14-18Hebdo

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112e semaine de guerre - Lundi 18 septembre au dimanche 24 septembre 1916

 

LUNDI 18 SEPTEMBRE 1916 - SAINT JOSEPH DE CUPERTINO - 778e jour de la guerre

MARDI 19 SEPTEMBRE 1916 - SAINT JANVIER - 779e jour de la guerre

MERCREDI 20 SEPTEMBRE 1916 - SAINT EUSTACHE - 780e jour de la guerre

JEUDI 21 SEPTEMBRE 1916 - SAINT MATTHIEU - 781e jour de la guerre

VENDREDI 22 SEPTEMBRE 1916 - SAINT THOMAS DE VILLENEUVE - 782e jour de la guerre

SAMEDI 23 SEPTEMBRE 1916 - AUTOMNE - SAINT LIN - 783e jour de la guerre

DIMANCHE 24 SEPTEMBRE 1916 - NOTRE-DAME DE LA MERCI - 784e jour de la guerre

Revue de presse

-       Les Russes reprennent l'offensive

-       Les armées franco-britanniques accentuent leur vigoureuse pression

-       Prise de Florina par les troupes françaises - Les Serbes maîtres de la crête du Kalimak-Tchalan

-       Les Autrichiens tentent inutilement plusieurs diversions - Des attaques sur le Carso ont été repoussées par les Italiens

-       Arrêt de l'offensive Mackensen devant les positions russo-roumaines

-       Les Bulgares évacuent Monastir

-       Au nord de la Somme - Puissante contre-offensive allemande entièrement brisée

-       Victoire russo-roumaine en Dobroudja

-       La poussée russe se développe dans les Carpathes et en Volhynie

-       Le Pèlerinage de la Mecque rétabli pour les Musulmans français

-       Les Anglais ont progressé entre Flers et Martinpuich

-       56 combats aériens - L'adjudant Dorme abat son 11e avion - Le lieutenant Deullin son 7e - L'adjudant Tarascon son 6e - L'adjudant Lenoir son 10e - L'exploit de l'adjudant Baron

-       La crise intérieure de la Grèce

 

Morceaux choisis de la correspondance

13 septembre 1916 - 21 septembre 1916 - Permission de Georges Cuny à Docelles

 

22 septembre - ELLE.- Je veux bien vite te tranquilliser, ce n’est pas encore aujourd’hui que sera arrivé l’accident fatal qui doit me faire prendre en horreur l’auto et ses dangers. Nous étions rentrés Dédé et moi avant 9 heures et demie, nous nous sommes arrêtés chez Thérèse cinq minutes pour lui donner les épreuves qu’elle m’avait chargée de prendre chez le photographe.

 

J’ai pensé à toi tout le jour et suis bien en mal de mon chéri tant aimé. Dis-moi bien vite dès ton arrivée comment tu es installé et si tu te trouves mieux que dans ton ancienne position. Nous allons tous bien, j’ai passé une bonne après-midi de repos au soleil, les enfants ont fait leurs devoirs un peu laborieusement puis ils ont circulé sur leur âne.

 

Je te dis bien tendrement bonsoir en regrettant que ce soit moins doux que ces derniers jours.

 

23 septembre - ELLE.- C’est de mon lit que je t’écris, bien installée pour me reposer de ma course à Epinal. Je suis montée me coucher dès la fin du repas, que nous prenons à l’heure exacte depuis le départ de Maman. La voiture remarche bien, je l’ai mise facilement en route à Epinal, et je ferai réparer le frein à main dès que possible pour te faire plaisir. En arrivant à 11 heures 1/2 comme me l’avait recommandé Paul, personne n’était encore arrivé. J’ai donc attendu en lisant la gazette et vers midi toute la bande est arrivée. Pierre Mangin avec une énorme serviette sous le bras, Georges Garnier, l’oncle Paul et l’oncle Vautrin auquel j’ai trouvé meilleure mine que la dernière fois que je l’avais vu, Gustave, Camille Humbert et sa fille. Il paraît que Phulpin était à la réunion mais n’avait pas voulu venir déjeuner à la même table que Pierre Mangin.

 

Il n’a pas été question de la réunion à table, si ce n’est que j’ai entendu l’oncle Paul dire à Pierre qu’il avait rudement mal acheté sa houille, puisqu’il avait une moyenne de 114 francs pour ses deux ans, c’était bien trop élevé, etc. Là-dessus Pierre a répondu que c’était une erreur de chiffre, qu’elle ne lui revient pas à 114, mais à 100fr. Eh bien ! C’est encore trop cher, elle ne devrait pas aller à plus de 80. L’oncle Vautrin m’a dit que la lettre écrite par toi à Paul l’a vivement ému, qu’il admire ton désintéressement et ta loyauté, mais qu’il a bien vu que cette lecture avait déplu aux Humbert car Mr Humbert a soutenu une toute autre thèse. Il paraît qu’à l’unanimité on t’a voté des félicitations et remerciements, et, pour les deux gérants mobilisés, à titre de « reconnaissance » et non pas de tantièmes, ni appointements, de manière que tu ne puisses refuser, m’a dit l’oncle Vautrin et m’a redit Paul Cuny et Georges Garnier après, la somme de 50 000fr. Nos deux oncles m’ont répété à plusieurs reprises quel plaisir ils avaient eu à te revoir et quelle affection et estime ils avaient pour toi. Inutile de te dire que mon cœur de femme a tressailli de joie et que j’ai acquiescé à ces compliments et accepté ces bonnes paroles avec enthousiasme. Mon Geogi chéri je t’aime tant et je suis si contente de voir tout le monde t’aimer.

 

Il paraît que la réunion a bien marché, on a perdu d’abord beaucoup de temps à parler de Duranthon, puis Pierre a parlé de l’inventaire, et Georges Garnier a demandé de la part de son père si on avait fait l’inventaire selon les nouveaux statuts adoptés paraît-il après ta demande en 1911, c.à.d. inventorié les matières au prix de facture. Il s’est trouvé que Pierre les avait inventoriés au cours du jour, et cette modification, m’a dit Paul, va presque baisser les résultats de moitié. Je me demande comment ont été faits les comptes. Il paraît que Pierre avait l’air un peu penaud. Puis est venue la lecture de ta lettre après laquelle l’oncle Vautrin a pris la parole. Très bien, m’a dit Paul. Puis après, je ne sais plus, les messieurs, tu connais cela, n’entrent pas beaucoup dans les détails.

 

A table, on a discuté la politique Briand et Delcassé, bêtes noires de notre Sieur. Paul, qui n’aimait pourtant pas le premier autrefois, l’a défendu vigoureusement. Camille Humbert et l’oncle Paul ont dit pas mal d’inepties de temps en temps. On a parlé impôts sur le revenu, impôts futurs, on a remué des millions et même des milliards. Pendant ce temps Gustave, qui était près de moi, me soutenait que la France irait à mal jusqu’à ce que nous ayons un roi à la tête. Grand-Dieu, quel roi nous offres-tu ? lui ai-je dit. N’importe lequel, l’homme importe peu, c’est le régime qui compte, et il a paru très étonné quand je lui ai dit que j’aimais mieux la république. Il m’a dit que Paul n’était plus républicain.

 

Mais je cause, et les pages s’ajoutent, je continuerai demain car je t’envoie la lettre reçue de Paul L.J. ce matin. Il y a heureusement à Angoulême un excellent chirurgien de Paris mobilisé, qui n’a cependant que 35 ans mais dont ils ont les meilleurs renseignements. Maguy est à la clinique Ste Marthe, maison de santé tenue par des religieuses. Maguy avait très peur du chloroforme depuis l’accident de la pauvre Marthe Krantz. Mais l’opération s’est bien passée. Je suis contente que Maman n’ait pas su la vérité avant de partir, elle eut fait un voyage bien plus pénible avec cette pensée.

 

Tendresses. Ta Mi.

 

Et dire que nous en avons encore pour un an, c’est vraiment navrant.

24 septembre - ELLE.- J’ai arrêté ma longue lettre d’hier soir car j’ai pensé que malgré tout le plaisir que tu aurais à me lire tu me gronderais si tu savais l’heure marquée à ma montre à ce moment. Il était onze heures du soir. C’était à peu près notre heure de sommeil quand tu étais là, mais il faisait bien meilleur recevoir tes caresses ou bavarder tout doucement, blottie sur ton épaule, bien serrée contre toi. Tandis que maintenant j’en suis réduite à causer toute seule et à griffonner du papier pour te l’envoyer, c’est très loin d’avoir la même saveur. Et dire que nous en avons encore pour un an, c’est vraiment navrant. Mais c’est bon de se savoir aimé comme nous nous aimons, cette certitude vous met la joie au cœur et donne la patience d’attendre les jours meilleurs.

 

Hier en reconduisant l’oncle Vautrin à la gare d’Epinal, j’étais seule avec lui, Georges Garnier marchait avec Gustave et Paul Cuny avec l’oncle Paul, je lui ai parlé de Maguy et lui ai dit à peu près le contenu de la lettre de Paul L.J. que je t’ai envoyée. Quand je lui ai dit qu’on avait laissé l’enfant, il a sursauté et a dit : « Mais elle a eu affaire à un imbécile qui s’est trompé, il a cru à une grossesse extra-utérine et quand il a ouvert il s’est aperçu de son erreur mais naturellement il s’est bien gardé de le dire ». Je ne sais si l’oncle Vautrin a raison ou tort, il n’a pas vu Maguy et son diagnostic pourrait être faux, aussi je me garderai bien de faire part à Maman de ce qu’il m’a dit, elle paraît avoir confiance dans le docteur de là-bas. C’est l’important. Tandis que si elle s’imaginait qu’il a pu se tromper, elle se ferait des idées mauvaises et des chimères. Maman t’a écrit qu’on avait aussi enlevé l’appendice. Tout va bien jusqu’alors, tant mieux. Tu sais que le fameux mot descure était une altération de de Reure. Je suis bien contente qu’il ne nous soit pas arrivé ainsi, car ce mot de de Reure nous eut affolés en nous faisant craindre la même issue fatale que pour la pauvre Louise, et Maman aurait fait un voyage bien plus pénible. Mme L.J. est arrivée de Vichy le jour de l’opération sans rien savoir.

 

Marie Molard me charge, dans une carte arrivée après ton départ, de te dire que le fils de Marie Michel, Louis, a été tué dans la Somme, près du village de Cléry ; ses camarades n’ont pas retrouvé son corps après l’attaque et les pauvres parents se demandent avec angoisse si on a pu l’enterrer. Je lui écris un mot, mais tu feras bien de le faire de ton côté. Si tu as vu ta sœur, elle t’en aura parlé.

 

J’ai reçu aussi ce matin un télégramme des petites Claudel de Ville s/Saulx annonçant la mort de leur père, un bon ami de papa qui s’en va. Les pauvres petites seront bien seules dans le grand château.

 

24 septembre - LUI.- J’ai fait un excellent voyage de retour que je tâcherai de te raconter plus longuement demain. Aujourd’hui en effet je suis excessivement pressé. Nous sommes aux environs de la même ville que l’an dernier mais ce n’est pas dans le même secteur et, comme j’ai provisoirement les deux batteries sous mes ordres, j’ai fort à faire pour me mettre au courant, relire toutes les instructions, voir tous les observatoires, etc. Il faut de plus que j’écrive un mot à Maman pour lui faire part du changement de mon secteur postal. Prends-en note. Même adresse que d’habitude mais secteur postal 79. Je suis sûr que ta première lettre ne me parviendra pas, ni la lettre que j’avais demandée à Maman pour me donner des nouvelles de Maguite. Je n’ai pas vu Paul à Paris, ce qui m’a un peu inquiété.

 

Ecris-moi vite. Je t’écrirai longuement demain et je t’embrasse avec les chéris en gardant le souvenir des heureuses journées passées ensemble dernièrement. Ton Geogi.

 

Uelleb va bien. Je suis très bien installé dans une bonne chambre d’un château.

 

Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 24/09/1916 (N° 1344)

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Le général Cadorna - Commandant en chef des armées italiennes

Le généralissime des armées italiennes est issu d’une famille militaire de renom. Son père et son oncle ont joué dans l’armée piémontaise un rôle important lors des guerres contre l’Autriche ; son père surtout, le général Raphaël Cadorna, prit part à la campagne de 1849, à la suite de laquelle il s’engagea dans l’armée française et fit la campagne de Kabylie dans le corps de Saint-Arnaud. Il fut décoré de la Légion d’honneur « pour sa belle conduite et pour la bravoure qu’il a déployée durant l’expédition ». Plus tard, il fit partie du corps expéditionnaire que le Piémont envoya en Crimée aux côté des Alliés. Lors de la guerre de 1866, Raphaël Cadorna commandait l’avant-garde de l’armée Cialdini, chargée de pousser vers l’Isonzo, « de chasser les Autrichiens de la région frontière, de s’appuyer sur Trieste et, s’il le fallait, de passer les Alpes pour marcher sur Vienne ». Il est curieux de voir le fils commander à son tour la guerre de libération, alors interrompue, et de le voir reprendre peut-être le même plan de campagne avec les mêmes objectifs.

 

Luigi Cadorna est né à Pallanza en 1850. Il a fait ses études au collège militaire de Milan, puis à l’académie militaire de Turin, et il fut nommé sous-lieutenant dans le corps d’état-major à l’école de guerre. C’est en 1883 qu’il devint officier supérieur, chef de bataillon du 62e régiment d’infanterie ; il commença à se signaler par la réforme de l’éducation militaire dans son régiment qu’il commanda trois ans. Rentré au service d’état-major, il reçut la mission de diriger, comme adjoint au commandement de la division de Vérone, les services de cette place importante. Il y acquit une connaissance approfondie de la région italienne qui avoisine directement le Trentin. Colonel à quarante-deux ans, il fut mis à la tête du 10e régiment de bersaglieri ; il fut ensuite successivement chef d’état-major du corps d’armée de Florence, général de brigade en 1898, général de division en 1905, commandant de corps d’armée, à Gênes en 1910 et enfin chef de l’état-major et généralissime.

 

« Le jour où l’Italie déclara la guerre, raconte M. Fernand Rigny, le général Cadorna était à Rome et il consentit à recevoir une délégation de la douce Pallanza, sa ville natale, qui se mire dans le lac Majeur. Les délégués le trouvèrent souriant, tranquille, comme si l’effroyable responsabilité qui pesait sur lui depuis quelques heures n’avait rien qui pût l’étonner ou l’impressionner. Ils lui dirent de quelle joyeuse confiance ses concitoyens lui faisaient hommage : ils lui parlèrent des résultats probables ou désirables de la guerre. Montrant deux points d’une carte qui se trouvait ouverte sur son bureau, il répondit ces simples mots : « Mon père est arrivé là, il faut que j’arrive jusqu’ici. Le premier point indiqué était l’Isonzo, l’autre beaucoup plus loin ! » Mais si loin qu’il soit, les Italiens sont sûrs que Cadorna ira, puisqu’il a dit qu’il irait.

 

Car l’Italie a mis en lui toute sa confiance : il suffit de prononcer son nom pour susciter l’enthousiasme. Tous les partis politiques et tous les citoyens comptent sur lui comme sur le maître et l’arbitre absolu de la guerre. « Quant à lui, dit encore M. Rigny, il exprime chaque jour sa foi dans la victoire, dans ses ordres de service, dans les instructions qu’il donne à ses subordonnés. Il a écrit : « La discipline est la flamme spirituelle de la victoire. Les troupes qui sont les plus disciplinées sont victorieuses. Celui qui aura dans le cœur la volonté obstinée de vaincre, vaincra. Avant d’être matérialisée dans le fait accompli, la victoire doit flamboyer de certitude absolue dans le cœur des officiers, et, de là, rayonner, irrésistible, avec des frémissements de joie, dans le cœur des soldats. » Ces paroles sont d’un croyant et d’un grand chef. »

 

 

 

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Les manifestations de Salonique en faveur des Alliés

On sait comment éclata à Salonique le mouvement en faveur des Alliés. Justement émus par l’invasion bulgare, invasion soufferte sinon favorisée par ceux qui dirigeaient alors les destins de la Grèce, les habitants de la Macédoine grecque résolurent de protester par un mouvement populaire. Un comité de Défense nationale fut créé, qui en appela au peuple et à l’armée. « N’hésitons pas, disait une de ses proclamations. Rangeons-nous aux côtés des troupes alliées pour chasser avec leur concours l’ennemi de la terre macédonienne et rétablir la souveraineté populaire. » Le mouvement se répandit comme une traînée de poudre. Partout dans la ville les soldats alliés furent acclamés. Salonique prit l’aspect d’un jour de fête. Protestation énergique et si singulièrement émouvante d’un peuple qui n’admet point qu’on puisse composer avec l’ennemi héréditaire, et qui ne transige pas avec ses aspirations nationales.

 

 

Les instantanés de la guerre (photos)

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Sur le front de Salonique - Mitrailleurs allant prendre position

Salonique - Débarquement de camions automobiles

Cavalerie russe

Tranchée de 2e ligne fortement organisée

Travailleurs descendant aux tranchées

Faux canon en bois démonté par les Allemands

Signaux à bras

Abris renfermant les différentes pièces de la batterie

Un canonnier astique avec amour la gueule de son 75

Au repos, les soldats bretons aiment entendre des airs du pays

 

 

Les instantanés de la guerre (photos)

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Treuil pour saucisses ou cerfs-volants

Tracteur d'artillerie lourde anglaise

Cylindres à gaz dans une position abandonnée par les Autrichiens

Pièce de 75 sous casemate

Le dîner des Indiens

L'aviateur allemand Kurtz Thomas fait prisonnier, vient d'être pansé

Sur le front anglais - Sapeur télégraphiste réparant une ligne

Blessé amené au poste de secours de la tranchée

Le "Fleurus" dirigeable-école à l'atterrissage

Poilu écrivant une lettre avant l'attaque

 

 

 

Thèmes qui pourraient être développés

  • Les Bulgares évacuent Monastir
  • Religion - Islam - Musulmans - Le Pèlerinage de la Mecque rétabli pour les Musulmans français
  • Grèce - La crise intérieure de la Grèce
  • Paix - A la Chambre - L'exécution du pacifisme - Déclarations de M. Briand
  • Le général Cadorna, commandant en chef des armées italiennes (Portrait dans LPJ Sup)
  • Allemagne - Cynisme allemand (LPJ Sup)
  • Les instantanés de la guerre (Photos dans LPJ Sup)
  • Conseils pratiques - Tenue de deuil (LPJ Sup)
  • Religion - Fête religieuse - Notre-Dame de la Merci - 24 septembre


16/09/2016
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