174e semaine de guerre - Lundi 26 novembre au dimanche 2 décembre 1917
LUNDI 26 NOVEMBRE 1917 - SAINT PIERRE D‘ALEXANDRIE - 1212e jour de la guerre
MARDI 27 NOVEMBRE 1917 - SAINT VIRGILE - 1213e jour de la guerre
MERCREDI 28 NOVEMBRE 1917 - SAINT GREGOIRE III - 1214e jour de la guerre
JEUDI 29 NOVEMBRE 1917 - SAINT SATURNIN - 1215e jour de la guerre
VENDREDI 30 NOVEMBRE 1917 - SAINT ANDRE - 1216e jour de la guerre
SAMEDI 1ER DECEMBRE 1917 - SAINT ELOI - 1217e jour de la guerre
DIMANCHE 2 DECEMBRE 1917 - 1ER DIMANCHE DE L’AVENT - 1218e jour de la guerre
Revue de presse
- La Russie en pleine anarchie - Les Alliés vont protester auprès du peuple russe - M. Trotsky signifie l'armistice aux ambassadeurs neutres - Kerensky a démissionné
- La neutralité espagnole - Un discours de M. Romanonès
- La Suisse est résolue à défendre sa neutralité
- Le manque de tabac
- De nouveaux assauts ennemis entre la Brenta et la Piave repoussés par les Italiens
- Une conférence de Maurice Barrès à Nancy
- M. Malvy renvoyé devant la Haute-Cour
- Menaces allemandes contre la Suisse
- Artillerie active sur l'ensemble du front
- Le discours programme du comte Hertling - L'Allemagne accueillera avec sympathie la proposition Lénine-Trotsky
- Les Alliés et l'armistice léniniste - Protestation de la France
- La bataille continue devant Cambrai - Les Anglais repoussent de nouvelles et violentes attaques
Morceaux choisis de la correspondance
27 novembre - ELLE.- Quelle joie tu m’as donnée en venant dimanche, j’en garde un si bon souvenir, le cœur rempli de bonheur et de joie de t’avoir revu si bon si tendre, toujours amoureux de ta Mie. Elle t’aime aussi très fort, tu le sais bien, et regrette tant cette séparation qui nous fait perdre des années de bonheur. Maintenant, je vis dans l’espoir que tu m’as donné de ta permission prochaine. Pourvu qu’un ordre de départ malencontreux ne vienne pas changer tous nos projets, j’en serais horriblement déçue.
Je t’avais dit que j’avais commandé ton papier mais Marie est venue me dire hier qu’elle ne retrouvait plus les formats que tu avais demandés. Veuille donc nous renvoyer les types et dimensions que tu désires dans ta prochaine lettre.
André m’a dit dimanche soir : « Papa savait joliment bien son latin quand il était petit, pour qu’il s’en rappelle encore à quarante ans ». Tu vois que ton idée était juste et que c’est bien bon quand les enfants peuvent admirer leur père, en tout, et être fiers de lui, comme nous le sommes de toi, mon chéri.
Maurice a écrit une bonne grande lettre à Dédé pour sa fête, ils sont à l’est de Vérone, toujours au calme. Il espère qu’on leur fera faire du bon travail et que les boches sentiront la différence quand ils entreront dans la lice. Il espère aller en permission fin janvier, mais malheureusement après toi. Sa lettre est venue vite, elle était datée du 22. Celle que tu m’as envoyée après ton pari avec le Cdt Tribout ne m’est pas arrivée plus rapidement.
André Bertin est venu faire un piquet avec moi hier de 5 à 7. Cela m’a fait grand plaisir car tu sais quelle joueuse je suis.
Nous allons avoir du bien mauvais temps pour notre course à Epinal, le vent est fort et très froid et une petite neige cingle, qui va couper la figure à nos pauvres mioches sur le banc de derrière.
J’ai écrit à Marie Paul ce matin et lui disais ta permission prochaine pour que Paul fasse coïncider un de ses voyages à Epinal si possible.
27 novembre - LUI.- Je suis bien rentré l’autre soir tout heureux d’avoir pu passer quelques instants avec toi et les enfants. Seulement j’ai été un peu ennuyé lorsque j’ai trouvé Gustave à la gare, qui m’a dit que tu étais en train d’allumer tes phares et j’ai pensé à toi en me demandant si tu avais pu rentrer facilement à Docelles puisque tes phares ne marchaient pas bien.
En rentrant ici, j’ai trouvé une invitation du colonel Ct l’AD, qui recevait le colonel de notre régiment avant son départ. Je t’envoie le menu et tu verras que nous continuons à banqueter. Tous les commandants de groupe étaient là et naturellement nous nous sommes encore attrapés avec le Ct Tribout. Jeudi prochain, notre colonel reçoit tous ceux qui l’ont invité, autre banquet. Nous n’avons toujours pas de nouvelles et je crois bien qu’on va encore nous laisser ici quelque temps. La division (état-major) qui était installée au camp et qui était mal installée, voyant que le séjour se prolongeait, a été s’installer dans un village où elle sera mieux. Bref je crois bien qu’en tout cas nous resterons ici jusqu’à ma permission et que je pourrai arriver à Docelles comme je te l’ai dit le 9 au matin.
Nous avons eu de la neige aujourd’hui et ne pourrons pas faire grande manœuvre par ce temps. On est donc obligé de faire de l’anglais, du latin et des maths, enfin de s’occuper comme on peut. Pour nos hommes je fais faire du feu dans une grande salle de bal qui peut en abriter une centaine. Les autres à partir de six heures doivent se réfugier dans les cafés du village s’ils veulent ne pas geler dans les greniers où beaucoup trop malheureusement sont logés. Je crois qu’au fond, si le froid continue, ils aimeraient tout autant être en secteur. Heureusement chez moi on a allumé aujourd’hui le calorifère et il fait très bon dans ma chambre.
Je me réjouis de la permission et t’embrasse en attendant avec les enfants de tout cœur. Ton Geogi.
28 novembre - ELLE.- Comme je te l’annonçais dans ma lettre d’hier, nous avons eu un bien mauvais temps hier pour notre course d’Epinal, nos enfants étaient sur le siège arrière pour aller, parce que Thérèse nous avait demandé de l’emmener (elle voulait chercher sa voiture en réparation au garage), et les pauvres petits avaient la figure coupée par le vent et la pluie glaciale à l’arrivée. Ils étaient chaudement vêtus et ne s’en sont pas ressentis. Pour revenir, on s’est serrés tous les quatre à l’intérieur, il pleuvait à seaux, il valait mieux que les enfants soient à l’abri.
Maguy nous écrit qu’elle est obligée d’avoir toujours sa cuvette comme compagnie, elle est bien moins vaillante que Thérèse, c’est ennuyeux d’avoir l’estomac si délicat. J’espère que cela n’aura qu’un temps.
Le fameux Monsieur Roland a offert à Maman de venir passer ici le reste du temps qu’il est obligé de rester dans les Vosges en attendant son sauf-conduit. Comme Maman a ses machines à enveloppes à organiser, elle accepte cette offre car il pourra lui donner quelques conseils. Il ne demande pas bien cher d’ailleurs et nous sommes si peu au courant de ce qui est électricité qu’il sera bon que nous soyons éclairées.
J’ai condamné Noëlle à rester au lit toute la journée d’aujourd’hui, on la lèvera juste pour midi, elle fera une promenade d’une heure à deux et on la recouchera. Tu dois te dire quelle drôle de punition, mais voici ce dont il s’agit. Tu sais qu’elle est très nerveuse, un peu pâlotte, je cherche à ne pas la fatiguer et à cause d’André il est difficile de ne pas lui donner le même régime, admettre qu’elle laisse des devoirs ou n’étudie pas ses leçons. Hier matin vers dix heures, elle est descendue de sa salle d’études et s’est mise à lire au fumoir. Je lui demande si elle a fini ses devoirs, elle me répond oui. Je n’ai pas eu l’idée de contrôler son dire, mais le soir après le dîner, en lui recopiant son programme pour aujourd’hui, je me suis aperçue qu’elle avait menti et n’avait fait que la moitié de ses devoirs. Je me suis dit : l’obliger à les faire le mercredi en plus des ordinaires, cela va l’énerver, la fatiguer, il y en aura de mal faits, Mlle l’obligera à les recommencer le jeudi, alors que je veux la promener. Il faut trouver un autre moyen car aux yeux des autres, pour cette paresse et ce mensonge, il faut qu’elle soit punie. Et je n’ai trouvé que ce moyen, la condamner au lit sans rien faire, sans ses chers livres de la bibliothèque Rose. André Bertin et Thérèse doivent venir dîner ce soir, elle s’en réjouissait, ce sera une bonne punition et cela lui repose les nerfs et cerveau. Elle a sa fenêtre grande ouverte. Je suis satisfaite de ma trouvaille comme punition, elle l’est beaucoup moins la pauvre petite, c’est ennuyeux qu’il faille si souvent gronder. On peut dire que la vie des enfants est bien souvent assombrie par les punitions, mais ils sont si diables qu’on est bien obligé de sévir.
Tendresses, mon adoré chéri, je voudrais être plus vieille de huit jours, car j’ai peur qu’on vous fasse partir avant ta permission et je me réjouis tant de t’avoir pendant dix bons jours bien à moi. Ta Mi.
Quelles nouvelles sais-tu ? Cela a l’air bien mauvais en Russie, pourvu qu’ils ne traitent pas, ils rendraient des masses de prisonniers aux Allemands qui nous les relanceraient. Paul n’a plus de nouvelles de son usine depuis dix jours. L’ambassade à Paris n’avait elle-même aucune communication.
29 novembre - ELLE.- J’ai hier fait un voyage à Epinal dont je me serais bien passée. J’y ai conduit Mlle Thérèse Rayel qui est folle depuis quinze jours, elle a la folie mystique, s’imagine être damnée, s’accusant de tous les péchés imaginables, elle repousse ses petites nièces par instants, et Dieu sait pourtant si elle les aimait, disant qu’elle est possédée du démon et qu’elle les entraînerait en enfer. Il paraît que cette forme de folie entraîne très facilement au suicide. Nous avions déjà prêté l’auto pour faire venir un docteur qui est à Epinal spécialisé pour soigner les soldats fous ou ébranlés par des chocs quelconques, et il leur a dit, paraît-il, qu’il ne faut pas la quitter une minute, nuit et jour, car une crise violente peut arriver dans laquelle elle attenterait à ses jours. Ce qu’il y a de triste c’est qu’elle a des journées entières parfaitement lucides, dans lesquelles elle regrette ce qu’elle a dit, les paroles méchantes qu’elle dit aux siens, le mal qu’elle leur donne.
Comme le docteur voulait la revoir mieux et que la famille ne voulait pas qu’on dise ce qui se passe, ils nous ont demandé de leur conduire Mlle Thérèse chez Madame Thomas à Epinal. Je n’étais pas très rassurée mais elle a été très calme, la pauvre fille, elle m’a même remerciée de l’avoir conduite. J’avais avec moi une des jeunes Thomas, pour le cas où il y aurait eu un ennui quelconque. Cela me faisait une peine infinie d’ailleurs de voir cette pauvre fille, car je sens que toute sa famille va chercher à l’enfermer. Ils désirent le secret, donc nous n’en parlerons pas. Mais je commence à douter de la bonté et de la justice de Dieu qui devrait épargner ses fidèles servantes. Voilà ces pauvres dames, Mme Rayel et Thérèse, qui allaient communier tous les jours, qui menaient une vie austère, presque de religieuses, accablées maintenant et dans une grande détresse, et toute la famille, très pieuse aussi, qui en sera affectée. Est-ce que Dieu n’aurait pas dû éviter cette peine et cette angoisse aux dernières années de Mme Rayel. Enfin, la vie est parfois bien cruelle et les maladies qui atteignent l’esprit sont les plus tristes.
Quelles nouvelles sais-tu ? Cela a l’air bien mauvais en Russie, pourvu qu’ils ne traitent pas, ils rendraient des masses de prisonniers aux Allemands qui nous les relanceraient. Paul n’a plus de nouvelles de son usine depuis dix jours. L’ambassade à Paris n’avait elle-même aucune communication. Par tous les moyens, Paul essaie de se tenir au courant de ce qui se passe là bas. Samedi 17 il assistait encore à une grande réunion des grands industriels français en Russie, pour chercher à sauvegarder les intérêts de notre pays engagés là bas. Mais dans la tempête qui souffle, une action quelconque est presqu’impossible.
Le bataillon d’André Boucher est parti sur la frontière suisse vers Montbéliard. On semble y craindre quelque chose.
Nous avons enfin reçu une carte de Georges qui nous donne son adresse et nous dit de lui envoyer beaucoup de paquets. Il est dans une citadelle à Magdebourg, aucun détail.
30 novembre - ELLE.- C’est la fête d’André aujourd’hui, Grand’Mère lui a donné une boîte de bonbons et moi une scie. Il a été bien plus content de mon cadeau que de n’importe quel jouet. Depuis longtemps il veut scier du bois, mais le charpentier, brave homme mais vieux grognard, ne veut jamais lui prêter d’outil. Il en aura un à lui maintenant, et s’en trouve très satisfait.
Hier Maman les a emmenés tous les trois dans la forêt de 1 heure à quatre. C’est dans une de nos parcelles, il y avait des arbres penchés qu’il fallait couper. Deux hommes étaient avec eux avec le bœuf et la voiture pour ramener au fur et à mesure qu’on coupait. On est si voleur en ce moment qu’il ne faut pas laisser la nuit dans la forêt un arbre coupé, on ne le retrouverait plus le lendemain. Les enfants sont revenus pleins de résine, les mollets griffés par les ronces, mais très contents d’avoir traîné les arbres jusqu’à la route, d’avoir vu Pâris donner ses coups de hache, etc. Un bon jeudi. A cinq heures et demie André s’est mis à un devoir de latin, il y a mis de l’amour-propre depuis ta visite et veut les faire seul, tu verras donc la différence quand tu viendras. Pendant ce temps je donnais les leçons de piano aux deux petits. Après le dîner, pour les récompenser, j’ai fait une partie de nain jaune avec les petits, mais André a préféré aller se coucher, les cartes ne l’intéressent pas du tout.
Ce soir nous aurons Marie Krantz, Thérèse et André Bertin à dîner, et on fera un bridge.
Je n’ai pas encore eu de nouvelles de ton retour, j’espère que tu n’as pas eu d’ennuis. N’oublie pas de me rapporter tous tes vêtements, manteaux, souliers hors d’usage. Si tu ne veux pas prendre de cantine, emprunte ou achète un sac au ravitaillement ou à un fermier et mets tout dedans. Cela fera des heureux ici.
Bonnes tendresses. Ta Mi. Je reçois ta lettre où tu dis que tu viendras le 9, j’espère que tu t’es trompé et que ce sera le 6 comme tu me l’avais dit. J’envoie les chèques à la banque et j’accuse réception en attendant que tu me dises ce qu’il faut en faire.
Paul distribue une somme superbe pour qu’on prenne de l’emprunt, voilà au moins du patriotisme, c’est chic.
1er décembre - ELLE.- Je suis contente de voir arriver cette date qui est proche de celle qui va t’amener vers nous, je me réjouis tant de reprendre quelques jours de vie commune qui me rappelleront « l’autrefois ».
Hier nous avons eu André Bertin, M. Krantz et Thérèse à dîner. J’ai reconduit Thérèse à onze heures et demie car elle était venue à pied. Il faisait une si belle nuit que je n’ai pas eu besoin d’allumer les phares, une lanterne à pétrole pour ne pas être en fraude suffisait, mais pour la conduite la lune éclairait suffisamment.
Le soir de ton retour en effet mes phares se sont éteints à un gros cahot de l’avenue de la gare à Epinal, et Dédé était en train de les rallumer quand j’ai vu passer Gustave. Mais par la suite, ils ont très bien fonctionné et nous sommes parfaitement rentrés sans aucun ennui. La voiture remarche très bien. Dimanche, elle sortait à peine de réparation et au garage ils mettaient toujours bien trop d’huile, cela encrasse les bougies et il faut toujours une ou deux sorties à la suite pour la remettre en bon état de marche.
Tu as vu la belle lettre de Paul, qui distribue une somme superbe pour qu’on prenne de l’emprunt, voilà au moins du patriotisme, c’est chic. Les actionnaires rempliront-ils le devoir que leur prescrit ce beau geste ? En tout cas, il n’a jamais tant distribué, le brave Paul.
Robert a été fouetté hier vigoureusement et je l’ai mis au lit à 5 heures ½ avec simplement une assiette de soupe. Il n’était rentré qu’à 2 h 1/2 s’étant sauvé au village depuis une heure et il a fait une rage telle après avoir reçu une claque que je l’ai fouetté, et on l’a laissé seul à la salle d’études avec son programme à remplir. Après avoir longtemps hurlé, il s’est mis au travail et même l’a très bien fait. Il était ensuite très soumis, quand je l’ai levé et mis au lit. Mais il est vraiment trop colère et il a parfois une tête de mulet difficile à faire plier. J’ai déjà annoncé que tu serais très sévère pendant ton séjour pour les remettre dans le droit chemin.
Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 02/12/1917 (N° 1406)
Les nouveaux ministres - M. Clemenceau, président du Conseil et ministre de la Guerre - M. Pichon, ministre des Affaires étrangères - M. Pams, ministre de l’Intérieur
M. Clemenceau - Président du Conseil et ministre de la Guerre
M. Georges Clemenceau est né à Mouilleron-en-Pareds (Vendée), le 28 septembre 1841. Nous donnons plus loin une vue de sa maison natale. Il vint à Paris en 1865 pour y faire sa médecine. Reçu docteur en 1869, il s’établit dans le 18e arrondissement dont, à la chute de l’Empire, il devint maire. En 1871, il siégea à l’Assemblée nationale comme représentant de la Seine. Conseiller municipal de Paris, il devint en 1875 président de l’Assemblée communale. Il fut de 1875 à 1885 député de la Seine et de 1885 à 1893 député du Var.
Journaliste, sa vigueur et sa verve le placèrent au premier rang de nos écrivains politiques. En 1902, il rentra au Parlement comme sénateur du Var, et, en 1906, il fait partie du cabinet Sarrien (24 mars) comme ministre de l’Intérieur. Le 26 octobre 1906, il recueillait comme président du Conseil la succession de M. Sarrien, il resta au pouvoir jusqu’au 20 juillet 1909. A la fin de 1915, M. Clemenceau fut appelé à la présidence de la commission de l’armée et à la commission des affaires extérieures du Sénat.
M. Clemenceau est l’auteur de plusieurs ouvrages ; ‘De la génération des éléments anatomiques’, le seul livre qu’il ait écrit en sa qualité de médecin ; la ‘Mêlée sociale’, le ‘Grand Pan’, recueils d’articles sur des sujets d’ordre politique ; ‘Les plus forts’, roman ; des nouvelles littéraires, parmi lesquelles ‘le Bouvreuil et le Sabotier’, un petit chef-d’œuvre que nos lecteurs trouveront dans ‘l’Almanach du Petit Journal’ de 1918.
Tout le monde sait que, dans les heures angoissantes que nous traversons, M. Clemenceau a toujours témoigné d’un nationalisme absolu, intransigeant et qu’il n’a qu’une préoccupation : la guerre, et qu’un but : la victoire.
M. Stephen Pichon - Ministre des Affaires étrangères
Il est inutile de présenter M. Pichon à nos lecteurs, qui, depuis près de quatre ans, ont eu l’occasion d’apprécier, à côté de son talent d’écrivain, sa compétence particulière dans les questions extérieures. Si l’on veut se rappeler ce qu’il a écrit à propos des Japonais, des sentiments réels des Bulgares à notre égard, de la politique à suivre en Orient, en Russie, ou dans les autres parties du monde au fur et à mesure que se déroulaient les événements, on pensera avec nous que nul de nos compatriotes n’a vu comme lui les dangers qui nous menaçaient, les pièges qui nous étaient tendus, et l’on doit regretter que ses conseils, toujours formulés avec la réserve d’un homme qui sait les difficultés, n’aient pas été mieux suivis. Notre politique extérieure sera en bonnes mains.
M. Pichon est né à Arnay-le-Duc (Côte-d’Or), le 10 août 1857. En 1880, il est l’un des collaborateurs de M. Clemenceau à la ‘Justice’. Dès 1883, il est élu conseiller municipal de Paris et, en 1885, il est élu député de la Seine. Ensuite, M. Stephen Pichon fut nommé ministre plénipotentiaire à Port-au-Prince, à Saint-Domingue, à Rio-de-Janeiro, à Pékin. Il occupait ce dernier poste lors de la fameuse révolte des Boxers. Revenu dans la métropole, M. Stephen Pichon ne tardait pas à être envoyé à Tunis comme résident général (1901). Devenu sénateur du Jura, il fit partie du ministère Clemenceau le 25 octobre 1906, avec le portefeuille des Affaires étrangères, portefeuille qu’il conserva également dans les deux cabinets Briand, d’abord du 24 juillet 1909 au 30 octobre 1910, puis du 2 novembre de la même année au 27 février 1911 et, en 1913, dans le cabinet Barthou.
M. Stephen Pichon poursuit auprès de M. Clemenceau au ministère une collaboration qui remonte à près de quarante ans. Cette longue intimité n’est-elle pas à l’honneur de l’un et de l’autre.
M. Pams - Ministre de l’Intérieur
M. Jules Pams, d’abord avocat, propriétaire terrien, puis industriel, est né le 14 août 1852 à Perpignan. Il siégeait au conseil général des Pyrénées-Orientales, quand en 1893 il fut élu député par les électeurs de Céret, qui le réélurent d’une façon ininterrompue ; en 1904, les électeurs sénatoriaux des Pyrénées-Orientales l’envoyèrent au Sénat. De 1911 à 1913, il a fait partie comme ministre de l’Agriculture des cabinets Monis, Caillaux et Poincaré. En 1913, il donne sa démission pour se présenter à la présidence de la République ; il recueillit 327 voix tandis que M. Poincaré en obtenait 429. M. Pams, qui est membre du conseil supérieur des beaux-arts, s’intéresse d’une façon effective aux arts et aux artistes.
Comment nos poilus se défendent contre le froid (photos)
Sac de couchage en peau de mouton, dans le quel on se glisse tout entier
Un brave Sénégalais revêtu d'un ample manteau de fourrure qui fait envie au camarade Tommy
Equipement de tranchée d'un soldat américain : justaucorps et passe-montagne de laine, costume pratique, bien ajusté, très léger et cependant très chaud, qui ne gêne pas les mouvements des soldats et lui laisse toute sa souplesse
Figure pittoresque d'un jeune fantassin belge : le vêtement de fourrure qu'il porte ressemble à ces "hongrelines" que portaient au XVIIIe siècle nos frileuses aïeules
La boucherie militaire au front (photos)
Un parc à bétail
Le repassage des couteaux
Préparation de la viande
Un coin de l'abattoir, après un abattage
Transport de la viande fraîche
L'étal
Nos forêts servent à la Défense nationale (photos)
L’exploitation des bois
Fabrication de piquets de tranchées
Abattage des arbres
Transport des rondins
Corvée du bois
Chargement des voitures
La scierie
L'utilisation des bois
Abri clayonné
Défense en fils barbelés et abattis d'arbres
Tranchée boisée
Muraille de bois et de fils de fer
Le faîtage d'une tranchée
Construction d'un pont en bois
Thèmes qui pourraient être développés
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- Rationnement - Le manque de tabac
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- Le jeu de piquet
- Front - Faire de l'anglais, du latin et des maths pour s'occuper
- Santé - Folie mystique : les maladies qui atteignent l'esprit sont les plus tristes
- Ministères et ministres - Les nouveaux ministres : Clemenceau, président du Conseil, ministre de la Guerre, Stéphen Pichon, ministre des Affaires étrangères, Jules Pams, ministre de l'Intérieur (LPJ Sup)
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