Images d’Epinal
Bernadette Grandcolas – 17-06-2017
En 2016, l’Imagerie d’Epinal a célébré en même temps ses 120 ans et les 100 ans de la bataille de Verdun. Mobilisation des ouvriers et réquisition du papier ont réduit son activité. Les images sur Verdun apportent un témoignage précieux sur le traumatisme né de cette guerre et elles appartiennent à la mémoire collective. Un livre relié, reprenant la collection diffusée entre février et décembre 1916, est paru l’année dernière, aux Editions du Chêne.
A la déclaration de guerre, les troupes allemandes sont dotées de ce fameux casque à pointe, fabriqué en cuir bouilli. Il n’est d’aucune efficacité contre les projectiles et il sera remplacé en février 1916 par un casque d’acier plus efficace. Ici le casque est présenté comme un jeu à découper par les enfants.
Le champ de bataille
En dix mois de bataille, Verdun a été écrasée par 80 millions d’obus de tous calibres, qui ont déchiqueté la terre et les corps dans un vacarme inimaginable, un véritable « orage l’acier », comme l’a écrit Ernst Jünger, écrivain combattant du côté allemand.
La première image reproduit un dessin de O’Galop, l’inventeur du Bibendum de Michelin : un corps déchiqueté jaillit dans les airs.
« I’ fallait voir c’qui nous ont balancé à Verdun… Tu voyais des bonshommes monter en tourniquant, toujours bien à des quinze mètres… et des morceaux de pantalon restés accrochés tout en haut des arbres… et pendant quinze mois ça n’a pas décessé. » Le Feu, Henri Barbusse
Graines de poilus
« Six jours de permission, ce n’est vraiment pas long / Ça suffit cependant pour semer la bonne graine / De la graine de poilus ». Chanson de l’époque, signée Bousquet et Malfait.
En principe, tous les soldats bénéficient de sept jours de permission tous les quatre mois.
Pour maintenir la flamme patriotique enfantine,
l’Imagerie Pellerin propose plusieurs planches à découper.
En sous-titre « La valeur n’attend pas le nombre des années » Le Cid
Ici aussi, la présentation est celle de figurines pour les enfants, qui sont invités à découper les différents personnages, puis à les coller sur les pièces de soutien qui sont fournies, enfin à les plier pour les faire tenir debout. On distingue les soldats de différents régiments, y compris les régiments africains, et une infirmière.
C’est l’occasion de rappeler que la natalité française (18% contre 32% en Allemagne, chiffre expliqué en partie par l’annexion de l’Alsace-Lorraine) est très basse. On trouve beaucoup de jeunes veuves sans enfants, de « veuves blanches », éternelles fiancées de poilus morts au front. Pour contrer ce mouvement, les pères de famille nombreuse sont démobilisés.
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