14-18Hebdo

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Journal de la Grande Guerre de quelques ancêtres des familles Farret, Cambon et Broquisse - 14 - Septembre 1915

Olivier Farret – 16-01-2017

 

Percer les lignes allemandes est devenu l’obsession du haut commandement français. En dépit de l’échec des grandes attaques de printemps en Champagne et en Artois, la décision est prise de les renouveler à l’automne :

« La percée du front allemand reste possible à condition que des attaques puissantes soient menées simultanément dans différentes régions sur un très grand front ». Lettre du général Joffre à Alexandre Millerand, ministre de la guerre.

 

En ce début du mois de septembre le front est loin d’être calme. De durs combats se poursuivent dans les Vosges pour conquérir les hauteurs. Le massif du Linge à l’ouest de Colmar connaît de violents combats durant tout l’été dans le cadre de la « bataille des observatoires » que se livre les Français et les Allemands. Le Hartmannswillerkopf – Vieil Armand pour les poilus – au nord-ouest de Mulhouse, est un observatoire culminant à 956 m d’altitude et dominant toute la plaine d’Alsace. Durant toute l’année 1915, chacun des adversaires se dispute âprement le sommet de la montagne, au prix de lourds sacrifices comme en peut témoigner l’historique du 152e RI, le régiment « Les Diables rouges ».

 

L’Etat-major met au point la deuxième offensive de Champagne et la troisième offensive d’Artois. Elles constituent l’un des engagements les plus massifs de la guerre et rassemblent près de 90 divisions et 5 000 canons dotés de 8 millions d’obus. En Champagne, la grande offensive se prépare sur un front de 25 km, de Saint-Hilaire-le-Grand, à l’ouest à Villiers sur Tourbe à l’est. La 40e DI, à gauche, doit attaquer en direction de Saint-Souplet.

 

 

Après deux semaines de repos près de Châlons-sur-Marne, le 150e de Paul Farret (40e DI) remonte au front. A partir du 8 septembre, le régiment organise le secteur de Saint-Hilaire-le-Grand, d’où il partira à l’attaque. Le 150e partage ce secteur avec le 161:

 

Travail énorme et difficile. Les lignes sont à un kilomètre de l’ennemi. Pour rendre moins meurtrière la traversée du glacis qui précède la position allemande, il faut pousser les parallèles de départ à 150 mètres des lignes ennemies, sur un terrain découvert où tout mouvement est signalé à l’artillerie ennemie. On ne peut travailler que la nuit et jusqu’à l’aube tout le monde remue la terre jusqu’à la veille de l’attaque. Le travail est pénible et coûteux ; la lune éclaire nos longues lignes noires de travailleurs sur lesquelles tirent sans arrêt les mitrailleuses et les canons légers allemands.

 

Le 22 septembre, notre préparation d’artillerie commence, formidable, à partir de l’est de Reims et en direction de la forêt d’Argonne. Le pilonnage dure sans discontinuer pendant trois jours. Les tranchées allemandes disparaissent dans un nuage de fumée et de poussière. L’ennemi ne répond pas. (Capitaine Ensales)

 

Le 23 septembre, le général Joffre adresse aux armées son Ordre général n°43 :

« Soldats de la République… L’heure est venue d’attaquer pour vaincre et pour ajouter de nouvelles pages de gloire à celles de la Marne et des Flandres, des Vosges et d’Arras. Votre élan sera irrésistible ; il vous portera d’un premier effort jusqu’aux batteries de l’adversaire, au-delà des lignes fortifiées qu’il vous oppose. Vous ne laisserez à l’ennemi ni trêve ni repos jusqu’à l’achèvement de la victoire… Allez-y de plein cœur pour la délivrance du sol de la patrie, pour le triomphe du droit et de la liberté.»

 

Le 23 septembre, le jeune sergent Charles Crosnier du 355e RI écrit à sa mère :

« … Je crois, chère mère, que le grand coup est pour demain ou après-demain, le régiment y prendra sans doute part, je puis même dire certainement. Dire que l’on voit venir ce moment sans une petite appréhension serait mentir, mais je t’assure, ma bonne mère, que nous l’envisageons tous avec calme et confiance. Je crois que nous sommes maintenant bien préparés pour donner une bonne correction à notre ennemi maudit, et peut-être aussi pour le chasser tout à fait de notre chère France, de la Belgique. La Paix alors ne serait pas éloignée et ceux qui auront la chance d’échapper au carnage pourront retrouver ceux qu’ils aiment.

Si je ne suis pas de ceux-là, ma bonne mère, tu devras assurer ton existence, car il est trop tard pour que je te guide. […] Adresse-toi au Colonel ou au Commandant de la 20e compagnie quand tu seras quelques jours sans recevoir de mes nouvelles ; je te promets, chère mère, de t’écrire chaque jour, ne serait-ce qu’un mot ; tiens compte toutefois des difficultés de correspondance. Je te souhaite une bonne santé et reçois, ma bonne mère, les bons baisers de ton fils ». Charles.

 

Charles Crosnier sera tué le 27 septembre 1915 à la Ferme Navarin. (Charles de Maule)

 

 

Le médecin aspirant Lucien Laby, élève de l’Ecole du service de santé militaire de Lyon, est médecin auxiliaire dans une unité qui participe à l’offensive de Champagne. Son témoignage rédigé dans ses carnets qui couvrent toute la guerre est saisissant :

 

« Vendredi 24 septembre, Enfin ! Réunion du régiment pour la lecture de l’Ordre du jour de Joffre : « Soldats de la République ! Demain, il faut vaincre ou mourir. La Patrie compte sur vous… Vous avancerez derrière un mur de fer et de feu… etc. ; etc. » C’est donc demain le grand jour : il faut rejeter l’ennemi de France et ne s’arrêter ni de jour, ni de nuit […]. Espérons qu’on en reviendra. Sinon tant pis, il y a longtemps que j’ai fait le sacrifice de ma vie. Je suis moins ému que la veille d’un examen. Je n’ai pas peur. Ah ! Mais non alors, pas du tout. J’écris mes adieux chez nous – et les mets dans une enveloppe qui sera prise sur moi si je suis tué »

 

Dans la nuit du 24 au 25, des pluies incessantes et des torrents d’eau viennent délayer cette terre molle et blanchâtre de la Champagne pouilleuse.

 

Le 25 septembre, le jour se lève, gris et humide, et à l’heure H (9 h 15), les fantassins français entraînés par leurs officiers bondissent par-dessus les parapets en criant « En avant, Vive la France ! » Sur toute la largeur de l’immense front, ils s’élancent sous une pluie battante à l’attaque des positions ennemies. Les musiques des régiments jouent la Marseillaise. La charge se fait à la baïonnette, drapeaux déployés et colonel en tête. La violence du feu est foudroyante ; une véritable nappe de balles couvre le champ de bataille ; tout de suite les pertes sont sévères.

 

L’historique du 150e témoigne de l’assaut : Les vagues du 1er bataillon bondissent des tranchées. Les hommes avancent vers les lignes allemandes, heureux de pouvoir enfin courir sus à l’ennemi après avoir tant de fois supporté ses assauts à Bagatelle. Mais bientôt les mitrailleuses crépitent et font des coupes sombres dans les rangs sans pourtant les ralentir un instant. Plusieurs soldats et officiers dont le chef de bataillon Bichot sont tués ou blessés en abordant la tranchée ennemie.

 

Les tranchées ennemies très éprouvées par le tir de préparation sont presque partout enlevées par les premières vagues d’assaut. Les bataillons du 150e progressent malgré la défense énergique et farouche des Allemands. Les barrages ennemis résistent toujours ; les attaques à l’arme blanche et à la grenade sont exécutées de toutes parts. La deuxième ligne de blockhaus résiste et se révèle pratiquement invulnérable. (Capitaine Ensales)

 

Le 1er bataillon a conquis plus de 800 m et fait plus de 300 prisonniers, s’emparant de nombreux matériels. Il vient appuyer le 161e, très éprouvé par de nombreuses pertes, qui progresse cependant de près d’un km. Le lieutenant-colonel Faure-Baulieu, commandant le 150e étant blessé, le commandant Thomas prend le commandement du régiment. Les 2e et 3e bataillons, en réserve, viennent renforcer puis relever le 1er bataillon.

 

Le 26 septembre, à 6 h 40, le 2e et le 3e bataillon avec la compagnie Paul Farret donnent l’assaut à la deuxième position ennemie. Les Allemands se cramponnent au terrain puis sont refoulés par le 2e bataillon ; le 3e bataillon dont la marche est arrêtée par des obstacles puissants, parvient à s’emparer de plusieurs blockhaus et à faire plusieurs prisonniers. La lutte se poursuit à la grenade dans les tranchées nouvellement conquises.

 

Farret14 image 1 Carte Front de Champagne.jpg

Front de Champagne : offensive du 25 septembre entre Auberive (40 km à l’est de Reims) et Ville-sur-Tourbe en lisière de la Forêt d’Argonne.

 

En cette fin du mois de septembre, les Français atteignent les deuxièmes lignes de défense ennemie. Tahure et la Ferme de Navarin sont pris. La Main de Massiges, haut lieu stratégique du conflit, située à la jonction du front de l’Argonne, est totalement enlevée le 27. Le fol espoir de la percée est sur toutes les lèvres. Maurice Barrès signe un article « La vague d’optimisme » qui laisse penser à l’arrière que la rupture du front est proche. Cependant les fantassins du Kaiser résistent, appuyés par des feux denses et puissants. Joffre ne renonce pas aux assauts et les combats continuent…

 

 

Le 173e RI d’André Farret est au Chemin des Dames. Ce nom étrangement poétique renvoie à la fois à un lieu et à la grande bataille de 1917… mais n’anticipons pas. Au XVIIIe siècle, il s’agit d’un chemin empierré pour faciliter les voyages de mesdames Adélaïde et Victoire, filles de Louis XV et de Marie Leszczynska, les Dames de France qui, depuis Paris allaient rendre visite à leur dame d’honneur au château de la Bove. Cette route de 50 km de long chemine sur un plateau culminant à 180 m orienté est-ouest, dominant la plaine de Laon au nord et la vallée de l’Aisne au sud. En 1914, il s’agit du chemin de grande communication n°18. C’est une route stratégique et un exceptionnel chemin de ronde. Après la bataille de la Marne, les Allemands, en retraite, se sont retranchés sur les hauteurs et ils ont fortifié leurs positions défensives.

 

Le régiment d’André Farret est installé sur le versant sud du plateau, dans le bois de Beaumarais, au sud-est de Craonne. Le secteur est réputé plutôt calme. Cependant des combats commencent le 14 septembre, les premières pertes du 173e RI ont lieu le même jour à La Ville-au-Bois sur le bord de la route Reims-Laon. Jusqu’à la fin du mois, escarmouches et coups de mains se succèdent occasionnant de nombreuses pertes. Faute de munitions en quantité suffisante, ce régiment ne participera pas à l’offensive de Champagne du 25 septembre. Avec d’autres unités, il est en défense face aux Allemands.

 

La crise des obus de 1915 correspond à une période de manque de munitions, induite par la combinaison d’un important changement de tactique et de matériels de guerre. Outre les obus elle concerne tout l’approvisionnement en armes et munitions au sein des armées alliées. Des milliers d’usines de production de douilles, d’amorces, d’explosifs, sont créées dans le monde.

 

En France, à titre d’exemples, l’usine Michelin dans le Puy-de-Dôme aménage un atelier de chargement de munitions. A la mi-mai 1915, cet atelier produit deux à trois trains de munitions par jour pour atteindre 60 000 obus/j en 1916. Dès 1915, André Citroën transforme son usine d’automobiles du quai de Javel à Paris en un gigantesque atelier de fabrication d’obus. Les débuts sont difficiles, avec une cadence de 300 obus/j (pannes, défaut de sous-traitance, taux de rebuts de 50%), puis 10 000 obus/j en 1916 et 50 000 obus/j en 1917. La moitié des employés sont des femmes, les « munitionnettes ou les Dames de Javel ». Les équipes de jour et de nuit y travaillent 11 heures par jour, dimanche compris. On ne parle pas encore d’avancées sociales. Le règlement intérieur des ateliers stipule : «Défense de s’asseoir, Défense de causer, Défense de faire grève ». Le salaire, hors prime de fidélité, est de 0,80 F/J [2,23 €], 20% de moins que le salaire dans la métallurgie parisienne. De 1915 à 1918, Citroën produira environ 26 millions d’obus.

 

En liaison avec les attaques de Champagne, l’offensive d’Artois déclenchée le 25 septembre par les Français et les Britanniques ne donne pas les résultats escomptés par manque de réserves, de moyens matériels et de munitions d’artillerie. Elle se poursuivra en octobre mais une nouvelle fois l’effort ne peut être poursuivi.

 

 

Jean Broquisse vient de toucher un nouveau fusil : « Ils sont assez différents des anciens [fusil Lebel datant de 1893, de calibre 8 mm, fabriqué à plus de 3 500 000 exemplaires] et ont, comme les fusils anglais ou boches, un chargeur. C’est un modèle dernier cri, fabriqué en 1915. [Fusil Berthier, plus performant et rapide]. » Les jours passent à Farges-en-Septaine, mais le départ n’est toujours pas programmé.

 

Les lettres familiales se succèdent et évoquent, telle une longue et douloureuse litanie la guerre et ses dangers pour les hommes qui sont au front. Quelques mots extraits des lettres :

 

« Jean Brun est parti sur un train blindé du côté de Chalons… René, convalescent, attend la décision de l’autorité militaire pour un éventuel départ au front, il sera fixé dans quelques jours…. Raymond toujours en Argonne préoccupe sa mère, et je la comprends, on se bat perpétuellement ». Les préoccupations de l’arrière reviennent souvent dans la correspondance adressée à la famille de Jean : « J’espère que malgré le peu de raisins cette année, le vin sera bon et que vous aurez la récompense de vos peines… ».

 

En vue de s’adapter à l’existence précaire dans les tranchées, Jean Broquisse évoque avec une certaine ironie certaines bizarreries du régiment :

« Nous touchons des bougies pour éclairer les cantonnements. Pour le mien, j’en touche six par semaine. Pour celui qui est à côté, le caporal n’en touche que trois, parce qu’étant plus petit, l’espace à éclairer est moins grand et par conséquent la bougie doit brûler moins longtemps. C’est insignifiant, mais ça me plait fort. »

 

Au front, l’éclairage est un des nombreux problèmes à résoudre par le système D. Lors des premiers mois de guerre, le fantassin est doté de bougies ou d’une lanterne à bougies type Monjardet, modèle 1910, pliable et rétractable. Le poilu fabriquera aussi des lampes à pétrole ou à essence à partir de douilles d’obus et de matériels trouvés sur le champ de bataille. Mais le plus souvent, il s’agira d’une lampe à huile de fortune : une boite de conserves, de l’huile ou de la graisse de viande, un chiffon en guise de mèche.

 

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Lanterne Monjardet, lampes et bougies de poilus

Coll. pers.

 

Des tranchées, Lucien Durosoir, violoniste et compositeur, écrit à sa mère : « Aie l’obligeance de m’envoyer des bougies, c’est une grande privation que celle de la lumière : on en peut rien faire, ni lire, ni écrire, c’est triste». Marc Bloch continue de préparer sa thèse en lisant des ouvrages d’histoire médiévale à la lumière d’une bougie.

 

À l’arrière, partout en France, il est nécessaire de réduire sa consommation d’éclairage, en particulier de pétrole et de gaz.

 

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Affiche du concours des écoles de Paris, 1915

Coll. pers.

 

Georges Clemenceau exhorte les Français :

« … Couchez-vous de bonne heure, pour économiser le pétrole de vos lampes d’éclairage, car une goutte de pétrole vaut une goutte de sang… »

 

L’émotion est vive lorsqu’en septembre de nouveaux sous-marins allemands franchissent le détroit de Gibraltar et coulent sur les côtes algériennes des navires chargés de troupes. Les torpilleurs basés à Toulon et à Bizerte, dont le bâtiment de Pierre Farret, sont trop peu nombreux.

 

Monsieur Victor Augagneur, ministre de la Marine, reçoit de son collègue M. Millerand de sévères observations : « Je vous serais reconnaissant de me faire connaître les mesures que vous aurez prises pour assurer le transport sans incidents des troupes entre l’Afrique du Nord et la métropole. »

 

A l’impossible nul n’est tenu. Augagneur, par l’intermédiaire du chef d’état-major de la marine écrit : « N’ayant pas les moyens de surveiller les routes à l’ouest de Malte jusqu’à Gibraltar, je considère qu’il y a lieu de donner aux capitaines toute latitude pour choisir sa propre route. » A partir de l’été 1915, les torpilleurs sont équipés d’hydrophones (détection acoustique) améliorant la lutte anti-sous-marine.

 

Aux Dardanelles, les Alliés prévoient en septembre un débarquement sur la côte orientale de la Turquie ; cependant la Bulgarie entre en guerre aux côtés de l’Allemagne et de la Turquie. Ceci menace les Serbes d’un désastre et les Alliés détournent alors les forces prévues pour le débarquement et les dirigent vers Salonique, où elles débarquent et restent confinées en une étroite tête de pont. La campagne des Dardanelles est condamnée.

 

Sur l’océan Atlantique, devant l’exaspération des États-Unis face au torpillage des navires à bord desquels il y a des Américains (Lusitania, Arabic…), les Allemands promettent que leurs sous-marins ne couleront plus les navires à passagers « sans avertissement préalable et sans que soient protégées les vies des non combattants ». Comme il est impossible de distinguer un navire de passagers d’un navire de fret, les Allemands sont obligés de suspendre la guerre sous-marine sur les côtes occidentales des îles britanniques ainsi qu’en Manche. L’Etat-major du Kaiser préfère reculer que de provoquer l’engagement des États-Unis dans la guerre. (Paul Chack)

 

 

En cette fin de l’été 1915, Geneviève Farret a 6 mois, son frère Maurice a fêté son troisième anniversaire en août. J’espère que Paul Farret, lors de sa convalescence a pu venir à Lancyre pour faire la connaissance de sa petite Geneviève. La famille Cambon profite des derniers beaux jours de septembre avant de rejoindre Montpellier. Fernande, la sœur d’Yvonne est toujours infirmière bénévole au Sacré-Cœur. Le père de ma grand-mère, Paul Cambon, apprend avec un grand soulagement que son fils aîné Eugène, porté disparu dès l’été 1914, serait vivant et prisonnier en Allemagne. Avant de se réjouir, la famille attend une confirmation par le canal du Comité international de la Croix-Rouge. En revanche, ils savent que Marcel Cambon ne reviendra plus. La guerre continue…

 

Sources

Les Carnets de l’aspirant Laby, médecin dans les tranchées, Hachette, 2003. Présenté par Stéphane Audouin-Rouzeau



03/02/2017
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