14-18Hebdo

Edouard Favre, 38 ans en 1914, officier d’active dans l’artillerie, va passer toute la guerre au front. Il tient un journal, et nous suivons ses préoccupations dans 3 domaines : la guerre, sa famille, et son « idée fixe » : les avions suspendus...

Document transmis par Marie Favre, sa petite-fille - 11/11/2014

Edouard Favre - 1918-1919

15 février (1917)

Je n’ai pas eu le loisir d’écrire ici depuis six semaines. Permission : Annecy, Grenoble, St Laurent, Lyon, Paris, puis la poursuite de ma batterie, des étapes, une installation en secteur d’abord avec le 2^e groupe puis avec le 1^er m’ont mis en retard pour mon travail et ma correspondance, et je ne sais plus actuellement très bien où j’en suis. J’ai l’esprit brouillé, préoccupé par des questions de service, par les suites d’une proposition faite en ma faveur par le lieutenant-colonel Chavelet, transformée par le colonel, rétablie par le général de division et dont je suis sans nouvelle. Navré aussi de voir avec quelle hostilité on me traite à la section technique. Cela m’amuserait en toute autre époque mais réellement maintenant je trouve regrettable qu’il soit si difficile de se faire entendre et de démontrer aux compétents qu’ils sont dans l’erreur.

23 février (1917)

Je sais officieusement depuis trois jours que je suis nommé chef d’escadron, j’ai été proposé n° 1 par tous les échelons de la hiérarchie sauf le colonel Fromheim, je reste au 2^e groupe. Avec cela mon camarade Grebus est nommé lui aussi mais change de corps.

Jean m’a téléphoné hier pour me demander si je voulais être défendu au cas où le colonel demanderait une mutation entre Grebus et moi. L’idée m’a paru tellement monstrueuse que j’ai répondu que je ne voulais pas être défendu.

A suivre…