Alice Nicolas (1893-1928)
Hommage à Alice Nicolas, engagée dans la « Grande Guerre »
Portrait proposé par Alice Aldebert (sa petite-fille) - 18/02/2015
Son nom est Alice, sa famille l’appelle Lily. Elle porte le prénom de sa tante Alice Caimant.
Elle est née à Cornimont le 28 décembre 1893, passe toute son enfance et sa jeunesse à Xoulces. Ses parents sont Jules Nicolas et Marie Caimant Legay, descendante directe de Sébastien Perrin et Marguerite Viry.
En 1914, Lily a 21 ans. Elle suit la formation dispensée par la Croix-Rouge française qui lui délivre son diplôme d’infirmière. La Croix-Rouge a été créée après la bataille de Solferino en 1859. Le diplôme d’état d’infirmière ne verra le jour qu’en 1922.
En 1915, la famille quitte ses chères montagnes et réside à Cimiez sur les hauteurs de Nice. La maison s’appelle la villa Xoulces. Alice prend ses fonctions d’infirmière bénévole cette année-là.
Elle est affectée à l’hôpital auxiliaire (HA n° 8) boulevard Washington à Cimiez dans les locaux de l’école normale de jeunes filles. Nombre de lits 300.
Les hôpitaux civils et militaires étant très vite débordés, de nouveaux sites sont investis.
Nice et la Côte d’Azur sont situés loin des lignes de front et donc sont plus propices au repos et à la convalescence de « nos chers blessés ». Les premiers convois de blessés arrivent dès 1914.
Le Petit Niçois titre : « Devant le nombre de tués et de blessés, lequel s’avère plus important que prévu, il faut organiser l’évacuation vers l’arrière, afin de les soigner et de leur assurer une efficace convalescence. »
Les établissements réquisitionnés de la ville de Nice et autres villes alentours sont cités par Jean Riotte (les héroïnes oubliées de la guerre 14-18). Je ne citerai que ceux concernant Nice tant la liste est longue.
HA n° 8 Nice - Ecole Normale de Jeunes Filles, Cimiez - 300 lits
HC n° 10 Nice - Hôtel de l'Hermitage - 375 lits
HC n° 11 Nice - Hôtel Régina, 650 lits
HC n° 12 Nice - Hôtel Majestic,
HC n° 13 Nice - Hôtel Winter Palace, 400 lits
HC n° 14 Nice - Grand Hôtel, 550 lits
HC n° 15 Nice - Hôtel Négresco
HC n° 16 Nice - Hôtel Ruhl
HC n° 17 Nice - Hôtel Impérial, 1050 lits
HC n° 18 Nice - Beausoleil - Hôtel Riviera Palace, 400 lits
HC n° 19 Nice - Hôtel de Nice, 28 boulevard Carabacel - 350 lits
HC n° 20 Nice - Skating du palais de glace, 300 lits - Reçoit des contagieux
HB n° 23 bis Nice - Asile Evangélique – maison de convalescence
HA n° 28 Nice - Hôtel d'Angleterre, 175 lits
HA n° 29 Nice - Traveller's Club
(HA : hôpital auxiliaire, HC : hôpital complémentaire)
Lily soigne, apaise, soulage, réconforte. Son sourire fait merveille.
Elle tient un carnet. Elle y note ses pensées. « Ses chers blessés » voulant la remercier, elle met son carnet à leur disposition. Ils y expriment leur reconnaissance.
Voici son carnet :
En prologue, elle écrit :
Je remercie Melle Nicolas de ses soins dévoués (Charles Carteng)
Hommage d’un blessé au gracieux dévouement de Mademoiselle Nicolas
Un autre écrit : « Remerciements sincères pour le dévouement et les soins de Mademoiselle Nicolas, étant à l’hôpital n°8 à Nice. »
D’autres s’identifient, décrivent d’où ils viennent, dans quel combat ils ont été blessés…
On lui écrit un poème : « Restez jeune toujours grâce à votre sourire ».
On lui offre une partition,
Elle-même cite ce poème de Maeterlinck :
Pendant son temps libre, à la villa Xoulces, elle brode, voici sa paire de ciseaux :
Et puis un jour, la guerre se termine.
Retour à la paix titre le Petit Niçois n° 24
La Croix-Rouge publie ces chiffres :
Les structures :
- 1 480 hôpitaux auxiliaires
- 116 689 lits
- 75 504 714 journées d’hospitalisation
Le personnel :
- 68 000 infirmières mobilisées
- 105 infirmières tuées lors de bombardement
- 246 infirmières mortes de maladies contractées en service
- 2 500 infirmières blessées
- 10 223 infirmières décorées, dont 373 Légions d’honneur
(De la même façon que Patrick Germain nous a invités à écouter la marche funèbre de Beethoven, cet article a été écrit au son de l’adagio de Bach BWV974 (Interprétation Elise Robineau en ré mineur pour violoncelle)
Lily pense à ses chères montagnes,
Et puis un jour, le bonheur… et l’adagio de Bach devient interprétation au piano en D mineur par Cubus
Alice rencontre Charles de Jonquières, un « brillant » officier de marine (terme consacré). Ils se marient le 15 février 1919. Le Figaro note l’évènement :
A Nice a été célébré en la chapelle de la villa Xoulces
le mariage du
lieutenant de vaisseau Charles Fauque de Jonquières
avec
Mademoiselle Marie-Alice Nicolas.
Les témoins de Mlle Nicolas étaient Mme
Phulpin et Mme de Gérauvilliers ; M. Fauque de
Jonquières avait pour témoins le marquis
de Desquillière et le comte de Bonadonna.
Criquette de Gérauvilliers (8 ans), demoiselle d’honneur
Photos de famille (à venir)
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