du capitaine Fenwick après le passage des Allemands

Une rue d'Albert après le passage des Allemands

Hôtel de Ville et beffroi d'Arras après le passage des Allemands

 

 

Thèmes qui pourraient être développés

  • Ypres en flammes
  • La destruction de Louvain
  • Du vin aux soldats
  • Mort d'Ernest Psichari au champ d'honneur
  • Les femmes et la guerre (LPJ Sup) - La femme cosaque
  • Les villes martyres : Soissons, Senlis, Albert, Arras, Etavigny (LPJ Sup - Photos)
  • Transport en train - 24 h Paris - Nancy
  • Les Joyeux en Tunisie : soldats d'un bataillons d'infanterie légère d'Afrique (cf. Wikipedia)
  • Conseils pratiques - Tenues de deuil (LPJ Sup)
  • Les Karpathes


07/11/2014
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