14-18Hebdo

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151e semaine de guerre - Lundi 18 juin au dimanche 24 juin 1917

LUNDI 18 JUIN 1917 - SAINTS MARC ET MARCEL - 1051e jour de la guerre

MARDI 19 JUIN 1917 - SAINTS GERVAIS ET PROTAIS - 1052e jour de la guerre

MERCREDI 20 JUIN 1917 - SAINT SILVERE - 1053e jour de la guerre

JEUDI 21 JUIN 1917 - SAINT LOUIS DE GONZAGUE - 1054e jour de la guerre

VENDREDI 22 JUIN 1917 - ETE - SAINT PAULIN DE NOLE - 1055e jour de la guerre

SAMEDI 23 JUIN 1917 - VIGILE DE SAINT JEAN-BAPTISTE - 1056e jour de la guerre

DIMANCHE 24 JUIN 1917 - SAINT JEAN-BAPTISTE - 1057e jour de la guerre

Revue de presse

-       La Douma repousse toute idée de paix séparée

-       La libération des vieilles classes

-       Deux mille obus sur Reims

-       La Suisse et la tentative de paix séparée par l'Internationale

-       L'accident des Usines Renault - Les obsèques des victimes

-       Pour débaucher la Russie - Le scandale Grimm-Hoffmann

-       Des avions sur Nancy - 51 victimes dont 17 morts

-       La révolution chinoise

-       Les permissions du front seront bientôt portées à 9 ou 10 jours

-       Les mineurs du front sont rappelés

-       Nouvelle attaque allemande au nord-est de Soissons

-       Vive lutte d'artillerie sur le Chemin des Dames et au nord de Verdun

-       Progrès italiens sur le plateau d'Asiago

-       Un appel de Kerensky aux Cosaques

-       Violentes attaques allemandes sur le Chemin des Dames et au massif de Moronvilliers

-       M. Venizélos au Pirée - Il va se rencontrer avec M. Zaïmis

-       Les baïonnettes de Broussiloff - Une proposition de paix de Risof à Gorki

-       Le manque de nourriture provoque à Stettin des grèves et des désordres

 

Morceaux choisis de la correspondance

 

20 juin 1917 - 28 juin 1917  -  Permission de Georges Cuny à Docelles

 

Je ne retrouverai plus nulle part l’atmosphère d’étroite camaraderie, d’intelligence, et de travail, qui est l’honneur du beau groupe que tu commandes maintenant.

20 juin - L. Bickart (Armées) à Georges Cuny.- J’ai eu quelques nouvelles du groupe ces jours derniers par Machiels, rencontré à Paris, et par un mot de Bareille. Je vous félicite d’être au repos et je pense souvent à vous, aux derniers mois passés ensemble surtout. Je ne retrouverai plus nulle part l’atmosphère d’étroite camaraderie, d’intelligence, et de travail, qui est l’honneur du beau groupe que tu commandes maintenant. Mes canons actuels sont très gros (280) et très peu nombreux (4). Les officiers, tous très jeunes. La position : ridicule et marmitée : j’ai eu un lieutenant blessé et un abri défoncé aujourd’hui même. Je dépends d’un nombre important de colonels, dont celui qui porte le même n° que moi et est de tes cocons[1] : Charlier, très bien. Je suis obligé de rendre mon cheval. J’ai fait une demande pour le faire reverser au 260e à l’intention de Benedetti, mais je crains qu’elle n’aboutisse pas. Machiels m’a dit que mes propositions de croix de guerre pour la 26e n’avaient pas eu de suite. Je le regrette : je les avais accompagnées d’une recommandation spéciale dont tu as sans doute trouvé la minute dans une grande enveloppe jaune avec le 1er exemplaire des propositions. Je recommande à ta bienveillance le brave camarade Roux. C’est le seul du groupe pour lequel je n’ai eu le temps de rien obtenir d’effectif, et je sais combien le ruban rouge lui ferait plaisir. Peut-être, à la prochaine occasion, pourrais-tu en parler au colonel Borel. Les 3 groupes du régiment sont-ils voisins, et voisinez-vous avec les collègues ? Peut-être l’acclimatation avec le IIIe sera-t-elle plus difficultueuse qu’avec le I° ?...

 

J’ai acheté le livre de feu Darboux sur la géométrie analytique et il m’a fait penser à toi tout le long du long chapitre qui traite des polygones de Poncelet. A quand les polygones –que dis-je- les polyèdres de Cuny ?

Tribout devait aller en permission au même moment que moi et me faire signe. Rien reçu… Faut-il le regretter ? J’ai acheté le livre de feu Darboux sur la géométrie analytique et il m’a fait penser à toi tout le long du long chapitre qui traite des polygones de Poncelet. A quand les polygones –que dis-je- les polyèdres de Cuny ? Mon bon vieux, pendant que je t’écris, (il est 23 H) je ne sais pas ce qui se passe, mais c’est le raffut des grands jours ! Du reste le communiqué parle tous les jours de la région inhospitalière où j’ai planté ma tente. Pas moyen d’être tranquille sur ce diable de front ! Veux-tu faire toutes mes amitiés aux camarades, je ne peux pas préciser : il faudrait que j’écrive tout le contrôle nominatif du groupe, Thépénier, Machiels, les médecins, Ligougne, Ballot et tutti quanti, et recevoir pour toi ma plus affectueuse poignée de mains (81e Artie Lourde 11e groupe SP 220).

 

23 juin - Louis Prost (Curé – Villette les Dôle, par Dôle-Jura) à Georges Cuny.- Je me permets de recommander à votre extrême bonté un de vos hommes, Jean Longet, un de mes meilleurs paroissiens. Il vient de perdre à la guerre son frère, père de famille de trois enfants. Sa pauvre femme est surchargée de travail. Combien nous vous serions reconnaissants si vous pouviez lui accorder une permission agricole. Combien aussi il serait utile à ses pauvres neveux orphelins. Je souhaite de tout cœur que cela ne soit pas incompatible avec les nécessités actuelles de la guerre. Excusez-moi, Monsieur, de vous adresser cette demande inspirée par la charité que je dois à mes paroissiens et surtout aux meilleurs. J’ai compté aussi sur votre grande bienveillance dont m’a souvent entretenu Longet.

 

 

Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 24/06/1917 (N° 1383)

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Le général John-James Pershing - Commandant le corps expéditionnaire des Etats-Unis

On sait que le corps expéditionnaire américain de 27 000 hommes qui va venir combattre en France sera commandé par le général Pershing. Le général John-James Pershing est un des plus scientifiques manœuvriers de l’armée des Etats-Unis. Il a cinquante-sept ans et trente et un ans de service. Sorti de West-Point, dont il fut un des plus brillants élèves, John-James Pershing a servi dans la cavalerie.

 

L’instruction militaire, telle qu’elle est comprise à la grande école de West Point, dit un de nos confrères, ne spécialise pas absolument les élèves officiers qui doivent apprendre le maniement des différentes armes. Un général de cavalerie aux Etats-Unis n’a pas une compétence exclusive. Il doit être aussi un artilleur, un pionnier et se montrer apte au commandement de l’infanterie. Les expéditions entreprises par les armées de l’Union américaine réclament en effet des chefs d’aptitudes variées, embrassant l’ensemble des connaissances de l’art de la guerre, et qui souvent, après avoir victorieusement achevé la période des opérations militaires, doivent jouer un rôle délicat d’administrateurs et de pacificateurs. Le général Pershing est un de ces grands chefs très complets et qui a fait ses preuves sur les champs de bataille, dans les conseils de négociations pacificatrices et dans l’école.

 

A sa sortie de West-Point, il prit part à une expédition dans l’Arizona contre la tribu indienne des Apaches et, en 1890, il maîtrisa une insurrection de Sioux. Il entra ensuite comme professeur de tactique à West-Point et commanda un régiment de cavalerie dans la guerre de Cuba. Après la guerre hispano-américaine, J.-J. Pershing servit aux Philippines. Capitaine au 15e régiment de cavalerie, il se distingua particulièrement au cours de cette guerre par ses qualités militaires et ses facultés d’organisation. La province de Jolo fut conquise et pacifiée par lui. Attaché militaire à Tokio en 1903, il suivit la campagne de Mandchourie avec l’armée du général Kuroki. En 1908, le président Roosevelt le nomma général de brigade au choix. Nommé gouverneur de Moro, aux Philippines, il défit les tribus rebelles à la bataille de Bagsag, le 12 juin 1913. Enfin, en mars 1916, il fut placé à la tête des troupes chargées de la poursuite de Villa.

 

« Le général Pershing, dit un écrivain militaire, qui le connaît bien, est un homme d’une grande distinction, robuste, froid, énergique. Front carré, mâchoire solide, des yeux vifs sous de forts sourcils ; le nez a l’arête large, sa figure porte la marque de l’obstination réfléchie et de l‘intense observation à quoi nul détail ne doit échapper. Ses soldats voient en lui un chef juste, plein de talent et d’une imposante dignité militaire. Il a un grand prestige. Comme organisateur et conducteur d’armée, il est de premier ordre. A la poursuite de Villa, l’an dernier, avec ses troupes suivies de leur train, à travers un pays hostile et presque sans routes, il a couvert 110 milles en quarante-deux heures. »

 

Récemment, à une grande réunion de la Croix-Rouge américaine, le général Pershing a fait la déclaration suivante, qui montre quelle haute conscience il a du rôle qui est réservé dans cette guerre aux vaillantes troupes qu’il commande et au grand pays qu’il représente : « Je ne vous apprendrai rien en vous disant que c’est bientôt sur l’Amérique que reposera le poids du terrible fardeau que nous devons tous porter. Pendant trente mois, la France a supporté ce poids sans faiblir ; il faut maintenant que nous l’en déchargions ; il faut que nous venions en aide à ses veuves et à ses orphelins, que nous lui permettions de produire et de travailler à nouveau… C’est nous qui serons le facteur décisif de cette guerre, et c’est sur nous, je le répète, qu’en repose désormais le fardeau. »

 

 

 

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Le front de Lille

Nous continuons, aujourd’hui, la série de nos grands plans panoramiques du front, en donnant le plan de la région lilloise. C’est la dixième grande carte que nous publions. Les lecteurs qui ont conservé la collection de ces grandes vues panoramiques, auxquelles chacun reconnaît le mérite du pittoresque de l’exactitude et de la clarté, peuvent suivre les opérations depuis la mer du Nord jusqu’aux côtes de Meuse. Complétée par les cinq plans qui restent à paraître (Saint-Mihiel, Nancy, Lunéville, Saint-Dié et Thann), cette collection constituera l’ensemble le plus complet des vues du front, et le plus utile à quiconque se proposera de revivre par l’étude l’histoire tragique de ces années de guerre.

 

 

Les instantanés de la guerre (photos)

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La fouille des prisonniers boches

En Egypte - L'aéroplane au-dessus du minaret

Revue des troupes russes

Un baptême à trois kilomètres des lignes

Départ du cantonnement, musique en tête

L'ours mascotte du 1er régiment russe

Bénédiction des drapeaux canadiens dans la cathédrale de Canterbury

La main-d'œuvre noire - La corvée de patates

Marin américain en sentinelle

La main-d'œuvre noire - Le travail aux champs

Un soldat botaniste à Salonique

Poste téléphonique à 6 mètres dans la roche

 

 

Thèmes qui pourraient être développés

  • Russie - La Douma repousse toute idée de paix séparée
  • Classe - La libération des vieilles classes
  • Reims - Deux mille obus sur Reims
  • Industrie - L'accident des usines Renault - Les obsèques des victimes
  • Nancy - Des avions sur Nancy - 51 victimes dont 17 morts
  • Chine - La révolution chinoise
  • Les permissions du front seront bientôt portées à 9 ou 10 jours
  • Industrie - Les mineurs du front sont rappelés
  • Chemin des Dames - Violentes attaques allemandes sur le Chemin des Dames et au massif de Moronvilliers
  • Permission agricole
  • Autriche - Un cabinet de fonctionnaires en Autriche - M. Seidler est chargé de le former
  • Le général Pershing, commandant en chef du corps expéditionnaire américain (Portrait dans LPJ Sup)
  • Le front de Lille (LPJ Sup)
  • Français de toujours - L’Alsace-Lorraine et la France (LPJ Sup)
  • Les instantanés de la guerre (Photos dans LPJ Sup)
  • Religion - Fête religieuse - Vigile de Saint Jean-Baptiste - 23 juin


[1] Cocon : élève de l’X d’une même promotion. Origine : « Co-conscrit » (cf. Wikipedia)



16/06/2017
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