14-18Hebdo

14-18Hebdo

192e semaine de guerre - Lundi 1er avril au dimanche 7 avril 1918

LUNDI 1ER AVRIL 1918 - SAINT HUGUES - 1338e jour de la guerre

MARDI 2 AVRIL 1918 - SAINT FRANCOIS DE PAULE - 1339e jour de la guerre

MERCREDI 3 AVRIL 1918 - SAINT RICHARD - 1340e jour de la guerre

JEUDI 4 AVRIL 1918 - SAINT AMBROISE - 1341e jour de la guerre

VENDREDI 5 AVRIL 1918 - SAINT VINCENT FERRIER - 1342e jour de la guerre

SAMEDI 6 AVRIL 1918 - SAINT CELESTIN - 1343e jour de la guerre

DIMANCHE 7 AVRIL 1918 - QUASIMODO - 1344e jour de la guerre

Revue de presse

-       Les Anglais soutiennent sans faiblir une puissante attaque au sud de la Somme

-       Le drapeau étoilé - Les troupes américaines dans la bataille

-       Les troupes franco-anglaises ont progressé sur plusieurs points et repris Hangard-en-Santerre

-       Le matériel d'artillerie moderne - Les obus explosifs

-       Rejet des pourvois de Bolo et de Porchère

-       Ratification de la paix de Brest-Litovsk à Constantinople

-       L'armée britannique est prête pour la prochaine bataille

-       Une manœuvre allemande - Les gaz toxiques

-       La famine en Bohème

-       Les enfants et la prolongation des vacances de Pâques

-       La hausse de la viande

-       La presse allemande commence à prendre au sérieux l'intervention américaine

-       L'anniversaire de l'entrée en guerre des Etats-Unis à Londres

 

Morceaux choisis de la correspondance

  

17 mars 1918 au 3 avril 1918 – Georges Cuny - Hôpital Bordeaux

   

  

1er avril - ELLE (Angoulême) à Noëlle Cuny, sa fille.- Je viens d’avoir près de moi le petit Jean Laroche-Joubert, qui a oublié sa timidité et bavarde si gentiment maintenant avec moi, tout comme avec sa maman. Avec lui, mes lettres n’avancent pas vite. Je lui demandais à l’instant s’il n’allait pas prendre sa leçon avec sa maman : « Non, j’ai congé aujourd’hui, tout le monde conge, Papa aussi ». Et il me racontait son voyage à Luchon, les Pyrénées, les drosses roches, les ânes, etc. il a un si amusant petit accent. Hier je lui ai montré à attraper un bonbon mis sur le dossier d’une chaise et pour le faire rire ai fait semblant de culbuter. Il ne me lâchait plus ensuite. Pendant que je lisais le journal : « Tant tu auras fini de lire, tu viendras faire entore, la tulbute. Tu vas pas vite pour lire ton journal, moi je vais bien plus vite que toi, j’ai déjà fini le mien ». Il avait l’air si gentiment impatient que j’ai lâché mon journal et ai fait une « tulbute » avec lui. Il est toujours très obéissant et poli et je voudrais que vous le voyiez si gentil pour sa mère.

 

Il y a une quinzaine, sa mère a eu un évanouissement. Il était affolé, courait chercher du vinaigre, appelait les bonnes. Enfin la Maman va mieux, elle se couche sur la chaise longue et dit qu’elle a un peu froid et la bonne apporte une boule très chaude, elle la pose sur le tapis, pendant que Madame L.J. arrangeait Maguy, elle dit à Jean : « Ne touche pas à la boule, tu pourrais te brûler », « ça fait rien que je me brûle, vite, Maman est malade, elle a froid » et le pauvre petit empoigne la boule qui était en effet très chaude et l’a portée sans la lâcher jusqu’aux pieds de sa maman. C’est vraiment un bon petit, extraordinaire pour son âge. Il parle beaucoup de toi et de Robert surtout, il aurait tant voulu que vous veniez le voir.

 

J’ai reçu une lettre de Papa qui quitte Bordeaux mercredi. Nous resterons sans doute ici jusqu’au vendredi à 1 heure, passerons le samedi à Paris et rentrerons vraisemblablement dimanche soir à Docelles. C’est dommage que cela corresponde juste avec la fin de vos vacances, dont Papa ne pourra profiter. Enfin s’il n’avait pas eu son accident, il n’aurait pu venir encore puisque les permissions sont supprimées, le pauvre oncle Maurice doit en être bien navré.

 

Soyez bien bons et attentionnés pour votre chère Grand’Mère, dis-le à tes frères de ma part, ma petite Noëlle, c’est toi qui dois être la plus raisonnable, car tu es ma chère petite fille et tu les empêcheras de faire des sottises.

 

Je vous embrasse tous du meilleur de mon cœur. Ta Maman.

 

Combien je regrette ces gaz.

2 avril - Henri Della Jagoma (Hôpital temporaire – Saintes – Charente inférieure) à Georges Cuny.- Combien je regrette ces gaz. J’ai été pendant 5 jours 1/2 sans voir clair et comme je n’étais pas transportable je suis resté deux jours de plus à Souilly que mes camarades. Je vois un peu clair mais le jour me fait souffrir beaucoup. Je vais porter des lunettes noires. J’ai eu une laryngite bronchite, cela va mieux mais j’ai eu les parties et le reste bien brûlés qui me font toujours mal ; les brûlures des jointures, bras, etc., cela je n’en parle pas car ce n’était pas grand chose. Je vais donc vous quitter en vous demandant de bien vouloir me donner de vos nouvelles si petites qu’elles seraient que je recevrais avec plaisir. Recevez mon Cdant une cordiale poignée de main de votre téléphoniste.

 

J’ai appris que tu avais été pincé par les gaz. Pauvre vieux groupe ! Il a été rudement secoué.

3 avril - L. Bickart (Armées) à Georges Cuny.- J’ai appris par le brave docteur Mignen que tu avais été pincé par les gaz ; puis j’ai rencontré Bareille, à Paris, qui m’a donné des détails, et enfin, je me trouve actuellement dans le voisinage du groupe ! J’ai été le voir hier, càd que j’ai vu Machiels et quelques vieilles figures sympathiques de connaissance. Pauvre vieux groupe ! Il a été rudement secoué. Machiels m’a dit, et j’en suis bien sincèrement heureux, qu’on a de bonnes nouvelles de toi. Comme toujours et comme partout, tu as encore donné le bel exemple, mon vieux camarade ! Je suis heureux, aujourd’hui plus que jamais, d’avoir poussé, presque malgré toi, à ta nomination au 4e galon ! Tu vois bien que j’avais raison. Au revoir, mon cher Cuny. Rétablis-toi le mieux et le plus vite possible. Je te serre cordialement la main.

  

 

4 avril 1918 - 17 avril 1918 – Georges Cuny - Angoulême puis convalescence à Docelles

 

 

Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 07/04/1918 (N° 1424)

Avant le départ du permissionnaire, le coup de l’étrier

LPJ Illustre 1918-04-07 A.jpg
 

 

Thèmes qui pourraient être développés

  • La Somme - Les Anglais soutiennent sans faiblir une puissante attaque au sud de la Somme
  • Les nouvelles fonctions du général Foch et l'Amérique
  • Etats-Unis - Le drapeau étoilé - Les troupes américaines dans la bataille
  • Arme - Le matériel d'artillerie moderne - Les obus explosifs
  • Arme - Une manœuvre allemande - Les gaz toxiques
  • Bohème - La famine en Bohème
  • Enfants - Vacances - Les enfants et la prolongation des vacances de Pâques
  • Rationnement - La hausse de la viande
  • Allemagne - La presse allemande commence à prendre au sérieux l'intervention américaine
  • Etats-Unis - L'anniversaire de l'entrée en guerre des Etats-Unis à Londres
  • Le soldat japonais (LPJ Sup)
  • Conseils pratiques - La morale (LPJ Sup)
  • Religion - Fête religieuse - Quasimodo - Premier dimanche après Pâques


30/03/2018
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 387 autres membres