136e semaine de guerre - Lundi 5 mars au dimanche 11 mars 1917
LUNDI 5 MARS 1917 - SAINT ADRIEN - 946e jour de la guerre
MARDI 6 MARS 1917 - SAINTE PERPETUE - 947e jour de la guerre
MERCREDI 7 MARS 1917 - SAINT THOMAS D’AQUIN - 948e jour de la guerre
JEUDI 8 MARS 1917 - SAINT JEAN DE DIEU - 949e jour de la guerre
VENDREDI 9 MARS 1917 - SAINT GREGOIRE DE NYSSE - 950e jour de la guerre
SAMEDI 10 MARS 1917 - 40 MARTYRS DE SEBASTE - 951e jour de la guerre
DIMANCHE 11 MARS 1917 - IIIe DIMANCHE DE CAREME - 952e jour de la guerre
Revue de presse
- Nouveaux et brillants succès britanniques à l'est de Bouchavesnes
- 83 sénateurs sur 96 donnent pleins pouvoirs au président Wilson
- Manifestations sanglantes à Berlin devant le palais impérial
- 1,360 églises détruites, tel est le bilan du vandalisme allemand
- Fribourg-en-Brisgau bombardé par nos avions
- L'avance anglaise vers Bagdad
- L'œuvre française en Tunisie
- Au Maroc une importante randonnée de nos troupes à travers l'Atlas
- La poursuite des Turcs continuent en Mésopotamie
- Les navires marchands italiens seront armés contre les sous-marins
- Le Home Rule - Un discours de Lloyd George
- Le contre-torpilleur "Cassini" torpillé - Le commandant, 6 officiers et 100 marins ont péri
- Mort du comte Zeppelin
- Les insurgés cubains tiennent encore Santiago
- Succès britannique à Irles - Echec allemand à Maisons-de-Champagne
- Les Allemands, grâce à la guerre sous-marine, espèrent obtenir une paix qui leur donnerait la Belgique et les côtes des Flandres
- L'armée russe du Caucase s'empare de Senne
Morceaux choisis de la correspondance
5 mars - LUI.- J’ai reçu tes trois bonnes lettres du 27, du 28 février et du 1er mars. Mais comme j’avais reçu celle du 28 avant celle du 27 où tu me parlais de ta course à Gérardmer je n’avais pas bien compris si Mademoiselle devait partir de suite ou si tu cherchais simplement une remplaçante. Ta lettre du 27 m’a fixé. Je crois que tu ne le regretteras pas, puisque tu semblais dire pendant ma permission que cela n’avait pas l’air de l’intéresser du tout. Cependant cela va faire un changement de méthode pour Dédé et c’est toujours mauvais. Je t’engagerais bien si tu as l’intention de continuer le même système l’an prochain à t’enquérir dès maintenant de quelqu’un de très bien. Je crois qu’en s’y prenant suffisamment à l’avance on peut trouver, surtout si on peut comme nous le pouvons y mettre le prix. Sans doute je préfère de beaucoup que les enfants aient une bonne santé, mais je crois que ce n’est pas incompatible avec une bonne instruction. Nous ne savons pas ma Mie ce que l’avenir nous réserve. Je suis loin d’être aussi pessimiste que certains qui parlent de révolution, de socialisme, etc., mais je suis quand même d’avis qu’il faut armer nos enfants contre des malheurs ou des ruines qu’il faut toujours prévoir.
Ecris-moi comment tu t’es arrangée pour Dédé. Ta combinaison avec Mlle Marchal est excellente mais je ne veux pas en tout cas que tu te fatigues et que tu t’occupes de lui. Sur ce point je suis intraitable, moi qui suis cependant conciliant par nature quoi qu’en disent les chefs.
Je suis au même endroit où j’étais il y a trois mois et nous avons l’air d’y rester quelque temps. Je n’ai pas fait ma déclaration d’impôt sur le revenu, tu me le rappelles. Veux-tu m’envoyer une feuille, je serai quitte d’écrire.
La guerre sera finie avant que je sois promu.
7 mars - LUI.- J’ai reçu ta bonne lettre du 4 courant et je suis sûr que si, comme tu le dis, Mademoiselle est enchantée de quitter Docelles, vous êtes tout aussi enchantés de son départ. Tant mieux que Mademoiselle Marchal donne des leçons à Dédé, c’est bien dommage qu’elle ne puisse pas s’occuper un peu à fond de lui car je suis sûr qu’il ferait des progrès.
Le commandant m’a écrit qu’il serait complètement guéri d’ici une huitaine, qu’il prendrait, sauf circonstances extraordinaires, une permission de sept jours de convalescence et qu’il viendrait ensuite nous rejoindre. Pour te faire plaisir je me suis laissé proposer pour le grade de chef d’escadron, mais tu sais je n’ai aucun espoir que cela réussisse. Tu comprends bien qu’on préfère nommer des capitaines de l’active et il faut reconnaître que ceux qui ont été à Verdun et dans la Somme méritent plus que moi d’être nommés. Enfin nous verrons bien mais je crois que la guerre sera finie avant que je sois promu et je suis sûr que ma petite femme s’en consolera facilement pourvu que je revienne bientôt.
Je te joins la lettre de Georges Boucher dont le moral en somme a l’air d’être excellent. Nous parlerons de la question haute pression et surchauffe à son retour. Fais-lui mes amitiés quand tu lui écriras.
L’Etat se mêle à tort et à travers de ce qui ne le regarde pas. Il taxe la houille, résultat personne n’en vend plus et tout le monde en manque.
9 mars - LUI.- Je reçois ta bonne lettre du 6 courant avec celle de Pierre Mangin. Evidemment il a parfaitement raison, l’Etat se mêle à tort et à travers de ce qui ne le regarde pas. Il taxe la houille, résultat personne n’en vend plus et tout le monde en manque. Seulement pourquoi avoir soutenu avant la guerre tous ceux qui avaient de pareils principes ? Mon cher frère et Pierre Mangin reconnaîtront je pense après la guerre que tout n’était pas parfait dans le monde radical. Son idée de faire planter des pommes de terre par les ouvriers n’est pas mauvaise. Mais tu comprends bien que c’est une goutte d’eau dans la mer. Ceux qui n’en auront pas planté seront jaloux des autres et même les premiers ne seront pas encore contents. Je trouve qu’il a raison de faire des provisions, mais y arrivera-t-il et surtout je ne crois pas que la somme dont il parle suffira. Enfin cela m’a l’air d’être le parfait gâchis actuellement. Je suis persuadé qu’on arrivera à remonter le courant, mais pourvu que cela serve de leçon.
Tu comprends bien ma petite Mie que ce n’est pas pour notre plaisir que nous achetons du vin si cher. Mais l’intendance ne peut nous fournir strictement que la ration journalière d’un demi-litre et sans doute c’est déjà quelque chose mais enfin pour le moment du moins cela ne suffit pas. Quant aux légumes, nous n’en touchons pas et sommes obligés d’en acheter très cher. Que veux-tu nous sommes tous d’avis tant que nous pouvons le faire de nous mettre le mieux possible, et tu sais nous ne faisons pas d’excès, un hors-d’œuvre, un plat de viande avec légumes, du fromage et c’est tout.
Bonnes amitiés à Maman et à Thérèse. Dis aux enfants qu’ils travaillent bien et soient bien sages. Je t’embrasse avec eux de tout cœur. Ton Geogi.
Ici toujours rien de nouveau. Les boches sont relativement tranquilles.
11 mars - LUI.- J’ai reçu tes deux bonnes lettres du 5 et du 7 courant et je suis content de la bonne pensée qu’a eue André Bertin de perpétuer le souvenir de Papa Louis. Je suis sûr que Maman en sera très touchée ainsi que Maurice et Georges. André Bertin aurait-il l’intention de revenir à Docelles après la guerre. On le croirait, puisqu’il s’occupe encore des affaires de la commune. Mais que pourra-t-il faire dans son usine après la guerre, d’autant qu’il doit disposer de peu de capitaux et que ce ne sont pas les Claudel qui lui en donneront.
Je suis heureux d’apprendre que tu es contente de ta nouvelle organisation. Tu sembles dire que c’est une organisation définitive. Le programme suivi est-il toujours le même et notre Dédé continue-t-il à suivre la classe de septième. En tout cas j’espère bien que tu ne te donnes aucun mal.
Ici toujours rien de nouveau. Les boches sont relativement tranquilles et nous avons en somme du beau temps. Mais il a encore neigé abondamment avant-hier et forcément on patauge aujourd’hui dans une boue gluante qui colle aux souliers et vous empêche de marcher. Le commandant doit avoir quitté l’hôpital aujourd’hui. Il prend une permission de sept jours et j’espère que d’ici huit jours il sera revenu, me permettant de rejoindre ma batterie.
Il y a deux mois à cette heure-ci je te trouvais à la gare d’Epinal et nous revenions ensemble à Docelles. Il faisait joliment bon, n’est-ce pas Mie.
Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 11/03/1917 (N° 1368)
Le général Guillemin - Directeur général des services de l’Aéronautique
Un des actes les plus importants accomplis par le général Lyautey, depuis son arrivée au ministère de la Guerre, a été la réorganisation de l’aéronautique, et la nomination du général Guillemin à la direction de ce service. Afin d’obtenir le meilleur rendement des services de l’aéronautique et d’assurer l’unité de vues et de direction, ainsi qu’une liaison plus intime entre tous leurs organes, aussi bien dans la zone des armées que dans celle de l’intérieur, le ministre a créé auprès de lui, sous son autorité directe et immédiate, un organe central.
La direction en a été confiée au général Guillemin. Celui-ci, qui sort de l’arme de l’artillerie, avait été attaché en 1911 au cabinet de M. Messimy, au ministère de la Guerre. Après avait commandé quelque temps le 22e régiment d’artillerie, il était revenu rue Saint-Dominique en 1914 et il s’y trouvait au moment de la mobilisation. Promu général, il commanda une brigade d’infanterie, puis, nommé divisionnaire, il avait succédé sur le front au général Duport, actuellement chef d’état-major général. Cet officier général a sous ses ordres directs, d’une part, le directeur de l’aéronautique à l’intérieur, d’autre part, le chef du service de l’aéronautique aux armées et dans les missions françaises détachées auprès des Alliés. Les attributions du général Guillemin sont essentiellement les suivantes :
Il oriente les recherches des constructeurs, de manière que les appareils réalisés par eux conviennent bien aux genres de missions qu’ils auront à remplir. Il prend toutes mesures de nature à intensifier la production et à assurer l’économie du matériel.
Il connaît, par le haut commandement, et par des relations directes avec les exécutants les besoins des armées. Eclairé sur les nécessités de la lutte sur le front et sur les possibilités de l’intérieur, il prend les décisions relatives à la fabrication du matériel et à l’organisation des unités nouvelles.
Il propose au ministre la répartition convenable du personnel et du matériel entre les différents théâtres d’opérations, suivant les besoins réels de chacun. Enfin, il établit une liaison étroite de ses services avec ceux de la marine et des armées alliées.
Procédés allemands - Les petits enfants des pays envahis, transportés en Hollande, sont maltraités et fouillés par les soldats boches
Les boches n’ont pas même pitié de l’enfance. Dernièrement, 250 enfants des pays envahis furent transportés en Hollande. On les fit voyager, sans nourriture, dans des wagons non chauffés et non éclairés. Ils arrivèrent affamés et transis, et en cours de route, il leur fallut subir les mauvais traitements des soldats allemands. Un de nos confrères présent à leur arrivée à Rosendaël, frontière hollandaise, en fait ce tableau douloureux.
« Je suis bouleversé, écrit-il, par le spectacle de l’arrivée des 250 premiers enfants français des départements envahis qui seront hébergés dans différentes villes hollandaises, jusqu’à la fin de la guerre. Le train allemand est arrivé de Esschen un peu avant onze heures. Les pauvres petits, épuisés de fatigue, étaient restés en route trois jours et deux nuits sans sommeil. Trois militaires allemands surveillaient chaque voiture. A Tournai et à Esschen, les petits voyageurs furent soumis pendant deux heures à un contrôle impitoyable. On leur enleva les portraits de leurs parents. La plupart viennent de Lille, Meurchain, Haubourdin, Pont-à-Vendin, Lens, Liévin et Fouquières. Tous disent avec quelle confiance les populations envahies attendent la délivrance. Tous portent sur leur visage les traces de privations. Beaucoup, depuis deux ans, n’avaient plus bu de lait ; ils mangeaient surtout du riz et des haricots américains. Ils parlent plaisamment du pain K dont on se sert comme mastic, disent-ils, pour sculpter des animaux.
Rien de plus émouvant que de constater que ces gosses et ces fillettes de sept à quatorze ans ont conservé leur admirable vivacité d’esprit français. L’un d’eux me raconte que, ayant été un peu vivement rabroué dans le train par un landsturm, il lui dit : « Attention, moi officier. » Beaucoup de ces enfants parlent et tous se plaignent de la brutalité montrée envers eux par les Allemands dans la zone d’étape. Pour avoir joué dans la rue, malgré la défense, ils recevaient des taloches et étaient conduits à la kommandantur où on les condamnait à dix marks d’amende. »
Ainsi la cruauté allemande ne désarme pas, même à l’égard des enfants !
Les instantanés de la guerre (photos)
Créneaux de 1res lignes
Canon anti-aérien de l'armée des Etats-Unis
Sur le front de Salonique - Un gros mortier italien de 280 m/m
Chacun son tour !
A Kut-el-Amara - Un fortin occupé par les Anglais
Le cuistot dans la neige
Prisonniers allemands transportant un blessé français
Les camions vont partir
Type de bersaglier
Automitrailleuse de l'armée américaine
Bateau de commerce armé contre les sous-marins
Type de soldat de l'infanterie italienne
Thèmes qui pourraient être développés
- Etats-Unis - 83 sénateurs sur 96 donnent pleins pouvoirs au président Wilson
- Allemagne - Manifestations sanglantes à Berlin devant le palais impérial
- Bombardements - 1,360 églises détruites, tel est le bilan du vandalisme allemand
- Angleterre - L'avance anglaise vers Bagdad
- Irlande - Le Home Rule - Un discours de Lloyd George
- Marine - Le contre-torpilleur "Cassini" torpillé - Le commandant, 6 officiers et 100 marins ont péri
- Aviation - Mort du comte Zeppelin
- Cuba - Les insurgés cubains tiennent encore Santiago
- La Russie donnera du blé à la France et à l'Italie
- Front - 1/2 litre de vin par jour, pas assez
- Le général Guillemin, directeur général des Services de l'Aéronautique (Portrait dans LPJ Sup)
- Arme - Torpillage d'autrefois (LPJ Sup)
- Les instantanés de la guerre (Photos dans LPJ Sup)
- Conseils pratiques - Nous mourrons tous (LPJ Sup)
- Religion - Fête religieuse - 40 Martyrs de Sébaste - 10 mars
- Religion - Fête religieuse - IIIème dimanche de Carême
A découvrir aussi
- 131e semaine de guerre - Lundi 29 janvier au dimanche 4 février 1917
- 133e semaine de guerre - Lundi 12 février au dimanche 18 février 1917
- 135e semaine de guerre - Lundi 26 février au dimanche 4 mars 1917
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