Alice Nicolas, fragments d’une vie…
Portrait proposé par Alice Aldebert (sa petite-fille) - 12/07/2015
Accompagnement, Benedictus (2 cellos live at Arena Zagreb)
Avant-propos
il y eut un premier article, hommage à Alice Nicolas engagée dans la 1ère guerre mondiale, voici le deuxième, Alice Nicolas des racines vosgiennes. Le troisième projet s’intitulera « elle et lui » et je répondrai à Jmp013 et un dernier article qui aura pour titre « cousins-cousines » répondra à Hélène.
Remarque : il y a peu de texte, n’ayant aucune transmission écrite mais orale.
Des racines vosgiennes
1893 : Année de sa naissance
Egalement : année de la création des « papiers d’identité » des premières immatriculations des « autos ». La France est sous la 3ème république. Le 27 décembre, la France et la Russie décident d’agir en commun en cas de guerre avec l’Allemagne. Le président de la république est Sadi Carnot. Mort de Jules Ferry, fondateur de l’école laïque et gratuite obligatoire.
Lily grandit à Xoulces, dans une vallée prolongeant la petite ville de Cornimont, à 5 km du col du Brabant. Elle est entourée de ses parents Jules et Marie Nicolas, de sa sœur Marie « Mimi » et ses deux frères, Maurice et Gérard. Elle a 5 ans quand meurt son père.
Son Père
Jules Nicolas dirige les tissages Nicolas Caimant. Il meurt tragiquement en 1898, à l’âge de 30 ans.
L’usine fermera ses portes en 1978. En 2015, elle est en cours de réhabilitation. La page économique de Vosges Matin nous apprend :
« Il y a bien sûr un peu de nostalgie à démolir ces usines qui ont fait vivre des centaines de familles de tisserands et d’ouvriers pendant plus d’un siècle », reconnaît aussi le maire, Maurice Claudel.
« Cornimont, c’est le textile ! conclut Vincent Berton. Le secteur n’a pas été épargné mais dans la Moselotte, on sait réagir. On ne lâche rien ! L’identité de ces villes, c’est l’industrie et ce n’est pas qu’un passé. L’avenir sera différent mais il existe ! »
Sa mère
Marie Caimant, née à Bains les Bains en 1868, a 2 sœurs : Alice qui épousera Pierre Mangin et Léontine, qui épousera Louis Phulpin. Les enfants Jonquières l’appelleront Tante Cigare car, adulte elle a pour habitude de s’offrir un « petit cigare » après les repas. Elle est également connue pour écrire certains des sermons pour le compte du diocèse de Saint-Dié.
Veuve, Marie élève ses 4 enfants.
Elle s’appuie sur les valeurs de la religion
Voici son petit guide
…/…
Tous les chapitres sont un florilège des codes de pensées et de conduites d’un 19ème siècle très chrétien. Ce siècle qu’Alain Ehrenberg a analysé dans un de ses ouvrages. Les grands principes en sont : devoir/culpabilité.
Fidèle à ses principes, elle finance la construction de l’hôpital hospice de Cornimont.
Marie gardera toute sa vie deux grandes peurs : les loups et les bolchéviques ; les loups parce que petite fille le traineau de ses parents avait été suivi un hiver par des loups, quant aux bolchéviques, c’était dans l’air du temps.
Le traineau familial
Sa jeunesse
Les photos où elle apparaît sont le plus souvent toutes en crinolines et dentelles.
De l’avis de tous, elle a un esprit vif et curieux, elle est gaie…
Elle a une grande sœur Marie dite Mimi et deux petits frères, Maurice et Gérard.
Mimi, Maurice, Lily qui doit avoir 4 ans
Gérard, Lily 2ème à gauche, Maurice et Mimi à droite et cousines non identifiées
En 1906, à Bains les bains, sous l’œil sévère mais bienveillant d’Auguste Caimant, leur grand-père
(Né en 1829 à Trémonzey, marié à Marie Césarine Legay, et décédé en 1907 à Bains les Bains. Il était directeur des établissements de bains à Bains les Bains)
Poser, toujours poser ! On s’ennuie
En vacances à Berck
Le plaisir de l’eau, même tout habillé. Convenance oblige !
De gauche à droite : Lily, Mimi, Titite Perrin et 2 cousins Perrin
Mimi en arrière- plan, Lily avec son grand chapeau, Titite Perrin en canotier et au 1er plan un cousin Perrin
Les poupées à Xoulces
Il y a beaucoup de poupées à Xoulces pour le plus grand plaisir de Lily et de sa sœur
On se promène souvent chez les Nicolas. On va au Thillot, Ventron et Frère Joseph, La Bresse…
Les enfants Nicolas en promenade
Mais, il y a des risques et un beau jour, la famille Nicolas a un pneu !!! (Expression consacrée comme le dit avec justesse Hélène BONTE dans son dernier article)
On va à Frère Joseph, lieu incontournable de la famille.
Ferme restaurant de l’ermitage du Vénérable Frère Joseph (alt 900 m)
« On l'appela Frère Joseph
Les habitants de Ventron, vénérant le saint homme, lui construisirent un oratoire de bois qui fut légèrement modifié au cours des années. Il demeura 33 ans au-dessus du village qu'il s'était choisi, priant, jeûnant, s'unissant à la Passion du Christ, se mettant à la disposition de tous ; un modèle de piété de modestie et de vertus. Subissant les attaques du malin, il expiait le mal : « Oh ! disait-il, celui qui m'a fait cela m'en fera sans doute bien d'autres ». Frère Joseph reçut des dons extraordinaires, il ressuscitait les enfants mort-nés pour qu'ils reçoivent le baptême. Par ses prières, il obtenait la guérison des malades et disait simplement : « soyez sûrs que le bon Dieu a écouté vos prières plutôt que les miennes ». Depuis la mort du Frère Joseph, le 30 avril 1784, ses miracles et bienfaits restent un témoignage de sa protection. « Je protégerai Ventron de la peste, de la faim et de la guerre ». Prier avec lui est le plus doux des hommages rendus à la Vierge Marie. « La prière ne reste jamais à terre, Dieu en relève toujours quelque chose ». (Parole de Frère Joseph). »
« Frère Joseph, Pierre-Joseph Formet, est né à Lomontot, un hameau de Lomont, en Haute Saône, le 7 février 1724. Elevé pieusement dans l'amour de Dieu et du prochain, il fut un enfant docile et affectueux. Ses parents étaient de simples ouvriers, son père exerçait la profession de sabotier. Après le décès de sa mère, puis le remariage de son père, Pierre-Joseph s'engagea comme domestique à Royes. Il avait 15 ans, sa vie édifiante lui valut de la part de son maître le doux surnom « d'ange tutélaire de son foyer ». A l'armée, de 1741 à 1748, il devint un bon soldat et resta modeste et pur. « On peut, disait-il, faire sa religion à l'armée comme ailleurs » ; son capitaine le congédia par ces mots : « Va faire saint où tu voudras ». Il revint dans son pays natal et travailla dans une usine de salpêtre, jusqu'à la mort de son père, où il quitta son cher pays pour vivre dans la solitude et la prière. « Loué, adoré soit Jésus-Christ ». Ainsi se résuma sa vie lorsqu'il se fixa après maints essais entre Bussang et Ventron, à la Tête de Forgoutte, à 1050 mètres d'altitude. »
On pêche dans la Moselotte
Maurice, Mimi et Lily manifestement ravie de « patouiller »
Lily grandit
Elle apprend à jouer aux échecs.
S’amuse de tourterelles dans le jardin
En été, elle fait de la barque sur l’étang de Xoulces avec sa sœur
De gauche à droite : Mimi, Maurice, Gérard et Alice
Elle patine l’hiver sur l’étang gelé
Lily étudie bien, elle est vive d’esprit, curieuse d’apprendre, tout l’intéresse.
Elle affirme ses talents, apprend à jouer du piano puis de la harpe, donne des cours de chant. Elle séjourne en Angleterre pour y parfaire un anglais qu’elle parle déjà couramment. Elle en ramènera une harpe. Cependant, La peinture sera un de ses loisirs préféré.
Voici un de ses tableaux, photographié dans le jardin de Saint Rémy
Les deux sœurs avant leurs mariages respectifs
Maurice
Maurice (1896-1940) aussi grandit et s’engage. En 1913, et depuis la loi du 21 mars 1905, le principe du service militaire ... abaisse de 21 à 20 ans l'âge du recrutement. Il est affecté au 121e régiment d’infanterie.
Il est photographié ici à cheval au col du Brabant pendant des « manœuvres »
Manœuvres au col du Brabant avec Maurice
1913 : manœuvres et rencontre fortuite, soldats français et allemands se saluent courtoisement.
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