14-18Hebdo

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147e semaine de guerre - Lundi 21 mai au dimanche 27 mai 1917

LUNDI 21 MAI 1917 - SAINTE EUSTELLE - 1023e jour de la guerre

MARDI 22 MAI 1917 - SAINT AUSONE - 1024e jour de la guerre

MERCREDI 23 MAI 1917 - SAINT ZENON - 1025e jour de la guerre

JEUDI 24 MAI 1917 - NOTRE-DAME AUXILIATRICE - 1026e jour de la guerre

VENDREDI 25 MAI 1917 - SAINT URBAIN - 1027e jour de la guerre

SAMEDI 26 MAI 1917 - SAINT PHILIPPE DE NERI - 1028e jour de la guerre

DIMANCHE 27 MAI 1917 - PENTECOTE - 1029e jour de la guerre

Revue de presse

-       Une nouvelle portion de la ligne Hindenburg est aux mains des Anglais

-       Une forte attaque allemande échoue entre Hurtebise et Sancy

-       La question irlandaise

-       L'offensive italienne - De fortes masses autrichiennes subissent un grave insuccès sur le Pasubio - Les Italiens s'emparent des hauteurs de la cote 363 à l'est de Gorizia

-       La grève des midinettes continue - Elle s'étend aux modistes et aux corsetières

-       L'envoi en France d'un corps expéditionnaire américain

-       Les midinettes obtiennent gain de cause – Elles auront la semaine anglaise – L’accord est signé

-       M. René Viviani et le maréchal Joffre retour d’Amérique sont acclamés

-       La crise des vivres à Berlin - Ni pommes de terre ni viande

-       Victoire italienne sur le Carso - Nos alliés enfoncent les lignes ennemies depuis Castagnavizza jusqu'à la mer - Ils font 9,000 prisonniers

-       Le transport anglais "Transylvania" torpillé en Méditerranée - 29 officiers, 373 soldats et 11 marins ont péri

-       Victorieuse avance italienne vers Trieste

-       Le prix de la viande va baisser

-       La victoire italienne se développe - De nouvelles positions sont conquises - Le chiffre des prisonniers atteint 10,245

-       L'ébranlement de la ligne Hindenburg

-       Les grèves - L'agitation se poursuit, mais des arrangements sont en cours

-       Charles 1er médite une refonte de sa monarchie

-       Des aéroplanes ennemis attaquent la côte sud-est de l'Angleterre - 76 morts dont 27 femmes et 23 enfants - 174 blessés dont 48 femmes et 18 enfants - Trois aéroplanes boches abattus

-       L'échange des prisonniers de guerre

 

Morceaux choisis de la correspondance

Nous sommes très bien ici sauf que les boches nous assomment avec leurs contre-attaques et que nos hommes sont toujours sur le qui-vive.

22 mai - LUI.- J’ai reçu ta bonne lettre du 18. Ma petite Mie est toujours probablement imprudente, puisqu’elle me dit qu’elle a mal à la gorge. Soignez-vous bien ma chérie pour ne pas être prise lorsque je reviendrai en permission et que vous ne soyez pas obligée de couvrir cette gorgerette que je me réjouis de couvrir de baisers.

 

Je crois bien t’avoir dit que j’étais en effet classé au 20e corps depuis fin janvier, encore une lettre probablement qui ne te sera pas parvenue. Enfin tu sais cela n’a rien d’extraordinaire. D’ailleurs maintenant comme chef d’escadron je suis bien tranquille. Nous sommes très bien ici sauf que les boches nous assomment avec leurs contre-attaques et que nos hommes sont toujours sur le qui-vive. Nous souhaitons tous aller le plus vite possible au repos et moi encore plus que tous les autres, puisque je t’ai dit que les chefs d’escadron n’avaient pas l’autorisation de partir maintenant. Jusqu’ici cela ne m’a pas retardé puisque dans mon ancien groupe je ne pouvais guère partir avant le 3 ou 4 juin. Mais si cela devait me retarder beaucoup, j’aurais préféré rester simple capitaine et revoir ma Mimi dont je suis si en mal.

 

Nos chéris ne sont pas toujours raisonnables et notre petit Robert manifeste des velléités d’indépendance qu’il faudra tâcher d’enrayer un peu. Je crois qu’il ressemblera à son oncle Georges et d’ailleurs j’en suis ravi. Mais tu te rappelles Georges étant jeune était lui aussi très indépendant. En tout cas à son âge il faut qu’il plie devant l’autorité de sa maman.

 

Je suis content d’apprendre que notre pauvre Maman a enfin réintégré Docelles. Elle a dû se fatiguer énormément et je souhaite de tout cœur qu’elle n’ait pas d’autres ennuis. Evidemment elle a bien fait de ne pas signaler les abus qu’elle a pu constater. Je ne crois pas que cela servirait à grand-chose, car toutes ces canailles se sont mises à l’abri et il serait peut-être difficile de trouver des preuves palpables de leur malhonnêteté. Les honnêtes gens qui les dénonceraient seraient encore les dindons de la farce. Mais on a bien raison de dire que d’une façon générale l’homme est un bien vilain personnage.

 

Inclus un petit bout de muguet qui vient du front et que j’ai cueilli pour toi tout près de mon poste de commandement. Il t’apporte toutes mes pensées et tout mon amour.

 

24 mai - LUI.- J’ai reçu hier une lettre de Maguite qui m’annonce un envoi de différentes bonnes choses qui vont améliorer un peu notre popote. D’ailleurs depuis quelque temps nous pouvons mieux nous approvisionner. Dans le groupe que je commande on envoie tous les huit jours à Paris un fourrier, qui rapporte pour les batteries et pour les officiers différentes choses. Tout ici est tellement cher qu’on ne pouvait plus du tout améliorer l’ordinaire des hommes en leur donnant de temps à autre un peu de fromage, de la confiture et surtout des légumes que l’intendance ne fournit jamais en assez grande quantité. De cette façon nous dépensons moins et sommes bien mieux nourris.

 

Paul m’a écrit en effet pour me féliciter de ma promotion et me parle en même temps de Dedovo qui lui cause beaucoup de soucis. Il m’avait envoyé, comme aux autres membres du conseil, un rapport stipulant que, devant les exigences renouvelées des ouvriers, il serait probablement amené à fermer l’usine. Mais je ne crois pas que ce soit chose encore faite. L’essentiel est que l’usine soit respectée. Mais tu as cent fois raison de ne pas te faire de soucis pour des pertes matérielles. Cela ne signifie rien et j’ai toute confiance dans les capacités financières de ma petite femme pour gérer notre petit bien comme tu dis.

 

Toujours rien de nouveau ici. On ne parle pas de relève. Ma petite Mie, comme c’est ennuyeux de ne pas te revoir et comme je suis en mal de tout ton petit corps chéri, que j’adore et que je voudrais tant serrer contre moi. C’est très joli d’être chef d’escadron mais si c’est pour avoir moins de permissions que les autres je demande qu’on me remette de suite capitaine.

 

Bonnes amitiés à Maman, Thérèse et Maurice que je regrette aussi beaucoup de ne pas voir. Je t’embrasse avec les chéris de tout cœur. Tu diras à André que je suis content qu’il travaille mieux. Ton Geogi.

 

26 mai - LUI.- Je reçois ta bonne lettre du 23 mai et suis content d’apprendre que les enfants sont un peu plus sages et que tu es arrivée à les faire joindre. Je me réjouis aussi de les voir les bons chéris. Je pense bien que d’ici un mois j’aurai pu venir, mais ce n’est pas encore, d’après mes renseignements, pour les jours tout prochains.

 

Je me plais toujours très bien dans mon nouveau poste. D’abord je suis mieux installé, j’ai une paillasse et j’ai fait mettre des draps de sorte que je peux me déshabiller. Je n’ai pas besoin de te dire que je suis tout à fait à l’abri étant assez loin des batteries. J’ai comme adjoints trois officiers tous intelligents et qui ont fait toutes les offensives, la Champagne, Verdun et la Somme, avec lesquels je m’entends parfaitement. L’un d’entre eux, mon orienteur, est tout à fait intelligent. Il est sorti major de l’Ecole des Arts et Métiers et tu sais que les majors de toutes les écoles sont toujours des gens remarquables. A la Somme, étant détaché à l’infanterie, il a pris le commandement d’une compagnie arrêtée devant des mitrailleuses dont tous les officiers avaient été tués, est parti à leur tête revolver au poing, s’est emparé des mitrailleuses et a fait 18 prisonniers. Il a d’ailleurs été décoré pour cette action d’éclat. Il a vingt-sept ans, est marié, père d’une petite fille et habite St Dizier, où il est parti hier en permission bien content tu le devines.

 

J’ai été voir hier l’échelon de mon groupe et en ai profité pour faire mes adieux à mes braves conducteurs de mon ancienne batterie. Je t’assure que chez nous les officiers sont très aimés. Il est vrai que nous donnons toujours le bon exemple et que nous soignons le moral de nos hommes. Dans le groupe que je commande, les relations ne sont pas aussi amicales entre les officiers et les hommes mais, si nous venions à Docelles, les hommes ne parleraient pas d’eux comme ceux que vous avez actuellement. Ce matin j’ai été à l’infanterie. Il fait bien chaud et je me suis décidé à mettre mes vêtements de toile.

 

J’ai reçu la lettre de félicitations de Marie Molard et lui ai répondu. Je lui dis dans ma réponse que j’avais bien reçu sa lettre de souhaits et que j’avais écrit en même temps qu’à elle à son mari et à Germaine.

 

 

Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 27/05/1917 (N° 1379)

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Le général Robertson - Chef d’état-major général des armées britanniques

Le général sir William Robertson était, à l’époque où le maréchal French commandait en France, grand maître du quartier général britannique à Saint-Omer. Lors du remaniement qui fut opéré à la fin de 1915, dans le haut commandement anglais, le général Robertson fut chargé de diriger, à Londres, l’organisation matérielle de la guerre. Sir William Robertson a cinquante-six ans. « Une constitution de fer, pas de nerfs et l’absence absolue d’émotions », telles sont les caractéristiques, par les Anglais eux-mêmes, de son tempérament. Il a gravi tous les échelons de la hiérarchie militaire depuis les galons de sous-officier jusqu’à la direction de l’école d’état-major de Camberley. Tenace, pratique, bon vivant, c’est un Kitchener avec le sourire.

 

Un de nos confrères, qui lui rendit visite au quartier général anglais, le dépeint comme « un homme aux épaules carrées, à la mâchoire carrée, haut en couleurs, découvrant, lorsqu’il sourit, et il sourit souvent, de saines dents blanches sous de fortes moustaches châtain. Jamais homme, ajoute-t-il, ne fut plus représentatif de la race anglaise, robuste, mieux que robuste, puissante. Il fait penser à la ténacité du bouledogue quand il s’est accroché à un fond de culotte de maraudeur ». Sir William Robertson n’est pas grand causeur. La guerre est un vaste ‘business’ qui ne se traite pas en paroles. Des décisions, des actes.

 

Les Anglo-Saxons excellent à produire ce genre d’hommes d’action qui administrent des empires coloniaux comme une fonderie de Sheffield ou une filature de Manchester. Le chef d’état-major des armées britanniques a été, après lors Kitchener, ainsi que nous le disons plus haut, le directeur de l’organisation matérielle de la guerre. A l’heure où cette organisation produit de si merveilleux résultats, il nous paraît intéressant de donner à nos lecteurs le portrait du grand chef anglais qui l’a réalisée, et qui a démontré ainsi aux boches que, quoi qu’ils en puissent penser, le sens de l’organisation n’est point une qualité exclusivement germanique.

 

 

 

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Un observateur allemand tombe dans la Marne

Ce jour-là, vers 11 heures du matin, les habitants de Damery, Venteuil, Port-à-Binson, étaient vivement intéressés par le passage d’une « saucisse » boche allant au gré du vent après avoir rompu ses amarres. Le ballon boche, portant son observateur, était poursuivi par quatre de nos aviateurs, qui le mitraillaient d’importance. Perdant du gaz de toutes parts, l’appareil s’abattit sur le sol, mais auparavant l’observateur, déployant son parachute, sauta dans le vide. Le parachute fonctionna assez normalement pour aller déposer son fardeau en plein milieu de la Marne, où il disparut. L’observateur boche savait bien naviguer dans l’air, mais il avait oublié d’apprendre à nager.

 

 

 

Les instantanés de la guerre (photos)

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Ruines de l'église de Clamecy - Une statue de la Vierge est restée intacte

Périscope géant monté au bois Bouchot à 25 mètres des boches

La gare de Tergnier

Sur le front britannique - Transport de blessés

Blérancourt - Entrée du cimetière allemand

La boue à R…, village évacué par les boches

Maison de Coucy laissée intacte parce que le Kaiser y a habité

Tranchée évacuée près du Camp des Romains

Chasseurs alpins traversant une rivière sur des troncs d'arbre

Sur une route du front

Les ruines de Crouy

Conversation optique avec les avions

 

Thèmes qui pourraient être développés

  • Chemin des Dames - Une forte attaque allemande échoue entre Hurtebise et Sancy
  • Irlande - La question irlandaise
  • La grève des midinettes continue - Elle s'étend aux modistes et aux corsetières - Les midinettes obtiennent gain de cause – Elles auront la semaine anglaise – L’accord est signé
  • Etats-Unis - L'envoi en France d'un corps expéditionnaire américain
  • Politique - M. René Viviani et le maréchal Joffre retour d’Amérique sont acclamés
  • Allemagne - La crise des vivres à Berlin - Ni pommes de terre ni viande
  • Italie - Victoire italienne sur le Carso - Nos alliés enfoncent les lignes ennemies depuis Castagnavizza jusqu'à la mer - Ils font 9,000 prisonniers
  • Marine - Le transport anglais "Transylvania" torpillé en Méditerranée - 29 officiers, 373 soldats et 11 marins ont péri
  • Rationnement - Le prix de la viande va baisser
  • Front - L'ébranlement de la ligne Hindenburg
  • Autriche - Charles 1er médite une refonte de sa monarchie
  • Aviation - Des aéroplanes ennemis attaquent la côte sud-est de l'Angleterre - 76 morts dont 27 femmes et 23 enfants - 174 blessés dont 48 femmes et 18 enfants - Trois aéroplanes boches abattus
  • Prisonnier - L'échange des prisonniers de guerre
  • Front - Nourriture - Problème d'approvisionnement en légumes
  • Le général Robertson, chef d'état-major des armées britanniques (Portrait dans LPJ Sup)
  • Rationnement - Confiserie (LPJ Sup)
  • Les instantanés de la guerre (Photos dans LPJ Sup)
  • Religion - Fête religieuse - Notre-Dame Auxiliatrice - 24 mai
  • Religion - Fête religieuse - Pentecôte


19/05/2017
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