14-18Hebdo

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Journal de la Grande Guerre de quelques ancêtres des familles Farret, Cambon et Broquisse - 35 - Juin 1917

Olivier Farret – 24-04-2018

 

Début juin, le mouvement des mutineries atteint son paroxysme ; elles deviennent plus fréquentes mais aussi plus violentes. De nombreux soldats sont persuadés que les unités qui ont protesté en premier, ont obtenu leur retrait du front pour une longue période de repos. À la 71e DI (4e Armée) des évènements d’une gravité exceptionnelle se déroulent au 217e RI, qui refuse de regagner un nouveau secteur du front. Le 3 juin, les soldats se rassemblent sur la place de Sainte-Menehould, où, avec des soldats du 13e RI, ils organisent un véritable meeting. Des cris sont lancés : « À bas la guerre ! », « Vive la révolution ! ». D’autres divisions sont touchées. À la 77e DI, 150 hommes du 60e BCP refusent de monter en ligne, réclamant des permissions. Les hommes « font la grève les bras croisés », puis 300 chasseurs du BCP abandonnent leurs fusils et se dispersent dans les bois. À Ville- en-Tardenois, des éléments des 23e et 133e RI se rebellent avant de remonter en ligne. Plus de 2 000 soldats se rassemblent sur la modeste place de la mairie, ils prennent à partie le général Bulot aux cris de « Buveur de sang » ou « Assassin » ; ses étoiles de général lui sont arrachées… D’autres régiments qui n’ont pas participé à l’offensive Nivelle se mutinent. C’est bien le signe de la propagation du mouvement et de la lassitude des hommes. Après le 10 juin, le nombre des mutineries décroît rapidement et fortement, même si quelques mouvements resurgiront en août et en septembre. (François Cochet et Rémy Porte)

 

Face à ces évènements dramatiques, la hiérarchie militaire réagit avec la plus grande fermeté, mais elle comprend aussi le degré de lassitude des hommes. L’arrêt des attaques inutiles, l’octroi de permissions, l’arrestation de nombreux soldats (les meneurs) ainsi que l’annonce de l’aide des États-Unis contribuent à tarir le mouvement.

 

Au total, 78 divisions ont été concernées par 161 mouvements collectifs de plus ou moins grande amplitude. Entre 59 000 et 88 000 participants peuvent être recensés. 412 hommes ont été condamnés à mort ; 70 condamnés ont été exécutés. (Rémy Porte)

 

Durant ce mois de juin, les Allemands poursuivent leurs attaques dans le secteur du Chemin des Dames. Lors de contre-attaques, les Français s’emparent de la Caverne du Dragon dans le secteur de l’isthme d’Hurtebise (25 juin 1917). Les Britanniques attaquent en Artois et en Flandres, où dix-neuf fourneaux de mines explosent sous les premières lignes allemandes, au sud du saillant d’Ypres. Le premier raid des nouveaux avions allemands Gotha sur Londres fait 162 morts et 426 blessés. Ils ont remplacé les zeppelins jugés trop vulnérables.

 

Le Sénat français vote la confiance au gouvernement et précise que la paix est conditionnée par « le retour de l’Alsace-Lorraine, la sanction des crimes allemands, la réparation des dévastations et des garanties contre le militarisme prussien ».

 

Le 13 juin, 177 Américains dont le futur général Patton, débarquent à Boulogne. À leur tête, le commandant en chef du corps expéditionnaire, le général John Pershing. Cet officier de 57 ans, francophone, a participé à plusieurs expéditions contre les Indiens Apaches et Sioux et a servi à Cuba et aux Philippines puis a pris part aux combats contre le révolutionnaire mexicain Pancho Villa (1915). Par entente entre Pétain et Pershing, le corps expéditionnaire américain prendra en charge un secteur du front de Lorraine, lorsque sa préparation opérationnelle et ses perceptions seront terminées. (J.C. Buisson)

 

 

Le 150e RI est toujours en ligne dans le secteur de Berry-au-Bac. Le 2 juin, il est bombardé par l’artillerie allemande suivie d’une attaque ennemie. Des groupes allemands sont stoppés dans nos tranchées de première ligne, sous les feux des F.M. et les tirs de barrage. Le 150e est relevé dans la nuit du 4 au 5 juin, le 3e bataillon - celui que commandait Paul Farret - le 6 et le 7. Tout le régiment se porte dans la région de Romigny.

 

Du 8 au 16 juin 1917, le régiment se déplace en direction de Mailly-le-Camp où il s’installe et commence l’instruction.

 

Le 24 juin, le Général Bernard, commandant la 40e DI, passe le régiment en revue et à cette occasion place sur la Croix de guerre du drapeau l’étoile de vermeil qui lui est accordée grâce à la citation à l’ordre général n° 571/A du 32e Corps d’armée, en date du 13 mai 1917. Le général lit aux troupes le texte de la citation :

 

« Le 16 avril 1917, le 150e régiment d’infanterie, sous le commandement du lieutenant-colonel Rollet, s’est élancé avec un enthousiasme superbe et une farouche énergie à l’attaque du Mont Sapigneul et atteint en un seul bond la troisième ligne ennemie. Décimé par un feu terrible d’artillerie et de mitrailleuses, il a résisté toute la journée à de furieuses contre-attaques, montrant l’énergie et une ténacité admirables, accomplissant des prodiges de valeur, et ne s’est replié que le soir, après avoir perdu son lieutenant-colonel, ses trois chefs de bataillon, la majeure partie de ses cadres et plus de la moitié de son effectif. »

 

Transformé plus tard en une citation à l’ordre de l’armée, ce motif vaut au régiment l’attribution de la fourragère, par l’ordre général n° 54 « F » du 18 octobre 1917. (Historique du 150e RI et capitaine Ensalès)

 

Le Mont Sapigneul, où est mort mon grand-père, est un lieu de mémoire important pour la Famille Farret.

 

 

Le 173e RI d’André Farret, toujours dans le secteur de Louvemont, continue d’organiser sa position ; le JMO ne signale que des patrouilles d’embuscades et de tentatives de coups de mains. Cette situation dure jusqu’au 28 juin, date à laquelle le régiment relevé est transporté dans la région de Thonnance-les-Moulins et de Noncourt, en Haute-Marne.

 

Dans les bivouacs et les cantonnements, on colporte que des troupes françaises montent en relève, en bêlant, tout en apposant furtivement des pancartes sur la route : « Chemin de l’abattoir ». L’histoire de deux soldats circule :

 

-      Tiens, regarde où ce que c’est qu’on est.

-      Pourquoi faire ?

-      Pour savoir où que c’est qu’on sera mort, pardi.

 

La même révolte pointe chez l’ennemi, des officiers ont recours à la trique pour faire descendre des wagons les relèves de troupes. Un mitrailleur de la Ve Armée du général Von Gallwitz écrivit :

 

« Nous sommes tous des condamnés, ce cauchemar ne cessera que lorsque le dernier Allemand et le dernier Français sortiront de leur tranchée pour se battre avec leur couteau de poche ou les ongles de leurs mains. » (Antoine-Toussaint Antona, Ceux du 173e RI)

 

 

Jean Broquisse, après quelques heures de permission à Paris, est de nouveau à Fillerval où il continue son cours de chefs de section. Autant, comme il l’écrit, l’argent n’a presque pas cours dans les tranchées, autant à l’arrière il est nécessaire sinon indispensable. Le 5 juin, il écrit à ses sœurs :

 

« Je suis fauché et dans une mouise noire. Je fais donc appel à votre générosité pour me remettre à flot. Mes dépenses ont été plus fortes le mois dernier que le précédent. Tout est si cher (un œuf, 0,45 F et j’en prends deux par jour !) De plus, j’ai fait des divers achats de la plus haute importance : un képi (6 F), bouquins de théorie, brosses, etc. … Enfin mon dernier voyage à Paris m’a achevé. Je profite un peu des douceurs que recèle l’arrière et, dame, je ne crois pas avoir à le regretter le jour où je remonterai en ligne. […] Je crois que le paquet de vêtements que je vous envoyais de Plessis-Bryon est bien perdu. […] Ce qui me navre le plus, c’est que je vous réexpédiais le Jacob que je culottais avec un soin jaloux. Un sacrifice, et pas le moindre que je fais à notre chère France. Peu de nouveau, ici il fait très chaud et les promenades quotidiennes sont assez peu réjouissantes. Je plains les pauvres amis qui sont en ligne. […] »

 

Quand Jean Broquisse évoque dans sa lettre le Jacob, il s’agit de la pipe Jacob, à tuyau courbe et orné, avec un fourneau représentant « Jacob » avec son turban et du côté droit un gland double. Sur le turban « Je suis le vrai Jacob ». Sous la barbe « Jacob ». La barbe du personnage de la Bible permettait de tenir la pipe sans se brûler les doigts. Cette pipe fantaisie avait été créée en 1860 par la Maison Gambier, installée à Givet.

 

Déclinée en douze variantes, cette pipe sera fortement plagiée. Avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, la production s’arrête et les ateliers de la fabrique de pipes sont transformés en hôpital de campagne allemand. Le terme Jacob est passé dans le langage populaire pour parler d’une pipe, en particulier chez les Poilus. Quand Martine était enfant, son grand-père fumait toujours la pipe.

 

Jean Broquisse parle aussi de la cherté de la vie et souhaite recevoir un peu d’argent. L’indice des prix de détail pour les villes de plus 10 000 habitants passe de l’indice 100 en juillet 1914 (à partir d’un panier de 13 articles essentiellement alimentaires) à 261 en octobre 1918, pour atteindre 420 en novembre 1920. Le salaire réel des travailleurs de l’industrie et des agriculteurs est légèrement supérieur en 1919 à ce qu’il était en 1911 et les appointements des fonctionnaires légèrement inférieurs, contribuant à une prolétarisation des classes moyennes. (Études du Bureau international du travail, in François Cochet, Rémy Porte).

 

 

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Carte photo de Jean Broquisse. École des chefs de section, Fillerval, Oise, 16 juin 1917. Archives Broquisse

 

 

À Toulon, Pierre Farret commande le torpilleur d’escadre Janissaire.

 

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Torpilleur Janissaire, coll. Privée

 

Le théâtre méditerranéen est dominé par la guerre sous-marine et la résolution de la crise grecque, avec l’acceptation de l’ultimatum allié à la Grèce. Constantin 1er, sans abdiquer formellement, quitte Athènes et laisse le pouvoir à son deuxième fils, le prince Alexandre. Venizélos, favorable aux Alliés, est nommé premier ministre. Les troupes alliées de Salonique chargées de « prendre le contrôle » des récoltes grecques de Thessalie pénètrent dans la province. À la fin du mois, la Grèce entre en guerre contre les Empires centraux. L’armée grecque est directement placée sous le commandement du général Sarrail, commandant l’Armée d’Orient.

 

Ce mois de juin marque l’apogée des succès allemands sur mer ; les pertes maritimes dues aux U-Boote commencent à descendre régulièrement. Parmi les torpillages de cargos, paquebots, voiliers et bateaux de pêche, il me paraît intéressant d’évoquer l’attaque du cargo Isère de la Cie générale transatlantique par l’U-39 le 23 juin 1917. Les témoignages à propos de ce torpillage sont édifiants et émouvants. Ce cargo de 2 159 tonneaux, avec un chargement de charbon, est en transit de Barry à Oran et Marseille. Le navire est armé d’un canon de 90 mm et dispose de la TSF. Voici le rapport d’un rescapé, le chef mécanicien Minier :

 

« Le 23 juin à 08h00, après une ronde dans la machine, je me disposais avec le personnel du 3e quart à continuer la visite du treuil n°3 lorsqu’une effroyable détonation se fit entendre, suivie d’une gerbe d’eau énorme par le travers de la cale 2 et de la chambre des chaudières. Nous avions été touchés par une torpille. Chacun se précipita aux embarcations qui étaient suspendues en dehors du navire. Nous avons eu à peine le temps de les mettre à l’eau que le navire disparaissait d’un coup, entraînant la perte de tous ceux qui étaient à bord, engloutissant et démolissant les deux embarcations.

 

Après la disparition du navire et alors qu’il cherchait une épave, Monsieur Gachet affirme avoir aperçu à 50 m. le périscope d’un sous-marin filant à grande allure émergeant à 50 cm environ au-dessus de la surface de l’eau. Les quelques rescapés et moi n’avons dû notre salut qu’aux ceintures de sauvetage dont nous étions munis. Remontant à la surface, chacun s’agrippa à des débris de bois que l’explosion avait transformés en épaves. Nous fûmes sauvés environ une heure après le désastre par le chalutier français Aiglon où nous avons reçu les soins les plus dévoués du capitaine et de son équipage. Le télégraphiste Reignetville était blessé à la cuisse droite. Le chauffeur Montfort est décédé peu après son arrivée sur le chalutier. » (Marc Saibène et Forum pages 14-18).

 

Extraits du rapport d’enquête fait par le lieutenant de vaisseau Delcourt :

 

[…] L’attaque avait eu lieu par tribord. Un quart d’heure avant l’attaque, la vigie avait signalé une fumée par bâbord, probablement celle de l’Aiglon. Le télégraphiste a tenté de lancer le signal de détresse mais n’a eu que le temps de manipuler S.O…. L’antenne et la cabine de TSF ont été démolies par l’explosion et le télégraphiste a été gravement blessé. Il est à l’hôpital de Tanger.

 

La torpille a fait une grosse brèche. Eclatement de la chaudière tribord. Les panneaux de la cale 2 et le charbon ont volé en l’air. Le bâtiment a piqué immédiatement et l’homme de vigie dans le mât de misaine s’est affalé immédiatement par un câble de manœuvre. Il avait déjà de l’eau aux genoux quand il est arrivé sur le pont.

 

Le capitaine Jean-Marie Loréal, 32 ans, a été aperçu après la disparition du navire, essayant de se soutenir avec un tonneau. Mais il a rapidement disparu.

 

L’équipage comprenait des Français, un Portugais et un Espagnol. L’équipage a une attitude très calme. Le capitaine a commandé « Aux embarcations mes enfants » et chacun s’est porté à son poste. Mais on n’a pas eu le temps de bien les amener. L’une d’elle a été entraînée avec le navire par sa bosse. Les ceintures de sauvetage étaient près des embarcations. Beaucoup les ont prises, mais n’ont pas eu le temps de les capeler.

 

Les survivants ont été sauvés environ une demi-heure après le naufrage. Beaucoup de survivants pensent que seuls des radeaux en bois ou en liège seraient efficaces. Les survivants sont animés du plus bel esprit et font preuve d’un très bon moral. J’ai l’honneur de demander une récompense pour tous ceux qui sont morts et pour le télégraphiste Jules Reignetville, blessé, et dont tous les survivants font l’éloge, ainsi qu’une récompense collective pour l’équipage.

 

Rapport de l’enseigne de vaisseau Gilbert de la Rochefoucauld, commandant l’Aiglon:

 

Le 23 Juin à 04h00 recevons un « Allo » du Voltaire II, puis un SOS à la position 35°42 N 06°50 W. Manœuvre immédiate pour se porter au secours de Voltaire II et j’envoie le message « Secours…. » à ce vapeur. À 06h25, Voltaire II signale « Saved ». Continué ma route pour me rapprocher du point où l’ennemi a été signalé. […]. Malgré une veille attentive, ne découvrons ni sillage, ni périscope.

 

À 07h35, aperçu la cheminée et les mâts d’un vapeur qui paraît se diriger vers l’Est. Manœuvré pour me rapprocher et le dérouter en dehors du cercle dangereux.

 

À 08h00, ce vapeur qui était l’Isère, de la Cie Gle Transatlantique, port d’attache Saint Nazaire, et qui transportait 3 000 tonnes de charbon pour Oran, est torpillé. Aiglon était encore à 8 000 m dans l’ENE. Fait route à toute vitesse sur le vapeur et appelé aux postes de combat. Ennemi invisible pour nous. À 08h30, arrivons sur les lieux. Pas une embarcation n’a pu être mise à l’eau, mais des radeaux, des morceaux de bois, quantité de débris divers sur lesquels se trouvent des naufragés.

 

Aiglon stoppe, met ses deux doris [Embarcation d’origine américaine, à fond plat, longue de 5 à 6 m, propulsée à l’aviron] et son youyou à l’eau et se porte au secours des naufragés. Décrit des cercles pour découvrir l’ennemi mais recherche vaine. À 08h45, les embarcations ayant recueilli 18 naufragés, stoppé à nouveau pour les faire monter à bord. Il y a un blessé et un homme gravement indisposé. 14 hommes manquent à l’appel. Doris et youyou repartent tandis qu’Aiglon continue ses recherches toujours vaines.

 

À 09h15, le sloop [voilier à un mat] britannique Celandine rallie. Demandé un médecin pour le blessé et le malade, médecin qu’il nous envoie avant d’exécuter dans le Sud des recherches aussi vaines que les nôtres. Autre sloop en vue dans le Nord. Le médecin panse sommairement le blessé dont la fracture ne peut être réduite à bord, et réconforte le malade qu’un bol de café bouillant remet d’aplomb. À 09h30, un doris ramène le corps du chauffeur Michel Montfort, trouvé inanimé entre deux eaux. Pratiqué la respiration artificielle suivant les conseils du médecin, mais sans succès. À 10h30, le médecin constate le décès. Les embarcations n’ont retrouvé aucun des 13 autres disparus parmi lesquels le commandant et tous les officiers à l’exception du chef mécanicien et du 3e mécanicien.

 

À 10h30, sans espoir de retrouver d’autres survivants, remis le médecin à bord du Celandine, hissé les embarcations et fait route sur un vapeur qui manœuvrait de façon bizarre, puis restait immobile. J’ai pensé à un complice de l’ennemi, rien ne pouvant justifier cette attitude peu naturelle et extraordinaire de rester ainsi pendant deux heures exposé aux dangers d’un torpillage.

 

À 10h45 Aiglon fait alors route sur Tanger pour y déposer les naufragés de l’Isère.

 

 

Le Capitaine de vaisseau, Commandant supérieur des bâtiments français à Gilbraltar, fait remarquer les qualités d’initiative et d’allant du commandant de l’Aiglon, qui est digne d’éloges.

 

 

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Équipage du cargo Isère, Sources Forum Pages 14-18

 

 

Anatole-Jean Sonic, né le 28 mars 1901, Novice et Georges-Alix Dambrunde, né le 28 août 1900, aide de cuisine, étaient les plus jeunes de l’équipage … ils avaient 16 ans.

 

Par arrêté du ministre de la Marine en date du 20 mars 1922, furent inscrits à titre posthume.

Au tableau spécial de la Légion d’honneur, pour le grade de chevalier :

Farret35 Image4 Légion d'honneur.jpg

 

Au tableau spécial de la Médaille militaire :

Farret35 Image5 Médaille militaire.jpg

 

 

Note sur le commandant de l’Aiglon :

Gilbert Camille Alfred Alexandre de La Rochefoucauld, duc de La Roche-Guyon (1889-1964), né et décédé au château de La Roche Guyon, est issu de l’Ecole Navale (1907). Il sera cité à l’Ordre de l’Armée Navale en août 1917 pour sa belle conduite comme commandant de l’Aiglon. Il recevra la Croix de Guerre et sera fait Chevalier de la Légion d’Honneur. Il fera une carrière dans la marine, promu capitaine de vaisseau en 1939. Pendant la 2e Guerre mondiale, son château de La Roche Guyon sera réquisitionné par la Wehrmacht et le maréchal Rommel y installera son PC en 1944. Rommel et son état-major occuperont tout le rez-de-chaussée, laissant le 1er étage à la famille de La Rochefoucauld. Bien que n’étant pour rien dans cette réquisition, l’officier français n’en sera pas moins inquiété après la guerre pour cette proximité pourtant fortuite avec Rommel qui, circonstance peut-être aggravante, s'était montré d'une extrême courtoisie avec lui. (pages 14-18).

 

 

 

Le 28 juin, la 1ère division US et un bataillon de Marines débarquent à Saint-Nazaire.

 

Le 29 juin, la Chambre des députés se réunit en Comité secret sous la présidence de Paul Deschanel. Le député Ybernagaray, lieutenant aux armées, affirme que le 16 avril, « à 6 heures, la bataille était commencée ; à 19 heures elle était perdue. » Abel Ferry renchérit : « Chacun s’inquiète de savoir comment on pourra, sans révolte militaire, passer l’hiver. » Le député du Sénégal Blaise Diagne rappelle le sacrifice des Sénégalais et dénonce « l’inimaginable légèreté de certains généraux ».

 

Les contre-attaques allemandes se multiplient dans l’Aisne, sur le Chemin des Dames et dans la région de Verdun.

 



18/05/2018
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