14-18Hebdo

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Edouard Favre - Mes cahiers de souvenirs - 30- Avril 1917

Edouard Favre, 38 ans en 1914, officier d’active dans l’artillerie, va passer toute la guerre au front. Il tient un journal, et nous suivons ses préoccupations dans 3 domaines : la guerre, sa famille, et son « idée fixe » : les avions suspendus...

Document transmis par Marie Favre, sa petite-fille - 11/11/2014

 

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Edouard Favre - 1918-1919

5 avril (1917)- Jeudi Saint

Ces quinze derniers jours ont été bien durs. Les combats insignifiants ne nous ont occasionné aucune perte mais les ordres, les contrordres, avec le mauvais temps, pluie continuelle, boue et froid nous ont éprouvés plus que de raison. Mais en revanche, relevés le 1er avril, nous arrivons ce matin après 15 heures de voyage dans ce pays du Nord que je ne connaissais pas. Il fait beau, les maisons sont propres, bien tenues, on y respire une atmosphère de paix dont j’étais depuis longtemps déshabitué. Nous sommes à quelques kilomètres du front mais on n’entend pas un coup de canon. La ville d’Hondschoote[1] ne paraît pas une ville de la zone des armées. On y rencontre quelques territoriaux du service des étapes, quelques Belges en promenade, la population est peut-être moins dense qu’en temps de paix mais la ville conserve son caractère de paisible chef-lieu de canton. Je suis logé sur la place de l’église chez Mlle R., aimable et blonde, dont la mère, je ne sais pourquoi, passe tout à fait au second plan dans la maison. Je n’avais jamais, depuis 32 mois de campagne, été aussi bien installé, ce sera un vrai repos… Les journaux de Paris n’arrivent ici que le surlendemain, j’ai apporté la nouvelle de l’intervention américaine. C’est une bonne nouvelle qui ne fera pas plaisir aux boches et qui au contraire sera bien accueillie en France. L’appui financier des Etats-Unis peut être considérable et son action militaire peut très bien se faire sentir soit sur mer soit sur terre et n’être pas négligeable.

  

Le 14e C.A. est resté en face de St Quentin. Je ne sais s’il va nous rejoindre, je serais bien ennuyé si ma division s’en trouvait détachée car je ne me console pas de la mauvaise action du colonel Fromheim.

A suivre…



[1] à une vingtaine de kilomètres SE de Dunkerque



31/03/2017
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