144e semaine de guerre - Lundi 30 avril au dimanche 6 mai 1917
LUNDI 30 AVRIL 1917 - SAINT EUTROPE - 1002e jour de la guerre
MARDI 1ER MAI 1917 - SAINTS JACQUES ET PHILIPPE - 1003e jour de la guerre
MERCREDI 2 MAI 1917 - SAINT ATHANASE - 1004e jour de la guerre
JEUDI 3 MAI 1917 - INVENTION DE LA SAINTE CROIX - 1005e jour de la guerre
VENDREDI 4 MAI 1917 - SAINTE MONIQUE - 1006e jour de la guerre
SAMEDI 5 MAI 1917 - SAINT PIE V - 1007e jour de la guerre
DIMANCHE 6 MAI 1917 - SAINT JEAN PORTE LATINE - 1008e jour de la guerre
Revue de presse
- Le général Pétain chef d'état-major général au ministère de la Guerre
- La carte du charbon va être créée à Paris et dans les grandes villes
- Le mécontentement populaire grandit en Allemagne
- Une attaque française en Champagne
- Le Brésil et les intrigues allemandes
- En Russie - Lénine sera mal accueilli
- Sur le massif de Moronvilliers deux contre-attaques ennemies ont été brisées
- Nouvelles restrictions du format des journaux
- Les Hellènes du monde entier votent la déchéance de la dynastie - Ils réclament la République
- Les nouveaux exploits de nos aviateurs - Le 21e avion de Dorme
- Un changement dans l'attitude du Mexique - Carranza songerait à rompre avec l'Allemagne
- Trèves bombardée par cinq de nos avions
- La rentrée du Reichstag
- Un contingent américain sera bientôt sur notre front
- Sur le Carso & à Asiago grande activité de l'artillerie
- M. Viviani acclamé par le Sénat américain – Le maréchal Joffre a été aussi l’objet de chaleureuses ovations
- George V conseille aux Anglais de réduire la consommation du pain
- Les pâtisseries et les biscuiteries seront définitivement fermées - Le blutage de la farine porté à 85%
- Grande bataille sur le front britannique
- Prise de Craonne
- Les Anglais ont pris Fresnoy et percé la ligne Hindenburg à l'ouest de Quéant
- Les événements de Petrograd
Morceaux choisis de la correspondance
1er mai - LUI.- D’après ce que tu me dis, tu dois quitter Paris aujourd’hui. Je t’écris donc cette fois à Docelles, où tu vas être bien contente de retrouver nos chéris. Ce petit voyage à Paris t’aura un peu distraite. Tu ne me dis pas que tu as été au théâtre, tu aurais cependant dû en profiter et j’aurais été content que tu aies pu un peu te distraire.
J’ai encore reçu trois paquets de tabac. Jusqu’à nouvel ordre ne m’en envoie plus, car mon ordonnance, qui était parti en permission quelques jours avant l’attaque, m’en a rapporté pas mal et tout cela prend beaucoup de place dans ma cantine. Envoie-moi seulement quelques cahiers de papier Job. C’est plutôt cela qui me manquerait.
Ici rien de nouveau sinon que depuis quelques jours nous avons un temps superbe. Il commence même à faire très chaud et nous en sommes bien contents. Je crois qu’on va encore essayer quelque chose et qu’ensuite on nous enverra enfin au repos. J’attends tu le devines, avec impatience, ma permission.
Tu penses bien que je partirai le plus tôt possible et je t’assure que lorsqu’il s’agit des permissions je ne suis pas le dernier à demander qu’on les rétablisse.
3 mai - LUI.- J’ai reçu tes dernières lettres encore datées de Paris. Comment as-tu pu penser que je pourrais venir maintenant en permission ? Les permissions sont rétablies depuis hier pour les hommes au taux de 3%, ce qui n’est pas féroce mais pour les hommes seulement. Les officiers ne peuvent pas encore partir. Et puis je ne suis pas le premier. Il y en a trois avant moi de sorte qu’il faudrait compter 33 jours entre le moment où les permissions seront rétablies pour nous et le jour où je pourrais partir. Mais je pense bien que d’ici quelques jours on nous enverra au repos. Nos hommes sont forcément un peu las et une détente serait nécessaire. Dans ces conditions il est évident qu’on enverra en permission au moins deux officiers dans le groupe, de sorte que je ferais partie de la seconde série et pourrais revenir plus tôt. Tu penses bien que je partirai le plus tôt possible et je t’assure que lorsqu’il s’agit des permissions je ne suis pas le dernier à demander qu’on les rétablisse, car je suis tout à fait en mal de ma Mimi surtout et aussi de nos enfants chéris qui m’ont écrit dernièrement de gentilles lettres. J’ai répondu à Dédé hier et je compte écrire peut-être pas demain mais prochainement à Noëlle.
Tu as vu dans les communiqués qu’on parlait souvent du Chemin des Dames, de Troyon et de Cerny. Tu peux ainsi penser à ton Geogi en lisant le communiqué. L’offensive n’a certainement pas réussi comme on l’espérait. Mais dans notre secteur tout au moins nous avons avancé plus que tous les autres et les positions allemandes étaient terriblement fortes. Je suis toujours content de ne pas être trop repéré et de ne recevoir de temps à autre que des marmites qui se trompent de route et qui font peu de mal.
Dans le cas où je reviendrais en permission, je serais bien content de ne pas prendre ma cantine. Les trains sont tellement bondés que c’est difficile d’y trouver place avec des paquets aussi encombrants. As-tu un peu de linge ? Dans ce cas je ne prendrais qu’un petit paquet entouré d’une couverture et mon caoutchouc. Ce serait plus commode.
Ne t’inquiète pas si je ne peux pas t’écrire pendant quelques jours. Je t’écrirais bien mais je crois que les correspondances vont encore être retardées. Je reçois à l’instant ta lettre du 30. Je suis très heureux au contraire que tu aies songé à te faire belle pour ton Geogi qui t’aime n’importe comment, mais qui tient à ce qu’une jolie Mimi ne soit pas déparée par de vilaines robes.
Si chaque fois que quelque chose ne réussit pas on limoge les grands chefs, aucun d’entre eux n’osera plus rien. Il ne faut pas s’imaginer qu’on peut faire des offensives pareilles sans perdre du monde.
5 mai - LUI.- J’ai reçu hier ta bonne lettre du 1er mai. Te voilà donc rentrée à Docelles avec tes chéris. Il est certain que la vie que tu y mènes n’a rien de comparable à celle qu’on peut mener à Paris. Naturellement il était à prévoir que puisque l’offensive ne donnait pas ce qu’on pouvait espérer, puisqu’on ne réalisait pas la percée tant attendue, les pessimistes incrimineraient les chefs. Je reconnais qu’il y en a quelques-uns qui ne sont pas toujours très consciencieux, mais d’un autre côté, si chaque fois que quelque chose ne réussit pas on limoge les grands chefs, aucun d’entre eux n’osera plus rien. Il ne faut pas s’imaginer qu’on peut faire des offensives pareilles sans perdre du monde. Les pertes qu’on t’a citées sont très exagérées, mais enfin il y aura toujours des victimes. Je ne crois pas que dans le cas particulier on puisse accuser les chefs d’avoir conduit nos troupes à une boucherie.
Naturellement si on ne peut arriver à percer, on aura du mal à vaincre les boches. Malgré tout je ne crois pas encore à la famine chez eux et en tout cas il faudra attendre alors l’an prochain. Mais ceux qui s’impatientent et qui voudraient bien que la guerre finît, ce ne devrait pas être les Parisiens, qui en somme, lorsqu’ils ont un peu de fortune comme ceux dont je parle, peuvent vivre très confortablement, ce sont ceux qui sont au front, qui ont une Mimi et des chéris qu’ils voudraient bien revoir.
Je t’envoie inclus quelques photos qui t’intéresseront et que tu voudras bien me conserver.
Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 06/05/1917 (N° 1376)
Le général Allenby
Nos alliés britanniques, qui ne sont pourtant pas moins soucieux que nous d’assurer le secret des opérations militaires, ne vont pas, cependant, jusqu’à dérober à la reconnaissance publique les noms des chefs valeureux qui se sont distingués dans la bataille entre Arras et Lens. Nous avons donné dans notre dernier numéro le portrait du général Horne qui battit les Allemands sur la Souchez. Nous donnons aujourd’hui celui du général Allenby qui les refoula sur les deux rives de la Scarpe.
Le général Allenby est un brillant cavalier. Il commandait la cavalerie britannique au début de la campagne et il se distingua tout particulièrement à ce moment par la façon dont il couvrit la retraite de Mons. Il y a un an environ, il reçut le commandement d’un corps d’armée, et peu après, il était placé à la tête de l’armée qui opéra la relève des troupes françaises sur la Somme.
Barbarie allemande
A maintes reprises, on a signalé l’affreuse barbarie des équipages de sous-marins allemands, canonnant les barques dans lesquelles s’étaient réfugiés les matelots des navires torpillés. Rappelez-vous le torpillage des chaloupes du ‘Falaba’. Le sous-marin allemand, après avoir coulé le navire, s’acharnait sur les canots, et les marins boches, debout sur le pont, ricanaient et faisaient des grimaces aux malheureux naufragés qui essayaient de s’accrocher aux épaves. Rappelez-vous le torpillage de l’’Aguila’ et ses chaloupes canonnées par le sous-marin ‘U.-28’.
Ces jours derniers sur la côte norvégienne avoisinant Stavanger, on trouvait une bouteille contenant le message suivant : « ‘Esther’, de Esbjerg, coulé par sous-marin allemand le 12 avril. Les canots du navire ont été bombardés par le sous-marin, qui nous a abandonnés par grosse mer, avec une tempête nord-ouest. Il est probable que nous ne survivrons pas à la nuit. »
Enfin, voici un fait plus horrible encore. Lisez cet extrait d’une lettre adressée ces jours derniers à son conseil d’administration par le directeur d’une sardinerie de la côte bretonne : « Deux bateaux sardiniers, faisant la drague dimanche dernier à vingt milles de terre, ont été coulés par un sous-marin allemand. Les deux équipages, vingt et un hommes, réfugiés dans les agrès, ont été fusillés jusqu’au dernier. Un troisième bateau n’a dû son salut qu’à un grain de grêle qui l’a masqué un moment assez pour pouvoir rentrer à toutes voiles au risque de chavirer sous la rafale. De ce fait de sauvagerie, il y a eu en un instant soixante-trois orphelins de plus dans le village. » Les deux bateaux sardiniers dont il s’agit ici sont les barques d’Audierne ‘Providence-de-Dieu’ et ‘Jolie-Brise’.
En communiquant cette navrante information à notre confrère le ‘Journal des Débats’, son correspondant y ajoute les réflexions suivantes, auxquelles s’associeront les gens de cœur de tous les pays : « Jusqu’à présent, en coulant paquebots, cargos et voiliers, les pirates laissaient au moins à l’équipage, sinon toujours au moins dans certains cas, la possibilité d’essayer de se sauver dans les canots du bord. Mais que dire de la cruauté de ces bandits qui n’hésitent pas à couler à 20 milles au large les modestes chaloupes de nos pauvres pêcheurs, et à massacrer à coups de fusil jusqu’au dernier ceux qui ont réussi à s’accrocher à quelques agrès ? Ne vous semble-t-il pas que cet abominable forfait mérite d’être livré à l’indignation de tous, tant il est révoltant ?
Les instantanés de la guerre (photos)
Château de Soupir
Tommy dans une maison en ruines
L'église de Crouy
Infanterie américaine
Comment les boches remplacent les pneus
Lancement d'un pont de fortune pour le passage de l'artillerie
Projecteur électrique en position
La réfection des routes détruites par les Allemands
Remise de croix de guerre dans un boyau
Canons anglais contre avions, montés sur camions automobiles
Les grottes de Perrières, occupées par nos troupes
La flotte américaine : le New-York
Thèmes qui pourraient être développés
- Le général Pétain chef d'état-major général au ministère de la Guerre
- Charbon - La carte du charbon va être créée à Paris et dans les grandes villes
- Le Brésil et les intrigues allemandes
- En Russie - Lénine sera mal accueilli
- Rationnement - Nouvelles restrictions du format des journaux
- Mexique - Un changement dans l'attitude du Mexique - Carranza songerait à rompre avec l'Allemagne
- Allemagne - Trèves bombardée par cinq de nos avions
- Allemagne - La rentrée du Reichstag
- Etats-Unis - Un contingent américain sera bientôt sur notre front
- Italie - Sur le Carso & à Asiago grande activité de l'artillerie
- Angleterre - George V conseille aux Anglais de réduire la consommation du pain
- Rationnement - Les pâtisseries et les biscuiteries seront définitivement fermées - Le blutage de la farine porté à 85%
- Chemin des Dames - Prise de Craonne
- Chemin des Dames - Troyon et Cerny
- Allemagne - La ligne Hindenburg
- Le général Allenby - Les grands chefs de l'armée britannique (Portrait dans LPJ Sup)
- Lens (LPJ Sup)
- Les instantanés de la guerre (Photos dans LPJ Sup)
- Conseils pratiques - Quel budget de dépenses pour vivre à Paris (LPJ Sup)
- Religion - Fête religieuse - Invention de la Sainte Croix - 3 mai
- Religion - Fête religieuse - Saint Jean Porte Latine - 6 mai
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