Paul Boucher (1884-1973)
Portrait proposé par Renaud Seynave, son petit-fils 22/09/2014
7 juin 1884 - 15 juin 1973
Paul Boucher est né à Docelles dans les Vosges le 7 juin 1884 dans la maison de son trisaïeul Joseph Villiez. Ce dernier s’était en effet installé dans cette ville le 15 octobre 1733 ayant acheté la Papeterie du Grand-Meix. Paul est le fils d’Henry Boucher et de Marthe née Béguin. Paul a trois frères : Jean (1877) époux de Marguerite Perrin, André (1880) époux de Lucette Vélin et François (1888) mort au champ d’honneur le 2 janvier 1915 à Steinbach.
François, Paul, Marthe et Henry Boucher dans le jardin de leur maison de Gérardmer en 1892
(Collection Etienne Hochart)
Il commence ses études à l’école communale de Gérardmer puis à Paris où la carrière politique de son père a conduit la famille. Il fréquente d’abord le lycée Montaigne puis le lycée Michelet. Il est diplômé d’HEC en 1904, à l’âge de 20 ans. Il sera nommé par son père responsable de la Papeterie du Kertoff, une des usines appartenant à Henry Boucher.
En 1902, près de Gérardmer : Paul Boucher conduisant la voiture,
André Boucher à ses côtés et le chauffeur derrière eux
Papeterie du Kertoff avant 1914 (Collection Etienne Hochart)
Cartonnerie du Saut de la cuve à St Amé en 1910 (Collection Renaud Seynave)
Il épouse en 1910 Mademoiselle Suzanne Vautrin, fille d’un chirurgien connu de Nancy et de Mademoiselle Anna Perrin, elle-même issue d’une famille industrielle de Cornimont.
Fiançailles de Paul Boucher et Suzanne Vautrin le 23 août 1909 à Gérardmer
De gauche à droite : Marthe Boucher, Marguerite et Jean Boucher, Lucette et André Boucher, François Boucher.
Devant : Paul et Suzanne et Henry Boucher
Caserne du 152e RI à Gérardmer vers 1910. (Collection Renaud Seynave)
Paul Boucher partit en campagne le 2 août 1914 comme lieutenant de réserve du 152e régiment d’infanterie dans le magnifique élan qui conduisit cette unité sur la frontière. Dans les durs combats de la Schlucht, de la vallée de Munster, du Spitzemberg, il se révéla un véritable meneur d’hommes. Il revint seul de Steinbach, échappant à la mort qui frappe à ses côtés son jeune frère François Boucher le 2 janvier 1915. Il est promu capitaine à titre temporaire le 15 juin 1915.
Paul et François Boucher à la maison forestière du Rudlin le 12 août 1914
Paul Boucher (3e en partant de la gauche sur la rangée du bas)
avec une partie de la 4ème section de la 1ère Cie du 152e RI à Soultzeren en août 1914
Viennent ensuite la longue bataille épuisante et meurtrière de l’Hartmannswillerkopf, l’attaque de Metzeral et les nouveaux combats de 1915 où seuls son énergie et son courage lui éviteront ainsi qu’à la poignée d’hommes qui était avec lui d’être faits prisonniers. En janvier 1916, il est nommé capitaine.
Paul Boucher lors de sa première permission à St Amé avec son père Henry Boucher en août1915
En 1916-1917, ce sont les dures journées de Cléry/Somme et de Sailly-Saillisel, le Chemin des Dames, Verdun. La fin de la guerre le trouve en Belgique.
Il a la croix de guerre avec huit citations dont 2 palmes, trois étoiles d’argent et deux de bronze ainsi que la croix de guerre belge.
La croix de chevalier de la légion d’Honneur lui a été remise sur le champ de bataille à Verdun le 21 juillet 1917 par le général Pétain alors commandant en chef des armées françaises.
La citation dont il fut certainement le plus fier
Ordre N°4 – Armée des Vosges- 27 janvier 1915 au lieutenant de réserve Paul Boucher
« Très belle conduite au feu pendant l’attaque de Steinbach le 3 janvier. A fait preuve d’une grande énergie morale ayant eu la veille son frère mortellement frappé à son côté. A conduit avec une grande bravoure une charge à la baïonnette qui l’a rendu maître d’un point d’appui important. Signé : Pütz
Il fut promu officier de la légion d’Honneur en décembre 1927.
1924, Paul Boucher et une partie des familles Michaut, Debry et Boucher (collection Renaud Seynave)
En 1910, il devient cogérant avec son frère André de la Société Henry Boucher regroupant trois sites : la papeterie du Kertoff à Gérardmer, la cartonnerie de St Amé et la papeterie de Badlieu à Rambervillers. Plus tard il sera aussi président-directeur-général de la Société des Exploitations Agricoles Boucher à Sfax propriétaire de plantations d’oliviers. Il se retira en 1969 après 65 années au service de la même entreprise.
Il entra en 1920 à la Chambre de Commerce et d’Industrie de St Dié et fut vice-président en 1930 puis vice-président d’honneur. Il devint le rapporteur des questions concernant l’exportation et l’importation. Il était administrateur du syndicat général des fabricants de Papier, carton et cellulose.
Il fut aussi au service de ses concitoyens au sein du conseil municipal de Gérardmer dés 1929, puis comme maire de 1935 à 1945. Il a eu la lourde tâche d’administrer la ville pendant la 2ème guerre et évita l’exil des personnes non combattantes en 1939. Il refusa l’ordre imposé à la population d’avoir à évacuer Gérardmer, ordre donné par les autorités allemandes.
Paul et Suzanne Boucher eurent quatre filles et un fils : Annette Segond, Jean Boucher mort à 26 ans, Madeleine dite Titite Frachon, Jacqueline Seynave et Nicole Minier.
Paul Boucher est décédé le 15 juin 1973, il est enterré dans le caveau familial à Gérardmer.
Enfants, petits enfants et arrière-petits-enfants autour de Paul et Suzanne Boucher
pour leurs noces de diamant en 1970
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