14-18Hebdo

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Henry Novel – Lettres à ses parents (1914-1918) – 18- Septembre 1918 - Fin

 

Henry Novel, 17 ans en 1914, est mobilisé en 1916 à Chambéry puis rejoint le front en 1917. Futur étudiant en médecine il est affecté à des services d’ambulance. Il correspond régulièrement avec ses parents qui habitent Grenoble où son père exerce la profession d’avoué.

Document transmis par Michel Novel, son fils - 19/10/2015

 

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Georges et Henry Novel

 

 

Ce 16 septembre (1918 ?)

Mes chers Parents,

 

Je vous écrivais l'autre jour en instance de départ pour une glorieuse randonnée… Elle a été de courte durée et je crois que nous avons été à même d'apprécier une fois de plus le Chemin des Dames que pourtant nous avions été bien à même de connaître l'année passée !!!!

  

Les Américains ont bien marché mais j'espère que cette année on va en rester là, ou se servir d'autres troupes que nous car réellement on s'est servi des hommes sans ménagements, et on sent que tout le régiment trame un arriéré de fatigue dont il n'est pas prêt de se défaire. Nous allons aller en réserve pour quelques jours mais il faudra toujours habiter dans un bois sous de vagues tôles où dans d'inconfortables ruines... A quand la vraie relève !

  

Je crois que la division d'Albert ne doit pas être loin de la mienne mais je ne connais pas son adresse et il me sera difficile de le trouver. A partir de quel moment faudra-t-il adresser mes lettres à Grenoble ? Votre séjour à Murianette doit commencer à s'avancer…

  

Est-ce que Georges passe définitivement dans l'aviation.

  

Je vous embrasse tous.

Ce 19 (19/09/1918 ?)

Mes chers Parents,

  

Nous quittons ce soir pour quelques jours un secteur peu agréable. Nous allons en réserve de la division dans un endroit qui sans être parfait sera préférable à celui que nous quittons.

  

Il pleut toujours, l'automne commence, heureusement qu'il fait moins froid que les jours derniers et que les nuits sont meilleures. Je rejoins demain le 2e bataillon que je vais retrouver encore très diminué car il a beaucoup plus souffert que nous pendant ces derniers temps.

   

Je voudrais que vous regardiez si je n'ai pas à la maison un bouquin d'anatomie pas trop gros que je vous prierais de m'envoyer car je vais bientôt prendre des inscriptions, et je crois même qu'il me serait possible de passer un examen dans le courant de l'année prochaine. Si vous ne trouvez pas ce bouquin envoyez-moi je vous prie un catalogue de livres de médecine et un programme de médecine (vous trouverez ça chez Rey).

 

Les permissions vont actuellement très bien et si cela continue je serai à Grenoble au début de décembre plus que deux mois et demi.

  

Je vous embrasse tous.

Ce 22 septembre ( ?) (1918 ?)

Mes chers Parents,

  

Nous partons dans quelques heures, à la tombée de la nuit pour nous rendre dans les pays que nous avons conquis ! Je ne sais si nous y resterons, on dit beaucoup que nous y serions au repos au moins pendant une quinzaine de jours. Comme lieu de repos c'est en tout cas stupide et le type haut placé qui a cru faire une trouvaille en nous envoyant là bas a sans doute oublié que c'était le tombeau de trop de camarades pour que l'on puisse trouver le pays agréable ! Je suis rentré depuis avant-hier soir à mon bataillon où du reste je suis pour encore au moins un mois chef de service ce qui me permettra de faire l'étape de cette nuit (près de 30 Kms.) à cheval au lieu de la faire à pied…

  

Il me parait impossible que dans l'état actuel du régiment on nous refasse donner un coup sérieux et je crois, comme la majorité, au repos tant attendu. Figurez-vous que l'autre jour le bruit de notre embarquement pour la région où se trouve Georges courait avec persistance… mais cela n'a été qu'un espoir.

  

Quand rentrez-vous de Murianette ? Je crois que nous inaugurons aujourd'hui l'automne et le temps est vraiment ici à l'unisson.

  

Je vous embrasse.

  

P.S. Je m'aperçois que j'ai oublié de vous demander des nouvelles de ma sœur qui est parait-il grippée. J'espère qu'elle daignera m'envoyer un mot pour me prévenir de sa guérison.

Ce 28 septembre (1918 ?)

Mes chers Parents,

  

Rien de neuf pour le moment sinon que je suis très embêté : j'ai cassé mes bretelles... aussi je vous demanderai de m'en expédier une paire solide et peu salissante.

 

Nous avons appris hier l'attaque de Champagne… Décidément le boche n'a pas de chance et maintenant tous les coups portent.

 

Ma citation est partie mais je ne sais pas jusqu'où elle ira car j'ai été proposé par le commandant d'un autre bataillon que le mien.

  

J'ai été très intrigué par l'aventure extraordinaire arrivée aux Baboin et j'attends avec impatience des détails complémentaires.

 

Je vous embrasse tous.

A suivre…



22/04/2016
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