Ephémérides de l’occupation 1914-1918 (Louise Bonte) 4/4 : 1917
En 1914, le Nord est en zone d'occupation. A Roubaix, Louise Bonte, 21 ans, se porte volontaire comme ambulancière. Son père, industriel, a créé une entreprise de négoce de laine. Elle a trois frères. Félix, qui mourra en bas âge. Pierre, mon père, 18 ans en 1914, est envoyé à Leeds (Angleterre) pour faire des études de textile ; en 1915, il est mobilisé à Bergerac, puis envoyé au front sur la Somme et au Chemin des Dames. Le plus jeune Adrien, 16 ans en 1914, attend sa mobilisation.
Document transmis par Michel Bonte, son neveu - 05/09/2014
1917
1er janvier
Les jeunes gens de l'Institut Turgot revenus des Ardennes ont été libérés. De ces malheureux ouvriers retenus par les Allemands, certains cherchent à s'évader, les uns réussissent, d'autres sont repris, on dit que l'un s'est tué en se sauvant.
2 janvier
Encore d'autres évacués sont rentrés des Ardennes.
3 janvier
Grande agitation, on s'arrache "le Bruxellois" pour connaître la "réponse de l'Entente". Dans les journaux allemands, il n'est question que de paix : Guillaume est la colombe apportant le rameau d'olivier...
5 janvier
Une affiche restreint de plus en plus la vente de la viande, ils veulent nous affamer ou plutôt s'assurer le peu qu'il nous restait ; les soldats achètent à des prix fantastiques du riz et autres denrées pour envoyer chez eux ; dans les magasins, les Allemands sont presque les seuls acheteurs d'étoffes, de laine, toujours pour envoyer en Allemagne.
15 janvier
Plus de charbon, réduction de l'éclairage.
23 janvier
Les Boches sont venus enlever nos cuivres, heureusement ils n'ont trouvé que peu de chose... mais toujours trop.
25 janvier
Le froid est terrible et plus de charbon ! On pense à nos pauvres soldats dans les tranchées et à tous ces malheureux qui sont sans charbon.
Monsieur Henri Prouvost qui était otage a été relâché.
30 janvier
Madame Dupas, retenue à la prison, vient de mourir dans sa cellule, seule. Combien tragique est la situation de tous ceux qui sont en prison. Que de souffrances ! Que de pleurs !
A Tourcoing, les écoles sont fermées, ces messieurs qui aiment la chaleur s'emparent du charbon.
2 février
Le froid est toujours aussi rigoureux, la misère est grande dans le peuple.
11 février
Hofmann ordonne la fermeture des écoles et interdit le chauffage des églises, établissements publics, etc.
13 février
Aujourd'hui, les Allemands ont fait des rafles d'hommes, pourquoi ?
15 février
Madame Dehesdin et Madame Bellon sont rappelées en France. Il y aurait 500 rappelés dont 450 ne veulent pas partir.
16 février
Ces jours-ci arrivent des évacués des (illisible) à Lille pour attendre des trains qui les emmèneront dans le Sud de la France.
21 février
Par la Croix-Rouge, nous avons des nouvelles de Pierre ; par l'oncle Ernest, Renée est mariée.
Les morts pour la France sont officiellement annoncés.
Dans plusieurs églises de Lille, Tourcoing et environs, les Allemands ont consigné ou même enlevé les cloches ; Monseigneur Charost leur a adressé une lettre de protestation.
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