14-18Hebdo

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68e semaine de guerre - Lundi 15 novembre au dimanche 21 novembre 1915

 

LUNDI 15 NOVEMBRE 1915 - SAINTE EUGENIE - 470e jour de la guerre

MARDI 16 NOVEMBRE 1915 - SAINT PAUL DE LA CROIX - 471e jour de la guerre

MERCREDI 17 NOVEMBRE 1915 - SAINT GREGOIRE LE THAUMATURGE - 472e jour de la guerre

JEUDI 18 NOVEMBRE 1915 - SAINT MAXIME - 473e jour de la guerre

VENDREDI 19 NOVEMBRE 1915 - SAINTE ELISABETH - 474e jour de la guerre

SAMEDI 20 NOVEMBRE 1915 - SAINT EDMOND - 475e jour de la guerre

DIMANCHE 21 NOVEMBRE 1915 - PRESENTATION DE LA STE VIERGE - 476e jour de la guerre

 

Revue de presse

-       Résistance énergique des Serbes - Les Bulgares demandent un armistice pour enterrer leurs morts

-       49,000 prisonniers pendant le mois écoulé ont été faits par les Russes qui ont pris en outre 118 mitrailleuses

-       Violentes attaques repoussées par les Italiens qui s'emparent d'un important retranchement

-       L’emprunt - Quiconque le peut doit souscrire

-       Un navire-hôpital coulé par une mine dans la Manche - Il y aurait 80 victimes

-       L'artillerie autrichienne détruit les pays conquis par les Italiens

-       Brillant succès aux Dardanelles

-       Les Monténégrins se replient sur les positions de la Drina

-       Des avions sur Vérone et Vicence

-       Les Russes ont réoccupé la ville de Tchartoryski - A l'ouest de Dvinsk les Allemands se replient

-       Dans la zone de Goritz les Italiens ont entamé l'attaque des hauteurs d'Oslavia - Sur le Carso ils se sont emparés d'une partie des crêtes du mont San Michele

 

Morceaux choisis de la correspondance

Je voudrais que les jours passent vite maintenant car j’ai grande hâte de te revoir et de t’embrasser.

16 novembre - LUI.- J’ai reçu ta bonne lettre du 13 novembre et j’ai reçu en même temps la Revue des Deux Mondes, les pains d’anis et un gros paquet ce soir que je n’ai pas encore déballé, étant rentré très tard, mais qui doit renfermer toutes les affaires d’hiver que tu m’annonçais. J’espère que notre Dédé va mieux et qu’il n’aura pas la coqueluche. Il paraît cependant que tous les enfants doivent l’avoir, c’est comme la rougeole.

 

Comme je te l’ai dit, je ne reviendrai pas avant janvier, car beaucoup d’hommes de ma batterie ne sont pas encore partis, les permissions ont été complètement supprimées pendant l’affaire de Champagne et le pour cent a toujours été relativement faible. On l’augmente un peu en ce moment mais, de notre côté tout au moins, il ne faut pas songer revenir tous les quatre mois. Ne nous plaignons pas trop, c’est déjà quelque chose de pouvoir revenir tous les cinq mois. Bonnier est revenu ce soir, enchanté naturellement non de revenir mais d’avoir été en permission. Il comptait déjà ce soir à peu près quand il pourrait repartir. Ah ces jeunes gens !!

 

Je t’ai dit que Déon avait été décoré mais il n’y a pas de citation. Le commandant qui est un excellent homme l’a proposé parce qu’au fond il le méritait. Déon a presque 50 ans, il aurait pu trouver facilement l’occasion de repartir chez lui comme beaucoup d’autres, même dans notre régiment (je t’ai dit qu’un lieutenant repartait pour diriger soi-disant des usines de houille). Et puis Déon est un bon officier et un excellent camarade. Les autres que tu cites du 5e, je ne les connais pas, mais une partie du 5e a été en Champagne, c’est peut-être là qu’ils se sont distingués.

 

Je voudrais ma Mi que les jours passent bien vite maintenant car j’ai grande hâte de te revoir et de t’embrasser.

 

19 novembre - JMO 5e RAC/Groupe 95.- Le colonel Lepidi, commandant l’artillerie du 37 CA, a remis la croix de la Légion d’honneur au capitaine Déon à Breuil.

 

21 novembre - JMO 5e RAC/Groupe 95.- Les batteries font le 21 novembre des tirs de réglage sur les différents secteurs de l’Aisne qui leur ont été assignés et où elles doivent au besoin effectuer barrage.

 

Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 21/11/1915 (N° 1300)

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Le général Gallieni - Gouverneur de Paris (Septembre 1914-Octobre 1915) - Ministre de la Guerre

Aucune existence n’a été plus complètement militaire que celle du général Gallieni. Fils d’un officier retraité, il entra tout jeune au Prytanée militaire de La Flèche. En 1868, il était admis à Saint-Cyr. Il en sortit le 15 juillet 1870 comme officier dans l’infanterie de marine, et fit ses premières armes à Bazeilles. Promu lieutenant après la guerre, il tint d’abord garnison dans l’île de La Réunion, puis fut envoyé comme capitaine au Sénégal, dans le corps des Tirailleurs sénégalais. « A partir de ce moment, dit un de ses biographes, sa vie est mêlée à tous les actes importants qu’entreprit notre nation dans l’œuvre de la colonisation africaine, selon le plan tracé par l’admirable général Faidherbe. » Il fut avec les Borgnis-Desbordes, les Archinard, les Gouraud, les Monteil un des plus ardents pionniers de la conquête française en Afrique.

 

En 1886, le lieutenant-colonel Gallieni était commandant supérieur du Soudan. Cayes, dont il avait fait sa résidence, était devenue en peu de temps, grâce à son génie organisateur, une cité presque européenne. Mais Samory menaçait à chaque instant la tranquillité de la colonie. Gallieni prit le parti de faire signifier à l’Almamy dans son propre palais les volontés de la France. Il choisit pour cette mission un des plus énergiques parmi ses officiers, le capitaine Péroz. Déjà il avait imposé à Ahmadou un traité établissant le protectorat français sur ses Etats ; il en imposa un pareil à Samory, qui le signa sans résistance le 25 mars 1887. Ainsi, grâce à son habileté diplomatique, Gallieni augmentait sans coup férir le patrimoine de la France en Afrique. Du Soudan, l’admirable officier, promu colonel, passa au Tonkin, où il pacifia une immense région infestée de pirates. Madagascar fut sa troisième étape coloniale. On sait quelle grande œuvre y accomplit le général Gallieni. Quand il y arriva, l’année qui suivit l’expédition, la conquête était loin d’être terminée. Dix-mille insurgés terrorisaient le pays. Par un régime énergique, Gallieni assura la sécurité dans l’île. Puis, la pacification accomplie, il entreprit l’œuvre d’organisation. On peut dire qu’il fut le véritable conquérant de Madagascar. Peu à peu, il associa les chefs indigènes à son œuvre et les rallia ainsi à la France. Il développa l’enseignement, l’assistance médicale, organisa la justice indigène, et se préoccupa de mettre en valeur toutes les richesses de l’île. C’est ainsi qu’il fit de Madagascar une des plus belles, une des plus prospères de nos colonies.

 

Le général Gallieni avait ainsi acquis tout à la fois la réputation d’un chef énergique et celle d’un administrateur de premier ordre. Il était donc tout désigné, au début de cette guerre pour commander à ce grand Paris et en organiser la défense. On sait comment il s’acquitta de la mission de confiance qu’il reçut du gouvernement au mois de septembre 1914, et avec quelle activité il mit en état de défense le camp retranché de Paris. On sait encore quel rôle il joua dans la victoire de la Marne, et comment, grâce à une décision hardie, admirablement exécutée par le général Maunoury et ses troupes, il tint en échec sur l’Ourcq l’armée de von Kluck. Telle est, trop brièvement résumée, la carrière du grand Français, de l’habile et vaillant soldat, de l’administrateur hors de pair auquel le président du conseil a confié le ministère de la Guerre. Le soin de veiller à la défense nationale ne pouvait être remis en de meilleures mains.

 

           

 

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La vengeance du condamné à mort

Un patriote belge, Pierre Claes, de Schaerbeck, avait été condamné à mort par les Allemands. « Ils peuvent me tuer, dit-il, mais avant qu’ils aient ma peau, j’en démolirai encore quelques-uns. » Et voici comment Claes tint parole. L’exécution devait avoir lieu au point du jour dans la cour de la prison de Hasselt, mais on avait devancé un peu l’heure et il faisait encore noir, de sorte que le lieutenant commandant le peloton et deux des soldats portaient des lanternes qui ne dissipaient pas complètement l’obscurité. On colla Claes au mur. Il demanda comme suprême faveur qu’on ne lui bandât pas les yeux et qu’il pût donner lui-même le signal de l’exécution, ce qui lui fut accordé. L’officier commanda l’ « En joue ! » et les soldats, la main sur la gâchette, attendaient le « Feu ! » tragique. Mais alors il se passa quelque chose d’extraordinaire. Avant qu’on pût se rendre compte de ce qui se passait, Claes s’était baissé brusquement, s’était précipité comme un bolide sur le peloton, avait renversé trois des soldats et, de ses mains qu’il avait réussi, on ne sait comment, à débarrasser de leurs liens, il s’occupait à étrangler sous une féroce étreinte l’officier qui dirigeait les bourreaux et qui poussait des hurlements épouvantables ! Claes accomplissait son serment ! Bien entendu, les fusils étaient partis tout seuls, et les soldats ahuris, se rendant à peine compte de ce qui se passait, ne pensaient pas à recharger leurs armes. La garde allemande de la prison accourut, armée de revolvers et, croyant à une rébellion contre l’officier -on se méfie toujours un peu des landsturmiens !- tira « dans le tas » à tort et à travers. Ce fut dit-on une belle salade ! Finalement, quand on y vit clair, deux soldats gisaient morts sur le carreau et deux étaient grièvement blessés. Quant à Claes, on le retrouva parfaitement vivant « sous » le cadavre de l’officier étranglé, dont le corps avait reçu en outre une balle dans le ventre ! La face du condamné jouissant de son triomphe était paraît-il « comme celle d’un démon ». C’est du moins ce qu’on raconte. Il se laissa passer la camisole de force sans opposer aucune résistance. Le lendemain, on le pendit. C’est, dit-on, à la suite de ce drame que Bissing aurait donné ordre de ne plus fusiller certains condamnés belges. « Ils ne valent pas la poudre qu’on emploie à les tuer, aurait-il déclaré. La même corde peut en garrotter cent. »

 

Les instantanés de la guerre (photos)

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Batterie serbe à son poste de combat

Officiers français et serbes dans les rues d'Uskub

Serbes traversant les bois inondés pour se rendre à leurs tranchées

Exécution d'un espion autrichien par une patrouille de gendarmes serbes

Artillerie serbe allant prendre position

En Bulgarie - Départ des mobilisés

La partie de cartes dans la tranchée

Projecteur de marine sur automobile

Mitrailleuse contre avions

Une tranchée de doublement

 

Les instantanés de la guerre (photos)

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Artillerie allemande traversant le Danube

Colonne de munitions allemande en Serbie

En Serbie - Etat-major franco-serbe installé sous une tente

Une tranchée serbe

Chiens de tranchées et leurs maîtres au …ème colonial

Le régiment d'infanterie alpine au repos, s'amuse. Une course de mulets

Le faiseur de bagues

Distribution d'eau captée aux sources de la Suippe

Le train blindé - Un de ses canons et son wagon de munitions

Relève d'un petit poste

 

Thèmes qui pourraient être développés

  • Finance - L'emprunt de la Défense nationale en rentes 5%
  • Permissions - Le 1%
  • Généraux - Le général Gallieni, gouverneur de Paris (sept. 1914, oct. 1915), ministre de la Guerre (Portrait) (LPJ Sup)
  • Les soldats aveugles gagneront leur vie (LPJ Sup)
  • Les instantanés de la guerre (Photos dans LPJ Sup)
  • Religion - Fête religieuse - Présentation de la Sainte-Vierge - 21 novembre


13/11/2015
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