14-18Hebdo

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Souvenirs de guerre 1914-1919 (Paul Boucher) - Ch 11-1 – L’hivernage, l’entraînement

Chapitre 11 – L’hivernage, l’entraînement – 1re partie

Document transmis par Renaud Seynave, son petit-fils - 06/10/2016

 

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Le colonel Chenèble entouré de ses chefs de bataillon dans la vallée de la Thur entre janvier et Juin 1916.

De gauche à droite, n°1 : commandant Mouney, commandant le 67e B.C.A, n°2 : commandant Dernain, commandant le 27e B.C.A, au milieu : colonel Chenèble, commandant la 6e brigade de C.A, n° 3 : commandant Coquet , dit « le Père Coquet», commandant le 28e B.C.A, très apprécié, n°4 : commandant Dupont, dit "Papa Dupont", commandant le 68e B.C.A

Photo transmise par Patrick Germain arrière-petit-fils du colonel Chenèble.

 

Nous voici dans notre patelin, me dit le commandant Dupont dans la nuit sur le quai militaire de Laveline devant Bruyères. Nous allons à Barbey-Seroux, est-ce-bien ça ?

 

Oh mon commandant, un pays épatant, grands hôtels, casinos, poules de luxe …

 

Chacun sait que Barbey-Seroux n’est qu’un hameau sans agglomération avec des maisons disséminées de sorte qu’en arrivant dans la nuit, le commandant dépasse le village et doit revenir sur ses pas.

 

Quelques heures plus tard, j’arrive à la maison et embrasse tout le monde. Je pensais causer une vive surprise mais le 152e était encore avec nous du côté de Corcieux et chacun le savait déjà.

 

Je loge chez les Thiébaut, parents de nos ouvriers du Kertoff. J’amène la petite Chenard (automobile) ce qui me permet de faire pendant ce séjour constamment la navette entre Gérardmer et Barbey-Seroux.

 

Dans ce pays, on se rappelait encore que Papa y était passé avec ses gardes mobiles en 1871. Georgel était tout heureux car il était à deux pas de chez lui. Nos chasseurs, la plupart montagnards, se plaisaient et battaient au fléau chez Caussin. Il n’y a que les mulets qui étaient mal sans abri.

 

Bertin que je n’avais pas encore connu depuis que j’étais au 68e vint rejoindre nos Cies à Barbey-Seroux. Masson avait été nommé commandant du 41e bataillon de chasseurs puis rejeté par les camarades.

 

Le 12 novembre, le 152e quitte la 66e division pour former une nouvelle division, la 164e laquelle me laisse fort indifférent car je ne supposais guère, moi, officier de troupe dans toute sa splendeur que moins d’une année plus tard, je serais officier d’état-major à cette 164e division.

 

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Journal des marches et opérations du 152e RI pour la période du 23/10 au 15/11 1916

(Archives du ministère de la guerre) avec l’annonce que le 152e quitte la 66e division en date du 12 novembre.

 

Pour la première fois, j’allais perdre de vue le 152e, mais je n’y connaissais plus grand monde et me trouvais fort bien parmi mes chasseurs du 68e de la Haute-Loire et surtout avec mon commandant et Bertin. Nous profitons du cantonnement libre de Laveline devant Bruyères pour nous y installer du 15 novembre au 3 décembre.

   

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Journal des marches et opérations du 68e BCA pour la période du 4 au 21 novembre 1916

(Archives du ministère de la guerre).

 

 

Texte de la citation décernée à la 66e division (voir ci-dessus en date du 4 novembre 1916)

 

N° 907 du 32e CA n° 954/P2

« La 66e division a pris Sailly et l’a conservé contre les attaques les plus violentes restant avec ténacité pendant 12 jours sous des bombardements d’une rare intensité. Le régiment à fourragère (152e RI), les bataillons de chasseurs, les artilleurs, et les sapeurs de la division peuvent aller reposer leur branche de laurier sur la tombe du général Serret glorieusement frappé sur la terre d’Alsace reconquise.

Le chef et les soldats sont dignes de lui.

Signé : Debeney

 

 

Note de Renaud Seynave à propos du général Debeney. (Source Wikipédia)

 

Général Marie-Eugène Debeney (5 mai 1864- 6 novembre 1943)

 

Élève de Saint-Cyr, il devient lieutenant des chasseurs en 1886. En 1914, il est lieutenant-colonel et professeur du cours de tactique d'infanterie à l'Ecole supérieure de guerre où il a été lui-même breveté.

 

Première Guerre mondiale :

Il est affecté au début de la guerre comme sous chef à l'état-major de la Ire armée puis la VIIe en 1916, puis de nouveau la Ire armée en 1917, à la tête de laquelle il prend l'offensive à Montdidier, remporte la Bataille de Saint-Quentin où il défait le général Paul von Hindenburg le 8 août 1918. Il a l'insigne honneur de recevoir, sur le front, les ministres plénipotentiaires allemands le 11 novembre pour l'armistice.

 

Chef d'état-major des armées après 1918 :

À l'issue de la victoire, il est nommé commandant de l'École de Guerre, commandant la place de Paris, puis chef d'état-major général des armées, généralissime de 1924 à 1930.

 

Il est mort le 6 novembre 1943 des suites d'un attentat le 29 août 1943 alors qu'il rentrait d'une cérémonie de la Légion des combattants.



07/10/2016
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