14-18Hebdo

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129e semaine de guerre - Lundi 15 janvier au dimanche 21 janvier 1917

 

LUNDI 15 JANVIER 1917 - SAINT PAUL ERMITE - 897e jour de la guerre

MARDI 16 JANVIER 1917 - SAINT MARCEL - 898e jour de la guerre

MERCREDI 17 JANVIER 1917 - SAINT ANTOINE - 899e jour de la guerre

JEUDI 18 JANVIER 1917 - CHASSE DE SAINT PIERRE A ROME - 900e jour de la guerre

VENDREDI 19 JANVIER 1917 - SAINT MARIUS - 901e jour de la guerre

SAMEDI 20 JANVIER 1917 - SAINT SEBASTIEN - 902e jour de la guerre

DIMANCHE 21 JANVIER 1917 - SAINTE AGNES - 903e jour de la guerre

Revue de presse

-       L'ennemi est plus calme sur le front roumain

-       L'insuffisante réponse de Constantin aux Alliés

-       Au Maroc - Le pacha de Taroudant tué dans un combat

-       Gabriele d'Annunzio reçoit la croix de guerre

-       Leur nouveau "truc" pour parler de paix - Guillaume II publie une lettre pour prouver qu'il veut la paix depuis deux mois et demi

-       La nouvelle promesse du roi Constantin

-       Accident de chemin de fer en gare de Massy-Palaiseau - 10 morts et une trentaine de blessés

-       Fin de la grève Panhard-Levasseur

-       Une épouvantable famine en Syrie - La barbarie turque

-       Succès italien en Tripolitaine

-       La circulation de l'alcool est interdite dans la région du Nord occupée par les armées

-       Remaniements ministériels en Russie

-       Bilbao bloqué par des sous-marins allemands

-       L'Allemagne fait à la Russie une guerre à mort

-       La carte du sucre - Les pâtisseries seront fermées deux jours par semaine

-       L'explosion de Londres - Le nombre exact des victimes n'est pas encore connu - On aurait retrouvé 40 cadavres

 

Morceaux choisis de la correspondance

9 janvier 1917 - 17 janvier 1917 - Permission de Georges Cuny à Docelles

 

15 janvier - Ancian (Armées) à Georges Cuny.- Pourrais-je assez vous remercier d’une si haute récompense ? L’ai-je méritée ? Je ne crois pas avoir assez fait, enfin je vous laisse le juge. Je vous remercie aussi Mon Capitaine de me permettre de porter un tel insigne avant d’avoir ma citation, aussi comme pièce à conviction je garderai précieusement votre lettre. En attendant de reprendre ma place pour la Victoire, car je serai encore apte à faire campagne, je vous prie Mon Capitaine d’accepter mes plus sincères remerciements et ma plus haute reconnaissance.

 

Que le bon Dieu nous donne la force qui nous est nécessaire en attendant d’aller rejoindre nos chers petits.

16 janvier - Marie Valentin (Gérardmer) à Georges Cuny.- Nous sommes bien touchés de votre affectueuse sympathie et venons vous remercier de la part que vous prenez à notre nouveau deuil : ce pauvre Maurice qui venait pour tâcher de nous consoler, et voilà qu’il nous est arraché brutalement au moment où nous allions le revoir pour quelques jours. Nous sommes bien tristes et bien abandonnés mais que la volonté du Bon Dieu soit faite et non la nôtre, qu’Il nous donne la force qui nous est nécessaire en attendant d’aller rejoindre nos chers petits.

 

19 janvier - LUI.- Me voici arrivé à la batterie après un voyage qui m’a semblé bien long. Hier je ne suis arrivé à Paris qu’à onze heures, ce pauvre Paul m’attendait depuis huit heures et demie. Enfin mon train qui devait arriver à Fismes à 6h30 du soir n’est arrivé qu’à trois heures du matin, tu vois cela d’ici, de sorte que je n’étais rendu à la position qu’à cinq heures et demie. Nous quittons d’ailleurs la position ce soir de sorte que voilà trois nuits bien employées. Il est vrai que j’ai eu le temps de dormir à Docelles et tu sais que j’en ai profité. Je ne sais pas où nous allons mais c’est forcément dans le même secteur, même secteur postal également. Inutile de te dire que mes hommes sont navrés de quitter une position où ils se trouvaient si bien.

 

J’ai donc causé beaucoup avec Paul L.J. et vais te dire mon impression très franchement, puisque j’ai toujours l’habitude de tout te dire mais ne dis pas tout cela à Maman, car cela n’enlève rien aux qualités de Paul. Malheureusement il m’a semblé que son affaire n’est pas du tout au point. Je n’ai pu obtenir de renseignements absolument précis. Je ne peux pas entrer dans tous les détails mais aucun plan n’est fait, aucune précision de ce que cela peut coûter et de la question prix de revient. L’Etat d’ailleurs ne fait que prêter de l’argent et n’en donne pas. Paul me disait hier cependant que ce n’était pas 5 millions qu’il faudrait mais que trois suffiraient. Mais ces trois devront être remboursés par nous à l’Etat. Paul ne s’est pas non plus occupé de la question moteur. Comme je lui disais qu’on avait beaucoup de mal de découvrir une machine à vapeur de 350 chevaux, il m’a répondu qu’on en trouverait certainement d’occasion et au pis-aller il nous vendrait sa machine de Bassot. Les essais de poudre ont été faits paraît-il mais pas devant Paul, qui n’a pu me donner aucune précision, et en tout cas j’estime pas assez en grand pour donner des résultats concluants. Pour le terrain, on ne sait rien. Paul prétend qu’il existe une usine sur les bords de la Durance, qu’on lui a indiquée, avec un raccordement que nous pourrions acheter ou louer mais dont les bâtiments ne serviraient à rien. Enfin tu vois je ne peux pas me lancer dans une affaire pareille et j’ai fait comprendre à Paul qu’il fallait avant de s’engager en quoi que ce soit avoir des données plus certaines. D’ailleurs mes objections m’ont paru refroidir un peu son enthousiasme. En un mot je t’assure que mon impression n’est pas fameuse. Il est possible que ce soit une excellente affaire, mais dans tous les cas nous n’y mettrons que 25 000 francs[1] et encore pour rendre service à Paul. Tu te rappelles que nous avions dit 50 000 mais je trouve que c’est trop et je n’ai parlé à Paul que de 25 000. Je suis en tout cas très heureux d’avoir répondu à Paul de suite depuis Docelles qu’il ne compte pas sur moi. Je suis bien décidé maintenant, bien que Paul m’ait encore demandé de réfléchir mais c’est tout réfléchi.

 

Ma Mie je me rappelle les bonnes journées que nous avons passées ensemble. Quel dommage que ce temps-là file si rapidement, c’est navrant. Enfin je vais commencer à compter les jours pour la nouvelle permission. N’oublie pas de me donner ton adresse exacte à Chamonix. Je t’embrasse de tout cœur avec les enfants et Maman que je remercie de son bon accueil. Ton Geogi.

 

J’oubliais de te dire que, questionné sur la question main-d’œuvre, Paul m’a dit qu’il faudrait prendre des noirs !! Tu vois cela d’ici. Paul ne se doute pas que ce sont des fainéants.

 

20 janvier - ELLE.- Je ne t’ai pas écrit hier, j’ai passé une journée au lit, j’avais senti le froid jeudi et avais un peu mal à la gorge, craignant de me gripper tout à fait je suis restée bien au chaud et ce matin je ne sens plus rien. Mon Robert m’a tenu compagnie car il tousse, la nuit surtout, et nous allons le garder au lit pour qu’il ne se refroidisse pas et se guérisse vite pour ne pas retarder trop nos projets de départ.

 

J’ai été contente de voir que ton train n’avait pas plus de retard, cela t’aura donné de la sécurité pour le reste de ton voyage. J’ai bien pensé à toi au cours de tes diverses étapes, te voilà rentré maintenant dans ta boue, dans ta hutte près des boches. Mais je veux imiter ton beau courage et, après un petit moment de tristesse bien excusable après ton départ, je reprends confiance en l’avenir que je veux voir avec sérénité. Dieu ne peut pas me priver de mon Geogi, mon soutien, amoureux de la vie et de sa Mimi, Il ne peut pas prendre à nos enfants leur papa, modèle de droiture et de travail, malgré tant de tristes exemples dans cette guerre, tant de beaux caractères disparus, tant de vies utiles brisées, je continue à espérer.

 

Mon Geogi que j’aime, pense à ta Mie, et soigne-toi bien.

 

21 janvier - ELLE.- Tu vois d’après la lettre de ta fille qu’elle est retombée dans son péché, plus grave que jamais, puisque cette fois elle a osé pénétrer chez Mademoiselle, ouvrir un tiroir de commode et y prendre trois grosses tablettes de chocolat. Elle a nié plusieurs fois et ce n’est que le lendemain qu’elle a avoué son méfait, aussi je l’ai condamnée à te l’écrire et elle est privée de dessert pour quinze jours. Je ne sais comment la corriger de ce vilain défaut, qui devient exagéré. Tant qu’elle ne prenait que dans les assiettes à dessert, ou dans mes affaires, c’était encore acceptable, à la rigueur, mais si elle pousse l’indélicatesse jusqu’à aller dans les chambres des autres personnes et fourrager dans leurs armoires et tiroirs, cela devient du vrai vol. Tu feras bien de lui répondre combien tu es peiné, que tu pensais qu’elle avait meilleur cœur et qu’elle ne voudrait pas faire de peine à son papa qui est au front, que tu détestes mensonges et vols, enfin une petite semonce bien sentie qui l’impressionnera.

 

Comme tu le vois, mon refroidissement n’a pas duré, ma journée de vendredi, passée au lit, m’a guérie, hier je ne suis pas sortie, mais aujourd’hui je suis allée à la messe et chez Thérèse pour déjeuner. Robert est resté à la maison car il tousse encore beaucoup, il a de nouveau un peu de bronchite, c’est assommant que cela lui reprenne si facilement. C’est une preuve qu’il n’est pas encore bien guéri et qu’il faut bien le fortifier.

 

Je voudrais bien recevoir une longue lettre de toi avec mille détails sur ton voyage, ton entrevue avec Paul Laroche-Joubert, ce qu’il en est résulté, si mon chéri ne s’est pas laissé convaincre mieux par son beau-frère que par sa femme. J’attends ta première lettre avant d’écrire à Maguy pour ne pas faire de four. Tu n’as sans doute pas eu le temps d’aller chez tes sœurs.

 

Bonnes et chaudes tendresses à mon chéri.

 

Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 21/01/1917 (N° 1361)

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Le général Leblois - Commandant le corps français de l’armée d’Orient qui reprit Monastir

Le général Leblois, sous les ordres du général Sarrail, commande l’armée d’Orient qui, avec la collaboration des troupes russes et des troupes serbes, reprit, au mois de novembre dernier, Monastir aux Germano-Bulgares qui l’occupaient. Les Français eurent une large part à cette glorieuse opération.

 

Quelques jours après la reprise de la ville par les troupes alliées, le prince Alexandre, régent de Serbie, y vint en compagnie du général Sarrail, afin de reprendre possession de la première cité rendue à son royaume. Le général Leblois s’avança au-devant du prince : « Je suis heureux, Altesse, lui dit-il, de vous recevoir dans la première ville serbe reprise sur le barbare. » Le prince sourit d’un air grave et répondit simplement : « Merci ! » Et ce « merci » s’adressait autant aux vaillantes troupes françaises qui avaient repris Monastir qu’au général qui les avait commandées.

 

 

 

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Vive la Belgique ! Vive le roi ! - C’est en poussant ce cri que sont tombés les onze Belges fusillés par les Allemands à Hasselt

Tandis que les Allemands jouent la comédie de la paix, ils continuent à faire régner la terreur en Belgique et dans les pays envahis ; et les atrocités succèdent aux atrocités. Tout Belge qui manifeste des sentiments de fidélité à son pays et à son roi est immédiatement suspect aux agents de von Bissing et inculpé d’espionnage.

 

C’est ainsi qu’un procès d’espionnage intenté à Hasselt à 120 personnes s’est terminé par la condamnation de 55 accusés dont 35 aux travaux forcés et 20 à la peine de mort. Sur les 20, onze ont été exécutés récemment. Parmi eux se trouvait un artiste estimé de Liège, M. Auguste Javaux, peintre en ornements d’église, et son fils âgé de seize ans. La plupart des autres condamnés étaient pères de famille. Enfin, parmi les personnes fusillées, se trouvait une jeune fille qu’on appelait Laure ou la « Petite Française », et qui refusa de donner à ses juges -à ses bourreaux- son nom de famille. Tous tombèrent en héros pour leur pays, en jetant ce cri d’un cœur unanime : « Vive la Belgique ! Vive le Roi ! »

 

 

Les instantanés de la guerre (photos)

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Fusil mitrailleur

Transport des chevaux pour l'armée d'Orient

Saucisse dernier type

Tommy prend son repas

L'orchestre des "cigarophones" - Tous les instruments à cordes sont fabriqués avec des boîtes à cigares

Ravitaillement des premières lignes par bourricots

Une pie apprivoisée près d'une mitrailleuse

Un aspect de la place d'Armes à Verdun

Guetteur dans un poste avancé

La musique vue d'un clocher

En Macédoine - Le 4e régiment russe passe la Tcherna

Crapouillot de 240

 

 

Thèmes qui pourraient être développés

  • Au Maroc - Le pacha de Taroudant tué dans un combat
  • Italie - Gabriele d'Annunzio reçoit la croix de guerre
  • Industrie - Fin de la grève Panhard-Levasseur
  • Syrie - Une épouvantable famine en Syrie - La barbarie turque
  • Alcool - La circulation de l'alcool est interdite dans la région du Nord occupée par les armées
  • Espagne - Bilbao bloqué par des sous-marins allemands
  • Russie - L'Allemagne fait à la Russie une guerre à mort
  • Rationnement - La carte du sucre - Les pâtisseries seront fermées deux jours par semaine
  • Angleterre - L'explosion de Londres - Le nombre exact des victimes n'est pas encore connu - On aurait retrouvé 40 cadavres
  • Impôt - La taxe de l'orge et du seigle
  • Le général Leblois, commandant le corps français de l'armée d'Orient qui reprit Monastir (Portrait dans LPJ Sup)
  • Le timbre poste (LPJ Sup)
  • Les instantanés de la guerre (Photos dans LPJ Sup)
  • Religion - Fête religieuse - Châsse de Saint-Pierre à Rome - 18 janvier

[1] Franc : voir dans le Prologue - Le pouvoir d’achat des francs de l’époque (INSEE)



13/01/2017
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