14-18Hebdo

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Journal de la Grande Guerre de quelques ancêtres des familles Farret, Cambon et Broquisse - 24 - Juillet 1916

Olivier Farret – 19-06-2017

 

Crever la cuirasse de la défense allemande, s’élancer de la dernière tranchée, et rechercher en terrain libre la décision suprême : tel est la nouvelle doctrine de l’état-major. Les Alliés forts de l’enseignement des erreurs de 1915 et des leçons de Verdun décident une guerre méthodique : L’artillerie est reine, « On ne lutte pas avec des hommes contre le matériel » ; « L’artillerie conquiert, l’infanterie occupe » C’est donc un emploi massif de l’artillerie (feux de préparation et feux de barrage). L’aviation et l’aérostation sont actives : surveillance des positions ennemies, réglage de l’artillerie, destruction des avions et des drachen (ballons captifs) adverses : « crever les yeux de l’ennemi ». Les tanks, nouveaux engins de rupture, feront leur apparition pour la première fois dans l’Histoire lors d’une offensive britannique.

 

Le plan allié a pour objectif de rompre le front allemand en Picardie, sur une ligne nord-sud de 45 km à cheval sur le fleuve Somme, dans un triangle compris entre les villes d’Albert, Péronne et Bapaume. L’offensive franco-britannique va changer l’échelle de la guerre. Entre juillet et novembre 1916, les combats vont opposer des soldats d’une vingtaine de nations. Il n’est pas de notre propos de la transcrire en totalité mais d’en présenter les moments forts. Depuis le 24 juin, 1 437 canons britanniques ont tiré 1 500 000 obus.

 

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Front de la Somme, juillet – novembre 1916

La commune entourée d’une ligne rouge est le théâtre des combats du 150e RI (Paul Farret) en octobre – novembre 1916

Source wikipedia

 

 

Le 1er juillet au petit matin, le temps est au beau fixe.

 

A 7h28, le signal est donné par l’explosion de deux mines majeures : Y Sap et Lochnagar à la Boisselle, faisant des cratères de 50 m de diamètre dans les lignes allemandes. (Photo page précédente)

 

7h30 : l’assaut est donné. Les Tommies franchissent les parapets et avancent, en lignes, baïonnette au canon pour franchir le no man’s land (400 m) ; le commandement est persuadé que le déluge d’artillerie a détruit toute résistance. Les hommes sont surchargés de plus de 30 kg de matériel. L’axe général de l’attaque est la route Albert-Bapaume.

 

Les Allemands loin d’être anéantis attendent le dernier moment avant de déclencher des tirs de mitrailleuses qui fauchent en masse les Britanniques. C’est un terrible carnage, avec plus de 30 000 pertes (tués ou blessés) dans les 6 premières heures de la bataille.

 

Le général Douglas Haig, commandant en chef des forces britanniques en France (BEF) note dans son journal « Sur un front de plus de 24 km, on peut s’attendre à des résultats inégaux… »

 

 

Au Nord devant Gomecourt, l’armée d’Allenby, essentiellement des soldats territoriaux, fixe une partie de l’artillerie allemande mais subit des pertes considérables.

 

Au centre du dispositif, Haig espère rompre le front allemand entre Thiepval et La Boisselle pour lancer sa cavalerie et percer vers Pozières. La IVe armée de Rawlisson sur un front de 8 km obtient quelques succès de prise de premières lignes allemandes, La Boisselle résiste. Les combats sont particulièrement meurtriers autour de Thiepval sur leur aile gauche face à une véritable forteresse, la redoute Schwaben.

 

A 8h30, devant Beaumont Hamel, l’ordre est donné au régiment de Terre-Neuve d’avancer. Près de 90% d’entre eux ne reviendront pas.

 

Les chefs sont dans l’incapacité de prendre une décision raisonnée en raison de l’éloignement du front et des communications difficiles. L’ordre est donné de lancer de nouvelles vagues d’assaut suicidaires jusque vers midi.

 

Plus au sud, l’attaque française (6e Armée du général Fayolle) se déroule correctement sur un front plus resserré et facilité par la destruction massive des barbelés par l’artillerie française plus nombreuse et plus expérimentée. Les premières lignes allemandes sont prises avec un minimum de pertes.

 

À la jonction franco-britannique, les unités anglaises et françaises arrivent à contrôler une brèche de près d’une dizaine de km au sud de Mametz conquise par la 7e division, qui verrait s’engouffrer la cavalerie britannique avant que les Allemands se ressaisissent et la colmatent. Les Français constatent que les deux premières lignes allemandes sont détruites et que les troupes ennemies ont évacué en grande partie leurs positions. La route de Péronne semble ouverte. Cette occasion, la seule de la journée, ne sera pas saisie par le général Rawlinson. (Alain Denizot)

 

 

Au moment de l’attaque de Mametz, le soldat de 1ère classe Kirkham (5/Manchester Pals) raconte :

« Après avoir été blessé, j’ai quitté notre tranchée et j’ai rencontré deux jeunes soldats. Ils étaient terrifiés et avaient été trop effrayés pour suivre leurs copains lors de l’attaque. Peu après les avoir quittés j’ai rencontré deux Red Caps avec des révolvers qui voulaient savoir où j’allais. Je leur montrai ma blessure et ils me laissèrent passer. J’avais fait à peine quelques mètres que j’entendis deux coups de feu. Je suis sûr que ces deux malheureux garçons ont été exécutés pour couardise. »

 

 

Au soir de la première journée, les pertes sont terribles : 60 000 hommes dont 20 000 tués. Certains régiments ont perdu jusqu’à 40 % de leurs effectifs, 60% de leurs officiers pour un gain de terrain insignifiant. Un historien britannique a comparé le total de tués avec celui d’autres évènements sanglants de l’histoire de l’armée britannique : 8 500 morts à Waterloo ; 4 000 Anglais et Canadiens le 6 juin 1944 ; À El-Alamein, 12 000 hommes en 11 jours.

 

Les pertes allemandes sont estimées entre 8 000 et 10 000 hommes dont 2 000 prisonniers.

 

 

Ce 1er juillet tragique de la bataille de la Somme fut THE BIG PUSH AND THE BIG CRASH.

 

 

Depuis la fin du mois de juin, le 161e RI de Paul Farret cantonne au camp de Saffrais, situé au sud de Nancy qui s’étend de part et d’autre de la Moselle. L’armée avait investi un grand nombre de villages mais aussi les prairies où les hommes étaient sous tentes. Reconstitution des effectifs, repos, instruction au canon de 37, entraînement rythment le quotidien du soldat.

 

 

À Verdun, « Ils ne passeront pas ! » Avec « on les aura », cette phrase est devenue l’un des slogans de la bataille. Les bataillons allemands arrivent aux abords du fort de Souville mais le fort reste aux mains des Français. Renouvelée le 11 juillet, l’attaque allemande est précédée de tirs d’obus toxiques.

 

Au matin du 12, trente hommes du 140e RI allemand parviennent à se hisser sur le sommet du fort et peuvent ainsi apercevoir la ville et le fleuve à leurs pieds… à moins de 3 km du fort. Mais ils ne vont pas plus loin. Les Français les chassent du glacis et certains sont faits prisonniers, les autres sont repoussés ou tués. L’offensive allemande vient d’expirer sur les pentes du fort de Souville. Là s’arrête l’avance extrême des Allemands. Parmi les officiers allemands, l’Oberleuntnant Friedrich von Paulus est présent sur le champ de bataille ; futur Generalfeldmarschall il sera contraint de se rendre aux Soviétiques à Stalingrad le 2 février 1943. Stalingrad est souvent considéré comme le Verdun de la Seconde Guerre mondiale. (Malcom Brown)

 

 

Le 12 juillet 1916, la bataille de Verdun bascule. Les Français reprennent l’initiative et font plus de 3 500 prisonniers durant les mois de juillet et d’août.

 

 

Sur la rive gauche de la Meuse, cote 304, le régiment d’André Farret est confronté à des attaques renouvelées des Allemands. Reçus à coups de fusil et de grenades, surpris par nos tirs de barrage, ils rentrent dans leurs lignes (JMO).

 

André Farret, promu chef de bataillon (en date du 7 juin 1916), reçoit une citation à l’Ordre de l’armée :

« Officier énergique et très brave qui a fait preuve pendant toute la campagne des plus belles qualités militaires. A su, en particulier du 20 au 26 mars, attirer la défense d’un point important contre lequel se sont brisés les assauts successifs les plus violents de l’ennemi. » Signé Nivelle – 28 juin 1916.

 

Les 1er, 2, 3 juillet le 173e RI est la cible d’un violent bombardement suivi, le 4 juillet, de l’attaque d’une colonne allemande précédée de flammenwerfer (lance-flammes), évaluée à près de deux bataillons. L’attaque ennemie est brisée ; les Allemands se débandent et rentrent dans leurs tranchées. Sur un effectif de 426 hommes valides, le 1er bataillon du 173e RI compte 166 tués, blessés ou disparus.

 

Le sol est jonché de blessés allemands et français. Un bout de bois laqué émergeant de la terre remuée d’un trou d’obus attira l’attention du soldat Petru Santu du 173e. Il le dégagea, découvrant un violon fracassé. Une voix allemande fusa : « Es ist mein Geige » (c’est le mien). Instinctivement, Petru-Santu s’empara de sa machette. Il se pencha vers l’autre versant du cratère creusé par l’obus et distingua un soldat allemand, blond, presque un enfant, la tempe palpitante d’une profonde blessure à l’issue fatale évidente. Le caporal allemand tendait mollement les mains vers l’instrument de musique brisé. Le Corse raccrocha sa machette à la ceinture pour déposer le violon au creux des bras du soldat qui lui sourit faiblement et s’exprima dans un français parfait : « Avant la guerre, j’ai joué avec lui, à Londres, Paris, Berlin, Vienne et hier, ici pour la dernière fois. Il n’y a plus de place pour la musique dans ce monde fou. » Petru Santu dévissa le bouchon de son bidon de vin et soutenant le jeune Allemand lui fit boire une gorgée. « Vielen danke, Monsieur » furent ses derniers mots avant de laisser retomber sa tête sur son instrument. Apercevant dans l’échancrure de la vareuse de l’Allemand un portefeuille de cuir marron, Petru-Santu s’en saisit, l’ouvrit et lu le nom d’Otto Weistmaister, un violoniste de l’orchestre philarmonique de Berlin. (Antoine-Toussaint Antona)

 

Le 5 juillet, relevé dans la confusion des tirs ennemis par le 55e RI d’Aix-Pont Saint-Esprit, le 173e est transporté en camions automobiles à Ville-sur-Saulx, au sud-est de Bar-le-Duc où il stationnera jusqu’au 3 août.

 

Dans les gares, les permissionnaires, tout à leur joie de quelques jours de repos ou de retrouvailles familiales, scrutent impatiemment la voie réservée au convoi pour la Ville-Lumière. Amers, déçus, par milliers, ils en reviendront. Son titre de capitale en guerre est usurpé sans vergogne. Paris surabonde de planqués, dandys, et autres embusqués paradant, cyniques, en uniformes rutilants et botte bien cirées. Les cinémas résonnent d’éclats de rire des spectateurs hilares devant des images de guerre des informations cinématographiques. Sur l’écran, l’objectif balaye la longue théorie de soldats aux faciès déformés par les masques à gaz, en premières lignes. Puis le public s’impatiente et réclame le film à l’affiche, à grands renforts de : « Encore la guerre ? La barbe ! » (Antoine-Toussaint Antona).

 

 

Jean Broquisse est dans le secteur de Soissons, dans « une vaste agglomération de 5 à 6 maisons, située dans une cuvette pleine d’eau et entourée de collines. » Il écrit le 8 juillet à sa famille :

« Nous sommes un peu plus près du front, aussi la grande distraction c’est la chasse aux avions. Spectacle toujours intéressant. On entend passablement le canon, le soir surtout. C’est certainement, comme dit Germaine, dans sa candeur naïve, la grande ruée finale qui, dans un irrésistible assaut ramènera les Boches hors de nos frontières et plus loin encore. Puisque l’illusion fait vivre, je ne veux point vous navrer par mon scepticisme. Oui, ça ira bien, mais dans des mois. »

 

Jeanne Devade écrit à ses neveux une lettre très émouvante qui évoque son voyage à Châlons pour aller se recueillir sur la tombe de son fils Pierre, cousin germain de Jean Broquisse, décédé à l’hôpital de Châlons-sur-Marne [en Champagne]. Un large extrait mérite d’être retranscrit :

 

« […] Mon voyage à Châlons que je redoutais autant que je le désirais, s’est très bien passé et j’en suis revenue beaucoup plus calme, plus satisfaite. Je craignais tant de trouver ma chère petite tombe, pas bien entretenue dans un cimetière à moitié abandonné. […] Aussi jugez de ma douce émotion en entrant dans le cimetière de l’Est, cimetière exclusivement consacré aux militaires ; c’est un immense champ de repos, admirablement entretenu, soigné, et tout fleuri. […]

 

Toutes ces chères tombes sont pareilles ; le général qui s’en occupe le veut ainsi ; ils sont égaux dans la mort ces pauvres soldats. Ils sont côte à côte, chaque petite tombe est surmontée d’une croix noire pareille avec un écusson blanc portant le nom ; ils sont 4 800. Sauf quelques-uns âgés de 35 à 40 ans, tous les autres n’avaient que 20 à 30 ans. Que de douleurs, de vies brisées représente chacune de ces tombes, et cependant ce n’est pas triste. On sait que tous ces braves qui reposent-là ont fait leur devoir et que chacun vient leur rendre hommage ; on les aime tous, on les fleurit ; on vient les visiter.

 

À l’extrémité de ce champ de repos, on a élevé un monument en leur mémoire, il est tout entouré de fleurs, de couronnes offertes par des corporations, des officiers, des visiteurs, c’est vraiment touchant ; et combien les pauvres parents qui ont les leurs là-bas, sont consolés par tous ces témoignages de sympathie. La mort prend dans cet endroit un tout autre aspect ; j’en suis revenue pas moins malheureuse mais apaisée, car mon Pierre n’est pas seul là-bas, ni abandonné quoique loin de moi. […] »

 

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Félix Vallotton, Cimetière de Châlons, 1917, BDIC – Paris

 

 

Le témoignage de Jeanne Devade, d’une grande dignité malgré sa douleur indicible, est saisissant de vérité quand nous regardons ce tableau de Vallotton peint un an après le passage de la mère de Pierre Devade. Ces formes noires, veuves ou mères éplorées, tentent de retrouver la tombe de l’être aimé.

 

Félix Vallotton (1865-1925), peintre suisse, naturalisé français en 1900, arrive à Paris en 1882. Au début de la guerre, non mobilisable, il participe à la publication collective La Grande Guerre par les artistes, en fournissant essentiellement des portraits. En 1916, il réalise seul un album de six bois gravés intitulé « C’est la guerre ! » où il évoque les tranchées, la barbarie ennemie… En 1917, il participe à une mission d’artistes en Champagne et fait quelques croquis sur place. Il réalise cette toile le Cimetière de Châlons « si correct et propret dans l’alignement impeccable de ses sept mille cinq cents croix. […], expression parfaite du carnage mathématique qui est notre ordinaire depuis trois ans. » Un autre tableau iconique de Vallotton Verdun. Tableau de guerre interprété, projections colorées noires, bleues et rouges, terrains dévastés, nuées de gaz, visible au Musée de l’Armée, concentre visuellement le déchaînement des moyens mis en œuvre de part et d’autre pour détruire l’adversaire. (14-18 Mission Centenaire).

 

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Félix Vallotton, Verdun, Musée de l’Armée

 

 

Un oncle de Jean Broquisse pense à son neveu qui est au front et livre à sa mère quelques réflexions sur le déroulement de la guerre :

 

« À Soissons, Jean est assez loin de la grande attaque franco-anglaise : peut-être que si la pression méthodique que nous exerçons en Picardie continue à être victorieuse, les Boches des tranchées en face de Soissons seront forcés de battre en retraite sans combattre, car ils commencent à être démoralisés un peu partout. Puisse-t-il en être ainsi et Dieu veuille protéger ton cher fils ; nous pensons bien souvent à lui […].

 

Je crois que la guerre ne se prolongera pas au-delà de quelques mois ; les Allemands vont être au bout de leurs réserves, car ils ont perdu, dit-on plus de 500 000 hommes devant Verdun et nos alliés russes les déciment sur l’autre front. Quant à l’Autriche, elle est déjà pour ainsi dire hors de combat et recule devant les Italiens. J’espère que Sarrail ne tardera pas à infliger à Ferdinand le Félon le châtiment qu’il mérite. Alors la Roumanie se décidera-t-elle enfin à se joindre à nous ? [...]» [Le général Sarrail commande l’Armée d’Orient, Ferdinand le Félon n’est autre que le Tsar de Bulgarie.]

 

À la fin du mois, Jean Broquisse intègre le 419e RI et suit des cours pour devenir chef de section. Il doit parfaire son instruction pour apprendre le métier de grenadier.

 

Petit projectile sphérique, la grenade apparaît sous sa forme moderne au XVIIe siècle, devient un matériel spécialisé de l’artillerie dans le cadre de la guerre de siège et tombe en désuétude à la fin du XIXe siècle. Lancée à la main, grâce à une arme individuelle ou un petit mortier, elle retrouve toute son importance dès la fixation du front à l’automne 1914. Les demandes croissantes des grandes unités entrainent la multiplication des commandes par le GQG à la fin de l’année 1914. Les chefs de section doivent en connaître le maniement. (François Cochet).

 

Lors de l’été 1916, le ministre de la marine confie à l’État-major de la marine une inspection motivée par son inquiétude face à la disparition progressive de l’armement de la défense des côtes, lors que les attaques de navires en rades, mouillages et même ports, ne ralentissent pas. Le vice-amiral Chocheprat, du Conseil supérieur de la Marine est désigné pour cette mission afin de dresser un bilan de l’état de défense non seulement des ports de guerre (Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort, Toulon et Bizerte) mais également des principaux ports de commerce.

 

 

Pierre Farret est chef du Service « Torpilles-électricité » sur le cuirassé La Provence. Il s’agit d’un superdreadnough, de 23 600 tonnes, 166 mètres de long, caractérisé par une artillerie de dix canons de 340 mm, mis en service le 1er mars 1916. Son équipage comporte 1 193 marins. Bâtiment amiral de l’Armée navale, il porte la marque de l’amiral Dartige du Fournet. La flotte est basée dans deux îles grecques de la mer Ionienne, Argostoli (cuirassés) et Corfou (forces légères). Les bâtiments contrôlent l’ouverture de l’Adriatique afin de bloquer, le cas échéant, une sortie massive de la flotte autrichienne qui pourrait menacer Salonique et le camp retranché de l’Armée d’Orient. En outre, la neutralité ambigüe du roi Constantin de Grèce, permet à la Bulgarie, alliée des Allemands, de remporter des victoires.

 

Le général Sarrail, commandant les troupes stationnées à Salonique tente de ruser entre Constantin et son adversaire Venizélos, ancien premier ministre et partisan de l’Entente : « Causer avec le roi sans oublier de causer avec Venizélos ». (Paul Chack, Jean-Jacques Antier).

 

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Cuirassé la Provence en essais, 1915.

Photo Marius Bar, Toulon in Jean Moulin, Les navires français 1914-1918, Marines éditions, 2008.

 

 

Les Alliés sont confrontés à une recrudescence des attaques des U-boote contre les navires de commerce, en partie liée à l’affectation de navires plus à l’est pour surveiller les transports de l’armée serbe. L’Allemagne va maintenant exploiter à plein rendement ce théâtre stratégique, trait d’union des Alliés avec l’Orient ; pour la France avec son Empire, l’Angleterre avec l’Égypte, les Indes et l’Australie, l’Italie vers les États-Unis à qui elle demande du blé, de l’acier et du charbon. Au large du cap de Matapan, dans le Péloponnèse, le cargo Ville de Rouen est torpillé et coulé par l’UB 45. Le navire était armé et avait la TSF. Le capitaine Bugaut sera cité à l’ordre. À partir du 12 juillet, en dix jours de croisière le long des côtes de l’Algérie-Tunisie, l’U 39 détruit au canon 18 vapeurs… (Marc Saibène).

 

Sources

Alain Denizot, La bataille de la Somme, Perrin, 2002

Malcolm Brown, Verdun 1916, Perrin, 2006)

Antoine-Toussaint Antona, Ceux du 173e, La Marge, 1998)

François Cochet, Dictionnaire de la Grande Guerre, Robert Laffont, 2008

Paul Chack, Jean-Jacques Antier, Histoire maritime de la Première Guerre mondiale, France-Empire, 1992.

Marc Saibène, La marine marchande française 1914 – 1918, Marines Éditions, 2011.



23/06/2017
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