14-18Hebdo

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121e semaine de guerre - Lundi 20 novembre au dimanche 26 novembre 1916

LUNDI 20 NOVEMBRE 1916 - SAINT FELIX DE VALOIS - 841e jour de la guerre

MARDI 21 NOVEMBRE 1916 - PRESENTATION DE LA SAINTE VIERGE - 842e jour de la guerre

MERCREDI 22 NOVEMBRE 1916 - SAINTE CECILE - 843e jour de la guerre

JEUDI 23 NOVEMBRE 1916 - SAINT CLEMENT - 844e jour de la guerre

VENDREDI 24 NOVEMBRE 1916 - SAINT JEAN DE LA CROIX - 845e jour de la guerre

SAMEDI 25 NOVEMBRE 1916 - SAINTE CATHERINE D’ALEXANDRIE - 846e jour de la guerre

DIMANCHE 26 NOVEMBRE 1916 - SAINT PIERRE D‘ALEXANDRIE - 847e jour de la guerre

Revue de presse

 

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L’Echo de Paris – 20/11/1916

-       Prise de Monastir par les armées alliées - L'ennemi se replie en désordre

-       Le danger d'invasion de la Roumanie devient plus menaçant

-       Le jeune archiduc héritier sera "co-régent" d'Autriche-Hongrie

-       Les Germano-bulgares poursuivis au nord de Monastir

-       L'offensive Falkenhayn en Roumanie

-       Violente attaque autrichienne sur le Carso

-       Les Allemands traitent les Polonais comme des esclaves

-       Le problème du sucre

-       L'empereur François-Joseph est mort - La mort de l'ancien tyran de Venise, la nouvelle en est accueillie en Italie avec satisfaction

-       L'armée Falkenhayn progresse en Valachie - Elle serait près de Craïova

-       Canonnade intermittente sur le front

-       L'armée d'Orient au contact avec l'ennemi au nord de Monastir

-       Les torpillages - Ils coulent un bateau-hôpital - Cinquante victimes

-       Proclamation de Charles VIII

-       L'ennemi passe la Cerna - Les Roumains tiennent devant Campolung

-       Guynemer abat son 23e appareil, Deullin son 10e, Flachaire et Viallet leur 6e

-       Les Roumains se replient sur l'Oltu - Mackensen essaie de passer le Danube

-       L'attaque convergente vers Bucarest

 

Morceaux choisis de la correspondance

20 novembre - ELLE.- Nous avons passé notre après-midi de dimanche chez Maurice hier après y avoir déjeuné. Il nous a joué plusieurs airs de gramophone. Il a profité des avantages qu’on fait aux officiers pour en acheter un. Primitivement il pensait l’emporter comme toi sur le front, mais ensuite il a trouvé qu’il l’abîmerait trop dans son gourbi et il l’a fait expédier à Cheniménil. Nous avons entendu « le Bouquet, Samson et Dalila, l’Arlésienne, Manon, du Saint-Saëns, méditation de Thaïs, Ave Maria de Gounod, Un sou de plaisir de Hans le joueur de flûte, le roi d’Ys ». Enfin Maurice a acheté à peu près tous les morceaux que Maguy et moi chantions étant jeunes filles. Et cela nous a fait grand plaisir de les entendre à nouveau. Les enfants sont revenus à pied avec Mademoiselle, cela leur faisait leur promenade.

 

Nous avons eu le soir trois officiers d’artillerie à dîner, ainsi que Maurice et Thérèse. Ils sont à Mossoux depuis un mois et demi et sont venus visiter l’usine la semaine dernière et ont paru à Maman si bien élevés qu’elle les a invités. L’un sort de Centrale à peine, c’est un Parisien, très laid mais semblant très intelligent. Son frère aîné a été camarade de Paul L.J. à Centrale, il a été tout étonné de nous entendre parler de lui. L’autre, un jeune capitaine sortant de l’X, mais qui avait donné sa démission dès la fin de son année dans la troupe pour se lancer dans la construction des moteurs à pétrole pour les autos d’abord et ensuite dans les avions. L’autre est du Poitou, commerçant, moins bien que les deux premiers. Nous avons fait un bridge et ils sont partis vers onze heures. Tu vois que nous devenons mondaines.

 

Pour qu’Elise ait moins à faire le soir après le dîner, j’avais fait coucher les deux petits. Je leur avais dit dès samedi que celui qui encourrait un reproche ne resterait pas avec nous, me doutant bien qu’en deux jours, on trouverait une occasion de gronderie. En effet, Robert a été privé dès samedi soir. Mais Noëlle était très sage comme je te l’ai écrit hier et je me disais que je serais forcée de la garder à table comme récompense. Mais la pauvre Noëlle a été prise en faute. Tu vas voir la malice de la jeune personne. Cette semaine je lui avais acheté une paire de gants. Elle avait de suite projeté de les mettre le dimanche et je lui avais dit dans la semaine : « Non, tu mettras encore tes gants blancs dimanche, on les lavera lundi et je les rentrerai avec les affaires d’été. Mais cela ne lui disait rien, elle voulait mettre les neufs. Hier matin, elle arrive me montrer toutes ses affaires pour partir à la messe. Je lui vois ses gants gris et je l’envoie les reporter et chercher les vieux blancs. Elle commence à gémir, à dire qu’elle ne les trouve pas, qu’ils sont certainement dans le linge sale au grenier. Je l’oblige à les trouver et à les sortir du linge sale. Au bout de cinq minutes, elle revient et me montre des gants trempés d’eau : « Regardez ils étaient au grenier et sont tout mouillés, je ne peux les mettre ». En effet, je me suis rendue à l’évidence et elle est partie à la messe triomphante avec ses beaux gants, mais en rentrant, j’ai demandé à Elise si c’était elle qui avait jeté et mouillé les gants, elle m’a dit au contraire les avoir encore vus le matin dans l’armoire, de sorte que j’ai fait avouer à Noëlle au retour du catéchisme que c’était elle qui les avait d’abord cachés, puis lorsqu’elle a vu que je la forçais à les trouver, les a mouillés pour que je ne puisse l’obliger à les mettre. Aurais-tu cru qu’une bonne femme de sept ans aurait une pareille malice. Tu penses si ma privation de dîner avec les beaux officiers est arrivée à point pour punir une duplicité semblable. On a eu un gros chagrin, mais je n’ai pas cédé.

 

Les garçons sont vraiment bien plus francs que les filles. Ils n’ont pas ces petits raffinements, ils disent carrément non quand ils ne veulent pas faire quelque chose, quitte à être grondés de suite, mais ne tournent pas la vérité, ne cachent pas leur jeu comme cette Noëlle. Heureusement que les mamans sont là pour dévoiler les petites cachotteries.

 

Les journaux nous annoncent, en même temps que la prise de Monastir, l’envahissement prochain de la Roumanie. Et voilà encore un peuple qui aurait aussi bien fait de rester neutre, puisque ce sera encore un gage de plus entre les mains des Allemands et un grenier où puiser. Enfin ne parlons pas des bêtises faites, car il y en aurait des volumes.

21 novembre - ELLE.- Les journaux nous annoncent, en même temps que la prise de Monastir, l’envahissement prochain de la Roumanie. Et voilà encore un peuple qui aurait aussi bien fait de rester neutre, puisque ce sera encore un gage de plus entre les mains des Allemands et un grenier où puiser. Enfin ne parlons pas des bêtises faites, car il y en aurait des volumes.

 

Maurice est à la cote 301, qui est redevenu un secteur ordinaire, je lui demanderai ce soir ce qu’il pense des artilleurs. En tout cas, il est horrifié de tout ce qui traîne à l’arrière de leurs lignes, restes des attaques du printemps et été et dit qu’il va écrire à un député pour lui signaler ce désordre, il prétend qu’on pourrait récupérer des milliers et milliers d’obus de toutes sortes, millions de cartouches. Il prétend qu’il pourrait offrir cinquante et même 100 millions à l’Etat à condition de pouvoir ramasser pour lui tout ce qui traîne, qui est dans la boue, dans ce secteur à l’ouest de la Meuse. De chez eux, ils voient la débauche d’artillerie sur Douaumont tant allemande que française.

 

Hier nous avons passé la soirée chez Marie Krantz avec André Bertin. Maurice et lui étaient d’accord pour détester les officiers d’active et d’EM. André a une convalescence de 2 mois mais il est allé la semaine dernière à son bataillon qui est cantonné à Laveline et, comme il y a la place de capitaine adjoint au commandant à prendre, il va repartir dans quelques jours ne voulant pas laisser échapper cette proposition enviable, paraît-il. Sa blessure reçue le 24 décembre 1915 l’aura en somme tenu hors du front un an.

 

De ce côté tout est calme, mais on y ramène tous les chasseurs et alpins en réserve pour le moment, mais prêts à reprendre les montagnes si le Kronprinz qui a repris le commandement de l’armée d’Alsace veut faire un effort.

 

Nous irons cet après-midi à Laveline voir Paul Boucher et pousserons jusque Gérardmer chez les Henry, car Paul est presque toujours venu nous voir à ses permissions et il faut que Maurice aille se présenter aussi une fois. Il fait justement un beau temps, ce sera une bonne promenade.

 

21 novembre - LUI.- J’ai reçu ta bonne lettre du 18 nov. Vous avez bien fait de faire un bon feu pour l’officier que vous aviez à loger. Ce n’est pas amusant en effet de voyager pas ces nuits froides et je suis sûr qu’il aura été ravi de trouver à son arrivée une chambre bien chaude. Je voudrais bien être à sa place, pour le moment s’entend, car la Somme doit être bien plus dure évidemment que Soissons où la situation est toujours très calme. Mais enfin, j’aurais ainsi la chance de revoir peut-être plus souvent ma Mie dont je suis si en mal.

 

Enfin Déon est parti ce matin pour le 5ème tour qui est ainsi commencé et j’espère que le temps va marcher bien vite maintenant. Son fils est au front depuis deux mois. Il lui a télégraphié qu’il tâche d’avoir au moins une permission de quarante-huit heures mais je crois que le brave Déon se fait des illusions. Il trouve que c’est tout naturel. Je lui disais en plaisantant qu’il y aurait un bon moyen pour lui de voir son fils, ce serait d’attendre qu’il eût sa permission pour partir lui-même. Tu penses bien que cela n’a pas pris.

 

Ne te fais pas de soucis à mon sujet, je vais très très bien. Je souffre cependant de temps à autre des dents. Malheureusement il n’y a à Soissons qu’un petit dentiste militaire qui n’a pas l’air d’y connaître grand chose et qui a d’ailleurs trop à faire pour s’occuper de soins fréquents et longs. Je serai obligé de recourir à Gercet lorsque j’irai en permission au mois de janvier.

 

Le brave Dédé n’est pas très coquet, me dis-tu. Sois tranquille, l’âge des cravates claires et des vestons élégants viendra assez vite. Je serai d’ailleurs très heureux s’il veut s’occuper plus tard de culture, à condition bien entendu que ce ne soit pas à Sfax n’est-ce pas Mie, mais dans ce pays-ci par exemple cela doit être très intéressant et fort agréable. C’est un pays où les machines agricoles peuvent être facilement utilisées. Il faut donc relativement peu d’ouvriers et je crois que, lorsque ce sont des gens sérieux qui s’en occupent, la culture doit donner un bon rendement.

 

J’ai vu dans le Temps qu’un capitaine Boucher était proposé pour la croix. Je pense bien qu’il s’agit de Paul Boucher. Je suis heureux pour lui et voilà tante Anna qui va trouver enfin qu’on lui rend justice.

 

22 novembre - ELLE.- Nous avons fait hier une course en auto qui pour la première fois n’a pas réussi. Nous voulions voir Paul Boucher à Laveline. Première déception, on ne l’a pas trouvé. Comme on nous avait dit qu’il allait presque chaque soir à Gérardmer, nous n’avons pas beaucoup insisté, pensant que nous le trouverions chez ses parents ou sa femme. Et en arrivant à Gérardmer nous avons été bien ennuyés de voir qu’il n’y était pas. La voiture, qui avait très bien marché jusque là, quoique conduite par Maurice qui n’a pas ma manière, a commencé à traîner après Granges. J’ai dit à Maurice que je voulais descendre pour arrêter l’huile et regarder les bougies qui devaient être sales. Bien m’en a pris car je me suis aperçue que notre courroie de ventilateur était perdue. Il a fallu en pleine boue remettre celle de rechange. Mais nous n’allions guère plus vite et n’avons pu arriver à Gérardmer qu’en 3ème et 2ème vitesse. En arrivant en ville, un éclatement se produit dans le moteur, c’était une vis de fermeture qui venait de sauter. Nous ne nous en sommes aperçus que chez l’oncle Henry, car nous avons pu arriver jusque là et avons cherché à la remettre, après l’avoir retrouvée au fond du carter. Mais nous n’y arrivions pas et, comme le chauffeur des Henry était parti avec tante Marthe à Rambervillers, nous avons eu affaire à un soldat automobiliste de la division que l’oncle Henry connaît et qui lui a déjà rendu des services pour son auto. Il a l’air de très bien s’y connaître, il était avant la guerre chargé des essais et de la mise au point chez Rochet-Schw. Il nous a remis notre moteur en bon état de marche, et nous avons pu repartir vers cinq heures. Mais, troisième et dernier ennui, nos phares ne marchaient pas bien et la neige s’était mise à tomber. C’était moi qui conduisais au retour et il a fallu aller bien lentement pour être prudente.

 

Maurice et Thérèse dînaient chez nous avec André Bertin, nos petits étaient contents de l’entendre. Robert avait arboré ses manchettes naturellement. En rentrant d’auto, je l’ai trouvé en train de se laver les mains, de se donner un coup de brosse et il avait été chercher dans son armoire col amidonné, cravate et manchettes pour se faire beau, pour que je lui mette son col et qu’il soit tout prêt pour le dîner. Ils ont offert cigares et cigarettes et je leur ai permis de fumer une cigarette avec les messieurs, cela a été un délire de joie et j’aurais voulu que tu les voies tous les deux avec leur cigarette aux lèvres. Robert est monté se coucher quand elle était à peine commencée et, entre chaque objet qu’il enlevait, il allait la rallumer un peu au fourneau et en retirait une bouffée, paraît-il. A la fin, Noëlle lui a fait remarquer qu’il enfumait nos chambres et il a cessé.

 

Qui faut-il admirer ? C’est le pauvre troupier vivant dans la boue, couchant dans la paille depuis deux ans, splendide de ténacité à Verdun et partout.

Il croit que les Allemands sont aussi las que nous et, s’ils acceptaient de traiter dans ces conditions, restituer Belgique et Alsace, sans parler d’indemnités, on devrait s’empresser d’accepter. Car si on les laisse s’équiper en force pour le printemps, ils vont nous accabler de mitraille et la guerre durera encore deux ans.

23 novembre - ELLE.- Nous avons dîné hier soir chez Thérèse avec André Bertin, Paul Boucher, Suzanne et Yvonne. Paul regrettait de ne pas nous avoir vus et il est arrivé vers 6 h 1/2, s’invitant très gentiment et simplement. Maurice et lui ont été contents de se revoir, mais ils ne sont encourageants ni l’un ni l’autre, détestant les grands chefs et ne leur reconnaissant aucune valeur. Qui faut-il admirer ? C’est le pauvre troupier vivant dans la boue, couchant dans la paille depuis deux ans, splendide de ténacité à Verdun et partout. Paul a raconté les batailles auxquelles il avait pris part, les bêtises commises. Il est d’avis qu’on ne passera jamais sur notre front, que ceux qui parlent d’aller au Rhin sont des aveugles et des fous et qu’on devrait demander officiellement aux Allemands leurs conditions de paix actuellement. Il croit que les Allemands sont aussi las que nous et, s’ils acceptaient de traiter dans ces conditions, restituer Belgique et Alsace, sans parler d’indemnités, qu’on devrait s’empresser d’accepter. Car si on les laisse s’équiper en force pour le printemps, ils vont nous accabler de mitraille et la guerre durera encore deux ans. André Bertin n’est pas du tout sombre comme eux, il a foi en la victoire sans voir tout de même d’où elle viendra, mais il était d’avis aussi que le printemps prochain sera terrible et que les vivants de maintenant auront grande chance d’y rester. Enfin tu vois que leurs discours étaient rien moins que remontants. Paul heureusement a pris de son père sa façon de parler, de faire des gestes, beaucoup de faconde et nous a amusés ensuite par toutes ses petites histoires. Nous ne sommes partis tous qu’à 11 heures ½, aussi ce matin ai-je dormi jusque neuf heures. Quelle vie dévergondée mon pauvre chéri à côté de la tienne, triste et si régulière.

 

André a de temps en temps des moments de rébellion contre Mlle. Il m’a dit hier soir qu’il la déteste, qu’il ne pleurera pas à son enterrement. Je lui ai dit qu’il n’avait pas besoin d’aller à son enterrement, que je ne lui demandais pas de l’aimer, mais de lui obéir et d’être poli. Robert dit comme lui naturellement : « On lui dira qu’elle nous fiche la paix, hein André ». « Je lui dirais plus que cela, qu’elle nous foute la paix ». Tu vois mon pauvre chéri que tes fils sont loin d’être soumis et respectueux comme toi. André est toujours très étourdi pour certaines choses, les problèmes par exemple. Il aime bien l’histoire et les sciences naturelles. Il a aussi son livre de lecture qui l’intéresse beaucoup « biographies d’hommes célèbres ». Hier Maurice l’interrogeait sur ce qu’il avait appris ce jour-là et Dédé lui a dit : « Vous connaissez Palissy, l’oncle Maurice ? ». Maurice a fait un oui un peu douteux. « C’est lui qui a trouvé le secret pour faire de la porcelaine, de l’émail, il a manqué d’être tué dans la nuit de la St Barthélémy parce qu’il était protestant et puis le roi l’a enfermé à la Bastille, parce qu’il ne voulait pas lui donner son secret de fabrication et on l’a tué ». Robert a voulu montrer qu’il savait aussi sa leçon et a récité l’histoire de Suger et Louis VII et l’origine des communes avec le beffroi et le tocsin, il avait très bien compris ce qu’il avait appris. A part leur insoumission, ce sont de bons chéris desquels on fera quelque chose plus tard car ils sont intelligents. Robert en a une bonne dose, je t’assure.

 

23 novembre - LUI.- J’ai reçu ta bonne lettre du 18. Il faut croire qu’il y a de forts mouvements de troupes ou de matériel car, au lieu de recevoir notre courrier vers midi, nous ne le recevons plus maintenant qu’à six heures du soir.

 

Je me réjouis d’entendre le phonographe de Maurice quand je reviendrai en permission et surtout le Bouquet car chez Pathé il n’existe plus et le nôtre est usé depuis longtemps.

 

Je suis bien content que vous voyiez un peu de monde car les soirées à Docelles ne doivent pas être très gaies. Les artilleurs doivent venir je pense de la Somme. On entend beaucoup le canon de ce côté-là aujourd’hui. Je suppose bien que c’est le nôtre et qu’on va continuer l’offensive. Ce n’est pas le moment de la ralentir avec les progrès des Allemands en Roumanie. Dieu veuille qu’on puisse les arrêter à temps car c’est la guerre de nouveau prolongée.

 

Voyez-vous cette petite Noëlle. Tu fais joliment bien de la punir pour la corriger de ce vilain défaut. Il est vrai comme tu le dis que les petites filles sont toujours plus rusées que les petits garçons. Mais il faut corriger cette tendance et j’estime que tu as fort bien fait de te montrer énergique.

 

Tu ne m’as plus reparlé des yeux de Dédé ni de Maman. J’espère donc qu’il n’y avait rien et que tout cela s’est arrangé.

 

J’ai tout de même trouvé un dentiste plus compétent que celui que j’avais vu d’abord. J’espère qu’il pourra m’arranger cette maudite dent. D’ailleurs, depuis qu’il m’a fait hier un pansement, je ne souffre plus et je n’en suis pas fâché car c’est assommant, surtout que je dois bouger beaucoup tous ces temps-ci et ce n’est pas agréable par la bise de se promener quand on a mal aux dents.

 

Nous sommes aujourd’hui le 23 novembre. Il y a donc deux mois que je te quittais pour revenir ici. Ce qui me fait plaisir dans tout cela c’est que je n’ai plus que deux mois à attendre avant de te revoir. Si la guerre doit durer encore l’an prochain, j’espère bien qu’on augmentera encore les permissions car cela nous semble à tous un peu long et, si nous allions plus souvent chez nous, nous serions certainement plus patients.

 

Que te souhaiter, sinon ton retour prochain. Il est malheureusement indépendant de notre volonté et d’une échéance si lointaine encore.

24 novembre - ELLE.- J’ai fait une erreur en datant ma lettre hier, je me croyais seulement au 22 nov. et j’ai laissé ainsi passer le jour de ton anniversaire sans te souhaiter une 43ème année plus heureuse que les deux dernières. Mon pauvre chéri je voudrais tant qu’un chaud et tendre baiser t’arrive en même temps que mes bons vœux et te prouve une fois de plus mon amour. Que te souhaiter, sinon ton retour prochain. Il est malheureusement indépendant de notre volonté et d’une échéance si lointaine encore, qu’on n’ose pas penser à l’avenir, et je préfère vivre au jour le jour.

 

Nous avons un très beau temps quoiqu’un peu froid. André a les mains gercées car il s’obstine à ne pas mettre de gants et la pauvre Noëlle se plaint d’engelures au pied, qui lui font très mal le soir surtout. Elle en a déjà eu l’hiver dernier, c’est une petite misère qui revient chaque année quand on y est sujet. A part cela ils vont merveilleusement tous les trois. Je suis très contente de Robert, dont la température restée si élevée depuis deux ans redevient normale. Depuis mon retour de Paris, il n’a plus dépassé 37°5 interne le soir et plusieurs fois je n’ai trouvé que 37 ou 37°2, ce qui prouve une très grande amélioration dans son état. Je suis bien reconnaissante au docteur de Paris de l’avoir si bien soigné. Nous l’aurions perdu certainement si nous l’avions laissé sans le soigner en août 1915. Heureusement que nous sommes tombés entre les mains d’un bon médecin pour lui comme pour moi.

 

Les enfants ont fait une bonne promenade aux Têtes. André grognait un peu pour partir, il aurait préféré jouer mais je ne l’ai pas écouté car il faut une règle, si un jour on leur permet de ne pas se promener, le lendemain ce sera encore de même. En rentrant il a pris son âne dans le jardin et Robert est allé à Cheniménil en bicyclette payer une note chez le cordonnier. J’avais voulu y envoyer André mais il ne savait pas où il demeurait et n’a pas voulu y aller. « C’est bon, a dit Robert, je demanderai bien et je trouverai ». Et en effet il a trouvé.

 

Nous avons reçu hier un chèque de 500 francs de la Blanchisserie de Thaon, ce n’est pas lourd pour deux actions qui valent 22 mille francs. Ils donnent 10% sur le prix initial de 2 500. Il était payable à Cornimont de sorte que je l’ai envoyé à Cornimont pour qu’on l’encaisse au bureau.

 

Maurice part samedi, il disait hier à André Bertin que les artilleurs dans leur secteur n’ont pas beaucoup de munitions, et l’infanterie n’a pas le droit de demander aux 75 des tirs de représailles.

 

Ils ont fait revenir un frère qui avait été prisonnier ce printemps à Verdun et qui va très bien. Si la guerre doit encore durer un an et plus, cela vaut la peine de s’en occuper.

25 novembre - ELLE.- Maurice part aujourd’hui et nous allons reprendre une vie plus calme. Depuis son arrivée, il est venu dîner presque tous les soirs ou nous allions chez lui et on veillait jusque 11 heures ou 11 heures ½. Hier soir, nous ne sommes rentrées Maman et moi qu’à minuit moins le quart. Le temps de rentrer l’auto, de se coucher, on était à peine au lit que pour une heure. Comme nous étions seules chez Maurice, nous n’avons pas joué aux cartes et avons causé bien paisiblement. Thérèse est si bonne et charmante, plus on la voit, plus on l’aime.

 

Cette guerre aura eu au moins ce résultat de rattacher fortement Maurice à sa femme. Dans sa première année de mariage, il n’était pas gentil pour elle. Mais maintenant il lui reconnaît toutes ses qualités et l’aime beaucoup. C’est le triomphe de la douceur féminine. Si au début, Thérèse s’était fâchée et avait jeté le manche après la cognée, cela aurait pu faire un très mauvais ménage. Mais elle a accepté les exigences de son mari avec soumission et peu à peu l’a compris. Et maintenant elle a une grande influence sur lui, ce qui nous fait bien plaisir car c’est une femme sûre et toute de devoir.

 

En ce moment ils sont maigres tous les deux, cela fera du bien à Thérèse de venir avec nous un bon mois en Suisse ou à Chamonix pour se reposer. Nous serons à l’hôtel et, avec sa bonne qui s’occupera de ses enfants, elle sera bien tranquille. Nous partirions de suite après ta permission et y passerons le mois de février.

 

Les enfants ont fait une narration hier et celle de Noëlle est gentiment écrite, je lui ai dit qu’on te l’enverrait. Cette Noëlle lit beaucoup et elle a tellement de mémoire qu’elle retient des phrases entières par cœur et elle les replace à propos. Tu verras celle du début. En la lisant, je me suis dit que je l’avais déjà vue quelque part et en effet c’est dans un livre de Hansi sur l’Alsace « Mon village ». « Le village que je vous décris n’est pas de mon invention, il existe réellement, c’est, etc. ». Elle a trouvé bon de plaquer cette petite phrase qui fait très bien comme entrée en matières. Je me garderai bien d’en parler à d’autres qu’à toi, car cela excite facilement l’envie et la jalousie, mais vraiment c’est un plaisir d’avoir une enfant aussi intelligente.

 

Nous irons demain déjeuner chez Mme Trivier, qui nous a fait dire qu’une dame de Xertigny a une sœur mariée en Suisse à un médecin et qu’elle pourra nous donner beaucoup de renseignements utiles pour y faire revenir Georges. Ils ont fait revenir un frère qui avait été prisonnier ce printemps à Verdun et qui va très bien. Si la guerre doit encore durer un an et plus, cela vaut la peine de s’en occuper, et Maman partant en Suisse lundi y arrivera avec des données précises. Il paraît que tous les docteurs allemands qui font les évacuations sont très sensibles au « graissage ». Mais il faut qu’on soit large.

 

Evidemment, tous ces deuils sont terribles mais pas moyen de les éviter, à moins de faire de suite une paix qui serait à l’heure actuelle désastreuse pour la France, puisque jusqu’à présent nous ne sommes pas les vainqueurs.

25 novembre - LUI.- J’ai reçu ta bonne lettre du 21 courant et te retourne inclus la lettre d’Alice Mangin. Evidemment, tous ces deuils sont terribles mais pas moyen de les éviter, à moins de faire de suite une paix qui serait à l’heure actuelle désastreuse pour la France, puisque jusqu’à présent nous ne sommes pas les vainqueurs.

  

Maurice ne se trompe pas quand il dit qu’il y a partout beaucoup de coulage. Mais il a tort d’en faire tomber la responsabilité sur le haut commandement. Les véritables responsables sont d’abord les hommes qui sont peu soigneux et s’en moquent. J’ai dû dans ma batterie les prévenir depuis longtemps que, pour chaque objet perdu, ils auraient de la prison. Bien entendu, la prison en elle-même leur est indifférente, mais ce qui ne leur est pas indifférent c’est qu’ils ne touchent pas leur prêt chaque jour de prison. De cette façon ils remboursent à l’Etat ce qu’ils perdent et tu peux être tranquille ils ne perdent plus rien car ce sont eux qui paient.

 

La faute incombe également aux officiers subalternes, capitaines ou lieutenants, qui s’en fichent absolument d’une façon générale. Ce n’est cependant pas à un général à passer son temps à constater tout ce qui traîne de côté et d’autre. Enfin au fin fond, disons-nous bien que nous tous nous ne faisons pas tout ce qu’il faudrait. Tu pourras demander en riant à Maurice s’il ne se sert jamais de l’auto du colonel que pour le service. Si par exemple l’auto en question ne le conduit pas à la gare quand il doit partir en permission. Si les dépenses de pétrole pour l’éclairage ne sont pas comptées comme dépenses de l’auto. Je suis sûr que, si je voulais, je trouverais des abus chez Maurice comme ailleurs, comme chez moi.

 

Quant aux officiers de l’active et d’état-major, il en est d’eux comme des autres. Beaucoup sont paresseux et ne songent qu’à leur avancement, mais il y en a tout de même qui travaillent. J’imagine que ceux qui sont à Verdun depuis février ou dans la Somme depuis juillet ont eu beaucoup à faire.

Quant aux officiers de l’active et d’état-major, il en est d’eux comme des autres. Beaucoup sont paresseux et ne songent qu’à leur avancement, mais il y en a tout de même qui travaillent. J’imagine que ceux qui sont à Verdun depuis février ou dans la Somme depuis juillet ont eu beaucoup à faire.

 

Il fait très mauvais aujourd’hui et le temps est bien bouché. Aussi je ne puis pas sortir cette après-midi. Le courrier n’est pas encore arrivé, il doit y avoir de forts déplacements de troupes.

 

Comment vont les enfants et leur travail ?

 

J’ai depuis deux jours 43 ans ma pauvre Mie. Quel dommage que je ne sois pas dix ans plus jeune et qu’il n’y ait pas de guerre. Mais tout de même je suis encore solide et, tant que j’aurai ma Mie chérie, je serai toujours gai et heureux.

 

26 novembre - ELLE.- Paul Boucher est venu hier déjeuner avec son commandant chez André Bertin. C’est vraiment un bon bataillon en ce moment, ils ont 40% de permissions. Mais Paul Boucher ne veut pas la prendre maintenant, puisqu’il peut aller chez lui et circuler en somme très librement et il aime mieux attendre que le bataillon ait repris un secteur pour prendre ses sept jours. Suzanne et Yvonne sont venues le chercher vers cinq heures et nous les avons retenus à dîner. Ils ne sont repartis que tard et ont dû encore repasser par Laveline pour y déposer un officier et sa femme qui était arrivée jusqu’ici par le train mais n’avait pas de laissez-passer pour Laveline. Paul est comme Maurice, très hostile à ce qui est général, état-major et même bourgeois riche, chez qui il dit qu’on est bien plus mal reçu que chez les petits rentiers ou paysans.

 

Nous sommes allés tout à l’heure déjeuner chez les Trivier à Xertigny, où nous avons trouvé ces dames seules. Mr était à une battue du côté de Padoux avec Mr Bresson de Fougerolles, battue demandée par les fermiers contre les sangliers et cerfs trop abondants. Mme Trivier et Maman ont parlé de l’impôt sur le revenu. Mr n’a pas voulu déclarer, il a préféré se laisser taxer, mais il avait été aussi très mécontent d’être obligé de payer chez le percepteur de Xertigny devant sa femme, ses enfants travaillant et jouant dans son bureau, son petit scribe, fils d’un sacristain ou gendarme quelconque, enfin maintes oreilles indiscrètes et langues prêtes à marcher, c’est vraiment très ennuyeux. Le contrôleur est venu chez l’oncle Henry demander à voir les livres pour contrôler la déclaration des bénéfices de guerre et demander maints détails. L’oncle Henry a refusé de les leur donner et de les lui montrer. Il est dans son droit, mais je trouve cela dangereux, car cela peut faire croire qu’on a falsifié. Maman a dit à Mr Bigaut que, si on vient en son absence cette semaine, qu’il montre tout, bilan et livres, cela vaudra bien mieux.

  

    

Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 26/11/1916 (N° 1353)

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L’ouvrière parisienne - Avant la guerre - Pendant la guerre

L’autre jour, un journal anglais contait cette anecdote : « Un haut fonctionnaire qui visitait dernièrement une usine de munitions assez éloignée de Londres fut frappé de la beauté d’un certain nombre de jeunes filles employées à la fabrication des obus. « ‘By jove’, dit-il au directeur, vous n’avez là que de jolies filles. Vous les choisissez donc ? » « Mon Dieu non, répondit son interlocuteur, seulement ce sont là les figurantes d’une revue jouée récemment dans notre ville par une troupe en tournée. Comme la recette avait été fort maigre sur tout le parcours, ces pauvres filles entendant parler des salaires élevés que nous donnions à nos ouvrières, abandonnèrent toutes ensemble leur impresario et me prièrent de les engager ici. J’avais justement besoin d’ouvrières, pouvais-je refuser ? Je suis d’ailleurs enchanté de leur travail. »

 

Dans nos usines de guerre non plus, les jolies personnes ne manquent pas. Plus d’une ouvrière parisienne, naguère employée à quelque industrie de luxe dont la guerre avait compromis ou ralenti la prospérité, se sont mises à tourner des obus ou à faire des fusées. Et elles s’en tirent à merveille. Elles ont pris goût à ce métier, y ont acquis une dextérité extraordinaire. Telle jolie midinette qui, avant la guerre ne savait que chiffonner de la soie, tordre le laiton, manier la plume ou la fleur, vous manipule aujourd’hui l’acier, actionne les bras des leviers, fait marcher les machines à tourner, à percer, à fileter, à fraiser, à décolleter, se sert en un mot de ces outils de précision comme un vieux compagnon blanchi dans le métier.

 

On avait hésité au début à confier aux femmes ces travaux ; les premiers essais furent timides ; mais ils donnèrent de si bons résultats que, peu à peu, la main d’œuvre féminine se multiplia dans toutes les usines de la Défense nationale. Beaucoup de femmes s’y embauchèrent avec le sentiment qu’elles allaient ainsi faire leur devoir patriotique. Dans son livre ‘Voix de femmes’ que j’ai déjà cité ici, Ernest Gaubert raconte : « Je parcourais un atelier de tissage, lorsqu’une jeune femme m’arrêta. Elle était grande, avec de beaux cheveux et les yeux pleins de larmes : « Est-ce que c’est plus difficile de faire des obus que ce que je fais ici ? - Je ne crois pas. - Est-ce que vous ne pourriez pas me faire prendre dans une fabrique d’obus ? - Pourquoi donc. Vous êtes bien ici. - C’est que les boches m’ont tué mon homme ; je me vengerai mieux, il me semble, en faisant des obus. » N’est-ce pas un mot vraiment cornélien que le mot de cette simple ouvrière ?

 

Ainsi les femmes auront rendu un immense service à la défense du pays. Comme le disait l’autre jour un de nos confrères qui venait de faire une enquête parmi ces travailleuses, « quiconque écrira l’histoire de la France pendant la lutte actuelle devra leur consacrer un chapitre. » Et ce chapitre sera l’un des plus beaux et des plus émouvants de cette histoire.

 

 

 

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Le front de l’Argonne - Vue panoramique

L’Argonne !... s’il est un terrain historique, c’est bien celui-là. C’est là que se prépara la première défaite des Prussiens en France. En 1792, quand Brunswick envahit la France à la tête de ses pandours et tenta de marcher sur Châlons, Dumouriez le força à modifier ses plans en occupant les défilés des Islettes, de Grandpré, de la Croix-aux-Bois et du Chesne Populeux.

 

« L’Argonne, dit Arthur Chuquet, l’éminent historien des guerres de la Révolution, n’a plus aujourd’hui la même importance militaire qu’en 1792. Elle n’a plus arrêté l’invasion. Blücher l’a tournée en 1814 ; la troisième armée prussienne ou armée de la Meuse l’a traversée sans obstacle en 1870. Mais dans l’automne de 1792, à une époque où les routes n’étaient pas entretenues avec le même soin qu’aujourd’hui, où presque toutes les voies de communication qui figurent actuellement sur la carte n’étaient pas encore pratiquées, où le pays présentait mille obstacles que les défrichements et les déboisements ont fait depuis disparaître, l’Argonne offrait des ressources de défense très sérieuses par ses étangs, par ses pentes rapides et abruptes (surtout celles du versant oriental qui regardent l’invasion), par ses gorges en ‘échappées’, par ses chemins encaissés qui formaient de véritables ravins… » Et nos grands aïeux de 1792, profitèrent admirablement du terrain et se couvrirent de gloire en Argonne.

 

De même, nos soldats d’aujourd’hui ont illustré par leur héroïsme ce pays d’Argonne où leurs pères avaient vaillamment combattu.

 

 

Les instantanés de la guerre (photos)

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Les quatre trompettes d'argent données par le 4e corps français à la brigade russe

Débarquement des fusiliers-marins français au Pirée

Le général Gouraud décorant un fanion russe

Au camp russe - La garde du drapeau

Vue de la vallée de Meiringen (Suisse) où sont internés des prisonniers de guerre français

Le pont de Cernavodă que les Roumains ont fait sauter pendant leur retraite

La toiture d'une maison projetée dans un arbre, par un obus

La torpille à air comprimé

Un des rares arbres du bois du Chapitre qui soit encore debout

Les ânes portant la soupe

L'amiral anglais rend visite à M. Venizélos

Un jeune médecin allemand prisonnier

 

 

Thèmes qui pourraient être développés

  • Macédoine - Prise de Monastir par les armées alliées - L'ennemi se replie en désordre
  • Roumanie - Le danger d'invasion de la Roumanie devient plus menaçant
  • Autriche-Hongrie - Le jeune archiduc héritier sera "co-régent" d'Autriche-Hongrie
  • Pologne - Les Allemands traitent les Polonais comme des esclaves
  • Rationnement - Le problème du sucre
  • Autriche - L'empereur François-Joseph est mort- La mort de l'ancien tyran de Venise, la nouvelle en est accueillie en Italie avec satisfaction - Proclamation de Charles VIII
  • Aviation - Guynemer abat son 23e appareil, Deullin son 10e, Flachaire et Viallet leur 6e
  • Roumanie - L'attaque convergente vers Bucarest
  • Loisirs - Le gramophone - Le Bouquet
  • Prisonnier - Le "graissage" des médecins allemands pour faire venir des prisonniers en Suisse
  • Femmes - L'ouvrière parisienne (LPJ Sup)
  • Matières premières - L'éclairage de nos pères (LPJ Sup
  • Les instantanés de la guerre (Photos dans LPJ Sup)
  • Religion - Fête religieuse - Présentation de la Sainte Vierge - 21 novembre


18/11/2016
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