Cornimont, village frontière, dans la Grande Guerre - 3 - Les restrictions des libertés pour les Counehets
Danièle Grandemange – 19-12-2017
Dans le village, les heures de sortie sont également limitées. Entre 20 heures et 6 heures du matin tout le monde doit être à l’intérieur des maisons. Les fenêtres doivent être obstruées, soit par des volets, soit par des tissus épais afin qu’aucune lumière ne filtre. Là, on veut éviter aux populations des bombardements nocturnes.
Il est formellement interdit dans toute cette zone de monter sur un observatoire aérien (clocher, toit de maison, arbre, mât), de détenir tous appareils de réception ou de transmission. Celui qui doit changer quelques tuiles sur son toit doit en aviser le Maire. En février 1915, l’ordre est donné à tous les habitants de détruire les pigeons domestiques ou voyageurs qu’ils possèdent. Celui qui enfreindra ces interdictions sera considéré comme espion et passible du conseil de guerre.
Les télégrammes qui partent de Cornimont doivent être approuvés par le Maire et ne peuvent concerner que le cadre du travail, par exemple pour les industriels, le notaire… A partir d’octobre 1914, les télégrammes privés sont acceptés sous le visa du commandant d’armes.
Les cafés de Cornimont, si nombreux et si animés avant la guerre reçoivent également des consignes précises : horaires réduits, interdiction de recevoir les militaires de passage dans la ville, même sur les terrasses, sous menace de fermeture. Ce n’était pas des menaces en l’air, plusieurs cafés de Cornimont ont dû fermer momentanément leur établissement à cause de cette interdiction non respectée. L’armée surveille ses hommes pour éviter les problèmes causés par l’alcoolisme.
Doc 15 : Législation des cafés
Les personnes extérieures à la zone sont surveillées dès leur arrivée. Il est recommandé au maire de contrôler étroitement les fiches remplies chez les aubergistes. Là encore, ce sont d’éventuels espions qui sont redoutés.
Ces limites à leurs libertés, il semble que les Counehets les aient assez bien supportées. Pour eux l’essentiel était de faire le maximum afin que cette guerre se termine le plus vite possible. Ce qui était sans doute plus difficile à supporter pour ces parents et grands-parents, c’était de voir leurs enfants souffrir de la faim. En effet, dès l’automne 14, les premiers effets des restrictions se font sentir.
A suivre…
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