14-18Hebdo

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150e semaine de guerre - Lundi 11 juin au dimanche 17 juin 1917

LUNDI 11 JUIN 1917 - SAINT BARNABE - 1044e jour de la guerre

MARDI 12 JUIN 1917 - SAINT GUY - 1045e jour de la guerre

MERCREDI 13 JUIN 1917 - SAINT ANTOINE DE PADOUE - 1046e jour de la guerre

JEUDI 14 JUIN 1917 - SAINT BASILE - 1047e jour de la guerre

VENDREDI 15 JUIN 1917 - SACRE CŒUR DE JESUS - 1048e jour de la guerre

SAMEDI 16 JUIN 1917 - SAINT CŒUR DE MARIE - 1049e jour de la guerre

DIMANCHE 17 JUIN 1917 - SAINT ISMAEL - 1050e jour de la guerre

Revue de presse

-       La crise ministérielle espagnole - M. Dato est chargé de la résoudre

-       Les premiers soldats d'Amérique sont arrivés en France

-       Les chemins de fer et la période d'été

-       Le gaz supprimé 13 heures par jour - Dérogation est faite pour Paris et sa banlieue

-       L'Albanie, la Grèce & les Alliés - Janina occupée par les troupes italiennes - La moisson de Thessalie

-       Succès italien sur le plateau d'Asiago

-       L'incident de Cronstadt - Les déclarations du soviet de Pétrograd

-       Abdication du roi Constantin - M. Zaïmis annonce à M. Jonnart que le roi et son fils aîné quittent la Grèce - Les troupes alliées ont occupé Ellassonna en Thessalie

-       Le recensement professionnel des hommes de 16 à 60 ans

-       La vente du pain frais & des gâteaux - L'emploi des farines non autorisées sera puni de prison

-       Le bilan de la victoire britannique

-       Le général Pershing en France - Ce que sera l'alliance avec l'Amérique - Paris fait une ovation formidable au chef de l'armée américaine

-       La crise hongroise - Le comte Esterhazy est certain de former son ministère

-       La destruction du zeppelin "L-43"

-       Constantin a quitté la Grèce

-       Le raid aérien sur Londres - Le nombre des victimes s'élève à 97 tués et 439 blessés - Sang-froid admirable de la population

-       Les Anglais enlèvent une importante position à l'est d'Arras

-       Les Anglais enlèvent un fort sur la mer Rouge

-       Treize milliards sont souscrits - Le grand emprunt de la liberté aux Etats-Unis

-       Les Italiens s'emparent de la puissante position de Corno-Cavente

-       Graves émeutes en Allemagne

-       Le Kaiser achète des valeurs étrangères

-       Notre cheptel est-il en péril ?

 

Morceaux choisis de la correspondance

Dans huit jours nous serons ensemble. Quel bonheur !

13 juin - LUI.- Nous voici arrivés ici un peu fatigués, mais nous allons joliment nous reposer dans ce petit village à l’ombre de la colline de Sion car je ne pense pas commettre une indiscrétion en te disant que nous sommes à Praye-sous-Vaudémont. C’est un peu trop loin de Docelles et j’aurais préféré plus près mais que veux-tu on ne peut pas tout avoir. Je suis content surtout de partir en permission prochainement. J’espère que tu auras reçu ma lettre que je t’ai fait parvenir par un permissionnaire. Je te disais que contrairement à ce que je pensais je ne pourrais pas venir le 15 et qu’il était inutile de te déranger ce jour-là. Mais nous n’avons plus qu’un capitaine au groupe, lequel est actuellement en permission. Un autre capitaine a été blessé et n’est pas encore rentré. Enfin j’ai été remplacé à mon ancienne batterie par mon lieutenant en premier et dans ces conditions le colonel préfère que j’attende le retour de celui qui est en permission. Je partirai donc d’ici le 20 au matin. Le mieux que je puisse faire je crois est d’aller à Charmes qui est à 20 kilomètres d’ici et de prendre le train qui part de Nancy à 7 h 15 et arrive à Epinal vers 9 heures. Tu t’y trouveras ma Mie j’espère et nous ferons ensemble un très bon petit voyage.

 

Je suis content je t’assure que tu te trouves bien mieux depuis quelque temps. Je t’avais bien dit que tout rentrerait dans l’ordre et la guerre est venue juste à point pour te permettre de bien te reposer. Je t’assure que je fais joyeusement le sacrifice de notre séparation en pensant qu’elle a permis à ma petite Mie chérie de reprendre la bonne santé qu’elle avait avant la guerre.

 

Nous sommes très bien ici (personnellement j’ai une très belle chambre) mais les paysans sont tous les mêmes, ils ne veulent pas de chevaux. Avec ce beau temps nos chevaux sont bien mieux en plein air et je ne les ai pas contrariés à ce sujet. Si nous avions une période de pluie, je serais bien obligé de les forcer. Ils comptent d’ailleurs beaucoup sur nous pour les aider dans leurs travaux de culture. Malheureusement nous avons 40% de notre effectif en permission depuis trois jours. Il a bien fallu car la plupart de nos hommes n’ont pas encore eu leur permission de février à juin. Je suis même étonné que les étapes que nous avons faites, les embarquements et débarquements se soient si bien accomplis.

 

J’ai reçu deux bonnes lettres de toi aujourd’hui. Dans huit jours ma Mie nous serons ensemble. Quel bonheur ! Je tâcherai, si je puis, d’aller passer une après-midi à Nancy mais je ne sais pas si le colonel me donnera l’autorisation.

 

13 juin - Abbé Hamant (Nancy) à Mimi Cuny.- Du 15 août à fin 7bre je suis engagé comme précepteur de vacances, avec 2 élèves de 3e et 6e au château des Ardennes-St Louis, à 8 km du Hâvre, sur le tram du Hâvre Montivilliers. Si je suis aussi bien que l’an dernier dans la famille Chastel, en Dauphiné, je ne serai pas à plaindre. J’avais rencontré là une jeune fille, Mlle Madeleine Chastel, qui vous ressemble beaucoup, c.à.d. qu’elle est charmante (quel vilain flatteur je suis, n’est-ce pas ?) et que j’ai déjà bien des fois dans mon cœur souhaitée pour femme à votre frère Georges, s’il n’était pas si malheureusement prisonnier. Quel gentil ménage cela ferait ! On va faire des échanges de prisonniers. Georges en sera-t-il ?

 

14 juin - ELLE.- J’espère chaque jour avoir enfin une lettre de toi me disant où tu as débarqué, mais je suis très déçue car je reste dans l’ignorance. Ta lettre d’hier timbrée de Paris ne m’annonçait que l’embarquement et le retard de la permission, les heures me semblent doublement longues maintenant que je t’attends, et je voudrais vieillir bien vite et vivre six jours en un seul.

 

Enfin il faut être sage et savoir se contenter de te savoir au repos, ce qui est déjà énorme en ces temps d’angoisses, mais la nature humaine est ainsi faite qu’elle veut toujours plus et mieux.

 

Nous avons eu ce matin un office funèbre pour les artilleurs du 225e tombés dans les derniers combats. Un soldat a joué du violon, accompagné par l’aveugle, c’était très beau, et cela nous a valu un petit bout de concert.

 

Quoique un gros coefficient des troupes soit en permission, ceux qui restent se mettent à la disposition des civils pour les foins et les transports. Maman a un faucheur et un conducteur avec une fourragère qui va débarrasser un peu le quai de la gare. La pauvre Maman est désolée car les deux péniches de houille qu’on lui avait promises à Paris ont été réquisitionnées, et la voilà de nouveau sans provisions. Elle en a encore plus de 1 000 tonnes livrables fin juillet, août et sept., mais cela lui arrivera-t-il ? et en tout cas il faut vivre jusque là.

 

Bonnes tendresses, mon ami chéri et à bientôt. Ta Mi.

 

15 juin - LUI.- Vite un petit mot pour te dire bonsoir. J’ai été à Charmes aujourd’hui après-midi et suis rentré un peu tard. Charmes est à 18 kilomètres d’ici et j’étais trop près pour ne pas aller voir Emile Lemaire et la filature, que j’ai trouvée d’ailleurs dans un parfait état. Il y a eu dernièrement quelque effervescence qu’on a bien fait de calmer en accordant les augmentations demandées.

 

Je serai obligé comme je te l’ai déjà écrit d’aller prendre à Charmes le train qui part de Nancy à 7h15 et qui m’amènera à Epinal le 20 au matin à 9 heures, où je compte te trouver. Je ne pense donc pas emporter ma cantine. Je reprendrai le 28 le train de 5 heures du soir à Epinal qui me ramènera à Charmes à 6 heures. J’irai dîner chez Emile Lemaire et je rejoindrai ensuite Praye. Inutile de te dire que je compte les jours qui me séparent de mercredi. Je serai si content de revoir ma chérie et nos chers petits.

 

Ce n’est plus la peine je pense que je t’écrive jusque là, tu ne recevrais plus mes lettres. Je t’embrasse donc par lettre de tout cœur, la prochaine fois ce sera bien meilleur.

 

16 juin - ELLE.- Mon Geogi est un très vilain mari, maintenant qu’il est au repos, il oublie d’écrire à sa femme. Il a sans doute trouvé sur sa route une charmante personne, jolie et délicieuse qui lui a fait oublier sa Mie. Et moi qui aurais tant voulu aller l’embrasser, ce méchant garçon qu’on aime tant et malgré tout il s’obstine à ne pas me dire où il est.

 

Nous avons eu hier la cérémonie de la consécration de la France et des armées au Sacré-Cœur, j’espère que dans votre groupe on est plus pieux que dans celui qui est ici. Il n’y avait au Salut que trois officiers et une dizaine de soldats. L’aumônier parle bien pourtant, mais ceux qui disent que l’esprit de foi renaît dans les cœurs français se leurrent étrangement. Je crois qu’il s’en va de plus en plus, tout au moins chez ceux qui passent ici ou chez nos villageois. Les enfants ne viennent pas assister au catéchisme, savent à peine leurs prières et ne reçoivent en famille aucun enseignement chrétien.

 

Notre jeune Dédé n’est pas bien pieux non plus, il accomplit les rites de la religion mais sans en avoir le cœur pénétré. J’espère que la grâce le touchera un jour, il sera bientôt temps, puisqu’il fera sa première communion solennelle l’an prochain.

 

Robert est plus sage ces jours-ci, il n’a plus fait de rages et on se prépare à t’accueillir. Les cahiers sont mieux soignés.

 

Les Laroche-Joubert ont été menacés de grèves, il y avait un mouvement assez agité à Angoulême. Avant d’avoir des ennuis, ils ont donné 1 franc d’indemnité de vie chère à tous leurs ouvriers, et espèrent éviter ainsi l’arrêt du travail. Magui va probablement faire une saison à Luchon. Elle aurait voulu que l’une de nous, Thérèse ou moi, allions avec elle, mais cela ne nous dit rien du tout, quitter ce pays en ce moment et traverser toute la France merci bien.

 

Marie Molard va à Uriage. Elle m’a aussi invitée à aller avec elle, tu vois comme on est aimable pour moi.

 

J’ai recommencé à vivre de la vie du poilu, vie en grande partie animale. Au lieu d’avoir une belle chambre comme à Docelles, je suis logé sous terre, dans une sorte de cave, où j’ai pour compagnons des rats et des puces.

17 juin - Fernand Rocchi (Armées) à Mimi Cuny.- Nous occupons un secteur dans la région du plateau de Cerny. La première impression n’est pas trop mauvaise ; il est hors de doute que l’activité des opérations est bien ralentie pour le moment ; je ne sais rien quant à l’avenir, mais le dernier mot n’est certainement pas dit. J’ai recommencé à vivre de la vie du poilu, vie en grande partie animale, que je commençais à oublier si béatement à Docelles. Au lieu d’avoir une belle chambre comme à Docelles, je suis logé sous terre, dans une sorte de cave, où j’ai pour compagnons des rats et des puces. Mais au point de vue matériel nous ne sommes pas trop à plaindre : les ravitaillements arrivent régulièrement, nous avons de l’eau de source en abondance, et il ne paraît pas y avoir trop de vermine. Quant aux marmites, elles sont relativement peu nombreuses, nous avons vu beaucoup plus fort. Nous avons déjà cependant un sous-officier tué et trois hommes blessés. La radio est installée aussi bien que possible mais petitement, juste pour les avions et pour le communiqué français. Quand aurai-je le plaisir de monter de nouveau un poste sérieux, à proximité de votre demeure ; accepterez-vous encore le communiqué avec autant de bonne grâce ? Je ne sais ce que me réserve maintenant mon destin, mais le souvenir de mon séjour à Docelles en adoucira certainement l’amertume, car j’y ai goûté le spectacle infiniment précieux et réconfortant de votre paisible et charmante famille. L’hospitalité de madame Boucher et la vôtre sont de celles qu’on n’oublie pas. J’espère aller bientôt en permission à Paris, d’ici une quinzaine de jours peut-être. Je pourrai alors me replonger avec délices quelques heures dans mes chers livres : heures trop brèves, puisqu’il faudra revenir vite prendre une part active, toujours plus active, au grand drame actuel.

 

 

Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 17/06/1917 (N° 1382)

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Le général Julian Byng - Commandant en chef les troupes canadiennes

Le général Julian Byng est né en 1862. Il entra au 10e régiment de hussards en 1883 et fut envoyé, après ses classes militaires, dans l’est du Soudan, où les Anglais combattaient alors Osman Digma, le lieutenant du Madhi. Au début du conflit, sir J. Byng commandait les réserves de cavalerie anglaise au camp de Salisbury. Mais il n’était pas homme à rester longtemps hors de l’action. Appelé bientôt au front, il reçut le commandement d’une division de cavalerie, celle-là même qui, sous ses ordres, se distingua à Ypres. Les services éminents qu’il rendit le firent remarquer par sir Douglas Haig, et, au mois de juillet 1915, il fut reçu en audience, à Buckingham Palace, par le roi d’Angleterre, qui lui conféra la dignité de commandeur dans l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges.

 

C’est sir Julian Byng qui commandait les Canadiens à Courcelette. Enfin, c’est à lui qu’après la glorieuse bataille de Vimy, sir Robert Borden, le premier ministre du Canada, adressait le télégramme suivant qui contient le plus bel éloge et des soldats et du chef éminent qui les commande : « Mes collègues et moi vous envoyons nos plus chaleureuses félicitations à l’occasion du magnifique succès remporté par les Canadiens. C’est avec le plus vif intérêt et le plus vif orgueil que je lis le compte rendu émouvant de leur avance et que j’apprends qu’ils ont capturé et occupé les positions fortement défendues que j’ai vues lors de mon récent voyage en France. J’espère que vous transmettrez aux troupes placées sous vos ordres la profonde reconnaissance du peuple canadien dont la fierté à l’égard de son armée sera considérablement accrue par ce nouveau et glorieux succès. »

 

 

 

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Ils assassinent les naufragés

Chaque semaine apporte le récit de quelque atrocité nouvelle commise par les pirates allemands. Dernièrement ont débarqué en Angleterre treize survivants de l’équipage du navire norvégien ‘Madura’, sept d’entre eux étaient blessés. Ils racontent que non content d’ouvrir le feu sans avertissement, le sous-marin allemand continua à tirer contre leur navire pendant qu’ils mettaient les chaloupes à la mer. Deux hommes furent tués par des shrapnells et sept furent blessés.

 

Vingt-trois survivants du quatre-mâts russe ‘Lynton’, dont la femme du capitaine, ont débarqué également. Leur navire fut canonné par un sous-marin allemand immédiatement après le coulage du ‘Madura’ ; aucun avertissement ne fut donné et les obus tombèrent comme grêle sur les malheureux matelots et sur la femme du capitaine, alors qu’ils étaient en train de prendre place dans les chaloupes. Les vergues et les sommets des mâts furent broyés. De lourds espars tombèrent sur le pont et ce ne fut pas la faute du sous-marin si son feu causa moins de mal que dans le cas du ‘Madura’.

 

 

Les instantanés de la guerre (photos)

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Un sous-marin est signalé

Un observatoire allemand sur le plateau de Vauclerc

En Macédoine - Ambulance alpine russe

Soldats anglais entretenant les tombes de leurs camarades

Sur une route du front

En Macédoine - Soldats russes procédant à la construction d'une route

Les ruines de l'église d'Hervilly

En Macédoine - Bulgares blessés et faits prisonniers arrivant à l'ambulance

Sur le front italien - En reconnaissance dans la montagne

Environs de Monastir - Enterrement d'un officier russe

Craonne - Le village détruit, la grande rue

Le fusil à lunettes

 

 

Thèmes qui pourraient être développés

  • Espagne - La crise ministérielle espagnole - M. Dato est chargé de la résoudre
  • Etats-Unis - Les premiers soldats d'Amérique sont arrivés en France
  • Transport en train - Les chemins de fer et la période d'été
  • Rationnement - Le gaz supprimé 13 heures par jour - Dérogation est faite pour Paris et sa banlieue
  • Russie - L'incident de Cronstadt - Les déclarations du soviet de Pétrograd
  • Grèce - Abdication du roi Constantin - M. Zaïmis annonce à M. Jonnart que le roi et son fils aîné quittent la Grèce - Les troupes alliées ont occupé Ellassonna en Thessalie
  • Politique - Le recensement professionnel des hommes de 16 à 60 ans
  • Le général Pershing en France - Ce que sera l'alliance avec l'Amérique - Paris fait une ovation formidable au chef de l'armée américaine
  • Hongrie - La crise hongroise - Le comte Esterhazy est certain de former son ministère
  • Aviation - Le raid aérien sur Londres - Le nombre des victimes s'élève à 97 tués et 439 blessés - Sang-froid admirable de la population
  • Etats-Unis - Treize milliards sont souscrits - Le grand emprunt de la liberté aux Etats-Unis
  • Allemagne - Graves émeutes en Allemagne
  • Les impôts nouveaux - Impôt sur les paiements commerciaux - L'impôt sur les dépenses particulières - Taxes successorales - Les franchises postales militaires - Impôt sur les chemins de fer
  • Le général Julian Bing, commandant en chef des troupes canadiennes (Portrait dans LPJ Sup)
  • Le Canada et la France (LPJ Sup)
  • Les instantanés de la guerre (Photos dans LPJ Sup)
  • Conseils pratiques - L'altruisme (LPJ Sup)
  • Religion - Fête religieuse - Sacré Cœur de Jésus - Consécration de la France et des armées au Sacré Cœur - 15 juin
  • Religion - Fête religieuse - Sacré Cœur de Marie - 16 juin


09/06/2017
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