14-18Hebdo

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21e semaine de guerre - Lundi 21 décembre au dimanche 27 décembre 1914

 

LUNDI 21 DECEMBRE 1914 - SAINT THOMAS - 141e jour de la guerre

MARDI 22 DECEMBRE 1914 - SAINT YVES - 142e jour de la guerre

MERCREDI 23 DECEMBRE 1914 - SAINTE VICTOIRE - 143e jour de la guerre

JEUDI 24 DECEMBRE 1914 - VIGILE DE NOEL – SAINTE DELPHINE - 144e jour de la guerre

VENDREDI 25 DECEMBRE 1914 – NOEL - 145e jour de la guerre

SAMEDI 26 DECEMBRE 1914 - SAINT ETIENNE - 146e jour de la guerre

DIMANCHE 27 DECEMBRE 1914 - SAINT JEAN - 147e jour de la guerre

Revue de presse

-       Le Kaiser serait rétabli

-       Les Alliés progressent sur l'Yser

-       Arrêt de l'offensive allemande en Pologne

-       L'automobile et la guerre - Difficultés de circulation - Règlement des voitures réquisitionnées - A qui s'adresser ?

-       Un mouvement révolutionnaire se préparerait à Constantinople

-       La raréfaction des vivres en Allemagne

-       La Bosnie et l'Herzégovine sont envahies par les Serbes

-       Les Russes reprennent l'offensive avec succès

-       Un zeppelin jette des bombes sur Nancy

-       L'aviation à la guerre - L'excellence de nos nouveaux appareils

Morceaux choisis de la correspondance

Si seulement on avait une belle victoire pour couronner tous les efforts.

22 décembre - Maguy Laroche-Joubert (Royan) à Célina Boucher, sa mère.- Nous avons le projet d’aller à la messe de minuit. Pensez donc mon Parisien de mari ne se rappelle pas d’y avoir jamais été.

 

Vous avez dû lire comme moi les beaux discours prononcés à la Chambre. Cela fait plaisir à cause de la véritable union qu’ils représentent et cela fera je crois une belle impression chez nos ennemis et pour les neutres qui n’étaient pas habitués à voir notre parlement sous un tel jour. Si seulement on avait une belle victoire pour couronner tous les efforts.

 

23 décembre - JMO 5e RAC/Groupe 95.- Le lieutenant Ducrot est sorti de l’hôpital de Vauxbuin.

 

Nous avons malheureusement beaucoup de clients dans les départements envahis et nous sommes sans nouvelles de mes filés et surtout sans règlement.

24 décembre - Paul Cuny (Epinal) à Georges Cuny, son frère.- Tu apprendras par cette lettre que je suis à Epinal, mis en sursis d’appel de soixante jours jusqu’au 9 février prochain. Toutes nos usines sont rouvertes : Roville, Laveline, Thaon. Mais que de difficultés de toutes sortes, je te raconterai cela plus tard. Le coton a encore baissé. Bonnes nouvelles de nos usines à l’étranger. Il nous reste peu d’employés. Nous avons malheureusement beaucoup de clients dans les départements envahis (y compris celui où tu te trouves) et nous sommes sans nouvelles de mes filés et surtout sans règlement.

 

26 décembre - Paul Cuny (Epinal) à Georges Cuny, son frère.- Sois tranquille je ne me livrerai pas aux manœuvres que tu réprouves pour faire revenir des ouvriers. J’ai remis en marche nos usines tant bien que mal mais avec du personnel sur place et personne n’a été démobilisé à cause de nous. Tu avoueras que mon cas personnel n’est pas le même : d’abord je suis de la classe 1890 ; ensuite j’ai été mobilisé au début uniquement parce que j’étais artilleur et les Parisiens fantassins de ma classe sont mobilisés seulement depuis fort peu de temps ; enfin nous ne sommes pas considérés comme combattants et je rends certes plus de service à mon pays en restant à la tête de mes usines donnant du pain à des milliers de femmes et d’enfants de mobilisés qu’en flânant à Versailles. Qu’en penses-tu ? Et tous les jeunes embusqués de 20 à 35 ans, voilà ceux qu’on devrait faire marcher !

 

Notre brave Maurice Boucher écrit qu’il est légèrement blessé et qu’on l’évacue. J’espère et je crois d’après ce qu’il dit que ce ne sera rien.

 

27 décembre - Maurice Boucher (Granville) à Célina Boucher, sa mère.- Je suis passé ce matin à la radiographie et les docteurs ont jugé que le projectile sortirait tout seul. Donc sauf complication, je ne subirai pas d’intervention chirurgicale. Je suis on ne peut mieux soigné et j’attends ma femme d’heure en heure. Donnez-moi de vos nouvelles et de celles des enfants. Comment va tante Clémentine ?

 

27 décembre - Pierre Mangin (Epinal) à Georges Cuny, son cogérant.- A Cornimont, nous marchons très peu car on nous prend tous nos réformés et nos auxiliaires. Je serai peut-être obligé d’arrêter le Faing. Le Saulcy restera seul pour marcher. Les tissages marchent tous presque en plein ! J’ai passé des marchés avec 11f de façon pour le 20/20 mais je suis obligé de reprendre Pierrat à Charmes n’ayant plus personne à Cornimont pour tenir la comptabilité et faire les expéditions. Je vais tâcher de prendre des commandes d’obus et de faire démobiliser un peu de notre personnel, mais cela n’ira pas tout seul. Enfin on est bien embêté et tout cela va se terminer pour nous par une perte d’argent formidable !

 

Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 27/12/1914 (N° 1253)

 

LPJ Illustre 1914-12-27 A.jpgNoël français en Alsace

Quelle belle soirée de Noël pour les habitants des régions d’Alsace, occupées par nos troupes ! Ce Noël-là, ils l’attendaient depuis quarante-quatre ans. C’est que Noël est pour l’Alsace une des plus grandes fêtes de l’année. « Ce soir-là, dit un écrivain alsacien, la famille, au grand complet, se réunit dans la grande salle de la demeure paternelle. La grande table est mise pour le souper qui doit réunir jeunes et vieux devant l’arbre de Noël dressé dans un des angles de la pièce. La bûche de Noël est immédiatement introduite dans le poêle ronflant. Après quoi, les assistants, en attendant les premiers tintements de cloche de la messe de minuit, devisent joyeusement. Or, cette année, dans la partie de l’Alsace déjà redevenue française, la fête a pris un caractère plus émouvant. Des officiers, des soldats français y ont été conviés, et l’on a fêté le Noël de délivrance, le Noël dont a parlé le poète alsacien : Noël qui, vidant la besace, / T’en vas de chaumière en château, / La délivrance de l’Alsace / La portes-tu sous ton manteau ? »

 

 

LPJ Illustre 1914-12-27 B.jpgUn Serbe brûlé vif par les Autrichiens

Parmi les Serbes, établis à l’étranger, qui étaient accourus s’enrôler dans l’armée au début des hostilités contre l’Autriche-Hongrie, se trouvait un étudiant de la faculté de Lausanne, nommé Iovan Jivanovitch, d’origine bosniaque. Fait prisonnier par les Autrichiens à la suite d’un combat en Bosnie, où il avait été blessé, Iovan Jivanovitch fut emmené à Sebrenitza avec un certain nombre de ses camarades. Les autorités militaires autrichiennes, ayant appris l’origine bosniaque de Iovan Jivanovitch, le condamnèrent à mort et décidèrent, pour que son supplice servit d’exemple, qu’au lieu d’être pendu, il serait brûlé vif. L’abominable sentence a été exécutée sur la place publique de Sebrenitza, en présence de tous les autres prisonniers serbes et de plusieurs centaines d’habitants de la région, pris en otages par les Autrichiens. Iovan Jivanovitch, dont le courage ne se démentit pas un instant, voulut, pendant que l’on procédait aux préparatifs de son supplice, adresser quelques mots aux camarades et amis qui l’entouraient, mais à peine avait-il eu le temps de s’écrier que sa mort ne serait pas inutile, qu’il était abattu d’un coup de crosse, saisi par plusieurs soldats autrichiens et jeté dans le brasier.

Thèmes qui pourraient être développés

  • L'automobile et la guerre
  • Un zeppelin jette des bombes sur Nancy
  • L'aviation à la guerre
  • La Chambre des députés et le Sénat à Bordeaux
  • La fête nationale de Jeanne d'Arc
  • Le permis de circuler à auto
  • Les achats pour l'intendance
  • Noël en guerre
  • Noël français en Alsace (LPJ Sup)
  • La mort de Péguy - Récit
  • L'héroïque Serbie
  • Conseils pratiques - Les cadeaux aux combattants (LPJ Sup)


19/12/2014
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