14-18Hebdo

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Carnets de guerre (Anna Vautrin) – N° 78 – 16 au 22 octobre 1916

Document transmis par Renaud Seynave, son arrière-petit-fils - 12/10/2016

 

1910 Vautrin Alexis et Anna Coll Michel Segond.jpg
Alexis et Anna Vautrin à Nancy en 1910

 

Lundi 16 octobre 1916

Un taube vient sur Gérardmer, il lance 5 bombes près de chez M. Mercklen, sur les hauteurs. Pas de victimes.

 

On est très sévère maintenant pour les laissez-passer maintenant. On exige une carte d’identité avec sa photographie et qui doit être signée par le général de l’armée de Lorraine.

 

Le téléphone ne marche plus depuis le début de la guerre. On arrive à s’en passer.

 

Mardi 17 octobre

Nos troupes sont toujours devant Verdun et dans la Somme près de Péronne.

 

Nous avons comme alliés la Russie, l’Angleterre, l’Italie, la Serbie, le Monténégro et la Roumanie. Les autres pays restent neutres. Il n’y a que la Grèce qui voudrait se mettre en guerre contre nous car le roi Constantin est le beau-frère de l’empereur d’Allemagne. Mais nos troupes sont à Salonique et la surveillent.

 

Mercredi18 octobre 1916

Il y a à Mont-St-Martin près de Longwy, Monsieur Dreux, propriétaire des grandes usines métallurgiques et père de Madame Aerts. Elle nous dit que l’Etat-major allemand est installé depuis le début de la guerre dans le château de son père. Son père et sa mère ont droit à une chambre à coucher et une petite salle à manger. La cuisinière et le valet de chambre servent aux Allemands. Monsieur Dreux a été emmené comme otage à Longwy avec plusieurs messieurs jusqu’à ce qu’on paye une somme aux Allemands.

 

Les vivres deviennent rares et les chaussures introuvables. Monsieur Dreux doit, parait-il, faire faire des chaussons.

 

Jeudi 19 octobre 1916

La petite Madou a 6 mois aujourd’hui. On va lui donner une bouillie. C’est une belle enfant mais qui ne ressemble pas à Colette qui est si blonde. Pauvres petites ! Colette embrasse tous les soirs la photographie de son papa en disant sa prière.

 

Vendredi 20 octobre 1916

Ce matin, il y a dix avions en l’air, deux taubes viennent ; on sonne le tocsin. Un de nos avions en poursuit un. Nous voyons très bien de nos fenêtres notre avion français au dessous du taube. Nous entendons les mitrailleuses. Enfin, le taube s’éloigne sans jeter de bombes.

 

Samedi 21 octobre 1916

A 9 heures, le tocsin sonne. Il y a encore un taube qui vient sur Nancy. Nous le voyons très bien mais il ne jette pas de bombes. Nos avions lui font la chasse ainsi que nos canons. On voit les flocons. Pendant la nuit, nous entendons des avions français qui circulent.

 

Dimanche 22 octobre 1916

Nous voyons passer cours Léopold quarante petits ânes d’Algérie conduits par des soldats. On s’en sert beaucoup maintenant pour porter les vivres et le pain à nos soldats dans les tranchées. Comme ils sont petits, les Allemands les voient beaucoup moins que les hommes.



14/10/2016
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