14-18Hebdo

Edouard Favre, 38 ans en 1914, officier d’active dans l’artillerie, va passer toute la guerre au front. Il tient un journal, et nous suivons ses préoccupations dans 3 domaines : la guerre, sa famille, et son « idée fixe » : les avions suspendus...

Document transmis par Marie Favre, sa petite-fille - 11/11/2014

1916 - Jean Favre en 5^e au collège de Mongré près de Villefranche-sur-Saône (le 2^e en partant de la droite)

5 mars (1916)

Depuis 4 jours dans cette région menacée par les Allemands, ils semblent avoir renoncé à une action de grande envergure, peut-être vont-ils essayer ailleurs. On dit que dans les Flandres ils transportent des troupes et de l’artillerie. Va-t-on nous mettre sur le front ici ou nous transporter ailleurs, sommes-nous en seconde ou en troisième ligne.

10 mars (1916)

Alerte hier à midi, départ à 14h30, arrivée à Landrecourt à 21 heures, routes encombrées, froid, neige. Nous serons sans doute engagés demain ou après demain, à moins que l’ennemi ne renonce. Mais ce serait bien étonnant, il lui faut des succès, au moins en apparence, pour pouvoir obtenir un résultat pour son nouvel emprunt de guerre, les pertes qu’il subit ou subira sont négligeables en raison du but à atteindre.

Ma pauvre maman s’imagine que nous sommes toujours au repos sur la frontière suisse, elle l’a même écrit à Paris !

J’ai envoyé à Le Besnerais à la S.T. de l’aéronautique la feuille que j’ai envoyée déjà au Cabinet technique. Il a écrit à Dupin qu’il l’avait reçue, qu’il allait la lire attentivement et qu’il me répondrait bientôt. Sans doute lui va comprendre et, s’il comprend, il en parlera probablement à Mr Painlevé. Il faut que cela aboutisse, il faut qu’il soit persuadé de la nécessité d’étudier immédiatement l’application pratique.

A suivre…