14-18Hebdo

14-18Hebdo

166e semaine de guerre - Lundi 1er octobre au dimanche 7 octobre 1917

LUNDI 1ER OCTOBRE 1917 - SAINT REMI - 1156e jour de la guerre

MARDI 2 OCTOBRE 1917 - SAINTS ANGES GARDIENS - 1157e jour de la guerre

MERCREDI 3 OCTOBRE 1917 - SAINT CANDIDE - 1158e jour de la guerre

JEUDI 4 OCTOBRE 1917 - SAINT FRANÇOIS D’ASSISE - 1159e jour de la guerre

VENDREDI 5 OCTOBRE 1917 - SAINT PLACIDE - 1160e jour de la guerre

SAMEDI 6 OCTOBRE 1917 - SAINT BRUNO - 1161e jour de la guerre

DIMANCHE 7 OCTOBRE 1917 - LE SAINT ROSAIRE - 1162e jour de la guerre

Revue de presse

-       Succès italien sur le plateau de Bainsizza - 1,500 prisonniers

-       Situation effrayante de l'Autriche au point de vue alimentaire

-       On va réduire la consommation du sucre - Avant de toucher à la consommation familiale - il faut supprimer les gâteaux et les bonbons

-       Encore un raid sur Londres - Le troisième en trois jours

-       Stuttgart, Trèves, Coblentz, Francfort sont bombardés

-       Les dessous de la réforme électorale prussienne

-       La conférence de Petrograd et la coalition des partis - Le soviet de Petrograd contre les partis bourgeois

-       La question des loyers

-       Formidable avance britannique

-       Le retard de l'heure sera réalisé cette nuit

-       En Russie révolutionnaire - Grève des cheminots

-       Deux milliards seulement souscrits au 7e emprunt allemand

 

Morceaux choisis de la correspondance

3 octobre - Hélène Bodenreider (La Bresse) à Mimi Cuny, son amie.- Je n’ose plus reprendre ma lettre qui devait répondre immédiatement à la vôtre : il y a vraiment trop longtemps qu’elle attend d’être terminée. J’ai eu une si heureuse surprise que bien des jours se sont passés dans un véritable rêve, aujourd’hui encore j’ose à peine vous dire tout mon bonheur tellement j’ai peur de lui porter malheur en en parlant. Mon mari est arrivé à La Bresse depuis 15 jours et y reste affecté au capitaine de cantonnement comme sergent adjoint. N’est-ce pas tellement beau qu’on ne peut presque y croire et cette affectation a été une telle surprise que nous n’avons pas eu le temps de nous y préparer. Jean a été nommé du jour au lendemain à ce poste dont nous ne connaissions même pas l’existence. Combien je voudrais que le même bonheur vous arrive aussi. Je rougis presque de ma chance et ne puis assez remercier le Ciel. Nous ignorons naturellement si ce retour est définitif, dans la vie militaire plus qu’ailleurs tout est soumis aux surprises, il faut jouir du présent sans penser au lendemain. Sans pouvoir s’occuper sérieusement des affaires, mon mari peut cependant être un petit appui pour son père qui avait bien besoin d’être soulagé. Mon mari a donc sans vacances repris un peu le harnais des affaires… et des ennuis, c’est le côté le moins agréable du retour mais à pouvoir partager tous les soucis il y a déjà soulagement.

 

Est-ce que vos grands écoliers sont bien en train dans leurs intéressantes études ? Nos filles envient leurs petits amis qui vont en vrais étudiants suivre des cours en ville. Loulou a énormément à travailler. C’est je pense une conséquence du grand échec du dernier certificat. J’espère que peu à peu la routine simplifiera le programme car pour le moment il est presque trop chargé. Les deux petites travaillent surtout à la maison. Ninette n’apprécie pas beaucoup le programme du nouveau cours avec des problèmes, elle aime plutôt la géographie qui l’amène à choisir son voyage de noce, projet à soumettre au fiancé dont on parle avec le plus grand sérieux. Ma fille a jusqu’ici des aspirations modestes : elle désire faire le tour de Paris sur la Seine après s’être informée s’il n’y avait pas de torpillage à craindre.

 

7 octobre - F. Hamant (Nancy), prêtre éducateur, à Mimi Cuny.- Je viens de recevoir la visite de Mlle Mathieu, et j’ai pensé qu’il y aurait intérêt pour vous à vous communiquer confidentiellement notre conversation. Elle est venue me demander conseil pour savoir si elle devait conserver ou rompre son engagement avec l’Institution N.D. d’Epinal, et je l’ai engagée à reprendre sa liberté. Après la rentrée et la première classe faite, la directrice l’a fait venir et lui a proposé de résilier l’engagement, en lui offrant un dédit de 50 f. Le motif allégué, et qui pourrait bien n’être qu’un prétexte, c’est que son état de santé paraissait assez précaire et pourrait l’exposer à une interruption de service avant la fin de l’année, étant donné surtout qu’elle voulait ajouter à son travail professionnel la préparation à la 2ème partie du baccalauréat. En conséquence elle l’a priée, si elle préférait rester, de lui apporter un certificat médical pour la couvrir. Mlle Mathieu avait prévu la difficulté et s’était présentée pendant les vacances au docteur Legras, qui après un examen attentif lui avait déclaré qu’elle pouvait sans inconvénient suivre ses projets de travail. Mais en présence du procédé plus ou moins discourtois employé à son égard, et ayant d’autre part constaté dans le genre de la maison des choses déplaisantes pour elle, p.ex. l’obligation de soumettre à la directrice tous les détails de son enseignement, dictées, sujets de devoir, etc., comme on ferait pour une jeune fille débutante, la défense absolue de donner aucune leçon particulière tant dans la maison qu’au dehors, etc. Elle a demandé à réfléchir jusqu’à demain lundi, et le résultat de sa réflexion, c’est qu’elle renonce à sa situation et reprend sa liberté. Je l’ai entièrement approuvée, car il me paraît inadmissible qu’on traite avec un pareil sans-gêne une jeune file méritante de 29 ans, et qui a fait ses preuves. Ce n’est pas après la rentrée faite et lorsque toutes les autres portes viennent de se fermer qu’on vient de parler de certificat médical. Je trouve le procédé infect. Il n’y a rien de bon à espérer d’une maison pareille, et je suis persuadé qu’il ne faut voir derrière ce prétexte qu’une jalousie d’autorité ; la directrice n’ayant affaire qu’à de jeunes maîtresses sans expérience a craint de se trouver en présence d’une personnalité trop indépendante.

 

En conséquence Mlle Mathieu va se fixer à Granges chez son oncle, d’où elle ira passer deux jours chaque semaine à Epinal tant pour prendre une répétition de philosophie que pour tâcher de se procurer quelques leçons. Je pense qu’il ne lui sera pas difficile de trouver l’équivalent du « salaire » à peine digne d’une femme de chambre qu’on lui avait fait accepter dans cette Institution. J’ai cru vous rendre service en vous mettant tout de suite au courant de l’affaire. Disposant maintenant de son entière liberté, Mlle Mathieu pourrait se prêter plus facilement à vos vues si vous désirez toujours faire appel à ses services pour l’un ou l’autre de vos enfants, car la préparation de son baccalauréat de philosophie lui laissera bien des loisirs. Je pense d’autre part qu’elle serait fort contente d’améliorer sa situation par quelques leçons. Comme elle doit aller prochainement vous trouver je vous demanderai de vouloir bien la laisser causer sans avoir l’air d’être au courant. Il est complètement inutile qu’elle sache que je vous ai renseignée ; elle m’en voudrait car elle a sa fierté, et je serais très contrarié de me brouiller avec elle à ce sujet. J’ai su aussi les raisons pour lesquelles elle a quitté la famille de la Villéon après six années de services. Le petit garçon auquel elle avait appris le latin a grandi et se trouve déjà maintenant dans les classes supérieures du collège des Jésuites de la rue de Madrid. Elle aurait pu rester et on l’en a sollicitée, pour la jeune fille, mais comme celle-ci doit passer son baccalauréat en juillet prochain et est très paresseuse, elle n’a pas voulu endosser la responsabilité d’un échec certain, et elle a préféré quitter cette maison où elle était très bien considérée. Elle se sentait trop fatiguée pour l’effort à donner.

 

J’ai assisté il y a huit jours à l’arrivée au Hâvre d’un grand paquebot américain qui amenait 2 000 officiers des Etats-Unis. Quel beau coup de torpille les boches ont manqué là !

7 octobre (suite) - F. Hamant (Nancy), prêtre éducateur, à Mimi Cuny.- Je n’ai pas autre chose à vous dire, chère Madame, sinon que je suis rentré à Nancy, dans mes occupations ordinaires depuis mardi soir. Si vous voulez bien, je vous communiquerai de temps à autre le plan de travail qui se fait dans notre classe de 6ème, afin que vous puissiez suivre les études d’André. J’ai appris que vous avez eu le bonheur de posséder Georges au commencement ou courant de septembre. Je souhaite que cette joie se renouvelle le plus tôt possible, pour toujours, par une prompte et bonne paix. J’ai assisté il y a huit jours à l’arrivée au Hâvre d’un grand paquebot américain qui amenait 2 000 officiers des Etats-Unis. Quel beau coup de torpille les boches ont manqué là !

 

Mon petit élève Jean Goupy, aux Ardennes, a appris en 6 semaines, à raison d’une heure de latin par jour, les déclinaisons latines et les 4 conjugaisons actives. Il a l’âge d’André. Que tout cela fût su à fond et définitivement, je n’oserais toutefois le prétendre. Cette heure de latin comprenait absolument tout le travail, leçons, récitation, et devoirs oraux faits par écrit. Je vous recommande comme très pratiques la grammaire et les exercices de Petitmangin (Librairie de Gigord).

 

 

Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 07/10/1917 (N° 1398)

LPJ Illustre 1917-10-07 A.jpg

Le général Berdoulat

L’an dernier, après la grande offensive de Verdun, on parla beaucoup de quatre commandants de corps d’armée qui s’y étaient particulièrement distingués. C’étaient, disait-on, les ‘Quatre B.’ Détail curieux, en effet, les noms de ces quatre généraux commençaient par un B…

 

Le général Berdoulat était un des quatre B. Les services qu’il rendit alors lui valurent cette citation : « Après avoir été un brillant commandant de brigade et un remarquable général de division, montre les plus sérieuses aptitudes dans la conduite d’un corps d’armée. » Ces « aptitudes », depuis lors, n’ont cessé de se développer, et le général Berdoulat s’est classé parmi les chefs les plus actifs et les plus éminents de notre armée.

 

 

  

LPJ Illustre 1917-10-07 B.jpg

Le général Pétain en Alsace

Le général en chef est allé, récemment, en Alsace, rendre visite aux populations libérées. Lors de son dernier voyage dans la région du Haut-Rhin, il avait été accueilli par les maires des villes et des villages qui avaient tenu à lui apporter l’assurance de l’absolu dévouement de leurs administrés envers la mère patrie.

 

Au cours de ce nouveau voyage, le général Pétain a été accueilli dans les villes et les villages avec une joie que contenait difficilement le désir formel qu’il avait exprimé de laisser à sa visite un caractère très simple. Le général en chef s’est rendu chez les maires et les notables des principales communes, s’enquérant des besoins locaux au point de vue de l’industrie et de l’agriculture, s’informant des rapports des populations civiles avec l’armée et l’administration militaire.

 

Partout, à Wesserling, à Thann, à Masevaux, à Dannemarie, il a recueilli l’assurance que le caractère alsacien, traditionnellement ami de la troupe, avait conservé toute sa sollicitude à l’égard des soldats et était profondément heureux de vivre à nouveau dans le contact permanent des régiments français.

 

 

Les instantanés de la guerre (photos)

LPJ Illustre 1917-10-07 C.jpg

Douaumont - Etat actuel

Un observatoire dans un arbre

La seule porte qui reste debout à Craonne

Arras

Le redan de la fameuse "Maison du Passeur"

Le colonel à l'entrée de son poste de commandement dans les ruines de C…

Guetteur d'artillerie à Douaumont

En première ligne au Chemin des Dames

Un soldat américain en position de tir

Pièces de marine reconquises au Talou

Vacherauville

Un officier américain au front

 

Thèmes qui pourraient être développés

  • Italie - Succès italien sur le plateau de Bainsizza - 1,500 prisonniers
  • Autriche - Situation effrayante de l'Autriche au point de vue alimentaire
  • Rationnement - On va réduire la consommation du sucre - Avant de toucher à la consommation familiale - il faut supprimer les gâteaux et les bonbons
  • Angleterre - Encore un raid sur Londres - Le troisième en trois jours
  • Allemagne - Stuttgart, Trèves, Coblentz, Francfort sont bombardés
  • Allemagne - Les dessous de la réforme électorale prussienne
  • Economie - La question des loyers
  • Front - Formidable avance britannique
  • Heure - Le retard de l'heure sera réalisé cette nuit
  • En Russie révolutionnaire - Grève des cheminots
  • Allemagne - Deux milliards seulement souscrits au 7e emprunt allemand
  • Armée - Sergent adjoint au capitaine de cantonnement
  • Enfant - Latin : grammaire et exercices de Petitmangin (Librairie de Gigord)
  • Le général Berdoulat, commandant un corps d'armée (Portrait dans LPJ Sup)
  • Le général Pétain en Alsace (LPJ Sup)
  • De la bourguignotte au casque des poilus (LPJ Sup)
  • Les instantanés de la guerre (Photos dans LPJ Sup)
  • Conseils pratiques - L'humanité vaut mieux que sa réputation (LPJ Sup)
  • Religion - Fête religieuse - Saints Anges Gardiens - 2 octobre
  • Religion - Fête religieuse - Saint Rosaire - 7 octobre


28/09/2017
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 388 autres membres