14-18Hebdo

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57e semaine de guerre - Lundi 30 août au dimanche 5 septembre 1915

 

LUNDI 30 AOUT 1915 - SAINT FIACRE - 393e jour de la guerre

MARDI 31 AOUT 1915 - SAINT ARISTIDE - 394e jour de la guerre

MERCREDI 1ER SEPTEMBRE 1915 - SAINT GILLES - 395e jour de la guerre

JEUDI 2 SEPTEMBRE 1915 - SAINT LAZARE - 396e jour de la guerre

VENDREDI 3 SEPTEMBRE 1915 - SAINT GREGOIRE - 397e jour de la guerre

SAMEDI 4 SEPTEMBRE 1915 - SAINTE ROSALIE - 398e jour de la guerre

DIMANCHE 5 SEPTEMBRE 1915 - SAINT GUY - 399e jour de la guerre

Revue de presse

-       Les Russes évitent l'enveloppement en Galicie

-       Importante manifestation à Moscou

-       Pégoud a trouvé une mort glorieuse

-       Les Russes continuent leur retraite

-       Offensive allemande de la Baltique en Galicie

-       A l'assaut du Lingekopf et du Schratzmaennele

-       Combat d'artillerie sur le front belge

-       Les Italiens chassent l'ennemi de Monte Chiadenis et de Monte Avenza

-       L'Amérique repousse la paix allemande

Morceaux choisis de la correspondance

Aujourd’hui sur le journal du pays (le Télégramme) de grands académiciens français disent qu’il y en a encore pour 5 ou 6 ans…

30 août - Isidore Voinson (Armées) à Georges Cuny, son patron.- J’ai appris que vous aviez été en permission, quel plaisir de revoir sa bonne petite famille. Bien des camarades y sont déjà allés, mais pour moi je ne crois pas y aller avant Noël ou Nouvel An car chez nous on y va que par ancienneté sur le front. Malgré tout je pense encore y aller, car cette maudite guerre n’est encore pas prête à se terminer. Aujourd’hui sur le journal du pays (le Télégramme) de grands académiciens français disent qu’il y en a encore pour 5 ou 6 ans… Tout commence par en subir, j’ai vu plusieurs fois votre auto, j’en suis certain. Je vous assure qu’elle est bien changée : les rideaux se tiennent par des ficelles, le réservoir à essence est presque aplati, il forme un 8, à présent il n’y a plus besoin de housse, tout y est pelé et culotté, la carrosserie a été soignée à coups de balai, enfin elle roule quand même. Elle est à la 58e division et le n° 17140. Elle est à Nœux les Mines. Je suis conducteur pour le moment, je remplace le nôtre qui est en permission. Je n’ai plus d’autres pays que Thomas le menuisier du Faing. Nous avons encore reçu force marmites. Dimanche c’était en l’honneur de St Barthélemy sans doute. On fait souvent des descentes rapides au royaume des taupes, car s’il n’y a plus de maisons à Aix qui tiennent debout, par contre tout est habité dessous. J’ai vu aussi il y a quelques jours Armand, l’employé du Bâs. Il est bien changé. Pour moi je vais bien, le métier ne m’est pas trop dur pour le moment. J’ai une bonne place. Je fais mon possible pour la garder.

 

31 août - Marie Molard (Lausanne) à Mimi Cuny, sa belle-sœur.- Si le pain arrive moisi aux prisonniers ce n’est vraiment en effet plus la peine d’en envoyer.

 

Quelle affreuse guerre, quand aurons-nous le bonheur de rentrer à Cornimont reprendre la vie tranquille d’autrefois ?

31 août - Victorin Noël (Hôpital de Rieux Minervois - HGP) à Georges Cuny.- Pour la deuxième fois je viens d’être blessé, j’ai plusieurs éclats d’obus dans les reins mais cela ne fait rien surtout lorsqu’on fait son devoir mais avec les bons soins dont nous sommes entourés la guérison viendra de petit à petit. Quelle affreuse guerre, quand aurons-nous le bonheur de rentrer à Cornimont reprendre la vie tranquille d’autrefois ?

 

1er septembre - E. Lecomte (Thiéfosse) à Georges Cuny.- Je vois dans « l’Illustration » une photographie d’un héros et je ne veux pas manquer de venir joindre mes plus chaleureuses félicitations à celles si nombreuses que vous avez reçues. La citation note surtout le trait caractéristique « la bonté » penser d’abord aux autres.

 

2 septembre - Marie Paul Cuny (Montesano - Arveyes sur Bex – Suisse) à Georges Cuny, son beau-frère.- La croix de guerre est la distinction propre au soldat, le non gradé la souhaite, l’officier la revendique avec honneur, c’est le certificat d’héroïsme et de bravoure, le merci de la Patrie pour un dévouement allant jusqu’à la mort.

 

Je te jure que c’est un bonheur quand, des tranchées, on demande un tir de représailles et que les percutants 75 font voler des planches et des rondins d’abris boches.

3 septembre - Maurice Boucher (EM – 127e Brigade – S.P. 120) à Georges Cuny, son beau-frère.- Maintenant que je suis affecté à un EM, je me rends compte de ta vie et du matériel que tu as entre les mains. Au centre de notre secteur nous avons une batterie de 95 tenue par des réservistes et des territoriaux. Les pauvres s’embêtent pas mal, ils ne servent qu’à des tirs de destruction qui leur sont demandés quand nos observateurs ont remarqué un blockhaus boche en construction, quand on voit les gens d’en face fabriquer un abri. En dehors de cela les officiers font de la photo, les hommes des bagues en aluminium ou des coupe-papier en cuivre avec les fusées ou les ceintures d’obus boches. C’est du reste un art où ils sont passés maîtres et dont ils sont jaloux. Nos tirs de représailles sont faits par le 75 qui s’en donne à cœur joie. La division nous a informé qu’on avait des munitions, aussi, pour la plus grande joie de tous, quand les Boches nous envoient 10 projectiles on leur en envoie 20, toujours ils reçoivent le double de ce qu’ils nous envoient. Toutes les nuits ils ont des parapets endommagés à réparer, des abris à refaire. Je te jure que c’est un bonheur quand, des tranchées, on demande un tir de représailles et que les percutants 75 font voler des planches et des rondins d’abris boches.

Il y a autant de différence entre un officier de troupe et un officier d’EM qu’entre un ouvrier et un comptable.

Ma vie a naturellement ses moments d’ennuis, mais en général elle a un certain intérêt, dû à la latitude que le colonel me laisse pour les visites des tranchées de 1ère et 2ème position. Je commence à connaître pas mal de camarades des régiments, ils sont très gentils pour moi et tu penses bien que je fais tout mon possible pour leur rendre tous les services que me permet ma situation. Quelle différence, tout de même, entre ma situation actuelle et celle qui était mienne pendant les 5 premiers mois de la guerre. Il y a autant de différence entre un officier de troupe et un officier d’EM qu’entre un ouvrier et un comptable. La comparaison n’est pas fameuse en tant que travail, mais juste en tant que confortable. Je m’estime donc heureux, si tant est que l’on puisse l’être séparé de tous les siens et en guerre, mais en tous cas très favorisé.

 

Paul ton frère s’occupe de remettre en route la Filature, mais comme l’évacuation des locaux, actuellement occupés par les bandits que tu sais, dépend du général commandant l’armée, je n’ai presque plus d’espoir, car ces gens-là tiennent trop à leur aise et à leur confortable pour quitter un endroit où ils sont si bien, où ils reçoivent leurs femmes et leurs enfants, où ils ont maîtresses et folles amantes à profusion. J’en prends mon parti, petit à petit, mais c’est bien dur tout de même. Ma femme est très courageuse et se débat le mieux qu’elle peut au milieu de toute cette racaille.

Je reçois à l’instant une lettre de Docelles me donnant d’heureuses nouvelles de tous, de Georges en particulier qui décidément préfère son nouveau séjour à Osnabrück.

 

4 septembre - Lieutenant Hamon (Armées) à Georges Cuny.- Me voici reparti pour le front. A mon retour de Fontainebleau, on m’a appris que je partais avec une batterie de 75 qui est formée au 4e. Le capitaine qui la commande est un jeune capitaine d’active du 5e et joue les emplois de lieutenant. Je m’entends bien avec mon capitaine mais il ne me fera pas oublier le capitaine de la 45e du 5e. Nous sommes à Verdun où nous attendons notre matériel. D’ailleurs vous pouvez vous douter d’après l’expérience de la 45e que nous avons besoin de manœuvres.

 

4 septembre - JMO 5e RAC/Groupe 95.- Le commandant Giraud est détaché à Carrière L’Evêque pour faire fonction de lieutenant-colonel. Il est remplacé à la tête du groupe par le capitaine Aulard.

 

Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 05/09/1915 (N° 1289)

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Un grand anniversaire - 5 au 12 septembre 1914 - La victoire de la Marne

Peut-on laisser passer sans le célébrer le premier anniversaire des jours où la victoire, après un mois de retraite, accourut de nouveau sous nos drapeaux ? Non certes, nous ne le pouvons pas. Ce grand anniversaire, il faut le célébrer ; et à ce propos, nous ne pouvons que nous rallier à ce que proposait dernièrement M. Salles, professeur au lycée Janson de Sailly, dans une lettre adressée à un de nos confrères. « Nous n’avons pas encore le droit de fêter la victoire de la Marne, disait-il : il n’y a plus, il ne doit plus y avoir de fêtes en France tant que l’ennemi souillera notre sol. Mais nous avons le droit de la commémorer, de la célébrer, d’abord pour honorer tous ceux, vivants ou morts, auxquels nous la devons, et aussi pour échauffer nos cœurs en une cérémonie d’ « union sacrée » et aviver encore la flamme de notre patriotisme. Je voudrais que le dimanche 12 septembre, l’après-midi, à la même heure, dans toutes les communes de France, dans les moindres hameaux, comme dans tous les quartiers de nos villes, soit à la mairie, soit dans quelque salle, pavoisée de drapeaux tricolores, il y eût une réunion commémorative, la « journée » des vainqueurs de la Marne. Quelque chose de simple, de grave, et de grandiose tout ensemble. Au premier rang de l’assistance nos soldats, blessés, convalescents, permissionnaires, et les familles de ceux qui sont morts pour la patrie. Pour débuter, le chant en commun de la ‘Marseillaise’, rien de plus. Partout où la chose serait possible, un bon Français expliquerait au tableau noir et raconterait dans ses grandes lignes le merveilleux exploit de nos armées et de leurs chefs. Comme sanction, le vote d’un ordre du jour identique, qui dirait en trois lignes la gratitude et l’admiration du peuple de France pour ses soldats héroïques et sa ferme résolution de tenir jusqu’au bout, jusqu’à la victoire décisive des alliés. Pour finir, le ‘Chant du Départ’ et le ‘Mourir pour la Patrie’, qui ne fut jamais chanté en des heures plus tragiques. Par une cérémonie de ce genre, la première en date et comme la préface de nos futures fêtes de délivrance, maintenons l’ « union sacrée ».

 

 

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Comment on passe de Belgique en Hollande malgré les barrages électriques

On sait que les Allemands ont totalement isolé la frontière hollando-belge par une série de barrages de fils de fer dans lesquels passe un courant électrique. L’’Echo Belge’ rapporte que les Belges ont néanmoins trouvé un moyen nouveau de franchir la frontière et de se soustraire au joug allemand : on met un tonneau, qui n’a ni couvercle, ni fond, entre le premier et le deuxième fil et on passe à travers le tonneau, tout simplement. Seulement, il faut avoir la chance de n’être pas rencontré.

 

Les instantanés de la guerre (photos)

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Fantassins munis du nouveau casque

Un canon tournant

Aux Dardanelles - Comment on rend les chameaux invisibles aux aviateurs ennemis

Le 4 à 5 sur le front

Les poilus prennent leur bain

Une pleine eau

Les grenadiers sont prêts à jeter leurs grenades

Un mortier lance-bombes

Ce qui reste d'une forêt en Woëvre

Le sergent grenadier lance sa grenade

 

Les instantanés de la guerre (photos)

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Devant la tombe d'un camarade

Prisonniers allemands occupés à des travaux de voierie

Au village - Un abri contre le bombardement

La tourelle d'un fort pris aux Allemands après le bombardement par les canons français

Moulin des Courcelles incendié par les Allemands

Ce qui reste d'Amblincourt

La corvée de la soupe

Ce qui reste de Vassincourt

Cavalerie allemande dans une vile de Pologne

L'heure de la soupe

 

Thèmes qui pourraient être développés

  • Aviation - Pégoud a trouvé une mort glorieuse
  • L'Amérique repousse la paix allemande
  • Automobile réquisitionnée
  • Prisonnier - Envoi colis - Le pain arrive moisi
  • Presse - L’Illustration - La photo des décorés
  • Décoration - Croix de guerre
  • Allemagne - Industrie- L'Allemagne monopolise son coton pour fabriquer des explosifs
  • Russie - Le haut commandement russe - Le général Alexieff
  • Officier d'état-major
  • Artillerie - Le 75
  • Commémoration - Anniversaire de la victoire de la Marne (LPJ Sup)
  • Les prophéties sur la guerre (LPJ Sup)
  • Les instantanés de la guerre (Photos dans LPJ Sup)
  • Conseils pratiques - Le gagne-pain des femmes (LPJ Sup)
  • Artisanat de tranchées - Les hommes font des bagues en aluminium ou des coupe-papier en cuivre avec les fusées ou les ceintures d'obus boches


28/08/2015
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