14-18Hebdo

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Henry Novel – Lettres à ses parents (1914-1918) – 15- Juin 1918

 

Henry Novel, 17 ans en 1914, est mobilisé en 1916 à Chambéry puis rejoint le front en 1917. Futur étudiant en médecine il est affecté à des services d’ambulance. Il correspond régulièrement avec ses parents qui habitent Grenoble où son père exerce la profession d’avoué.

Document transmis par Michel Novel, son fils - 19/10/2015

 

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Georges et Henry Novel

 

 

Ce 15 juin (15/06/1918 ?)

Mes chers Parents,

 

J'ai reçu hier les boutons à pression envoyés par Maman et j'ai eu aujourd'hui la lettre annonçant la mort du commandant Faure. Il a dû être tué non loin d'ici car le 140e et tout le XIV corps sont actuellement dans la région. Tout est calme, peu de travail. Je ne sais si nous nous déplacerons mais il en est actuellement fortement question sans qu'il n'y ait rien d'officiel à ce sujet. Nous avons monté une salle des fêtes et dimanche aura lieu la 1ère représentation donnée par les ét. en méd. de l'H.O.E. Nous jouons une comédie de Labiche ! Inutile de vous dire que mon rôle se borne à frapper les trois coups et à lever le rideau. Le camion auto cinématographique de l'armée est venu il y a deux jours et nous a donné quelques films assez bien.

 

Vous voyez que la vie ici devient rêvée et que si ceux de l'intérieur tiennent, ce qui parait ici très aléatoire, nous tiendrons.

 

Je termine cette belle carte aux teintes de glace panachée vanille-praline en vous envoyant à tous mes meilleurs baisers.

 

P.S. Pourriez vous joindre des cartes lettres au prochain paquet s.v.p.

Ce 19 juin (19/06/1918 ?)

Mes chers Parents,

 

Toujours rien de neuf à part l'arrivée aujourd'hui d'une lettre de Maman et de quatre longues pages d'Odette. J'ai eu la surprise de voir arriver l'autre jour ici un de mes anciens camarades du Rondeau assez grièvement blessé. C'est un lieutenant du 97e qui a été très heureux de me rencontrer et qui se remet bien de ses blessures. Nous avons de moins en moins de blessés aussi ce soir je vais aller avec quelques camarades trouver le médecin-chef pour passer dans un service de médecine où les quelques malades qu'il y a à soigner nous donneront un peu plus de travail et du travail plus intéressant que nos rares blessés. Je vous envoie ci-joint quelques photos : un train blindé -notez le camouflage des wagons - un aéro avec moi au pied et la photo d'un petit écriteau que l'on rencontre quelquefois par ici. Je vous réexpédie également aujourd'hui les deux corbeilles vides que Maman me demande mais les envois sont toute une histoire et si vous pouviez plier les paquets dans du carton un peu fort ce serait préférable. Dites à Maurice que je lui souhaite bonne chance pour son examen que je ne croyais pas si proche et je termine en vous embrassant tous bien affectueusement.

Ce 22 juin (22/06/1918 ?)

Mes chers Parents,

 

Reboud qui devait partir en permission il y a quelques jours file subitement ce soir. J'ai mis à la poste la lettre pour Odette que je voulais lui confier et je me dépêche de vous griffonner quelques mots pour vous donner de mes nouvelles. Toujours rien de neuf, on s'embête plutôt quoique, aujourd'hui, il y ait une forte arrivée de blessés par suite d'une attaque boche qui a du reste l'air de prendre de l'ampleur car les grosses pièces se mettent à tousser fort. Je termine vite car Reboud attend que j’aie fini pour filer à la gare et je vous embrasse tous bien affectueusement.

A suivre…



01/04/2016
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