153e semaine de guerre - Lundi 2 juillet au dimanche 8 juillet 1917
LUNDI 2 JUILLET 1917 - VISITATION DE LA SAINTE VIERGE - 1065e jour de la guerre
MARDI 3 JUILLET 1917 - SAINT HYACINTHE - 1066e jour de la guerre
MERCREDI 4 JUILLET 1917 - SAINT ULRIC - 1067e jour de la guerre
JEUDI 5 JUILLET 1917 - SAINT ANTOINE-MARIE ZACHARRIA - 1068e jour de la guerre
VENDREDI 6 JUILLET 1917 - SAINT ISAIE - 1069e jour de la guerre
SAMEDI 7 JUILLET 1917 - SAINTS CYRILLE ET METHODE - 1070e jour de la guerre
DIMANCHE 8 JUILLET 1917 - SAINTE ELISABETH - 1071e jour de la guerre
Revue de presse
- La lutte sur le Chemin des Dames et autour de Mort-Homme - Les efforts de l'ennemi partout brisés
- Un bataillon américain défilera à Paris le 4 juillet
- La Douma ne sera pas dissoute, ainsi en a décidé le gouvernement provisoire
- Reprise de l'offensive russe
- Coup d'Etat à Pékin - Restauration de la dynastie mandchoue
- Le métro et les tramways jusqu'à 11 heures du soir
- De violentes contre-attaques allemandes sont brisées au Chemin des Dames et sur la rive gauche de la Meuse
- Vive les Etats-Unis - Un ordre du jour du général Pétain
- La victorieuse poussée russe en Galicie
- Une puissante offensive boche au nord de l'Aisne s'effondre sur un front de 17 kilomètres - L'ennemi a subi des pertes exceptionnellement élevées sans gagner ni terrain ni prisonniers
- L"Independence Day" - Les cérémonies officielles - Le défilé dans Paris - Sur la tombe de La Fayette
- La situation intérieure de l'Allemagne est difficile avoue M. Helfferich
- Bilan de deux jours d'offensive russe - 18,000 prisonniers dont 300 officiers et 29 canons
- Trèves, Coblentz, les usines Krupp bombardées par 84 avions français - 13,455 kilogrammes de projectiles
- Ordre du jour du général Pershing aux troupes américaines
- Les Etats-Unis appellent un million d'hommes
- L'agitation en Espagne - Le gouvernement cherche à satisfaire les chefs du mouvement catalan
Morceaux choisis de la correspondance
Les boches semblent devenir arrogants en bien des points, feraient-ils une offensive à leur tour et de grande envergure ?
3 juillet - ELLE.- Je ne sais toujours rien de toi et regrette que tu n’aies pas songé à m’envoyer une carte au passage à Nancy pour me dire dans quelle direction on t’envoyait. Les journaux et communiqués nous apprennent que vos successeurs à Cerny-en-Laonnais n’ont pas votre cran et laissent l’ennemi reprendre peu à peu ce que vous avez eu tant de peine à leur enlever. C’est vexant. Les boches semblent devenir arrogants en bien des points, feraient-ils une offensive à leur tour et de grande envergure ? J’espère que nos troupes, qui affectent de ne plus vouloir attaquer, voudront bien tout au moins se défendre, car il serait fâcheux que la lâcheté de quelques éléments entraîne un désastre.
Ici nous avons un vilain temps orageux que les cultivateurs déplorent amèrement. Ce matin semble plus engageant et chacun va se mettre à l’ouvrage j’espère.
Les soldats que Maman avait envoyés en forêt sont revenus sans bois, les chemins étaient trop étroits pour leurs grosses voitures et on sera obligé de vider cette coupe avec nos bœufs. Elle a donc remercié le Cdt de son aide obligeante et n’a plus maintenant qu’un seul attelage pour amener la houille de la gare. Nos chauffeurs se sont très bien mis à brûler du bois, ils mettent moitié bois, moitié houille et de cette manière ne sont obligés de décrasser qu’une fois par jour ce qui leur épargne de la peine.
Tu te rappelleras que la fête d’Henry est le 15 juillet. Son adresse : S.P.143 par BCM, Paris.
Nos enfants ont repris leurs travaux. André me dit tous les matins qu’il travaillera bien et sera sage pour me faire plaisir. Les bonnes résolutions ne durent pas très longtemps, les défaillances sont fréquentes, il faut être indulgent pour les jeunes dix ans. Ils comptent les jours qui les séparent des vacances, c’est très naturel.
Oncle Henry nous écrit à propos de la constitution laborieuse du groupement charbonnier vosgien.
6 juillet - ELLE.- Jamais je ne suis restée aussi longtemps sans nouvelles de toi après ton retour. Etes-vous partis si loin ou fait-on exprès de retenir vos lettres. Une autre fois je te mettrai en poches quelques cartes postales, pour que tu les sèmes au cours de tes déplacements et que je ne sois pas ainsi privée de nouvelles, car je trouve le temps bien long.
Je fais reposer Noëlle ces jours-ci car elle se donnait vraiment trop de peine pour ses devoirs et elle était pâlotte. Cela ne fait pas l’affaire de Dédé, qui trouve qu’on la gâte, qu’il a aussi besoin de repos, qu’on ne le soigne pas, qu’il va faire grève, etc. Ce flot de paroles ne m’effraie pas. André est bien français, il cause et grogne beaucoup, mais il est néanmoins exact à l’heure des leçons après avoir annoncé à grands fracas qu’il ne veut plus rentrer, plus travailler.
Si j’avais du courage, je les emmènerais passer un mois au bord de la mer, cela leur ferait du bien, mais j’ai peur de la fatigue pour moi. Je verrai pendant les vacances ce que donnera le temps ici, s’il fait beau ou pas, et en attendant vais peut-être leur faire faire une petite saison de bains salins ici, cela leur fera du bien, et sans ennuis pour moi.
La houille promise à Maman n’est toujours pas arrivée, heureusement qu’elle en avait un peu d’avance encore. Oncle Henry nous écrit à propos de la constitution laborieuse du groupement charbonnier vosgien.
Marie Molard est à Uriage-les-Bains, elle trouve qu’il y a quantité de soldats estropiés, les eaux n’ouvrent que jusque midi pour les baigneurs, ensuite c’est pour les militaires. Bonnes tendresses, mon mari aimé. Ta Mi.
8 juillet - ELLE.- Tu n’auras pas de lettre du 7 juillet car je ne t’ai pas écrit hier. Au moment où je voulais le faire dès le matin comme d’habitude, Maman est venue me prier de la conduire à Epinal. Je me suis donc levée en hâte et nous sommes parties pour ne rentrer qu’à midi.
Paul L.J. avait acheté de la houille à Bordeaux et en faisait expédier 100 tonnes à Maman, mais on avait refusé l’expédition pour Docelles. Bordeaux n’avait voulu l’adresser qu’en gare d’Epinal, à charge à Maman de la faire continuer jusqu’ici. Maman avait écrit à la gare d’Epinal, pensant que cela ne souffrait aucune difficulté. Mais au contraire, il fallait maintes démarches par suite des arrêtés ministériels qui défendent qu’on change les adresses des wagons de charbon, sans doute pour éviter qu’un wagon se trouve vendu et revendu plusieurs fois de suite. Enfin il fallait une permission du groupement charbonnier vosgien visée par le préfet, le chef de gare, etc., et il aurait, pour mieux faire encore, fallu revenir à Epinal le jour de l’arrivée de la houille pour faire soi-même la réexpédition. Maman a trouvé un employé auquel elle a donné une pièce pour qu’il s’en occupe.
Heureusement que nous avons l’auto pour tout cela, s’il fallait prendre le train de 6 heures du matin et ne rentrer qu’à huit du soir, on serait bien éreinté et on perdrait bien du temps.
La veille au soir, Fort, un de nos ouvriers, est venu me demander mes enfants André et Noëlle comme parrain et marraine de son neuvième enfant. Maman a été marraine du 8ème croyant que ce serait le dernier, mais la lignée continue. Je n’ai pas pu refuser, mais il a fallu que je prépare à la hâte une petite layette comme cadeau du parrain. J’ai vite fait douze langes et 6 chemises, heureusement que j’avais acheté une pièce de calicot à Cornimont. Ces petites choses n’ont l’air de rien et il faut encore assez de temps pour les faire. Et je n’ai pas voulu me priver d’aller chez Marie Krantz, chez laquelle un artilleur, grand violoniste, devait venir jouer. Le commandant très aimable s’y trouvait, nous avons pris le thé ensemble. Le soldat est un virtuose incomparable, il est très jeune et donnait déjà avant la guerre beaucoup de concerts. La modestie n’est pas sa qualité dominante évidemment, il tenait à nous épater et nous a joué surtout des choses hérissées de difficultés plutôt que jolies, mais néanmoins, nous avons eu grand plaisir à l’entendre. Et avec toutes ces occupations et distractions, la lettre de mon chéri est restée, c’est bien vilain.
Nos enfants sont dans la joie d’avoir été choisis comme parrains, ils ont donné toute leur petite bourse pour acheter des dragées. On a arrangé des boîtes et des cornets pour le prêtre, le chantre, la sage-femme, la Maman et les huit enfants, pour les deux petits de Cheniménil, etc. C’était un délire.
Le commandant m’a chargée de compliments pour toi. Je t’embrasse de tout mon cœur. Ta Mi.
Je suis toujours en bonne santé et souhaite qu’il en soit de même pour mon Cher Patron.
8 juillet - Isidore Voinson (Armées - 15 kms de la Belgique) à Georges Cuny, son patron.- Ces deux mots pour vous faire savoir que nous sommes embarqués d’hier au pays, arrivés à Bergues hier soir à 5 h, trajet 25h de train et tombés dans un pays perdu encore. Langue flamande. J’ai appris par Madame votre permission. Pour moi j’en suis encore relancé à perpette. Je suis toujours en bonne santé et souhaite qu’il en soit de même pour mon Cher Patron. Je vous salue. Toujours votre dévoué Zidor. (carte postale Provins – la Tour César)
Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 08/07/1917 (N° 1385)
Un général de vingt-sept ans - Le général Freyberg
C’est dans l’armée de nos alliés britanniques que cet émule des Hoche, des Marceau et des Bonaparte commande une brigade. Le général Freyberg n’était que sous-lieutenant au début de la guerre. Il avait servi en volontaire dans l’armée mexicaine. A la mobilisation, il revint, en hâte, se présenter au War Office et s’engagea. Il se distingua d’abord à Anvers, puis fut envoyé à Gallipoli. C’est au cours de cette campagne que le futur général accomplit un haut fait qui le signala tout particulièrement à l’attention de ses chefs. En voici le récit d’après le livre de M. John Masefield sur l’expédition de Gallipoli.
« A Bulaïr, un lieutenant qui était à bord d’un destroyer, se lança à la nage, poussant devant lui des brûlots sur un petit radeau. Une fois sur la côte, il alluma deux de ces brûlots, puis se glissant le long du littoral, il mit le feu à plusieurs autres ; ensuite, il s’aventura à l’intérieur du pays, tout nu, et reconnut bientôt une grosse armée turque, fortement retranchée… Alors, il revint au rivage, reprit la mer à la recherche de son destroyer, dut nager bien des kilomètres en pleine nuit, sans pouvoir retrouver le navire. On le repêcha enfin, épuisé, engourdi, presque mort. Par ce magnifique acte de courage et d’endurance, un homme seul et sans armes retint à Bulaïr d’importantes forces turques pendant les heures critiques du débarquement. Les journaux de Constantinople furent pleins de récits concernant l’échec de « la grande attaque de Bulaïr ». Les brûlots trompèrent les Ottomans même au-delà de ce qu’on avait espéré. »
Ce lieutenant était le lieutenant Freyberg. Promu capitaine après cette action d’éclat, Freyberg vint se battre sur la Somme, et cueillit de nouveaux lauriers. « Lieutenant-colonel à Beaumont-Hamel, dit, dans le ‘Petit Journal’, M. R.-D. de Maratray, il enleva la dure position de Beaucourt à la tête d’un millier d’hommes. Aussi prudent et avisé que brave, il est adoré de ses troupes qu’il ne quitte jamais. On le voit à la pointe de toutes les actions, et ses chevrons les plus glorieux sont ses cicatrices ; son corps est couturé de ‘cinq groupes de blessures’. » Le voici général à 27 ans, estimé des chefs, aimé des hommes qu’enflamment son ardente jeunesse, sa vive intelligence, son courage à toute épreuve.
Qui eût jadis pensé que cette guerre ferait renaître, dans l’armée britannique, mais sur le sol français, la tradition révolutionnaire des généraux de moins de 30 ans !
Ce qu’on voit à Paris - Des femmes coltineuses
Nous avions vu déjà les munitionnettes, les livreuses, les femmes automobilistes, les factrices, les femmes gardes-voies, les receveuses des tramways et métros, les femmes d’équipe des chemins de fer, les femmes « garçons » de recette, les cyclistes porteuses de journaux, les watwomen des tramways. Bordeaux même avait vu des débardeuses sur ses quais.
Paris, enfin, vient de voir des coltineuses à la porte de ses boulangeries. A sept heures du soir, ces jours derniers, un fourgon chargé de farine s’arrêtait rue de la Comète, dans le septième arrondissement. Deux vaillantes femmes en descendaient qui, dédaignant l’emploi du large chapeau professionnel, s’appliquèrent sur le dos les sacs de 175 livres ! La foule s’assembla, et je vous prie de croire que les deux courageuses « fortes de la Halle » eurent un certain succès.
Les instantanés de la guerre (photos)
Le capitaine Thénot, chef de l'escadrille américaine
La garde de la mer devant Nieuport
Bimoteur en plein vol
Le bridge pendant les gaz
Les Anglais ramènent un canon allemand pris par eux
En Macédoine - Camp russe de la 4e brigade
La petite marraine alsacienne
En Macédoine - Convoi d'artillerie russe de 65 de montagne
Observatoire dans un arbre
Autos blindées américaines
L'hôpital russe sur le front français
En Alsace - Un skieur patrouilleur
Thèmes qui pourraient être développés
- Etats-Unis - Un bataillon américain défilera à Paris le 4 juillet - L"Independence Day" - Les cérémonies officielles - Le défilé dans Paris - Sur la tombe de La Fayette
- Russie - Reprise de l'offensive russe - La victorieuse poussée russe en Galicie - Bilan de deux jours d'offensive russe - 18,000 prisonniers dont 300 officiers et 29 canons
- Chine - Coup d'Etat à Pékin - Restauration de la dynastie mandchoue
- Rationnement - Le métro et les tramways jusqu'à 11 heures du soir
- Front - Une puissante offensive boche au nord de l'Aisne s'effondre sur un front de 17 kilomètres - L'ennemi a subi des pertes exceptionnellement élevées sans gagner ni terrain ni prisonniers
- Allemagne - Bombardement - Trèves, Coblentz, les usines Krupp bombardées par 84 avions français - 13,455 kilogrammes de projectiles
- Les Etats-Unis appellent un million d'hommes
- Espagne - L'agitation en Espagne - Le gouvernement cherche à satisfaire les chefs du mouvement catalan
- Santé - Saison de bains salins
- Rationnement - Constitution du groupement charbonnier vosgien
- Santé - Uriage
- Un général de vingt-sept ans, le général Freyberg (dans l'armée britannique) (Portrait dans LPJ Sup)
- Les femmes au travail - Les femmes coltineuses (LPJ Sup)
- Les instantanés de la guerre (Photos dans LPJ Sup)
- Religion - Fête religieuse - Visitation de la Sainte Vierge - 2 juillet
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